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interprète du gouvernement et professeur de turc à l'École des langues orientales (1801), reçut diverses missions en Turquie et en Perse, et les remplit avec succès; ramena en 1818 des chèvres de Thibet, ce qui permit à Ternaux de naturaliser en France la riche industrie des cachemires; fut maître de requêtes sous l'Empire, et, après 1830, conseiller d'État, puis pair de France ; professeur de persan au Collége de France, directeur de l'École des langues orientales; membre de l'académie des Inscriptions. On a de lui la relation de ses Voyages en Arménie et en Perse (1821), une Grammaire turque (1823), et une traduction estimée de la Géographie d'Edrisi, 2 vol. in-4 (1837-1841).

JAUBERT (François, comte), jurisconsulte et homme politique français, né à Condom en 1758, m. en 1822; fut avocat à Bordeaux, tribun en 1802, conseiller d’État et comte de l'empire, gouverneur de la Banque de France (1807), conseiller à la Cour de Cassation (1814). Il a pris une part importante à la rédaction du Code Civil.

JAUBERT (Hipp. François, comte), homme politique français, né à Paris en 1798, mort en 1874; était neveu et fils adoptif du précédent; fut d'abord avocat, puis administrateur des forges de Fourchambault ; entra dans la vie politique en 1830, fut député du Cher de 1831 à 1844, ministre des travaux publics sous le ministère de M. Thiers, dont il était l'ami (1er mars 1840) ; pair de France (1844). Comme député à l'Assemblée nationale de 1871, il prit place dans le centre droit, et il fut le promoteur de la loi sur la liberté de l'enseignement supérieur. Philologue et botaniste, il était membre de l'Académie des Sciences (1858), et a publié un Glossaire du centre de la France (1846) et Illustrationes plantarum orientalium (5 vol. in-4, 1842). — Son fils (Hipp. F. L., vicomte J.) succomba victime de son dévoûment au pays pendant l'Invasion de 1870-71.

JAUCOURT (Louis, chevalier de), littérateur français, né à Paris en 1704, mort en 1779 ; rédigea pour l’Encyclopédie de nombreux articles de médecine, de physique, de philosophie; donna une Vie de Leibnitz; fut membre de l'Académie de Berlin.

JAUCOURT (Franç., marquis de), homme politique français, né à Paris en 1757, mort en 1852; était neveu du précédent. Il adopta en 1789 les idées de réforme, mais avec modération; fut député à l'Assemblée législative et incarcéré en 1792, puis exilé; rentra en France après le 9 thermidor, devint membre, puis président du Tribunat, sénateur en 1803; accompagna Joseph à Naples; fut membre du gouvernement provisoire (1814), puis pair de France; suivit le roi à Gand (1815), et fut quelque temps ministre de la marine, Il consacra ses dernières années aux questions religieuses, et s'occupa activement des intérêts de la communion protestante a laquelle il appartenait.

JAUER, Juravia, ville des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 19 kil. S. de Liegnitz, 7500 hab. Vieux château; plusieurs églises. Marché aux grains.

JAUFFRET (Jos.), prélat français, né en 1759 à Laroque-Brussane (Provence), mort en 1823 ; combattit la constitution civile du clergé, mais accepta le concordat et devint, sous l'Empire, aumônier de Napoléon; puis évêque de Metz, 1806. On a de lui : De la Religion, 1790; Du Culte public, 1795; Des Services que les dames peuvent rendre à la religion, 1800; Mémoires pour servir à l'Histoire de la religion, 1803. — Son frère, L. Fr. Jauffret, 1770 1840, a, comme Berquin, travaillé pour l'enfance : on lui doit des Fables charmantes (1814 et 1838), le Petit Théâtre de famille; le Théâtre des Maisons d'Éducation, etc. Il avait été proviseur du lycée de Montbrison à la création de l'Université.

JAUJA ou XAUXA, v. du Pérou, à 115 kil. de Huancavelica, sur le Jauja, affluent du Rio do Sal; 15000 hab. Élève de bestiaux.

JAUJAC, bourg de France (Ardèche), sur l'Alignon, à 15 kil. N. de l'Argentière; 2600 hab. Soieries. Aux environs, anciens cratères, sources d'eaux minérales, mines de houille. Patrie de Vict. et d'Ant. Fabre

JAUNE (fleuve). V. HOANG-HO.

JAUNE (mer). V. HOANG-HAÏ.

JAURÉGUY (Jacq.), fanatique, qui tenta en 1582, à l'instigation de l'Espagne, d'assassiner Guillaume, prince d'Orange, était domestique d'un marchand d'Anvers. Il frappa le prince, mais le coup ne fut pas mortel. Il fut pris et livré au supplice.

JAURÉGUY Y AGUILAR (J. de), poëte et peintre espagnol, né à Tolède en 1566, mort à Madrid en 1641, séjourna longtemps à Rome et s'y forma sur les bons modèles italiens. De retour dans sa patrie, il combattit le mauvais goût des Gongoristes et publia un poème d'Orphée, quelques pièces de théâtre et d'excellentes traductions en vers de l’Aminte du Tasse et de la Pharsale de Lucain. Comme peintre, Jauréguy se distingue par le coloris, la gradation de la lumière, l'expression des figures et la beauté des chairs. On admire surtout son Narcisse et sa Vénus sortant du bain. On lui doit le portrait de Cervantes.

JAURU, rivière du Brésil (Mato-Grosso), prend sa source à 150 kil. N. de Villa-Bella, coule au S. E., et tombe dans le Paraguay à 40 kil. S. de Villa-Maria. Cours, 280 kil. Au confluent de cette rivière avec le Paraguay, un obélisque, dressé en 1754, marque la limite du Brésil et du Paraguay.

JAVA, une des îles de la Sonde, baignée au N. par la mer de Java, au S. par l'Océan Indien, à l'O. par le détroit de la Sonde, qui la sépare de Sumatra, à l'E. par celui de Bali, qui la sépare de l'île de ce nom, enfin au N. E. par le détroit de Madura. Elle a 1000 kil. de long sur 130 de large, et compte env. 10 000 000 d'hab. (dont 150 000 Chinois, 15 000 Européens, le reste Javanais); capit., Batavia. Les Hollandais sont actuellement possesseurs de cette île. — Le climat de Java est très-chaud et très-malsain : des fièvres endémiques déciment fréquemment la population. De hautes montagnes, dont quelques-unes ont été ou sont encore des volcans, traversent l'île. Près des côtes, la chaleur est tempérée par les brises de mer. La saison pluvieuse dure de novembre à mars. La fertilité du sol est extrême : les productions de l'Europe méridionale et celles des contrées tropicales y abondent. De superbes forêts fournissent les bois les plus précieux, mais aussi elles servent de refuge aux tigres, aux boas, et autres monstres féroces. Les montagnes renferment de grandes richesses minérales, encore inexploitées. On a découvert en 1853 de grandes houillères dans la résidence de Tagal. Les habitants, de race malaise, sont mahométans. Ils ne manquent pas d'industrie. — Java, qu'on croît être la Iabadii insula de Ptolémée, a des annales très-anciennes, mais fabuleuses. Au XIIIe siècle elle avait pour métropole Madjapahit. L'Islamisme s'y introduisit vers 1400. Les Portugais y abordèrent en 1511 et y formèrent des établissements que les Hollandais leur enlevèrent en 1596. Batavia y fut fondée par ces derniers en 1619, sur les ruines de Jacatra. Occupée par les Anglais en 1811, cette colonie fut rendue aux Hollandais en 1816. C'est une de leurs colonies les plus florissantes. Ils en tirent d'excellent thé, du riz, du café, du sucre, de l'indigo, des épices.

JAVA (PETITE-), une des îles de la Sonde. V. BALI.

JAVAN, 4e fils de Japhet, père des Ioniens ou Grecs.

JAVARI, riv. de l'Amérique du S., reçoit le Jurua et le Jutay et se jette dans l'Amazone. V. ce nom.

JAVEL, anc. hameau du dép. de la Seine, dépendant de Grenelle et auj. annexé à Paris (XVe arr.), sur la riv. g. de la Seine. Fabrique de produits chimiques fondée en 1776 (eau dite de Javel, acide sulfurique, soude, alun, charbon animal).

JAVOGUES (Ch.), conventionnel, né à Bellegarde (Ain) en 1759, était huissier. Envoyé à Lyon en 1793 pour châtier cette ville après la mort de Chalier (V. ce nom), il y signala son séjour par de nombreuses exé-