Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vierge au poisson, la Vierge au voile; la Vierge au donataire, d'après Raphaël; la Maîtresse du Titien; la Joconde de Léonard de Vinci ; Corinne, Psyché, d'après Gérard; Danaé, Atala, d'après Girodet.

JARAMA, riv. d'Espagne, dans la prov. de Madrid, sort du mont Céjon, dans le Sierra Guadarrama, coule du N. au S., reçoit le Mançanarez, le Hénarès, le Tajuna, et se jette dans le Tage près d'Aranjuez.

JARCHI (Salomon), savant rabbin, né en 1040, à Troyes. m. en 1105, parcourut toute l'Europe et une partie de l'Asie et de l’Égypte pour augmenter son instruction, et revint à Troyes avec un immense recueil d'observations. On a de lui, en hébreu : Comment. in Pentateuchum, Reggio, 1475 (trad. en lat. par Breithaupt, Gotha, 1713, et en all. par Lucas, Leips., 1838); Comment. in Canticum, Ecclesiasten, etc., Naples, 1487 ; Comment. in Talmud, Venise, 1520, etc.

JARDANE, esclave d'Omphale, fut aimée d'Hercule et en eut un fils, nommé Alcée, qui devint roi de Lydie, et dont les descendants formèrent la dynastie lydienne des Héraclides. V. ALCÉE.

JARGEAU, Gargogilum, ch.-l. de c. (Loiret), à 20 kil. S. E. d'Orléans, sur la Loire, r. g.; 2800 h. Très-long pont. Jadis fortifié. Les Anglais le prirent en 1420, mais le duc d'Alençon le reprit dès 1421 ; les Anglais s'en étant rendus maîtres de nouveau, il leur fut enlevé définitivement en 1429 par Jeanne d'Arc.

JARNAC, ch.-l. de c. (Charente), sur la r. dr. de la Charente, à 11 k. E. de Cognac : 3400 h. Pont en fil de fer. Comm. de vin, eau-de-vie, bétail, cuirs, etc. Cette ville est célèbre par la victoire que les Catholiques, commandés par le duc d'Anjou (Henri III), y remportèrent sur les Réformés, commandés par le prince de Condé (13 mars 1569) : un monument indique l'endroit où se livra cette bataille. — Jarnac était une anc. baronnie, qui appartint successivement aux maisons de Lusignan, de Craon et enfin de Chabot (1397).

JARNAC (Gui DE CHABOT, seigneur de), gentilhomme de la chambre du roi sous François I et Henri II, eut une querelle d'honneur avec un autre seigneur nommé La Châteigneraie, et obtint de Henri II la permission de se battre avec lui en champ clos ( 1547). Jarnac allait succomber, lorsqu'il frappa son adversaire au jarret d'un coup inattendu : on a depuis donné le nom de coups de Jarnac aux coups de ce genre. Ce duel est le dernier qui ait été autorisé par nos rois.

JARNAGES, ch.-l. de c. (Creuse), à 31 kil, S. O. de Boussac; 900 h. Beurre, bestiaux, fromage.

JARRETIÈRE (ordre de la), ordre de chevalerie institué en Angleterre par Édouard III, roi d'Angleterre, en 1349, en souvenir de la victoire de Crécy, où il avait donné pour mot d'ordre le mot garter (jarretière). Suivant une tradition généralement répandue, la comtesse de Salisbury, qui était aimée du roi, ayant laissé tomber dans un bal une jarretière, Édouard la releva; et comme son empressement donnait à rire aux courtisans, il s'écria : Honni soit qui mal y pense, ajoutant que tel qui riait de cette jarretière s'estimerait heureux d'en porter une semblable ; peu après il créa le nouvel ordre. L'ordre de la Jarretière a pour chef le souverain de l'Angleterre; il ne compte que 25 membres, non compris le souverain, les princes du sang et les princes étrangers. Le costume et les insignes des chevaliers sont : une jarretière de velours bleu sur laquelle est brodée, en argent, la devise : Honni soit qui mal y pense, un manteau en velours bleu; un chaperon et un justaucorps de velours cramoisi, un chapeau de velours noir, un collier d'or, un ruban bleu porté en sautoir de gauche à droite, auquel est suspendue une médaille d'or portant l'effigie de S. George.

JARROW, v. et paroisse d'Angleterre (Durham), à 24 kil. N. E. de Durham; 24200 hab. Ancien monastère. Patrie de Bède le Vénérable.

JARRY (Nicolas), calligraphe, né à Paris vers 1620, m. v. 1670, fut nommé maître écrivain par Louis XIV, et exécuta pour ce prince ou pour les seigneurs de la cour plusieurs ouvrages qui passent pour des chefs-d'œuvre, entre autres la Guirlande de Julie (pour le duc de Montausier), 1 vol. in-fol de 30 f., 1641, et les Heures de Notre-Dame, 1647, in-8 de 120 feuilles.

JARVILLE, vge de France (Meurthe), à 3 k. S. E. de Nancy, sur la Meurthe; 700 hab.

JASION, Crétois, fils de Minos, ou, selon d'autres, de Jupiter, et d'Électre, fille d'Atlas ; aima Cérès, eut d'elle Plutus et propagea son culte.

JASLO, v. des États autrichiens (Galicie), ch.-l. de cercle, à 180 kil. O. de Lemberg; 2000 hab. — Le cercle, entre ceux de Tarnow, Rzeszow, Sanok, Sandek et la Hongrie, a 245 000 hab.

JASMIN (Jaquou), poëte français, né à Agen en 1798, m. en 1864; fils d'un tailleur, et lui-même perruquier, il se fit par toute la France une réputation pour des poésies en langage agénois pleines de vivacité, de grâce et de fraîcheur ; son principal recueil est intitulé, du nom de sa profession, Les Papillotes (Los Papillotas, 1835-43). M. Ste-Beuve a consacré à Jasmin une de ses plus intéressantes Causeries du Lundi.

JASON, chef des Argonautes, était fils d'Éson, roi d'Iolcos en Thessalie, qui avait été détrôné par Pélias, son beau-frère. Il fut élevé, comme Achille, par le centaure Chiron. A l'âge de 20 ans il somma Pélias de lui restituer l'héritage de son père; mais celui-ci, au lieu de le lui rendre, lui persuada d'aller en Colchide pour y faire la conquête de la Toison d'or, que Phryxus y avait apportée, et que gardaient un horrible dragon et des taureaux qui vomissaient des flammes. Jason réunit les princes de la Grèce, s'embarqua avec eux sur le navire Argo (d'où ils prirent le nom d’Argonautes), et arriva heureusement en Colchide. Là, aidé de la magicienne Médée, fille du roi Éétès, à laquelle il avait inspiré de l'amour, il surmonta tous les obstacles et parvint à s'emparer du précieux trésor; puis il retourna dans sa patrie, emmenant Médée, qu'il épousa. De retour à Iolcos, Jason demanda de nouveau le trône à Pélias, et comme celui-ci ne se pressait pas de le restituer, Médée le fit égorger par ses propres filles, sous prétexte de le rajeunir (V. PÉLIAS). Ce crime ne rendit cependant pas à Jason sa couronne : Acaste, fils de Pélias, s'en empara, et contraignit son rival d'abandonner la Thessalie. Jason se retira à Corinthe avec Médée; mais là, oubliant les obligations qu'il avait à cette princesse, il la répudia pour épouser Créuse, fille de Créon, roi de Corinthe. Médée, dans sa fureur, fit périr sa rivale (V. CRÉUSE) et égorgea les deux enfants qu'elle avait eus de Jason. Celui-ci, selon les uns, errant et sans asile, mourut misérablement; selon d'autres, il reyint à Iolcos et parvint à y régner paisiblement.

JASON, tyran de Phères, en Thessalie, usurpa l'autorité dans sa ville natale vers 375 av. J.-C., soumit presque toute la Thessalie et une partie de l'Épire, imposa tribut à la Macédoine, s'allia avec Thèbes et s'interposa entre elle et Sparte après la bataille de Leuctres. Il menaçait Delphes, dont il voulait, dit-on, enlever le trésor pour subvenir aux frais d'une expédition qu'il méditait contre la Perse, lorsqu'il périt assassiné au milieu de ses projets, 370.

JASON, grand prêtre des Juifs, acheta d'Antiochus Épiphane la grande sacrificature, l'an 175 av. J.-C., et en dépouilla son frère Onias. Supplanté à son tour par Ménélas, son autre frère, il alla mourir en Grèce. Il avait pris un nom grec pour plaire au roi de Syrie.

JASSY, capit. de la Moldavie. V. IASSY.

JATAHY ou JUTAY, riv. de l'Amérique du S., naît dans le Pérou, entre dans le Brésil par 9° 40' lat. S., et tombe dans l'Amazone par 60° long. O. Cours, 1300 k.

JATINUM, v. de Gaule, auj. Meaux.

JATIVA, v. d'Espagne. V. SAN-FELIPE.

JAUBERT (le chevalier Amédée), orientaliste, né en 1779 à Aix, d'un avocat au parlement, mort en 1847 à Paris ; fut, sur la recommandation de Sylvestre de Sacy, attaché comme interprète à l'armée d'Orient, accompagna en Syrie le général Bonaparte, dont il gagna la confiance, fut à son retour nomme secrétaire