Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1517 à Sutri (Toscane), mort vers 1570, était correcteur d’imprimerie. On a de lui une traduct. estimée des Métamorphoses d’Ovide, en octaves (Paris, 1554, et Venise, 1584), et diverses autres poésies. — Louis d’Anguillara, botaniste du XVIe siècle, m. vers 1570, a laissé un ouvr. estimé sur les Simples, Venise, 1561.

ANGUILLE (île de l’), une des Antilles anglaises, ainsi nommée à cause de sa forme tortueuse, est la plus septentrionale des îles du Vent ; 40 kil. sur 12 ; 5 000 hab. Port fort commode.

ANGUS ou FORFAR, comté d’Écosse V. FORFAR.

ANHALT, un des États du nord de l’Empire allemand, doit son nom au vieux château d’Anhalt, situé dans la forêt de Harzgerode et dont il ne reste que des ruines. Il est enclavé dans la Prusse et borné au N. par le Brandebourg, à l’O. par la Saxe prussienne et le Brunswick, au S. par le royaume de Saxe, et forme aujourd’hui 2 duchés : 1° le Anhalt-Dessau, qui a la suprématie : il renferme 15 bailliages, compte 52 947 hab. et a pour ch.-l. Dessau ; 2° Anhalt Bernbourg, coupé en plusieurs portions par le territoire prussien, et partagé en haute et basse principauté : il renferme 9 bailliages et 37 050 h. ; ch.-l. Bernbourg. — Un 3e duché, Anhalt-Cœthen, situé à l’E. du duché de Dessau, qui renfermait 7 bailliages, avec 32 475 h., et avait pour ch.-l. Coëthen, a été réuni en 1847 à celui d’Anhalt-Dessau faute d’héritier. — Un 4e duché, celui d’Anhalt-Zerbst, qui était situé au N. de celui de Dessau avait déjà cessé d’exister en 1793, par l’extinction de la branche régnante : son territoire fut alors partagé entre les trois autres branches.

ANHALT (Maison d’), une des plus anciennes familles princières de l’Allemagne, est une branche de la célèbre maison d’Ascanie (V. ce nom). Les princes d’Anhalt, d’abord comtes, puis ducs au XIIIe siècle, et enfin princes immédiats de l’Empire, relevaient primitivement du duché de Saxe. Leur principauté, qui en 1211 se trouvait tout entière entre les mains de Henri, petit-fils d’Albert l’Ours, électeur de Brandebourg, se démembra après Joachim II (1536-86), et forma les 4 duchés de Bernbourg, de Coëthen, de Zerbst et de Dessau (V. l’art. précéd.). Cette maison, à laquelle appartient l’impératrice Catherine II, a donné naissance à un grand nombre de guerriers et de personnages distingués.

ANHALT-BERNBOURG (Christian, prince d’), 1568-1630, amena en 1591 au secours d’Henri IV une armée considérable, battit en 1619 les comtes de Dampierre et de Bucquoi, mais fut défait lui-même à la bataille de Prague, en 1620, et fut mis au ban de l’empire par Ferdinand II, avec lequel il ne tarda cependant pas à se ré-concilier. — La branche de Bernbourg a eu pour dernier représentant Alexandre-Charles, mort sans héritier en 1863, et a été réunie à celle d’Anhalt-Dessau.

ANHALT-DESSAU (Léopold, prince d’), feld-maréchal au service de la Prusse, né en 1676, mort en 1747, fit la guerre de Succession, prit une part glorieuse à la victoire d’Hochstedt, combattit vaillamment à Turin, et accompagna le roi de Prusse, Guillaume I, en Poméranie contre Charles XII. Sous Frédéric II, il remporta en 1745 la victoire de Kesseldorf sur les Saxons et les Autrichiens. Il fut le créateur de cette infanterie prussienne, si célèbre au XVIIIe siècle, et la conduisit 40 ans.

ANHALT-DESSAU (Léopold-Fréd., prince d’), petit-fils du préc., né à Dessau en 1740, mort en 1817, fut forcé par l’état de sa santé à renoncer à la carrière des armes et s’appliqua tout entier à l’administration de son duché. Il forma à Dessau plusieurs établissements utiles, entre autres le collége appelé Philanthropinum, fit un grand nombre de routes, un Pont sur l’Elbe, des palais magnifiques, etc. Plein d’estime pour ce prince, Napoléon respecta toujours son indépendance. Le duc d’Anhalt fit partie de la Confédération du Rhin et fournit de nombreux contingents à l’empereur ; mais en 1813 il se rattacha à la Confédération germanique.

ANHALT-DESSAU (la princesse d’), nièce du roi de Prusse, Frédéric II, femme d’un esprit cultivé, reçut d’Euler, dans les années 1760-62, des leçons de physique et de philosophie qui ont été publiées sous le titre de Lettres à une princesse d’Allemagne.

ANHOLT, petite v. des États Prussiens (Westphalie), à 29 kil. O. de Borken, sur le Vieil-Yssel. Résidence du prince de Salm-Salm.

ANI ou ANISI, Abnicum, v. de la Turquie d’Asie (Erzeroum), à 24 kil. de Kars. Anc. capit. de l’Arménie. Elle fut prise par les Grecs en 1045, par Alp-Arslan en 1064, puis appartint aux princes de Géorgie, de Perse, d’Arménie, et aux Mongols, et fut à peu près ruinée par un tremblement de terre en 1319.

ANIAN (Détroit d’), nom donné par quelques géographes et navigateurs des XVIe et XVIIe siècles à un détroit qui devait faire communiquer l’Atlantique et le Pacifique par le Nord. Ce détroit, qu’il ne faut pas confondre avec celui que l’on a si longtemps cherché au N. O. de l’Europe, était entre l’Asie et l’Amérique et paraît n’être autre chose que le détroit de Behring. V. ce mot et Maldonado.

ANIANE ou SAINT-BENOIT-D’ANIANE, ch.-l. de c. (Hérault), à 26 kil. N. O. de Montpellier ; 2385 hab. Anc. couvent bâti sous Charlemagne par S. Benoît d’Aniane ; c’est auj. une maison de détention.

ANIANUS, référendaire ou chancelier du roi visigoth Alaric, était chargé de certifier en y apposant sa signature les exemplaires du recueil de lois publié par ce prince en 506, à Aire en Gascogne : ce qui a fait supposer à tort qu’il en était l’auteur.

ANIANUS, astronome et poète du XVe siècle, a fait un poème latin en vers hexamètres léonins, intitulé : Computus manualis magistri Aniani, Strasb., 1488. Il est l’auteur de ce distique sur le zodiaque :

Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libraque, Scorpius, Arcitenens, Caper, Amphora, Pisces.

ANICET, affranchi, dirigea d’abord l’éducation de Néron, et devint dans la suite l’instrument de ses crimes. C’est lui qui inventa le vaisseau qui devait submerger Agrippine, et qui conduisit les soldats chargés de donner la mort à cette princesse. Il aida ensuite Néron à faire condamner Octavie comme adultère, en se déclarant complice du prétendu crime de la princesse. Il fut plus tard exilé en Sardaigne, où il mourut.

ANICET (S.), pape de 157 à 168, était Syrien. Il souffrit le martyre sous Marc-Aurèle. On le fête le 17 avril.

ANICHE, vge du dép. du Nord, à 13 kil. S. E. de Douai, près d’Anzin, 3392 h. Exploitation de houille.

ANICIUM OU PODIUM, auj. le Puy-en-Velay.

ANIEN. V. ANIANUS.

ANIO ou ANIENUS, auj. le Teverone, pet. riv. du Latium, se jette dans le Tibre, à 6 kil. env. au N. E. de Rome. Camille battit les Gaulois sur ses bords, 367.

ANISSON (Laurent), imprimeur à Lyon en 1670, publia d’importantes collections, entre autres : Bibliotheca Patrum, 27 vol. in-f., 1677, etc. — Jean, son fils, fut aussi imprimeur à Lyon et publia le Glossaire grec de Ducange, 1688. Il fut appelé en 1691 à la direction de l’Imprimerie royale à Paris, et porta au plus haut point la prospérité de cet établissement qui est resté longtemps dans sa famille. Il mourut en 1721. — Ét.-Alex.-Jacques, petit-fils du préc., connu sous le nom d’Anisson-Duperron, devint directeur de l’Imprimerie royale en 1783 ; il fut privé de cet emploi à la Révolution, et guillotiné en 1794. — Son fils, Alex.-Jacq.-Laurent, 1776-1852, préfet sous l’Empire, fut remis en 1814 à la tête de l’Imprimerie royale, et sauva les beaux types orientaux que l’ennemi voulait enlever à cet établissement. Les priviléges concédés à son imprimerie ayant provoqué de vives réclamations, il donna sa démission en 1827. Il fut depuis élu député et élevé à la pairie en 1844.

ANISUS, nom de l’Ens en latin moderne.

ANIZY-LE-CHATEAU, ch.-l. de cant. (Aisne), à 15 kil. S. O. de Laon, sur la Lette ; 937 hab.