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troupe de voleurs avec laquelle ils parcoururent les grandes routes, et mirent à contribution les châteaux du Lyonnais, de la Guyenne, de la Saintonge et du Poitou. Ils avaient établi leur quartier général au château des Essarts, sur les frontières de la Bretagne et du Bas-Poitou. Assiégés dans cette retraite en 1608, ils furent faits prisonniers après une longue résistance, et rompus vifs sur la place de Saintes.

GUILLESTRE, ch.-l. de cant. (H.-Alpes), à 19 k. N. E. d'Embrun ; 1000 hab. Anc. place forte. Toiles, usine à fer. Marbres aux environs.

GUILLET (Pernette DU), femme poëte du XVIe s., contemporaine et émule de Louise Labé, née à Lyon en 1520, morte dès 1545, possédait une grande instruction et s'était de bonne heure fait connaître par des poésies gracieuses et par des chansons qu'elle chantait elle-même en s'accompagnant du luth ou de l'épinette. Ant. Dumoulin fit imprimer les Rymes de gentille et vertueuse dame Pernette du Guillet ; elles ont été réimpr. à Lyon en 1856.

GUILLON, ch.-l. de c. (Yonne), sur le Serein, à 14 kil. N. E. d'Avallon ; 800 hab. Un traité y fut conclu en 1359, pour l'évacuation de la Bourgogne par les Anglais.

GUILLON (l'abbé), évêque de Maroc, né à Paris en 1760, mort en 1847, publia en 1788 des Mélanges de littérature orientale qui le firent remarquer de Barthélemy, fut introduit par ce savant chez la princesse de Lamballe, qui le prit pour aumônier, lecteur et bibliothécaire ; combattit la constitution civile du clergé, fut forcé de se cacher sous la Terreur, et exerça la médecine à Sceaux ; reparut en 1801 pour publier des Recherches sur le Concordat, qui lui valurent quatre mois de détention au Temple, fut néanmoins, lors du rétablissement du culte, nommé chanoine de Paris et bibliothécaire de l'archevêché, et accompagna le cardinal Fesch à Rome. Appelé à la Faculté de théologie de Paris dès sa création (1810), il fit avec distinction le cours d'éloquence sacrée pendant 30 ans, devint doyen de cette Faculté, puis inspecteur de l'Académie de Paris. Promu par Louis-Philippe à l'évêché de Beauvais, il ne put obtenir ses bulles du pape, parce qu'il avait administré l'abbé Grégoire, évêque constitutionnel de Blois, sans avoir observé toutes les règles ecclésiastiques ; néanmoins, ayant reconnu ses torts, il fut nommé en 1832 évêque in partibus de Maroc. Outre quelques ouvrages littéraires ou philosophiques (Commentaires de La Fontaine, Entretiens sur le suicide, Histoire de la philosophie, etc.), l'abbé Guillon a publié une Bibliothèque choisie des Pères grecs et latins, traduits en français (Paris, 1825-28, 26 vol. in-8). Il a donné en outre en 1838 une trad. complète de S. Cyprien. Combattant à la fois l'ultramontanisme et l'incrédulité, il publia en 1835 une Réfutation des ouvrages de M. de Lamennais, et en 1842 un Examen des doctrines de Gibbon, Strauss et Salvador.

GUILLOTIÈRE (LA), faubourg de Lyon, sur la r. g. du Rhône. Fabriques de soies, d'acide sulfurique, vitriol, etc. C'était avant 1852 une commune distincte de Lyon, qui comptait 38 000 h.

GUILLOTIN (Jos. Ignace), médecin, né à Saintes en 1738, mort en 1814, exerçait son art à Paris lorsqu'il fut élu membre de l'Assemblée nationale. Il s'y fit remarquer par la sagesse de ses vues et la modération de ses principes. Voulant diminuer les souffrances des suppliciés, il proposa l'abolition du genre de supplice suivi jusqu'alors : sa proposition ayant été acceptée, le peuple donna son nom à la machine fatale employée pour exécuter les condamnés. Ce n'est cependant pas lui qui est l'inventeur de la guillotine : il s'était borne à faire décréter l'égalité des peines et à recommander la recherche d'un supplice prompt et uniforme (1er déc. 1789); ce fut le Dr Ant. Louis, secrétaire de l'Académie de chirurgie, qui détermina le mode de supplice et qui arrêta, avec un mécanicien du nom de Schmidt, le plan de la machine, qui fut employée pour la première fois le 25 avril 1792 (V. l'art. GUILLOTINE dans notre Dict. univ. des Sciences).

GUIMARAENS, v. du Portugal (Minho), à 42 kil. N. E. de Porto : 8000 hab. Palais construit par Alphonse I, duc de Bragance ; plusieurs belles places ; église collégiale. Coutellerie, quincaillerie, linge de table. Patrie du roi Alphonse I et du pape Damase I.

GUIMARD (Marie Madeleine), célèbre danseuse, née à Paris en 1743, morte en 1816, entra en 1762 à l'Opéra où elle éclipsa bientôt toutes ses rivales, et eut longtemps la vogue. Elle fit époque dans les annales du scandale comme dans celles de l'art. Elle s'était fait bâtir, rue de la Chaussée-d'Antin, un magnifique hôtel et un théâtre, mais elle finit par se ruiner.

GUIMOND DE LA TOUCHE (Claude), poëte dramatique, né à Châteauroux vers 1723, mort en 1760, entra chez les Jésuites en 1739, et fut obligé, après 14 ans, de quitter la Compagnie pour avoir frondé quelques-unes des pratiques qui y étaient usitées. Rentré dans le monde, il se consacra à la poésie dramatique : en 1757 il présenta au Théàtre-Français la tragédie d’Iphigénie en Tauride, œuvre bien conçue et pathétique, qui, malgré des incorrections de style, eut un très-grand succès. On a aussi de lui une Épître à l'Amitié et les Soupirs du cloître, ou le Triomphe du fanatisme, violente satire contre les Jésuites, qui n'a paru qu'après sa mort.

GUINÉE, vaste région de l'Afrique occidentale comprise entre la colonie de Sierra-Leone au N. et le cap Lopez au S., s'étend, sur une longueur d'environ 3000 k., de lat. N. à 2° lat. S. Elle est bornée au N. par le Soudan et la Sénégambie, à l'O. et au S. O, par l'Océan, au S. par le Congo, à l'E. par des pays peu connus. Cette région est vulgairement divisée en six côtes, qui, en allant du N. O. au S. E., sont : la Côte du Vent (subdivisée en Côte des Graines, de Malaguette ou du Poivre, et Côte des Dents ou d'Ivoire), la Côte d'Or, la Côte des Esclaves, la Côte de Bénin, la Côte de Calabar et la Côte de Gabon. Quelques-uns étendent le nom de Guinée à tout le littoral africain compris depuis le cap Rouge en Sénégambie jusqu'au cap Nègre, au S. de l’État de Kakonda, par 12° lat. S., et divisent alors la Guinée en Guinée septentrionale, depuis le cap Rouge jusqu'au golfe de Biafra, ou même jusqu'au cap Lopez, et Guinée méridionale, ou côte d'Angola, au S. de la première. — Les Espagnols et les Portugais découvrirent successivement les divers points de la côte de Guinée (du cap Rouge au cap Nègre) de 1446 à 1484.

GUINÉE (golfe de), partie de l'Océan Atlantique qui s'étend le long des côtes de la Guinée, depuis le cap Palmar jusqu'au cap Lopez, par 10° long. O. et 7° long. E. et par 5° lat. N. et 2° lat. S. Il forme deux golfes plus petits, celui de Bénin et celui de Biafra, et contient les îles de Fernando-Po, du Prince, de St-Thomas et d'Annobon.

GUINÉE (NOUVELLE-). V. PAPOUASIE.

GUINEGATTE et mieux ENGUINEGATTE, lieu du Pas-de-Calais, à 20 kil. N. O. de St-Omer : 400 hab. Il s'y livra deux batailles funestes à la France, l'une le 4 août 1479, entre Maximilien d'Autriche et Louis XI ; l'autre le 16 août 1513, entre les Français et les Anglais. Pour cette dernière, V. ÉPERONS (journée des).

GUINES, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 31 kil. N. E. de Boulogne : 4500 hab. Canal. Fabriques de tuiles et de dentelles ; raffineries de sel. Grand commerce de bestiaux, volailles, gibier ; entrepôt des bois de la forêt de Guines et de la houille de Hardinghen. Jadis ch.-l. d'un comté, et l'une des plus fortes places de la Picardie. C'est entre Guines et Ardres que se tint l'entrevue du Camp du drap d'or. G. fut une des dernières villes rendues par les Anglais.

GUINGAMP, ch.-l. d'arr. (Côtes-du-Nord), à 31 kil. N. O. de St-Brieuc, sur le Trieux : 6466 hab, Trib., collége, société d'agriculture. Église et halle remarquables. Fabriques de fil et de percales lustrées, dites guingamps ; tanneries, etc. — Jadis ch.-l, du duché de Penthièvre.