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M. Guizot. Elle forme 2 parties : la Ire va jusqu'en 996, et n'est qu'un abrégé de Dudon; la IIe va jusqu'à 1066. Ce chroniqueur peint les mœurs et les caractères avec vérité.

GUILLAUME DE CHAMPEAUX, Gulielmus de Campellis, philosophe scolastique, archidiacre de Paris, était fils d'un laboureur de Champeaux en Brie. Il enseigna avec éclat à l'école du Cloître Notre-Dame à Paris, puis au Cloître St-Victor, et compta Abélard au nombre de ses disciples. Éclipsé dans ses leçons et vaincu dans la dispute par son élève, il renonça à l'enseignement. Il fut nommé en 1113 évêque de Châlons-sur-Marne, prit l'habit de Cîteaux en 1119 et mourut deux ans après. G. de Champeaux était un des plus zélés défenseurs de la doctrine réaliste. Il a laissé un Traité de l'origine de l'âme (dans le tome V du Thésaurus du P. Martène) et un Livre des sentences, resté manuscrit.

GUILLAUME DE MALMESBURY, historien anglais, né vers 1066, d'une famille normande, mort vers 1142, était bénédictin. Il a laissé une histoire d'Angleterre en 2 parties : Gesta Regum Anglorum, de 455 à 1120, et Historia novella, de 1120 à 1142. Elle a été pub. par T. D. Hardy, Londr., 1840, 2 vol. in-8. C'est, après l'ouvrage de Bède, la première histoire digne de ce nom que possède l'Angleterre.

GUILLAUME DE TYR, archevêque de Tyr, né à Jérusalem vers 1138, vint étudier les lettres en Occident, et à son retour dans sa patrie gagna la confiance d'Amaury, roi de Jérusalem; fut nommé par ce prince archidiacre de la métropole de Tyr en 1167, et précepteur de son fils Baudoin, fut chargé de plusieurs missions à Constantinople et à Rome, concerta une alliance avec Manuel, empereur grec, 1108, devint archevêque de Tyr en 1174, assista au concile de Latran en 1178, refusa de reconnaître la suprématie d'Héraclius, patriarche de Jérusalem, qui tenta de l'empoisonner, 1184, vint en 1188 prêcher une croisade en Europe et mourut vers 1193. On a de lui : Historia belli sacri a principibus christianis in Palæstina et in Oriente gesti, Bâle, 1549, in-f., insérée dans les Gesta Dei per Francos de Bongars et reimpr. dans les Historiens des Croisades publ. par l'Acad. des inscr., Paris, 1844-59, in-f., trad. en franç. dès 1573 par G. du Préau. Cette histoire, qui malheureusement est inachevée (elle ne va que jusqu'en 1183), a le cachet de la sincérité; elle se lit avec intérêt et avec fruit. Guillaume de Tyr avait aussi composé une Histoire des Arabes, qui s'est perdue.

GUILLAUME LE BRETON, G. Armoricus, historien et poëte, né en Bretagne vers 1165, mort vers 1226, remplit les fonctions de conseiller intime auprès de Philippe-Auguste, dont il obtint, entre autres bénéfices, un canonicat à Senlis. On a de lui une Histoire des gestes de Philippe-Auguste et la Philippide, poëme en 12 livres : ces deux ouvrages, écrits en latin, se trouvent, le 1er dans la collection des Historiens de France et dans les Mém. relatifs à l'histoire de France de M. Guizot, le 2e dans la collection de Duchesne.

GUILLAUME D'AUVERGNE, philosophe scolastique, né à Aurillac, fut nommé en 1228 évêque de Paris et mourut en 1249. Il se fit remarquer par l'étendue de ses connaissances et par l'originalité de ses vues, principalement sur la théologie naturelle. Il penchait vers le Platonisme. Il avait étudié les Néo-platoniciens et les auteurs arabes; on croit qu'il fut le premier en Europe à faire usage des livres attribués à Hermès Trismégiste. Ses ouvrages ont été publ. à Nuremberg, 1496, in-fol., et à Orléans, 1674, 2 vol. in-fol.

GUILLAUME DE ST-AMOUR, docteur en Sorbonne et chanoine de Beauvais, né vers 1200 à St-Amour (Jura), mort en 1272, combattit l'institution des Frères mendiants et attaqua sans mesure les abus du clergé dans un livre hardi, les Périls des derniers temps, 1256, qui fut condamné par le pape.

GUILLAUME DE MŒRBEKA ou DE MEERBECKE, dominicain, né vers 1230 à Meerbecke (Brabant), était disciple d'Albert le Grand et ami de S. Thomas. Il fut chapelain et pénitencier du pape Clément IV (1268), accompagna Grégoire X au Concile de Lyon (1274), fut nommé par Jean XXI archevêque de Corinthe, et mourut dans son diocèse vers 1300. Possédant également le grec et l'arabe, il rendit d'importants services à son siècle : il entreprit, à l'instigation de S. Thomas, une nouv. trad. latine d'Aristote; il traduisit aussi divers traités de Simplicius, de Proclus, d'Hippocrate. La plupart de ces trad. sont restées inédites; M. V. Cousin a inséré dans son Proclus ce que Guillaume avait trad. de cet auteur.

GUILLAUME DE NANGIS, bénédictin de St-Denis, mort en 1300, fut garde des chartes de St-Denis de 1289 à 1299. Il est auteur d'une Chronique des rois de France; des Vies de S. Louis et de ses frères, Philippe le Hardi et Robert, insérées dans la collect. d'A. Duchesne, et pub. à part par H. Géraud, 1843.

GUILLAUME DE LORRIS, poëte français du XIIIe siècle, né à Lorris, près de Montargis, vivait au temps de S. Louis et mourut fort jeune, en 1260, à ce qu'on croit. Il est auteur du célèbre roman de la Rose, continué par Jean de Meung; ce n'est autre chose que l'art d'aimer, mis sous une forme allégorique. La Rose, si difficile à cueillir, est la femme aimée que l'amant n'obtient qu'après mille obstacles. Cet ouvrage a été fréquemment imprimé ; on estime surtout l'édition de Méon, Paris, 1814, 4 vol. in-8. La partie du roman de la Rose composée par Guillaume de Lorris renferme 4000 vers de huit syllabes.

GUILLAUME, dit Frère Guillaume, peintre sur verre, né à Marseille en 1475, mort à Arezzo, en 1537, était dominicain. Sur l'invitation du pape Jules II, il accompagna en Italie le frère Claude, son compatriote, habile peintre sur verre, et exécuta avec lui de belles verrières pour le Vatican. Il peignit seul les vitraux de Ste Marie dell' Anima, à Rome, ainsi que ceux de la cathédrale et de l'église St-François d'Arezzo.

GUILLAUMES, bourg de France (Alpes marit.), ch.-l. de c. de l'arr. de Puget-Théniers, près de la r. g. du Var; 1200 hab. Anc. ville forte; rochers à pic.

GUILLEMINOT (Charles, comte), lieutenant général et pair de France, né à Dunkerque en 1774, mort à Bade en 1840, fit toutes les campagnes de l'Empire en qualité de chef d'état-major, fut créé général de division en 1813, fut nommé en 1816 directeur général du dépôt de la guerre, et prit une grande part à la réorganisation de cette administration. En 1823 il dressa les plans de l'expédition d'Espagne sous le commandement du duc d'Angoulême, accompagna ce prince dans l'expédition, conseilla la célèbre ordonnance d'Andujar et fut à son retour créé pair de France. En 1824, il fut nommé ambassadeur près la Porte ottomane et seconda les réformes entreprises par le sultan Mahmoud. Il fut rappelé en 1831, et vécut depuis dans la retraite. Il a publié la Campagne de 1823, Paris, 1826.

GUILLEMITES, congrégation religieuse instituée en 1153 par S. Guillaume de Malavalle, fut d'abord établie dans la vallée de Malavalle, près de Sienne, puis se répandit dans toute l'Italie, en France et en Allemagne. Dès 1256 les Guillemites eurent un monastère à Montrouge près Paris ; ils furent transférés en 1298 à Paris même, au Marais. Ils portaient de grands manteaux blancs, d'où ils reçurent le nom de Blancs-Manteaux. — Longtemps avant la Révolution, les Guillemites n'avaient plus de maison en France.

GUILLERAGUES (le comte LAVERGNE de), né à Bordeaux, était 1er président de la cour des aides de Bordeaux lorsqu'il fut nommé, en 1679, ambassadeur à Constantinople. Il a laissé une relation de son Ambassade auprès du Grand Seigneur, Paris, 1687. Boileau lui a adressé sa 1re épître, sur la Nécessité de se connaître soi-même.

GUILLERI (les frères), nom de trois brigands fameux pendant les guerres de la Ligue : ils étaient issus d'une famille noble de Bretagne et avaient servi parmi les Ligueurs sous le duc de Mercœur. Lorsque Henri IV fut monté sur le trône, ils levèrent une