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mis à mort par ordre de la reine Marie. V. GREY (Jane).

GUILDHALL, hôtel de ville de Londres. Cet édifice fut construit en 1411 ; il joue un assez grand rôle dans l’histoire d’Angleterre.

GUILHEN DE CASTRO. V. CASTRO.

GUILLARD (Nic. François), poëte dramatique, né à Chartres en 1752, mort en 1814, a composé les paroles de plusieurs opéras qui ont eu un grand succès, entre autres Iphigénie en Tauride, 1779, musique de Gluck ; Œdipe à Colone, 1787, musique de Sacchini ; la Mort d’Adam, 1809, musique de Lesueur.

GUILLAUME, en anglais William, en allemand Wilhelm. Ce nom a été porté par un grand nombre de personnages célèbres dans l’histoire.

Saints.

GUILLAUME (S.), seigneur d’Aquitaine, porta d’abord les armes sous Charlemagne, chassa les Sarrasins du Languedoc, et reçut de l’empereur en récompense le comté de Toulouse et le titre de duc d’Aquitaine. En 808, il renonça au monde et se retira dans la vallée de Gellone près de Lodève, où il bâtit le monastère nommé depuis St-Guilhem (ou Guillaume) du Désert. Il y vécut en saint, et mourut en 812, le 28 mai, jour où il est honoré.

GUILLAUME (S.), dit de Malavalle ou Maleval, gentilhomme français, fut d’abord militaire et mena une vie licencieuse ; mais s’étant converti, il entreprit le pèlerinage de Jérusalem afin d’expier ses fautes. À son retour, en 1153, il se fixa près de Sienne, dans la vallée déserte de Malavalle, et y vécut saintement jusqu’en 1167. Plusieurs personnes, attirées par la sainteté de sa vie, se réunirent dans ce lieu solitaire, et y formèrent la congrégation qui prit plus tard le nom de Guillemites. S. Guillaume est fêté le 10 février.

GUILLAUME (S.), archevêque de Bourges, de la famille des comtes de Nevers, vivait vers 1200. Après avoir été chanoine à Soissons et à Paris, il se retira dans la solitude de Grandmont (diocèse de Limoges), puis entra dans l’ordre de Cîteaux ; il y vivait dans la retraite lorsqu’il fut élevé malgré lui sur le siége de Bourges, en 1201. Il s’y fit remarquer par sa piété et sa tolérance. Il mourut le 16 janvier 1209 ; on l’honore ce jour-là même.

II. Ducs de Normandie et chefs normands.

GUILLAUME I, Longue Épée, fils de Rollon, sous la conduite duquel les Normands étaient venus s’établir en France, lui succéda vers 927, força les comtes de Bretagne à se reconnaître ses vassaux (928) ; battit le comte de Cotentin, qui était venu mettre le siége devant Rouen (933) ; défendit Charles le Simple contre Raoul, duc de Bourgogne, et contribua à replacer Louis d’Outremer sur le trône. Il périt en 943, assassiné par un comte de Flandre dans une conférence que ce seigneur lui avait proposée.

GUILLAUME II, dit le Bâtard et le Conquérant, qui devint roi d’Angleterre. V. ci-après.

GUILLAUME CLITON, fils de Robert II, duc de Normandie, qui avait été dépouillé de son duché par Guillaume le Roux et Henri I. Soutenu par le roi de France Louis le Gros, il somma Henri I de lui restituer son héritage (1116) et fit de vains efforts pour faire valoir ses droits. Il fut investi en 1127 du comté de Flandre, et périt en combattant pour s’y établir (1128).

GUILLAUME, dit Bras de Fer, 1er chef des Normands dans le royaume de Naples, était l’aîné des 12 fils de Tancrède de Hauteville. Il passa en Italie en 1035 avec Drogon et Humfroy, ses frères, et 300 aventuriers normands déguisés en pèlerins ; se mit d’abord au service de Guaimar IV, prince de Salerne, pour lequel il reprit Amalfi, puis à celui de George Maniacès, patrice grec, qui voulait enlever la Sicile aux Sarrasins. Après avoir combattu avec bravoure pendant six années pour la cause des grecs, Guillaume, irrité de la mauvaise foi de ses alliés, qui lui refusaient le salaire convenu, tourna ses armes contre eux, et conquit la Calabre et la Pouille (1042). Il se fit proclamer en 1043 comte de Pouille et partagea ses conquêtes entre ses compagnons. Il mourut en 1046, avant d’avoir consolidé sa puissance. Drogon, son frère, lui succéda.

GUILLAUME I, le Mauvais, roi normand des Deux-Siciles, 3e fils de Roger I, lui succéda en 1154, et m. en 1166. Il eut à combattre à la fois le pape Adrien IV, l’empereur grec Manuel, Robert II, prince de Capoue, et même ses sujets révoltés ; il réussit à triompher de toutes ces résistances, mais il ne maintint son pouvoir que par des cruautés qui le rendirent odieux et qui justifient bien son surnom.

GUILLAUME II, le Bon, fils, du précéd., roi des Deux-Siciles de 1166 à 1189, fut constamment en guerre avec l’empereur Frédéric Barberousse. Cependant il mérita le titre de Bon par les soins qu’il donna à la prospérité de ses sujets. Il eut pour successeur Tancrède, petit-fils du roi Roger.

GUILLAUME III, roi de Sicile, succéda à Tancrède, son père, en 1194, sous la tutelle de la reine Sibylle, sa mère, et fut dépossédé par l’empereur Henri VI, qui prétendait à la couronne de Sicile, du chef de Constance, sa femme. Enfermé en 1195 dans une forteresse du pays des Grisons après avoir été privé de la vue, il y resta jusqu’à la fin de ses jours.

III. Rois d’Angleterre.

GUILLAUME I, le Bâtard, le Conquérant, fils naturel de Robert le Diable, duc de Normandie, et d’une paysanne de Falaise, né en 1027, fut élevé comme un enfant légitime et présenté par son père, partant pour la croisade, comme le futur duc. Il perdit son père à l’âge de 8 ans (1035), et eut pendant quelques années à disputer son héritage contre des seigneurs puissants. Henri I, roi de France, qui l’avait protégé dans cette première lutte, envahit ensuite lui-même la Normandie ; mais il fut défait dans une sanglante bataille à Mortemer (1054), et Guillaume ne fut plus inquiété dans la possession de ses États héréditaires. L’occasion de les agrandir s’offrit bientôt à lui. Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre, son parent et son ami, lui avait, à ce qu’il prétendait, légué en mourant ses États : Guillaume passa aussitôt en Angleterre, y vainquit, à la bataille d’Hastings (1066), Harold, son compétiteur au trône, et se fit couronner roi. Il employa, pour affermir sa conquête, des moyens odieux : il dépouilla de leurs domaines les seigneurs saxons pour en revêtir les guerriers normands, donna tous les emplois à ses compagnons d’armes, accabla le peuple d’impôts et de corvées, et fit bâtir la Tour de Londres pour tenir en respect les habitants de la ville. En 1072, il marcha contre Malcolm, roi d’Écosse, et le força à prêter hommage. Il eut depuis à soutenir une guerre de 15 ans contre son fils aîné Robert, qui, avec l’aide du roi de France Philippe Ier, lui disputait la Normandie. Il venait, en 1087, de commencer une expédition contre Philippe, pour se venger de quelques plaisanteries que ce prince s’était permises sur son embonpoint, lorsqu’il reçut une blessure mortelle au sac de Mantes. Il fut ramené à Rouen, où il mourut. Son corps, abandonné de ses fils, fut porté à Caen et inhumé dans l’église de St-Étienne (abbaye aux hommes), qu’il avait fondée. Ce prince eut de grands talents militaires, une bravoure qui allait jusqu’à la témérité, beaucoup d’adresse et d’énergie, mais il se montra fourbe, cruel et vindicatif. Sa Vie a été écrite par plusieurs historiens, entre autres par l’abbé Prévost. L’Histoire de la conquête de l’Angleterre par Guillaume a été écrite par Augustin Thierry (1825). Une statue équestre lui a été élevée à Falaise.

GUILLAUME II, dit le Roux, de la couleur de ses cheveux, fils du précéd., avait été destiné par son père à régner sur l’Angleterre, tandis que son frère aîné Robert devait posséder la Normandie. Il fut couronné roi en 1087. Robert, soutenu par les grands du royaume, lui disputa le trône, mais sans succès ; ce prince finit même par lui engager son