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Marie Blanche (que Mme de Sévigné nomme ses petites entrailles), se fit religieuse de la Visitation.

GRIGNOLS ou FLAUJAC, ch.-l. de c. (Gironde), à 14 kil. S. E. de Bazas ; 1800 hab.

GRIGNON, célèbre ferme-modèle du dép. de Seine-et-Oise, dans la commune de Thiverval, près de Neaulphe-le-Château, à 12 kil. O. de Versailles. On y a fondé en 1826 une école d'agriculture.

GRIJALVA (Jean de), aventurier espagnol. Chargé en 1518 par Vélasquez, gouverneur de Cuba, d'aller reconnaître le Yucatan, que Fernand de Cordova venait de découvrir, il poursuivit sa route à l'O. et fit la découverte du Mexique; il prit possession du pays au nom du roi d'Espagne et de Vélasquez, mais il n'y forma point d'établissements. — Un autre Grijalva (Fernand), lieutenant de Cortez, découvrit la Californie : chargé de faire des découvertes dans la mer du Sud en 1533, et naviguant de conserve avec Mendoza, il fut séparé de celui-ci ; après avoir couru près de 1300 kil., il aborda dans une île déserte, située près de la pointe de la Californie et appelée auj. Socorro; trois ans après, il accompagna Cortez en Californie.

GRIMALDI, famille illustre de Gênes, une des quatre de la haute noblesse de cette république, possédait depuis l'an 980 la seigneurie (plus tard principauté) de Monaco, qui lui est restée. Elle était, avec celle des Fiesque, à la tête du parti guelfe. Les Grimaldi ont occupé pendant plusieurs siècles les premières dignités de Gênes. Ils acquirent des fiefs considérables dans le roy. de Naples et en France, où ils possédèrent le duché de Valentinois. La ligne masculine s'est éteinte en 1731 en la personne du prince Antoine de Grimaldi ; mais Louise Hippolyte de Grimaldi, duchesse de Valentinois, héritière d'Antoine, en épousant en 1715 François de Matignon, comte de Thorigny, lui imposa la condition de conserver le nom et les armes de Grimaldi.

Renier ou Raimond Grimaldi, né à Gênes dans le XIIIe siècle, amiral de France sous Philippe le Bel, battit et dissipa en 1304 la flotte du comte Gui de Flandre, sur les côtes de la Zélande, et fit le comte prisonnier. — Antoine, amiral génois, vengea en 1332 les outrages que les Catalans avaient fait essuyer à sa patrie en 1331; désola les côtes d'Espagne, fut mis en 1353 à la tête des forces navales de la république pour combattre l'amiral vénitien Nicolas Pisani, mais éprouva, à la Loiera, un échec qui mit Gênes à deux doigts de sa perte, et la réduisit à se donner à Jean Visconti, seigneur de Milan. — Jean, amiral génois, remporta en 1431 sur le Pô, près de Crémone, une victoire signalée sur Nicolas Trévisan, amiral vénitien. — Dominique, cardinal, archevêque et vice-légat d'Avignon, assista au combat de Lépante en 1571 en qualité de surveillant des galères de l'Église, et y fit preuve d'intrépidité. Il ne se signala pas moins par son ardeur à poursuivre les hérétiques, qu'il expulsa entièrement de son diocèse.

GRIMALDI (Jean François), peintre, graveur et architecte italien, né en 1606 à Bologne, d'où son surnom de Bolognèse, mort en 1680, adopta les principes des Carracbe et de l'Albane et produisit entre autres chefs-d'œuvres, Mercure et Argus (au musée de Berlin). Attiré en France par le cardinal Mazarin, il peignit quelques fresques au Louvre. Il fut ensuite employé par Innocent X à orner de fresques le palais du Vatican et le Quirinal à Rome. Son dessin est d'une remarquable correction; il a beaucoup de légèreté dans la touche et de vérité dans le coloris.

GRIMAUD, Olbia ? ch.-l. de cant. (Var), à 27 kil. S. E. de Draguignan; 1500 h. Il donne son nom au golfe de Grimaud (Gambracius sinus des anciens), formé par la Méditerranée entre le cap Lisandre et les rochers des Frères, et qui a 11 kil. sur 7.

GRIMAUD (Guill.), professeur de médecine à Montpellier, né à Nantes en 1750, mort en 1789 à 39 ans. Élève de Barthez, il lui succéda dans sa chaire. Il mit le premier en avant les doctrines physiologiques que développèrent depuis et d'après lui Bichat et Richerand. On a publié de Grimaud un Cours des Fièvres, 1791.

GRIMM (Fréd. Melchior, comte de), critique célèbre, né en 1723 à Ratisbonne, d'une famille pauvre et obscure, m. à Gotha en 1807 ; fut d'abord précepteur; devint secrétaire du duc d'Orléans, et se lia dans Paris avec les écrivains de l'époque, surtout avec J. J. Rousseau et Diderot. Il entretint avec le duc de Saxe-Gotha, avec l'impératrice de Russie et plusieurs autres princes, une correspondance littéraire, qui avait pour but de leur rendre compte du mouvement littéraire de la France, et à laquelle eurent part Diderot, Raynal et Suard : la vivacité des impressions contemporaines donne à cette correspondance un grand intérêt. Il fut nommé par le duc de Saxe-Gotha, en 1776, baron et ministre plénipotentiaire en France; quitta Paris en 1790, et se retira à Gotha. Catherine II le nomma en 1795 son ministre près les États de Basse-Saxe. La Correspondance littéraire, philosophique et critique de Grimm s'étend de 1759 à 1790; elle a été publiée à Paris de 1812 à 1813, en 16 vol. in-8, et de 1829 à 1831, en 15 vol., avec notes et éclaircissements, par M. Taschereau. Il a paru en 1814 un volume de morceaux détachés de Grimm, où l'on remarque le Petit Prophète, brochure piquante qu'il a publiée en 1753 en faveur de la musique italienne.

GRIMM (les frères), philologues allemands, qui ont souvent travaillé en collaboration. Le plus célèbre est l'aîné (Jacques-Louis), né en 1785 à Hanau, m. en 1863, qui embrassa d'abord la carrière diplomatique, puis y renonça pour se livrer à la philologie; professa à Gœttingue et à Berlin; fut en 1848 membre de l'Assemblée nationale allemande; a publié une Grammaire allemande (1819), plusieurs fois réimprimée; un Dictionn. allemand (1852) très-complet; Antiquités du droit allem. (1828); Mythologie allem. (1835); Histoire de la langue allem. (1848); de savantes éditions de poëmes latins ou allemands du moyen âge (Waltharius, le Renard, etc.) — Son frère (Guill.-Charles) (1786-1859) a fait également de nombreuses éditions de poëmes du moyen âge, et a collaboré au Dict. allem. de J.-L. Grimm. — Le nom des frères Grimm est populaire en Allemagne par la publication d'un recueil des anciens contes allemands (Contes de l'enfance et de la maison, 1850). Un choix de ces contes a été trad. par Fr. Baudry, 1864.

GRIMMA, v. murée du roy. de Saxe, à 30 kil. S. E. de Leipsick; 3300 hab. Collége; bibliothèque. Draps, flanelle, poudre à poudrer; teinture en bleu. — Cette v. doit son origine à une colonie slave de Sorabes.

GRIMOALD, fils de Pépin le Vieux, obtint, sous le roi Sigebert II, la mairie d'Austrasie. après avoir fait assassiner Othon, son rival (642). Sigebert avait, en mourant, laissé un fils en bas âge. Dagobert II ; Grimoald relégua cet enfant dans le cloître de Slane (Irlande) et plaça son propre fils sur le trône. Mais les Francs le livrèrent, lui et son fils, au roi de Neustrie, Clovis II, frère de Sigebert, qui les fit mettre à mort (656).

GRIMOALD, duc de Bénévent, puis roi des Lombards, était fils de Gisolfe, duc de Frioul. Il succéda d'abord, à son oncle Grasolfe, duc de Bénévent (647); mais, appelé en Lombardie au secours du jeune Godebert, un des fils d'Aribert, roi des Lombards qui était en guerre avec Pertharite, son propre frère, il profita des dissensions des deux princes pour leur enlever la couronne (662). Il mourut en 671. En montant sur le trône de Lombardie, il avait laissé le duché de Bénévent à son fils Romuald. Celui-ci eut pour successeur Grimoald II, qui régna de 677 à 680.

GRIMOALD I, prince de Bénévent, fils et successeur d'Arigise en 788, avait été élevé à la cour de Charlemagne ; après la mort de son père, il retourna dans