Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/785

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par les Français, qui l'ont fortifiée; reprise par les Prussiens en 1814.

GORLITZ, v. de Silésie. V. GŒRLITZ.

GORM, le Vieux, roi Danois, fils de Canut I, régna de 913 à 930 environ, fit des incursions dans le nord de l'Allemagne et en Russie jusqu'à Kiev, et laissa prêcher le Christianisme dans ses États.

GORRAH, nom qu'on donne souvent au Setledje et à la Beyah réunis, avant leur jonction avec le Tchennab : c'est l'anc. Hyphase.

GORRON, ch. de c. (Mayenne), sur le Colmort, à 17 kil. N. O. de Mayenne; 2600 hab. Anc. château fort, auj. détruit.

GORTSCHAKOFF (Michel), général russe, 1795-1861, se signala dans les guerres contre les Turcs, les Polonais et les Hongrois ; fut le général en chef de l'armée russe dans la guerre de Crimée, et résista longtemps dans Sébastopol à l'attaque des Anglais et des Français. Il était un des membres les plus influents du vieux parti russe.

GORTYNE, v. de Crète, au S. O. de Cnosse, sur le fleuve Léthé. Près de cette ville était le fameux LABYRINTHE (V. ce mot). — Ville d'Arcadie, au confluent de l'Alphée et du Gortynias.

GORZE, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle) à 17 kil. S. O. de Metz; 1608 h. Anc. abbaye de Bénédictins.

GOSLAR, v. murée de Hanovre, sur la Gose, à 6 k. S. E. de Hildesheim ; 8000 h. Siège de l'exploitation des riches mines du Harts. Cathédrale antique, vieux château impérial, dit Kaiserburg, où se rassemblèrent plusieurs diètes impériales. Antiquités saxonnes. Potasse, tabac, savon, vitriol, liqueurs, bière renommée, eau-de-vie de grains, etc. Aux environs, plomb, ocre, soufre, ardoises. — Goslar était jadis une ville impériale; elle fut donnée à la Prusse en 1803, annexée au royaume de Wesphalie en 1807 ; puis rendue en 1813 à la Prusse, qui la céda au Hanovre en 1815, et la reprit avec ce roy. en 1866.

GOSLIN, évêque de Paris, était cousin de Charles le Chauve. Il concourut avec le comte Eudes à défendre Paris contre les Normands qui l'assiégeaient (885) : monté lui-même sur une brèche et armé d'une hache, il combattit avec courage, repoussa plusieurs assauts, et tua de sa main Sigefroy, chef des Normands ; il mourut pendant le siége, en 886.

GOSPORT, v. et port d'Angleterre (Hampshire), à 2 kil. O. de Portsmouth, dont elle n'est séparée que par un petit bras de mer; 15 000 hab. Bel hôpital d'Haslar (pour les marins), fonderies et autres établissements pour la marine royale.

GOSSE (Étienne), auteur dramatique, né en l773 à Bordeaux, mort en 1834, s'enrôla en 1793, devint rapidement officier, se retira du service après avoir été blessé en Vendée (1796), et occupa sous l'Empire un emploi que la Restauration lui fit perdre. Il a fait des comédies, dont les meilleures sont les Femmes politiques, 1797, et le Médisant, en 3 actes et en vers, 1816 ; des romans, entre autres les Amants vendéens, 1800, et des Fables, 1818, remplies d'allusions politiques, et qui eurent un grand succès. On a aussi de lui des Proverbes dramatiques, 1819, et les Bêtes parlantes, ouvrage satirique en vers.

GOSSEC (François Joseph), compositeur, né à Vergnies (Hainaut) en 1733, mort à Paris en 1829, était fils d'un laboureur. Il fut un des créateurs de la symphonie, introduisit une instrumentation plus vigoureuse, et tira surtout parti des ressources qu'offrent les instruments de cuivre. Il composa des opéras qui eurent un grand succès : les Pêcheurs, 1766 ; la Fête du village, 1778 ; Rosine, 1786; la Reprise de Toulon. On lui doit une Messe des Morts et un O Salularis qui sont regardés comme ses chefs-d'œuvre. C'est lui qui pendant la Révolution fit la musique pour presque toutes les fêtes patriotiques. Après avoir été, de 1775 à 1780, maître de musique à l'Opéra, il créa en 1784 une école de chant, d'où est sorti le Conservatoire. Il fut nommé inspecteur de ce dernier établissement dès sa fondation, 1795. Il fut aussi de l'Institut dès sa création.

GOSSELIN (François Joseph), savant géographe, né à Lille en 1751, mort à Paris en 1830, était destiné au commerce et fut pendant plusieurs années député de sa province au conseil de commerce siégeant à Paris. Après avoir voyagé pour s'instruire et avoir visité la Suisse, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, recueillant partout des matériaux sur la géographie des anciens, il débuta en 1789 dans la carrière scientifique en remportant le prix proposé par l'Académie des inscriptions sur la Comparaison de Strabon et de Ptolémée. Il fut admis à l'Académie en 1791 et devint en 1799 conservateur du cabinet des antiques. Son premier ouvrage est la Géographie des Grecs analysée ou les Systèmes d'Ératosthène, de Strabon et de Ptolémée comparés entre eux (mémoire couronné), 1790; il le fit suivre d'une foule de mémoires qu'il lut à l'Institut, et qu'il recueillit sous le titre de Recherches sur la géographie systématique et positive des anciens, 1798 à 1813, 4 vol. in-4, ouvrage capital rempli de découvertes importantes, mais où il se laissa entraîner par l'esprit de système : il supposait que les anciens ont possédé la mesure exacte de la terre, dont la connaissance leur aurait été léguée par un peuple primitif; il expliquait les contradictions apparentes qu'on trouve dans les auteurs sur la distance des lieux en admettant différents stades qu'on aurait confondus jusqu'à lui.

GOTAMA. V. BOUDDHA.

GOTESCALC, prêtre allemand, partit en 1096 à la tête d'une troupe indisciplinée de 15 000 croisés, qui furent presque tous tués en Hongrie.

GOTESCALC, surnommé le second Fulgence, hérétique, né en Allemagne vers l'an 806, embrassa la vie monastique à Orbais, abbaye de l'ordre de St-Benoît, dans le diocèse de Soissons. Nourri de la lecture de S. Augustin, il crut trouver dans cet auteur le dogme de la prédestination absolue et enseigna que Dieu a gratuitement prédestiné les élus à la vie éternelle et les réprouvés à la mort éternelle. Cette doctrine ayant été condamnée au concile de Mayence en 848, et Gotescalc ayant refusé de se rétracter, il fut déclaré hérétique incorrigible et se vit déposé du sacerdoce, battu de verges et enfermé pour le reste de ses jours dans l'abbaye de Ht-Villiers, par ordre d'Hincmar, archevêque de Reims. Il mourut dans sa prison, en 868, sans avoir consenti à une rétractation. Sa vie a été écrite par Usserius, 1631, et par le jésuite L. Cellot, 1655.

GOTHA, capit. du duché de Saxe-Cobourg-Gotha, près de la Leine, à 74 k. N. O. de Cobourg, à 876 k. N. E. de Paris; 15 000 hab. Station de chemin de fer. Beau château ducal avec terrasse ; musée ouvert au public; biblioth., riche cabinet de médailles, cabinet chinois, galerie de tableaux; gymnase, écoles polytechn., de commerce, normale primaire. Porcelaine, toiles de coton, lainages, etc. On y rédige depuis 1764 l’Almanach de Gotha. Patrie de Gotter, de Th. Reinesius.

GOTHARD (S.), né en Bavière, réforma plusieurs monastères, et fut évêque d'Hildesheim de 1021 à 1038. On l'hon. le 4 mai. V. ST-GOTHARD.

GOTHEMBOURG ou GŒTHEBORG, v. de Suède (Westrogothie), ch.-l. du gouvt de Gothembourg-et-Bohus, à480 kil. O. S. O. de Stockholm; 25 000 h. Évêché, place forte, consulats. Rues larges et régulières; bon nombre d'édifices. Imprimeries, fabriques de drap, de tapis, de toiles à voiles, d'horlogerie; filatures de coton, corderies, papeteries, raffineries, teintureries, etc. Chantiers de construction; commerce florissant; bateaux à vapeur pour Stockholm, Copenhague, etc. Gothembourg fut fondée en 1607 par Charles IX, détruite en 1611 par les Danois, et rebâtie par Gustave-Adolphe. — Le gouvt de Gothembourg-et-Bohus, formé de l'anc. province de Bohus et d'une partie de la Westrogothie, est borné au N. par la Norwége, à l'E. par le gou-