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GORD
GORK
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On a sous son nom des Mémoires, publiées en 1786 par Rulhières, à qui on les attribua.

GONZALVE. V. GONSALVE.

GORDES, Vordenses, ch.-l. de c. (Vaucluse), à 16 k. N. O. d’Apt ; 1115 hab.

GORDIEN I, dit l’Ancien et l’Africain, empereur romain, né à Rome en 157, était proconsul en Afrique, où il avait mérité d’être surnommé le Vrai Scipion, et avait 80 ans lorsqu’il fut proclamé à Carthage conjointement avec son fils, par les troupes révoltées contre le féroce Maximin, 237. Il refusa vainement la pourpre. Au bout de six semaines il s’étrangla en apprenant que son fils avait été vaincu et tué dans Carthage par Capélien, général de Maximin. — Gordien II, dit le Jeune, son fils, avait été associé à l’empire ; il périt à Carthage en combattant Capélien. Il avait 46 ans. — Gordien III, dit le Pieux, petit-fils par sa mère de Gordien I, fut placé sur le trône en 238, après la mort de Pupien et Balbin, n’étant encore âgé que de 13 ans. Dirigé par le préfet du prétoire Misithée, dont il épousa la fille, il gouverna sagement. Il périt en Orient, en 244, pendant qu’il combattait Sapor, roi des Perses. On le crut assassiné par Philippe l’Arabe. L’histoire des Gordiens a été écrite par Jules Capitolin.

GORDIEN (nœud). V. GORDIUS.

GORDIUM, plus tard Juliopolis, v. de Phrygie, sur le Sangarius, près des frontières de la Galatie, fut longtemps la capitale du pays. C’est là que se trouvait le nœud Gordien. V. GORDIUS.

GORDIUS, Phrygien qui, de simple laboureur, devint roi, pour avoir accompli un oracle qui promettait le trône à celui qui entrerait le premier dans le temple de Jupiter à Gordium. Midas, son fils, consacra au dieu le char qui le portait quand on vint lui offrir la royauté. Le joug était lié au timon par un nœud si artistement fait, qu’on ne pouvait en apercevoir les bouts : on le nommait le nœud gordien. L’oracle promettait l’empire de l’Asie à celui qui délierait ce nœud. Alexandre, au début de son expédition contre la Perse, désespérant de le délier, le coupa d’un coup d’épée, et parvint ainsi à accomplir ou plutôt à éluder l’oracle (334).

GORDON (famille de), anc. maison d’Écosse, qui paraît être venue s’établir dans la Grande-Bretagne à la suite de Guillaume le Conquérant (1066). Les Gordon s’allièrent aux nobles maisons de Keith, d’Argyle, de Norfolk, et même aux Stuarts, à la cause desquels ils se montrèrent toujours fidèles. Ils reçurent en 1684 le titre de ducs. La ligne mâle des ducs s’est éteinte en 1836 en la personne de George Gordon, né en 1770, pair en 1807, général en 1819, et garde du grand-sceau d’Écosse. — John Byron, père du célèbre lord Byron, avait épousé Catherine Gordon, issue de la branche aînée de cette famille, d’où vient que le poëte portait aussi le nom de Gordon.

GORDON (Patrik), noble écossais, issu de la même famille, né en 1635 mort en 1698, quitta jeune sa patrie, et devint feld-maréchal de Russie et gouverneur de Moscou sous le règne de Pierre le Grand, à qui il rendit de grands services dans la guerre de 1696 contre les Turcs, et dans la révolte des Strélitz. On a de lui un Journal précieux, publié de nouveau et complété à St-Pétersbourg en 1840.

GORDON (George), connu sous le nom de lord Gordon, né en 1750, membre de la chambre des Communes, s’y fit remarquer par son opposition au ministère et causa, par ses déclamations contre le bill en faveur des catholiques, des troubles qui amenèrent son emprisonnement, en 1780. Mis en jugement, il fut acquitté. Ayant publié en 1788 un libelle contre la reine de France, il fut arrêté et mis à Newgate, où il mourut en 1793.

GORDON (Alexandre), antiquaire écossais, mort à la Caroline vers 1750, a laissé, sous le titre d’Itinerarium septentrionale, un voyage dans plusieurs comtés d’Écosse et d’Angleterre (1726-1732), in-fol. ; les Vies du pape Alexandre VI et de César Borgia,

1729, trad. en franç., 1732 ; une traduction de l’Histoire complète des anciens amphithéâtres de Scipion Maffei, 1730, in-8 ; des descriptions de momies égyptiennes, d’hiéroglyphes et autres antiquités, etc.

GORDYÈNE, partie sept. du Kourdistan, contrée d’Arménie, entre la Bagraydanène au N. et le Tigre au S., était voisine de l’Atropatène et de l’Assyrie.

GORÉE, Bir en langue indigène, îlot situé sur la côte de Senégambie ; à 3 k. S. du cap Vert, par 14° 40’ lat. N., 19° 45’ long. O. ; 6000 hab. Ses côtes sont très-escarpées et presque inaccessibles. La plus grande partie de l’île est occupée par la ville de Gorée, que défend le fort St-Michel. Trib., cour d’assises. Gomme, ivoire, poudre d’or. — Les Hollandais s’emparèrent de cette île en 1619, et l’appelèrent Gorée, du nom d’une île de la Zélande. L’amiral d’Estrées la leur enleva en 1667. Occupée en 1804 par les Anglais, elle a été rendue à la France en 1815. Elle dépend du gouvernement du Sénégal.

GORGIAS, sophiste grec, né à Léontium en Sicile vers l’an 485 av. J.-C., vécut, dit-on, 107 ans. Envoyé par les Léontins à Athènes pour y demander des secours, il se fit tellement admirer des Athéniens par son éloquence qu’on l’y retint pour donner des leçons de rhétorique. Non moins remarquable comme philosophe, il écrivit un livre de la Nature, dans lequel il soutenait qu’il n’y a rien de réel, rien qui puisse être connu, rien qui puisse être enseigné ou transmis par les mots. On a sous son nom deux discours, dans les Orateurs grecs de Reiske, et dans les Oratores attici de la collection Didot. — Platon a donné le nom de Gorgias à un dialogue célèbre où il traite de la rhétorique et se moque des sophistes et des rhéteurs de son temps.

GORGONES, monstres femelles, célèbres dans la Fable, étaient sœurs. et filles de Phorcys et de Céto. On en comptait trois : Méduse, Sthéno et Euryale. Homère n’en cite qu’une, qu’il nomme Gorgo. Elles habitaient près du jardin des Hespérides, situé aux environs des colonnes d’Hercule. Elles n’avaient qu’un œil en commun et étaient si hideuses à voir qu’elles changeaient en pierres tous ceux qui les regardaient. Persée délivra la terre de ces monstres, et parvint, avec le secours de Minerve, à trancher la tête de Méduse que la déesse attacha à son égide.

GORI ou Gouri, v. de Russie d’Asie (Géorgie), ch.-l. de prov., à 80 kil. N. O. de Tiflis, près du confluent du Kour et du Didi-Liakvi ; 1500 hab. Cette ville a donné son nom à la Gourie.

GORI (l’abbé), antiquaire florentin, 1691-1757, élève de Salvini, fut un des hommes les plus savants de son temps. Il a donné, entre autres ouvrages, un recueil des Inscriptions grecques de la Toscane (1726-44, 3 v. in-f., lat.), Museum florentinum (1731-43), 9 v. in-f.). On lui reproche de manquer de critique ; il n’en a pas moins rendu de grands services à l’archéologie et à l’art.

GORIONIDES (Joseph), dit aussi Ben Gorion et Jossiphon, rabbin juif, du VIIIe ou du IXe siècle, est auteur d’une Histoire juive qui a été imprimée à Mantoue vers 1470, et qui a été traduite en latin par Munster, Bâle, 1541, et par Gagnier, Oxford, 1706.

GORITZ ou Gorice, Gœrtz en allemand, v. des États autrichiens (Illyrie), sur l’Isonzo, à 41 kil. N. O. de Trieste ; 10 000 hab. Évêché. Sociétés savantes ; imprimerie de livres hébreux pour l’Orient. Soieries, bougies, rubans de fil ; liqueurs. Cette ville fut pendant quelques années le séjour des Bourbons déchus du trône de France. Charles X y m. en 1836.

GORKUM, v. forte. du roy. de Hollande (Hollande mérid.) à 35 kil. S. E. de Rotterdam, sur la Meuse ; 6000 hab. Église et hôtel de ville remarquables. Pêche active. Commerce (grains, beurre, chanvre, poissons, surtout saumons). Patrie de l’orientaliste Erpenius, des peintres J. Van der Heyden, J. Van der Ulft, et Abr. Blœmaert. — Fondée en 1230 ; très-florissante au XIVe siècle ; presque submergée en 1809. Prise en 1787 par les Prussiens, et en 1795