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gogne, Charles le Téméraire, et dont Maximilien d'Autriche venait de s'emparer, servit avec la même distinction sous Charles VIII et Louis XII, mais fut disgracié pour avoir déplu à la reine Anne de Bretagne, épouse de Louis XII, et fut enfermé pendant 5 ans au château de Dreux (1504). Gié avait été gouverneur du jeune duc d'Angoulême (François I).

GIEN, Gianum en latin moderne, ch.-l. d'arr. (Loiret), à 67 kil. S. E. d'Orléans; 6000 hab., trib. de 1re inst. Beau port. Faïence façon anglaise, blé, vins, laines. — On a cru à tort que Gien était l'ancienne ville de Genabum. Le jeune duc d'Orléans y signa en 1410 un traité avec les ducs de Berry, de Bourbon et de Bretagne, contre le duc de Bourgogne Jean Sans Peur, pour venger son père assassiné.

GIENS, Pomponiana, petite presqu'île fortifiée dans le dép. du Var, au N. de l'île Porquerolles.

GIER, petite riv. de France, sort des Cévennes, passe à St-Chamond et à Rive-de-Gier (Loire), et tombe dans le Rhône, par la r. dr., près de Givors.

GIERIG (Théoph. Erdmann), philologue, né à Wehrau (Hte-Lusace), en 1753, mort en 1814, fut recteur à Lennep (duché de Berg), professeur de théologie et gymnasiarque à Dortmund, enfin professeur et recteur au lycée de Fulde. On a de lui : Plutarchi instituta et apophthegmata laconica, Leipsick, 1779; des éditions estimées des lettres et du Panégyrique de Pline, ainsi que la Vie, le Caractère moral et le mérite littéraire de Pline, 1798.

GIESSEN, v. de Hesse-Darmstadt, sur la Lahn et la Wieseck, à 8 kil. E. de Wetzlar; 10 000 hab. Université luthérienne, fondée en 1607; biblioth. riche en mss. ; observatoire, collections scientifiques. Filature de laines; étoffes de coton, etc. Ville jadis fortifiée; les fortifications furent rasées en 1805.

GIFFORD (William), critique anglais, né à Ashburton (Devonshire), vers 1755, mort en 1826, fut l'abord mousse, puis apprenti cordonnier, et dut à son talent naturel pour les vers la protection du chirurgien Cookesley, qui le fit entrer à l'Université d'Oxford. Il fonda en 1809 le Quarterly Review, revue écrite dans l'esprit des Tories, qu'il opposa à l’Edinburgh Review. Ses principaux ouvrages sont la Baviade et la Mæviade, satires contre le mauvais goût du temps, et la traduction de Juvénal, 1802. On lui doit la publication des Œuvres de Massinger, 1808, et de Ben-Johnson, 1816. — Un autre Gifford, John, 1758-1818, se mit aux gages des Tories et publia de nombreux pamphlets de circonstance. Il a laissé une Histoire de Will. Pitt et de son époque, 1809, qui contient de précieux renseignements.

GIGELLI, GIGERI. V. DJIGELLI.

GIGLI (Jérôme), littérateur italien, né à Sienne en 1660, mort à Rome en 1722, professa la littérature toscane dans sa ville natale, et y jouit d'abord d'une grande faveur; mais son penchant à la satire lui ayant attiré un grand nombre d'ennemis, on le perdit dans l'esprit du grand-duc Cosme III, et il se vit disgracié, dépouillé de ses fonctions et de sa fortune. On a de lui des Drames sacrés et profanes, représentés avec succès sur différents théâtres d'Italie; des Comédies, les unes originales, les autres traduites ou imitées du français (surtout de Molière) ; et une édition des Œuvres de Ste Catherine, 1717, qui est à l’Index à Rome.

GIGLIO, Igilium, île de la Méditerranée, sur la côte de la Toscane, et à 17 kil. de la terre, par 8° 35' long. E., 42° 21' lat. N.; 1200 hab. Beau marbre.

GIGNAC, ch.-l. de c. (Hérault), à 24 kil. S. E. de Lodève ; 2500 h. Curieuse église de Notre-Dame de Grâce. Savon, eau-de-vie, amandes, huiles.

GIHON, fleuve de l'Asie anc., un des quatre qui arrosaient le Paradis terrestre. V. EDEN et DJIHOUN.

GIJON, Gigia, v. et port d'Espagne (Oviédo), sur l'Océan, à 35 kil. N. E. d'Oviédo ; 6260 hab. Bon port, vieux château, batteries. Belle place publique, arc de triomphe, antiquités. Bibliothèque, école d'hydrographie et de sciences exactes. Fabriques de vases en grès, chapeaux, toiles, couvertures. Premier séjour des rois d'Oviédo. Patrie de Jovellanos.

GILA, rivière du Mexique (Sonora), naît dans la Sierra-de-los-Mimbres, et se jette dans le Colorado par la r. g., après un cours de 520 kil.

GILBERT (S.), gentilhomme d'Auvergne, vécut d'abord à la cour et accompagna Louis le Jeune à la croisade en 1146; à son retour, il embrassa la vie monastique et fonda l'abbaye de Neuf-Fontaines, qui prit depuis le nom de St-Gilbert; il mourut en 1152. On l'honore le 6 juin.

GILBERT DE LA PORRÉE, Porretanus, évêque de Poitiers, né dans cette ville vers 1070, mort en 1154, professa la dialectique et la théologie à Paris, se mit a la tête des Réalistes, attaqua, vivement les Nominalistes, vit plusieurs de ses propositions condamnées par le concile tenu à Reims en 1148, mais se rétracta, et ne s'occupa plus jusqu'à sa mort (1154) que du soin d'instruire ses diocésains. On a de lui, entre autres ouvrages, un traité Des six Principes, imprimé avec plusieurs anc. éditions d'Aristote, et des Commentaires, dont un sur l’Apocalypse.

GILBERT (Guill.), médecin de la reine Élisabeth, né à Colchester en 1540, mort en 1603, fit de nombreuses expériences de physique, et fut un des premiers à étudier les propriétés de l'aimant. On a de lui : De Magnete, magneticisque corporibus, Londres, 1600, et plusieurs autres écrits, qui ont été réunis par W. Boswell, sous ce titre : De mundi nostri sublunaris philosophia nova, Amsterdam, 1651. Il expliquait tout par l'aimant.

GILBERT (Gabriel), poëte médiocre du XVIIe siècle, né vers 1610, mort vers 1680, était calviniste. Il fut d'abord secrétaire de la duchesse de Rohan, puis de la reine de Suède, Christine, qui le nomma son résident à Paris, jouit de la protection de Monsieur, frère du roi, et de Richelieu, et néanmoins mourut dans la misère. On a de lui l’Art de plaire, poëme imité d'Ovide, des odes, des psaumes, et une quinzaine de pièces de théâtre, tragédies ou comédies, qui eurent du succès dans leur temps, entre autres, Téléphonte (1642), où.le cardinal fit entrer.des vers de sa façon; Rodogune (1644), tragédie qui offre une telle ressemblance avec la pièce de Corneille (jouée en 1646), qu'on accusa Gilbert de l'avoir connue à l'avance et mise à contribution ; Hippolyte (1646), dont Racine paraît avoir imité quelques vers dans Phèdre. Gilbert manque de chaleur et ne sait pas construire un plan; cependant il contribua à épurer la langue et à préparer le goût.

GILBERT (Laurent), poëte du XVIIIe siècle, né en 1751, à Fontenoy-le-Château, en Lorraine, d'une famille pauvre, vint à Paris, n'ayant d'autre ressource que son talent. Il s'essaya d'abord dans l'ode, mais, ne recevant pas l'accueil qu'il attendait, il devint misanthrope, embrassa le genre de la satire, attaqua surtout les philosophes avec virulence, et se fit par là des ennemis sans se tirer de la misère. Pendant qu'il luttait ainsi contre la mauvaise fortune, une chute de cheval le rendit fou : conduit à l'Hôtel-Dieu, il s'étrangla dans un de ses accès en avalant une petite clef, et mourut à l'âge de 29 ans (1780). Les meilleures éditions de ses œuvres sont celles de Dalibon. 1822, et de Ch. Nodier, 1826; on y remarque Le Dix-huitième siècle, satire; Mon Apologie, ses Adieux à la vie, et une Ode imitée des psaumes, qu'il composa huit jours avant sa mort. On trouve dans sa poésie une verve et une énergie qui promettaient un grand poëte.

GILCHRIST (John BORTHWICK), orientaliste, né à Édimbourg en 1759, mort en 1841, professa l'hindoustani et le persan au collége de Calcutta, puis à Édimbourg et à Londres. Ses travaux ont fait faire d'immenses progrès à la linguistique : son Dictionnaire anglais-hindoustani, Calcutta, 1787-1790, et sa Grammaire, 1796, sont classiques.

GILDAS (S.), le Sage, né vers 516 dans la Grande-Bretagne, prêcha en Angleterre et en Irlande, passa