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sénisme, 1700, et a donné une édition estimée de S. Anselme, 1671.

GERBEROY, vge du dép. de l’Oise, à 25 kil. N. O. de Beauvais ; 600 hab. Château fort, auj. en ruines. Ville importante au moyen âge. Guillaume le Conquérant y assiégea son fils Robert ; Henri II, roi d’Angleterre, la prit en 1160 ; elle fut de nouveau prise par les Anglais en 1437, mais reprise dès 1449.

GERBERT, pape V. SYLVESTRE II.

GERBEVILLER, ch.-l. de c. (Meurthe), à 11 kil. S. de Lunéville ; 2252 hab. Bonneterie.

GERBI, île d’Afrique. V. ZERBI.

GERBIER (J. B.), célèbre avocat, né à Rennes en 1725, mort en l788, débuta à Paris en 1753, et y plaida avec un succès toujours croissant. En 1771, lors de l’exil du parlement par le chancelier Maupou, il se sépara de ses confrères, et consentit à plaider devant la commission qui remplaçait le parlement. Son éloquence était insinuante et pathétique ; sa diction nette, son élocution facile, sa voix étendue et pénétrante. On le surnomma l’Aigle du barreau. Plusieurs des causes dans lesquelles il a plaidé se trouvent dans le recueil des Causes célèbres : une des plus remarquables est la Bernardine, où il fit condamner l’abbé de Clairvaux à 40 000 écus de dommages-intérêts au profit d’une pauvre femme dont le mari avait été séquestré dans un couvent de Bernardins. Ses plaidoiries, recueillies par Héraut de Séchelles, se trouvent manuscrites à la bibliothèque des avocats.

GERBIER-DES-JONCS, mont. de France (Ardèche), dans les Cévennes, à 28 k. O. N. O. de Privas ; 1551m. La Loire y prend sa source. Éboulée en 1821, cette mont. a été en partie remplacée par un lac.

GERBILLON (J. François), jésuite missionnaire, né à Verdun en 1654, fut un des fondateurs de la mission française en Chine (1685), devint maître de mathématiques de l’empereur Kang-hi, fut supérieur général de la mission, dirigea le collége français à Pékin, et mourut dans cette ville en 1707. Il fit imprimer en chinois à Pékin des éléments de Géométrie. On a de lui des Relations de ses voyages en Tartarie de 1688 à 1698, dans l’Histoire générale des voyages.

GERDIL (Hyacinthe Sigismond), cardinal, né en 1718 à Samoëns en Savoie, mort en 1802, entra dans l’ordre des Barnabites, enseigna la philosophie à Casal et à Turin (1749), fut précepteur du prince royal de Piémont (Charles-Emmanuel IV), et reçut la pourpre de Pie VI (1777). Il a laissé un grand nombre d’ouvrages, les uns en italien, les autres en latin, quelques-uns en français, qui lui assurent un rang élevé parmi les philosophes et les théologiens. La plupart sont consacrés à réfuter les incrédules ; il y brille à la fois par la force de la dialectique et par la modération. Les principaux sont : De l’origine du sens moral ; De l’existence de Dieu ; De l’immortalité de l’âme, contre Locke ; Incompatibilité des principes de Descartes et de Spinosa ; l’Anti-Émile ou Réflexions sur la théorie de l’éducation de Rousseau ; Démonstration mathématique contre l’éternité de la matière et du mouvement ; Caractères de la vraie religion. Ses œuvres ont été réunies en 20 v. in-4 à Rome, 1806-21. Gerdil était de l’Académie de la Crusca et de celle de Turin.

GERGOVIE, Gergobia, v. de Gaule, chez les Arvernes, sur une haute montagne. Vercingétorix y vainquit les Romains ; César l’assiégea, mais ne put la prendre. Longtemps on a cru que cette ville était la même qu’Augustonemetum (Clermont) : elle en est seulement voisine ; il a été récemment établi qu’elle est située à 5 kil. au S., sur une hauteur qui se détache des Monts Dômes et qu’on nomme encore auj. Gergoie ou mont Gergovin. - Une autre Gergovie était située dans le pays des Éduens, mais appartenait aux Boïens ; elle fut fondée du temps de César. On la place dans le dép. de la Nièvre, au lieu où est auj. St-Révérien, à 27 kil. S. de Clamecy ; sa forteresse, Arx in Boiis, aurait laissé son nom au vge d’Arzemboy. D’autres la placent à Montluçon.

GERHARDT (Ch.), chimiste français, né en 1816 à Strasbourg, mort dans la même ville en 1856, était fils d’un fabricant de produits chimiques. Il alla compléter ses études scientifiques en Allemagne sous le chimiste Liebig, fut nommé en 1844 professeur de chimie à la Faculté de Montpellier, et en 1855 professeur à la Faculté et à l’École de pharmacie de Strasbourg. Il venait d’être élu correspondant de l’Académie des sciences lorsqu’il fut enlevé par une mort prématurée. Ch. Gerhardt avait conçu, avec Laurent, son ami, le projet de réformer la chimie organique : considérant certaines substances organiques comme des composés équivalents entre eux, il ne donna pas aux formules qui les représentent une valeur absolue, mais il les classa d’après les analogies de leurs métamorphoses ; il choisit à cet effet un certain nombre de composés dont il fit des types auxquels il en rapportait une foule d’autres, distribués en séries. Outre de savantes recherches sur les huiles essentielles, les acides anhydres et les amides, on lui doit la traduct. de plusieurs outrages de Liebig, un Précis de chimie organique (1844) et un grand Traité de chimie organique (1850-1856, 4 vol. in-8), qui fait suite au Traité de chimie de Berzélius. G. Chancel a donné une Notice sur sa Vie et ses travaux (1857).

GÉRICAULT (André), peintre d’histoire, élève de Guérin, né à Rouen en 1791, mort en 1824, exposa en 1819 un tableau qui le plaça au niveau des grands maîtres : le Naufrage de la Méduse, auj. au musée du Louvre. Ses autres compositions sont : un Chasseur à cheval ; un Cuirassier blessé ; une Forge de village. On a aussi de lui beaucoup de dessins et d’aquarelles, entre autres un Épisode de la retraite de Moscou. Le caractère de son talent est une énergie un peu fougueuse. Cet artiste, enlevé prématurément, avait des partisans enthousiastes, qui l’opposaient à David.

GERING (Ulric), imprimeur, né près de Lucerne, vers 1440, mort vers 1510, eut avec Martin Krantz et Michel Friburger, la gloire d’introduire l’imprimerie en France. Ils vinrent s’établir à Paris en 1470. Le peuple, les prenant pour des sorciers, menaçait leur industrie, et déjà le parlement les avait condamnés ; il fallut que Louis XI intervint pour les sauver.

GERLAC PETERSEN, écrivain ascétique, chanoine régulier de Windesheim, né en 1378 à Deventer (Hollande), mort en 1411, composa des entretiens spirituels, qui le firent surnommer le second Thomas A-Kempis : Breviloquium de accidentiis exterioribus ; De libertate spiritus ; Ignitum cum Deo soliloquium, Cologne, 1616, in-12, trad. en franç., Paris, 1667.

GERLE (dom), chartreux, né en 1740 en Auvergne, était en 1789 prieur du couvent de Port-Ste-Marie. Député aux États généraux par le clergé de Riom, il adopta les idées révolutionnaires, mais ne s’en fit pas moins remarquer par son exaltation religieuse. En 1794, il crut avoir trouvé une femme inspirée dans une vieille fille nommée Catherine Théot, qui se donnait le titre de mère de Dieu, et qui le proclama prophète. Tous deux secondèrent Robespierre lorsqu’il fit proclamer par la Convention l’existence de l’Être suprême. Ils furent accusés d’avoir formé une conspiration théocratique, et jetés en prison peu avant le 9 thermidor ; don Gerle recouvra la liberté après cet événement.

GERMAIN (S.), dit l’Auxerrois, évêque d’Auxerre, né dans cette ville en 380, m. en 448, était gouverneur de la province d’Auxerre pour l’empereur d’Occident, lorsqu’il fut ordonné prêtre par Amator, évêque d’Auxerre. Amator étant mort pou après, Germain fut élu à sa place (418). Il avait eu une jeunesse peu réglée ; il se consacra désormais tout entier aux devoirs religieux, et se condamna à la vie la plus austère. Il fit deux voyages dans la Grande-Bretagne pour y prêcher contre l’hérésie de Pelage (428 et 446), et mourut à Ravenne, où il était allé implorer de Valentinien III le pardon des Armoricains. On le fête le 26 et le 31 juillet.

GERMAIN (S.), dit de Paris, évêque de Paris, né à Autun en 496, m. à Paris en 576, fut élu évêque