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l'antiquité, 1817 (ouvrage qui fut combattu par Letronne) ; Hist. de la monnaie depuis la plus haute antiquité jusqu'à Charlemagne, 1819. — Son frère aîné, Ch. Garnier, 1746-95, avocat et littérateur, a donné des Proverbes dramatiques, 1784, et a édité le Cabinet des Fées, 41 vol. in-8, 1784 et années suiv., et les Voyages imaginaires, 39 vol. in-8, 1787, etc.

GARNIER (Étienne), peintre d'histoire, né à Paris en 1759, mort en 1849, remporta en 1788 le premier prix de peinture, fut envoyé comme pensionnaire à Rome, et entra à l'Académie des beaux-arts en 1816. Ses œuvres principales sont : S. Jérôme, 1790; Ajax, 1791; Socrate et Alcibiade, 1791; Dédale et Icare, 1792 ; la Famille de Priam, 1792 ; Nausicaa et Ulysse; Anacréon; la Charité romaine ; Éponine et Sabinus; la Mort d'Eurydice; Napoléon dans son cabinet. Il se distingue par la grâce du dessin et la beauté du coloris. — GARNIER-PAGÈS. V. PAGÈS.

GAROFALO (Benvenuto TISIO, dit le), peintre italien, né en 1481 à Ferrare, m. en 1559, fut l'ami de Raphaël et imita si bien sa manière que ses Vierges et ses enfants ont souvent été attribués à ce grand maître. Ses chefs-d'œuvre sont le Massacre des Innocents, la Résurrection de Lazare et la Prise de Jésus, qu'il peignit de 1519 à 1524 dans l'église de St-François de Ferrare; une Samaritaine, et le Séjour des élus, où il plaça l'Arioste entre deux saints. Par allusion à son nom, qui veut dire œillet en italien, il a peint un œillet sur ses œuvres originales.

GARONNE, Garumna, riv. de France, naît dans les Pyrénées espagnoles au val d'Aran, dans la gorge d'Artigues, par 1° 25' long. O., 42° 43' lat. N.; entre en France après un cours de 48 k., baigne les dép. de Hte-Garonne, de Tarn-et-Garonne, de Lot-et-Garonne, de la Gironde; reçoit à gauche le Gers, à droite l'Ariége, le canal du Midi, le Tarn, le Lot, s'unit à la Dordogne au Bec-d'Ambez, et prend alors le nom de Gironde. La Garonne arrose St-Béat, Montrejeau, St-Gaudens, Cazères, Muret, Toulouse, Agen, Tonneins, Marmande, La Réole, Langon, Bordeaux , Blaye, et, unie à la Dordogne, tombe dans l'Océan près de la Tour-de-Cordouan, après un cours de 580 k. La marée remonte le fleuve jusqu'à 130 k. et y forme une barre qui est connue sous le nom de mascaret. — Le canal du Midi, qui s'unit à la Garonne à 2 kil. au-dessous de Toulouse, fait communiquer ce fleuve avec la Méditerranée. — Un autre canal, le Canal latéral à la Garonne, fait suite au canal du Languedoc, avec lequel il se raccorde à Toulouse : il longe la r. dr. du fleuve jusqu'à Agen, puis passe sur la r. g., et finit à Castets. Il a 200 k. de long.

GARONNE (dép. de la HAUTE-), un des dép. frontières de la France, a pour bornes au S. l'Espagne, à l'E. le dép. de l'Ariége, à l'O. celui des Htes-Pyrénées, au N. celui de Tarn-et-Garonne : 6717 k. carrés; 484 081 h.; ch.-l., Toulouse. Il est formé d'une partie du Languedoc (diocèse de Toulouse et Lauraguais) et de plusieurs annexes de la Gascogne (Comminges, Nébouzan, Quatre-Vallées, Lomagne, Conserans). Il est traversé au S. par la chaîne des Pyrénées, et contient les monts Néthou, Quairat, etc. Forêts au N. et surtout au S., belles plaines et prairies dans les vallées. Cuivre, plomb, jayet, antimoine, bismuth, zinc ; marbres de toutes couleurs, marbre statuaire, granit, ardoises; eaux minérales (Bagnères). Vins excellents (Fronton, Montesquieu, Cappens) ; grains, fruits, lin, châtaignes, truffes, etc. Chevaux, mulets, ânes, gros bétail, volaille estimée. Industrie métallurgique; distilleries; verreries, manufactures d'étoffes de coton, de fil, etc. Commerce actif, surtout celui de transit. — Ce dép. a 4 arr. (Toulouse, Muret, Villefranche, St-Gaudens), 39 cant. et 597 comm. Il appartient à la 12e div. militaire, a une cour impériale et un archevêché à Toulouse.

GARRICK (David), célèbre acteur anglais, né à Hereford en 1716, mort en 1779, descendait d'une famille française de protestants réfugiés nommée La Garrigue. Il était destiné au barreau; mais un penchant irrésistible le porta vers le théâtre. Ses débuts furent des triomphes (1741) ; il excita à Londres et à Dublin, surtout dans les pièces de Shakespeare, et dans les rôles de Richard III, de Roméo et de Macbeth, une admiration enthousiaste. Il avait acheté en 1747 le théâtre de Drury-Lane à Londres, et il ne cessa d'y attirer la foule; il quitta la scène en 1776, ayant acquis une fortune de 3 500 000 fr. Garrick était d'une taille peu élevée ; ses traits étaient réguliers, son regard plein de feu, sa voix sonore et mélodieuse; son visage revêtait avec une facilité prodigieuse l'expression des passions les plus diverses et des caractères les plus opposés ; il bannit l'emphase de la tragédie et y porta un naturel parfait. Garrick était aussi auteur dramatique : il a laissé plusieurs pièces estimées, entre autres le Valet menteur, 1741; le Tuteur, 1759; le Bon ton dans l'antichambre, 1759; le Bon ton dans le salon, 1775. Ses Œuvres ont été publiées à Londres, 1798, 3 vol. in-12. Il a en outre laissé d'intéressants Mémoires, qui ont été publiés,à Londres en 1780 et trad. par Marignie. Il eut pour ami Samuel Johnson et s'aida beaucoup de ses conseils. Il fut inhumé à Westminster, près de Shakespeare.

GARRIGUES (monts), mont. de France, font partie de la chaîne des Cévennes, commencent sur la limite des dép. du Gard et de l'Aveyron, se dirigent au S. O. dans ce dernier dép. et se terminent à la source de l'Orb, sur les confins du dép. de l'Hérault; leur étendue est de 60 kil.

GARSIMINE (pour Garcia Ximenes). V. NAVARRE.

GARTEMPE, riv. de France, naît près de l'Épinas (Creuse), passe à Montmorillon, et tombe dans la Creuse par la r. g., sur la limite du dép. d'Indre-et-Loire, après un cours de 220 k. — Commune du dép. de la Creuse, sur la Gartempe, à 6 k. O. de Guéret. Anc. domaine de la famille Voysin de Gartempe.

GARTH (Samuel), médecin et poëte anglais, né en 1671 dans le comté d'York, mort en 1719, devint médecin de George I et membre du collége de médecine de Londres, et établit dans cette ville des dispensaires, salles de consultation gratuite et de pharmacie en faveur des pauvres. On a de lui un poëme burlesque intitulé : the Dispensary, Londres, 1699 : c'est une satire spirituelle dirigée contre les médecins et les apothicaires qui s'opposaient à ses efforts philanthropiques; et un petit poëme de Claremont, où il chante cette belle résidence.

GARUMNA, riv. de Gaule, auj. la Garonne.

GARVE (Christ.), professeur de philosophie à Leipsick, né en 1742 à Breslau, mort en 1798, s'attacha surtout à la morale et à l'histoire de la philosophie et joignit à une érudition profonde un sage éclectisme. On lui doit des traductions allemandes des Traités de Morale d'Aristote, de Cicéron, de Fergusson, de W. Paley, et quelques ouvrages originaux : la Logique des probabilités, 1766, en latin; Union de la Morale et de la Politique, 1788; Principes de la Morale, 1798; Manière d'écrire l'histoire de la philosophie (allem.), etc.

GASCOGNE, portion mérid. de l'anc. grand-gouvt de Guyenne-et-Gascogne, entre l'Océan à l'O., le Languedoc et le gouvt de Foix à l'E., la Guyenne au N., l'Espagne et le gouvt de Navarre et Béarn au S. Elle peut se diviser en 3 parties : 1° pays à l'O. et au N. du gouvt de Navarre et Béarn (Condomais, Gabarret, Marsan, Tursan, pays des Marennes, Landes, la Chalosse, le Labour); 2° pays à l'E. : ce sont au N. l'Armagnac, au S. le Bigorre, le Nébouzan, le Comminges, le Conserans; 3° la Soule, au S. de tout le pays. Ch.-l. général, Auch, qui est aussi celui de l'Armagnac. Elle a formé les dép. des H.-Pyrénées, du Gers et des Landes, et quelques parties de ceux des B.-Pyrénées, de la H.-Garonne, de Lot-et-Garonne et de Tarn-et-Garonne. — La Gascogne, qui formait du temps des Romains la Novempopulanie ou Aquitaine 3e, prit son nom des Vascons ou Basques, peuple d'Espagne qui, refoulé par les Goths,