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vers l'an 540, fut, à la sollicitation de sa sœur, donnée en mariage à Chilpéric, roi de Neustrie, que cette princesse espérait par cette union détourner de son commerce avec Frédégonde (567). Mais le faible Chilpéric se laissa bientôt, malgré ses promesses, dominer de nouveau par Frédégonde, et, à l'instigation de cette femme, il fit étrangler Galsuinte pendant son sommeil. C'est en voulant tirer vengeance de ce crime que Brunehaut s'engagea dans la lutte sanglante où elle finit par succomber.

GALUPPI (Pasquale), professeur de philosophie à l'Université de Naples, né en 1770 à Tropea (Calabre), mort en 1846, publia sur la philosophie de nombreux ouvrages qui popularisèrent la science, et soumit à une sage critique les doctrines étrangères. On a de lui : Elementi di filosofia, Messine, 1821; Lettere filosofiche, 1827, trad. par M. Peisse, 1844 (il y traite des vicissitudes de la science sur la question de la connaissance, depuis Descartes jusqu'à Kant). Il était correspondant de l'Institut.

GALVANI (L.), médecin et physicien, né à Bologne en 1737, mort en 1798, fut nommé en 1762 professeur d'anatomie à l'Université de Bologne, et perdit cette place lors de l'établissement de la République cisalpine, pour n'avoir pas voulu prêter serment au nouveau gouvernement. Il fit en 1790 la découverte de ces propriétés électriques que l'on a désignées depuis sous le nom de Galvanisme : ayant par hasard approché un conducteur électrique des muscles d'une grenouille écorchée, il remarqua avec étonnement les mouvements qui s'y produisaient, en fit l'objet d'une étude spéciale, et publia sur ces phénomènes, en 1791, une célèbre dissertation De viribus electricitatis in motu musculari. Il crut y voir la preuve d'une électricité particulière résidant dans l'animal, et pensa même avoir découvert le fluide nerveux ; mais depuis, Volta a démontré que la cause du développement de l'électricité dans les phénomènes observés par Galvani résidait dans le contact de substances hétérogènes. L'Institut de Bologne a publié en 1841 les Œuvres complètes de Galvani.

GALVESTON, baie du golfe du Mexique, dans l’État de Texas, à l'emb. du Rio de la Trinidad, est presque fermée au S. par l'île Galveston ou San-Luis, dans laquelle on trouve une v. de Galveston, à l'O., avec un port très-commerçant ; 8000 hab. Bateaux à vapeur pour la Nouv.-Orléans, chemin de fer pour Houston. La v. ne date que de 1837.

GALWAY, Gallovidia, v. d'Irlande, ch.-l. du comté de Galway, à 180 k. O. de Dublin; 30 000 h. Évêché catholique, collége de Jésuites. Port, séparé de la ville, église collégiale, bourse, caserne, plusieurs anciens monastères, etc. Industrie médiocre (lainages, toiles). Pêche, brûlage de varech. — Galway est une v. ancienne. Elle était jadis très-forte; elle fut conquise par les Anglo-Normands en 1232. Elle refusa en 1641 de recevoir les troupes du Long-Parlement, et protégea les rebelles en se donnant au duc d'Ormond; elle fut prise en 1651 ; en 1690 elle se déclara pour Jacques II et opposa une longue résistance aux troupes de Guillaume III. — Le comté de Galway, dans le Connaught, est situé entre ceux de Mayo au N., de Clare au S. et l'Atlantique à l'O. ; 140 k. sur 70; 425 500 h. Beaucoup de lieux incultes.

GAMA (Vasco de), célèbre navigateur portugais, né au port de Synis en Portugal vers 1460, fut chargé, en 1497, par le roi Emmanuel, de chercher une route vers l'Inde en doublant le cap de Bonne-Espérance, qu'avait déjà découvert Barthélemy Diaz; il réussit pleinement, doubla le cap en déc. 1497, et jeta l'ancre devant Calicut en mai 1498, après avoir couru mille dangers. A son retour (1499), il fut accueilli avec la plus grande distinction par le roi Emmanuel, et reçut la grandesse avec le titre d'amiral des Indes et de comte de Vidigueyra. Il repartit en 1502 avec 19 vaisseaux, soumit une partie des côtes de l'Afrique orientale, forma des établissements à Mozambique, à Sofala, fit des traités avec le roi de Cananor, pénétra jusqu'à Cochin et se fit un allié du radjah de ce pays. De retour à Lisbonne, on le laissa 21 ans dans l'inaction. Enfin en 1524 il fut envoyé dans les Indes par le roi Jean III avec le titre de vice-roi, mais il mourut à Cochin peu après son arrivée, en 1525. L'histoire de l'expédition de Vasco de Gama a été racontée par l'historien Barros, et chantée par le Camoëns dans ses Lusiades.

GAMACHES, ch.-l. de c. (Somme), sur la Bresle, à 27 k. S. O. d'Abbeville; 1800 h. Jadis place importante. Ruines d'un château fort, détruit en 1500 par les Anglais. Filatures, moulins à huile. Patrie de Vatable. — Village du dép. de l'Eure, à 17 k. E. N. E. des Andelys; 376 h. Château jadis important dont il reste des vestiges et des souterrains.

GAMACHES (Joachim ROUAULT de), maréchal de France, d'une maison anc. du Poitou, servit sous Charles VII et Louis XI, reçut le bâton de maréchal en 1461, défendit Paris contre le comte de Charolais dans la guerre du Bien-Public, 1465, et défendit Beauvais contre Charles le Téméraire en 1472. Malgré tant de services, Louis XI, le soupçonnant de trahison, le fit arrêter en 1476 : il fut condamné à payer 20 000 francs d'amende et à 5 ans de prison; mais l'arrêt ne fut point exécuté, et Gamaches mourut dans ses terres, en 1478.

GAMACHES (Simon), ecclésiastique, né en 1672 à Meulan, mort en 1756, était chanoine de Ste-Croix-de-la-Bretonnerie et membre de l'Académie des sciences. On a de lui : Système du philosophe chrétien; Système du cœur, publié sous le nom de Clarigny, 1704, ouvrages où il essaya de populariser les sciences métaphysiques et morales.

GAMAIN (François), serrurier de Louis XVI, fut chargé par ce prince de construire la fameuse armoire de fer. Malgré les bons traitements qu'il avait toujours reçus à la cour, il n'eut pas honte de se tourner contre elle, révéla l'existence de la fameuse armoire après le 10 août (1792), accusa même le roi et la reine d'avoir voulu l'empoisonner pour ensevelir leur secret, et obtint à ce titre une pension.

GAMALIEL, docteur de la loi au temps de J.-C., se montra favorable à la nouvelle religion, défendit S. Pierre contre les Juifs, qui voulaient le faire périr, fut le maître de S. Paul, et se fit, à ce qu'on croit, baptiser secrètement à la fin de sa vie. On l'hon. comme saint (3 août).

GAMBA, État de la Guinée septentr., au N. de celui de Dahomey, dont il est tributaire, a pour ch.-l. une ville de même nom, à 360 kil. N. de Dahomey. Ses habitants sont agriculteurs et fort doux.

GAMBA (Bartolomeo), bibliographe, bibliothécaire de St-Marc à Venise, né à Bassano en 1780, mort en 1841, a donné un excellent livre de bibliographie, Serie dell' edizioni de' testi di lingua italia (Bassano, 1805), des notices sur les Hommes illustres de Bassano, sur les Femmes célèbres de Venise, et une Galerie des littérateurs et artistes vénitiens.

GAMBARA (Laur.), poëte latin moderne, né à Brescia en 1496, mort en 1586, a composé la Gigantomachie et Columbus ou la Découverte du Nouveau-Monde. Ses vers ne manquent ni de goût, ni d'élégance. Ses Œuvres ont eu plusieurs éditions (Bâle, 1555 ; Rome, 1581, etc.). — Véronique Gambara, 1485-1550, née près de Brescia, cultiva la poésie italienne, réussit surtout dans le sonnet, et fut l'amie de Bembo. Elle avait épousé le seigneur de Corregio. Ses vers ont été rassemblés en 1 vol. in-8, Brescia, 1759.

GAMBEY (H.), habile mécanicien, membre du Bureau des longitudes et de l'Institut, né à Troyes en 1789, mort en 1847, se forma à l'École de Châlons, porta au plus haut degré l'art de construire les instruments de précision, perfectionna le théodolite, l’héliostat, la boussole, inventa le cathélomètre, et construisit pour l'Observatoire un équatorial et un cercle mural méridien de 2m de diamètre, admirés des connaisseurs. Travailleur solitaire, il n'avait pas fait connaître toutes ses méthodes : quelques-unes