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fectionnements qu'elle apporta dans la fabrication des instruments à cordes. On remarque surtout les trois frères Nicolas, Antoine et André; le premier fut maître de Stradivarius.

AMAURY I, roi de Jérusalem de 1162 à 1173, succéda à son frère Baudouin III. Il rompit de la manière la plus injuste une trêve qu'il avait conclue avec le calife d'Égypte et porta la guerre dans ses États; mais, après avoir obtenu quelques succès, il fut battu par Nour-Eddin et par Saladin, et fut forcé de se retirer honteusement. Il avait inutilement sollicité les secours de la Chrétienté.

AMAURY II, de la maison de Lusignan, roi de Chypre dès 1194, devint en 1197 roi de Jérusalem par son mariage avec Isabelle, veuve du roi Henri; mais il ne fut roi de Jérusalem que de nom ; et quoiqu'il eût appelé les Croisés à son secours, il ne put pénétrer dans ses États. Il mourut en 1205 à Ptolémaïs.

AMAURY DE CHARTRES, philosophe et théologien du XIIe siècle, né près de Chartres, mort en 1209, professa une sorte de panthéisme mystique qu'il avait posé dans les écrits de Jean Scot, et qui le fit condamner en 1204 par le pape Innocent III. Il eut un grand nombre de disciples, parmi lesquels on remarque David de Dinant.

AMAURY, archevêque de Narbonne. V. AMALRIC.

AMAXICHI, v. et port des îles Ioniennes, ch.-l. de l'île Ste-Maure, sur une baie; 6000 h. Évêché grec.

AMAZONES, peuplade fabuleuse de femmes guerrières. Elles habitaient les rives du Thermodon dans le Pont, et avaient pour capit. Thémiscyre; elles étendirent, disait-on, leurs conquêtes jusqu'aux frontières de l'Assyrie et du Tanaïs, et bâtirent Éphèse, Smyrne, Magnésie. Bellérophon, Hercule, Thésée, firent des expéditions contre elles. Elles eurent plusieurs reines célèbres : Antiope, qui attaqua Thésée; Penthésilée, qui secourut les Troyens et fut tuée par Achille; Thalestris, qui visita Alexandre. On a prétendu qu'elles se perpétuaient par un commerce passager avec les habitants des pays voisins, et qu'elles exposaient leurs enfants mâles. Elles se brûlaient, dit-on, la mamelles droite pour tirer de l'arc avec plus de facilité. — Outre les Amazones d'Asie, les anciens parlent aussi d'Amazones d'Afrique, qui auraient subjugué les Maures, les Numides, les Éthiopiens, auraient pénétré en Asie jusqu'au Taurus, et auraient été détruites par Hercule, en même temps que les Gorgones, leurs rivales. Nagel (Stuttgardt, 1838), Uckert (Leipsick, 1847), et Bergmann (Colmar, 1853), ont publié de savantes recherches sur les Amazones.

Il a existé en Bohême au VIIIe siècle de notre ère de véritables Amazones qui avaient à leur tête Libussa et Vlasta; pendant plusieurs années elles répandirent la terreur sur les terres du roi Przémislas qui eut grand'peine à les exterminer. V. VLASTA.

AMAZONES (fleuve des), ou MARAGNON fleuve de l'Amérique méridionale, le plus grand du monde avec le Nil et le Mississipi, sort du lac Lauricocha dans les Andes, sous le nom de Tunguragua, vers 11° lat. S., 73° long. O., monte au N. Jusque vers 5° lat., puis court à l'E. de 81° à 53° de long. O., traverse la Colombie, sépare la Guyane portugaise du Brésil, reçoit un grand nombre d'affluents et finit par se jeter dans l'Océan Atlantique sous l’équateur, après un cours de 5000 kil. env. Ce fleuve a de 3 à 5 kil. de large dans sa partie supérieure, s'agrandit progressivement, et a 288 kil. à son embouchure. La marée y remonte jusqu'à 600 kil. dans les terres et forme près de son embouchure une barre immense connue sous le nom imitatif de prororoca. Arrivé à l'Océan, il en refoule les eaux et coule encore 135 kil. sans mélange dans la mer. L'Amazone communique avec l'Orénoque par un canal naturel. Ses affluents les plus remarquables sont à droite, l'Ucayale (à tort donné pour bras principal), le Cassiquiare, le Javari, l'Iurna, le Purus, le Madeira qui a plus de 2000 kil. de cours, le Topayos; le Jingu; à gauche le Pinchès, le Napo, le Putu-Mayo, l'Yupura, le Negro (qui le fait communiquer avec l'Orénoque). Poissons nombreux et variés, caïmans de 7 mètres et plus, jaguars et serpents sur les bords. — Vincent Pinzon découvrit ce fleuve en 1500; Franc. Orellana le descendit en 1539 et eut à combattre sur ses bords des femmes armées, ce qui fit donner au fleuve le nom de Fleuve des Amazones. Le nom de Maragnon est indigène, mais seulement pour la partie supérieure du fleuve. Les Portugais le nomment Rio dos Solimoens dans son cours moyen, depuis son entrée dans le Btésil jusqu'à son confluent avec le Negro.

AMBACIA, v. de Gaule, est auj. Amboise.

AMBARRI, peuple de la Gaule (Lyonnaise 1re), habitait sur les rives de la Saône, dans sa partie inférieure. Leur territoire répond à la Bresse et au Beaujolais; leur nom se retrouve dans Ambérieux.

AMBARVALIES. V. ARVALES (Frères).

AMBAZAC, ch.-l. de c.; (Haute-Vienne), à 22 kil. N. E. de Limoges; 279. hab. Châsse de S. Étienne.

AMBERG, v. forte de Bavière (H.-Palatinat), sur la Vils, à 64 kil. N. O., de Ratisbonne; 10 000 h. Château royal, arsenal, hôtel de ville, église de St-Martin, etc. Fabrique d'armes, draps, faïence, etc. Aux env., l'archiduc, Charles repoussa Jourdan, qui battit en retraite, 21 août 1796.

AMBERIEU, ch.-l. de c. (Ain) sur l'Albarine, à 35 kil. N. O. de Belley; 886 hab.

AMBERT, ch.-l. d'arr. (Puy de-Dôme), sur la Dore, à 85 kil. S. E. de Clermont; 3394 hab. Collége. Papier à impression. Excellents fromages. Ancienne capitale du Livradais.

AMBEZ, vge du dép. de la Gironde, près du confluent de la Dordogne et de la Garonne, à 22 kil. de Bordeaux. — On nomme Bec d'Ambez le lieu où se trouve le confluent des deux fleuves.

AMBIALITI, peuple de Gaule (Lyonnaise 3e), voisin des Redones, possédait la v. de Lamballe, qui rappelle son nom.

AMBIANI, peuple de la Belgique 2e, à l'O. des Veromandui et des Atrebates et au S. des Morini, répond à la partie occidentale de la Picardie; leur ch.-l. porta d'abord le nom de Samarobriva; puis fut appelé aussi Ambiani; c'est auj. Amiens.

AMBIATINUM, Kœnigstuhl, bourg et place des Trévires, sur le Rhin, à 8 kil. au dessous de Confluentes (Coblentz). C'est là que naquit Caligula.

AMBIGAT, roi des Gaules, envoya vers 587 av. J.-C. ses neveux Bellovèse et Sigovèse chercher nouvelles habitations. Le 1er, à la tête des Sénonais, vint s'établir en Italie; le 2e passa en Germanie.

AMBIORIX, roi des Éburons (pays de Liége), lors de l'invasion de la Gaule par les Romains, battit plusieurs des lieutenants de César, mais fut, lui-même défait par ce général dans un combat où il perdit 60 000 h. (57 av. J.-C.); à la suite de cette bataille, il s'enfonça dans les Ardennes et disparut.

AMBIZA, général arabe, gouverna l'Espagne pour le calife Yézid depuis 721, soumit tout le pays occupé par les Visigoths dans le N. de la Péninsule, pénétra même en France et s'avança jusqu'à Autun, mais se vit bientôt forcé de reculer jusqu'à l'Aude, fut battu et tué en 725 par Eudes, duc d'Aquitaine.

AMBLETEUSE, v. et port du Pas-de-Calais, à 8 kil. N. de Boulogne, sur la Manche, près de l’embouchure de la Sélaque; 900 hab. Le port, jadis excellent, est auj. ensablé. C'est là que débarqua Jacques II, chassé d'Angleterre, 1688.

AMBOINE, une des Moluques, au S. O. de Céram, par 3° 47' lat. S. et 125° 33 long. E., a 71 kil. de long sur 22 de large., et est coupée par une baie en deux presqu'îles. Env. 60 000 hab., dont 10 000 Chrétiens; ch.-l. Amboine. Climat très-chaud, mais sain. Moussons en sens inverse de celles des îles de la Sonde; pluies énormes lors de la mousson du sud. Sol fertile : girofliers, sagou, superbes ananas. Amboine est le centre de la culture du giroflier