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1848 une Vie de Franklin à l'usage de tout le monde. Son nom a été donné, aux États-Unis, à un grand nombre de comtés et de ville.

FRANKLIN (le capitaine sir John), célèbre marin anglais, entreprit en 1845 d'aller à la recherche du passage du Nord-Ouest, mais, depuis son départ, on ne reçut pas de ses nouvelles. A la sollicitation de sa femme, plusieurs expéditions furent envoyées à sa recherche : le capitaine John Rae découvrit, en 1854, aux env. de la baie d'Hudson, des débris de l'équipage du capitaine Franklin ; enfin, Maclintock trouva, en 1859, la preuve qu'il était mort dès 1847 au milieu des glaces polaires, sur la côte N. O. de l'île du Roi-Guillaume. Un prix a été décerné à Franklin après sa mort par la Société de Géographie de Londres comme ayant découvert un passage au Nord-Ouest.

FRA-PAOLO. V. SARPI.

FRASCATI, Tusculum, v. du territ. romain, à 17 k. S. E. de Rome ; 6000 h. Évêché, fondé en 269. Aux env., villas délicieuses, entre autres les villas Borghèse, Aldobrandini, Monti, Bracciano, Falconieri, Torlonia, Rufinella, etc. C'est là qu'étaient autrefois les célèbres maisons de campagne de Lucullus et de Cicéron. — L'ancienne ville de Tusculum, détruite par les Romains en 1191, n'était plus qu'un pauvre village lorsque le pape Paul III, vers 1550, la releva, l'entoura de murailles et donna l'exemple d'y construire des villas.

FRAT, nom arabe de l’Euphrate.

FRATICELLI (diminutif de l'italien frate, frère), nom donné quelquefois aux Franciscains, qui s'appelaient eux-mêmes Frères mineurs. On a désigné plus spécialement sous ce nom une subdivision du Tiers-Ordre de Franciscains nommés aussi Béguins, et une secte d'hérétiques née au sein de l'ordre des Franciscains : ils prétendaient que l’Église romaine était la Babylone de l’Apocalypse, que la règle de St-François était la règle évangélique observée par J.-C. et ses apôtres, que les sacrements étaient inutiles, et ils faisaient consister la perfection dans la pauvreté. Les papes Jean XXII et Boniface VIII les condamnèrent.

FRAUENBURG, v. des États prussiens (Prusse), sur le Frische-Haff, à 9 kil. S. O. de Braunsberg ; 2200 hab, Résidence de l'évêque catholique d'Ermeland. Cathédrale, où l'on voit le tombeau de Copernic, ainsi qu'une machine hydraulique inventée par lui.

FRAUENFELDT, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Thurgovie, à 33 Kil. N. E. de Zurich ; 2800 h. Elle est bien bâtie. Ancien château sur une hauteur. La diète helvétique se réunissait jadis dans cette ville.

FRAUNHOFER (Joseph), opticien bavarois, né en 1787 à Straubing, m. en 1826, était fils d'un simple vitrier et fut longtemps ouvrier tailleur de verres. A force de travail, il s'instruisit dans les sciences physiques et mathématiques, ce qui lui permit d'apporter dans son industrie d'importants perfectionnements et même de faire des découvertes en optique. Il fut nommé conservateur du cabinet de physique de Munich et membre de l'académie de cette ville. Fraunhofer perfectionna la fabrication du crown-glass, ainsi que celle de l’héliomètre, du micromètre, du microscope achromatique, et exécuta le grand télescope parallactique de Dorpat. Il fit une étude particulière de la diffraction de la lumière, du spectre solaire, et obtint sans le secours d'aucun prisme un spectre homogène.

FRAUSTADT, v. des États prussiens (Posen), à 77 kil. S. O. de Posen ; 6000 h. Tribunal. Draps, toile damassée. Les Suédois y battirent les Saxons et les Russes en 1706.

FRAXINET. V. LA GARDE-FRESNET.

FRAYSSINOUS (l'abbé Denis de), né en 1765 à Curières (Aveyron), mort en 1842, fit depuis 1801, aux Carmes d'abord, puis à St-Sulpice, des Conférences sur la religion, qui attirèrent la foule et qui exercèrent une influence salutaire sur la jeunesse, fut, au retour des Bourbons, nommé premier aumônier de Louis XVIII, fut en 1822 sacré évêque d'Hermopolis, admis à l'Académie française, et nommé grand maître de l'Université ; il reçut en outre, en 1824, le portefeuille des affaires ecclésiastiques qu'il garda jusqu'en 1828. Il s'attacha à faire prévaloir la religion dans l'éducation de la jeunesse, se montra favorable aux Jésuites, et ne craignit pas d'avouer leur existence en France. Il vivait dans la retraite lorsqu'en 1833 Charles X lui confia l'éducation du duc de Bordeaux. Ses Conférences ont été publiées en 1825 sous le titre de Défense du Christianisme (3 vol. in-8, auxquels il en a été ajouté un 4e en 1843); on a en outre de lui : Vrais principes sur les libertés de l'Église gallicane (1818), Oraisons funèbres du prince de Condé (1818); du cardinal Talleyrand (1821), de Louis XVIII (1824). Il se faisait remarquer par une éloquence mesurée, une logique pressante, un ton grave et plein d'autorité.

FRAZER, fleuve de l'Amérique du N. (Nouv.-Calédonie), sort du versant O. des monts Rocheux, coule au S., puis à l'O. et se jette, après un cours de 500 k., dans l'Océan Pacifique. Riches placers, découv. en 1858.

FRÉ, dieu de l'anc. Égypte, fils de Fté et l'un des 3 Khaméfis, est le symbole du Soleil. On l'adorait sous la figure d'un jeune homme ou d'un sphinx portant sur le front un disque rouge ou vert.

FRÉDÉGAIRE, dit le Scholastique, ce qui signifiait le Savant, chroniqueur du VIIe s., né à ce qu'on suppose, en Bourgogne, mort vers 660, a laissé une chronique en 5 livres : les trois premiers ne sont qu'une compilation de Jules Africain, Eusèbe, etc., et vont jusqu'à la mort de Bélisaire (561); le IVe est un abrégé de Grégoire de Tours et va jusqu'en 584; le Ve continue l'histoire jusqu'en 641 et contient de précieux renseignements sur les règnes de Clotaire II, Dagobert I et Clovis le Jeune. Quatre anonymes y ont ajouté un VIe livre qui va jusqu'en 748. Le Ve livre, le plus important, se trouve à la suite du Grégoire de Tours de Ruinart, et dans Duchesne (Scriptores coætanei). M. Guizot l'a traduit dans sa Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

FRÉDÉGONDE, reine de France, née en 543 à Montdidier, d'une famille obscure, épousa Chilpéric I, après lui avoir fait répudier Audouère dont elle était la suivante, et avoir assassiné Galsuinte, 2e femme du roi. Brunehaut, sœur de Galsuinte et femme du roi Sigebert, ayant poussé son époux à venger cette mort, celui-ci envahit la Neustrie; mais il fut tué à Vitry par des gens qu'avait apostés Frédégonde (575). Cette femme se défit également de Mérovée, fils de Chilpéric et d'Audouère, qui avait épousé Brunehaut devenue veuve, de l'évêque Prétextat, qui avait béni cette union, et de plusieurs autres. Enfin on l'accuse d'avoir fait assassiner Chilpéric lui-même, qui venait de découvrir son commerce criminel avec un seigneur nommé Landry (584). Frédégonde avait eu un fils de Chilpéric : elle le fit reconnaître roi en Neustrie sous le nom de Clotaire II, gouverna comme régente, défit en 593 à Droissy (Truccia), près de Soissons, Childebert fils de Brunehaut, puis, en 596, Brunehaut elle-même, à Latofao, Elle mourut à Paris l'année suivante.

FRÉDÉRIC (S.), l'apôtre des Frisons, évêque d'Utrecht de 820 à 838, fut massacré par ordre de l'impératrice Judith de Bavière, dont il avait censuré les désordres. On l'honore le 18 juillet.

FRÉDÉRIC, souverains de divers pays.

Allemagne.

FRÉDÉRIC I, Barberousse, empereur d'Allemagne, fils de Frédéric le Borgne, duc de Souabe, naquit en 1121, et obtint la couronne en 1152, à la mort de Conrad III, son oncle. Il commença par pacifier l'Allemagne en se réconciliant avec Henri le Lion (avec lequel au reste il ne tarda pas à se brouiller de nouveau), et replaça sous la domination impériale les royaumes d'Arles, de Pologne et de Danemark. La plus grande partie de son règne fut employée, tantôt à conquérir des duchés en Italie, tantôt à y réprimer des révoltes. Sans cesse en guerre avec Alexandre III,