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comte de Toulouse, et eut la part la plus déplorable au sac de la malheureuse ville de Béziers (1209); Innocent III se vit obligé de blâmer ses excès. Toutefois il rentra en grâce peu après et fut même nommé archevêque de Narbonne en 1212. Quelques années plus tard, il alla en Espagne faire la guerre aux Maures, et à son retour il rédigea une relation de cette expédition. Il mourut en 1225.

AMALTHÉE, fille de Mélissus, roi de Crète, nourrit Jupiter avec du lait de chèvre, ce qui fit dire que ce dieu avait été nourri par une chèvre. Une des cornes de cette chèvre fut placée dans le ciel, sous le nom de Corne d'abondance.

AMALTHÉE, sibylle de Cumes. V. SYBILLE.

AMALTHÉE (les), nom d'une famille du Frioul qui, dans les XVe et XVIe siècles, a fourni aux sciences et aux lettres plusieurs hommes distingués, entre autres trois frères, Jérôme, Corneille et Jean-Baptiste, qui tous trois cultivèrent avec succès la poésie latine. Le plus connu, Jérôme Amalthée, né en 1506, mort en 1574, professa la philosophie et la médecine à Padoue. Leurs poésies ont été publiées sous ce titre : Amaltheorum fratrum carmina, Venetiæ, 1627. Elles se trouvent aussi dans les Deliciæ poetarum latinorum italorum.

AMAN, Amalécite, ministre et favori du roi de Perse Assuérus pendant la captivité de Babylone. Irrité contre les Juifs, parce que Mardochée, l'un d'eux, refusait de se prosterner devant lui, il résolut de les faire périr tous et en fit donner l'ordre par le roi. Esther, Juive d'origine et nièce de Mardochée, apaisa la colère d'Assuérus dont elle était devenue l'épouse, fit révoquer cet ordre sanguinaire et condamner Aman au gibet. On place cet événement sous Artaxerce Longuemain, vers 462 av. J.-C.

AMANAHEA, v. et petit État d'Afrique (Guinée), sur la Côte d'Or, est tributaire de l'Achanti. Or, ivoire, poivre, huile de palmier; bois de construction. Station anglaise, fort Apollonia.

AMANCE, ch.-l. de c. (Haute-Saône), à 24 kil. N. O. de Vesoul, sur une mont. au pied de laquelle coule la Superbe; 926 hab. — C'est aussi le nom d'un bourg de l'anc. Lorraine (Meurthe), à 20 kil. N. E. de Nancy, sur une haute montagne. C'était jadis une des résidences des ducs de Lorraine.

AMANCEY, ch.-l. de c. (Doubs), à 30 kil. S. E. de Besançon ; 716 hab.

AMAND (S.), Amandus, évêque de Bordeaux, sa patrie, fut sacré en 403. Il était vénéré comme l'un des plus saints prélats de son temps. On le fête le 18 juin. — Évêque de Maestricht, né en 589, près de Nantes, sacré en 627, mort en 679, à 90 ans, fut l'apôtre du Brabant. Il encourut la disgrâce de Dagobert pour avoir blâmé sa conduite irrégulière. Il fonda entre autres monastères, celui d'Elnon, où il finit ses jours et qui a pris de lui le nom de St-Amand (V. ce nom). Il eut pour disciple S. Hubert. On l'honore le 6 février.

AMANTEA, Amentia, v. et port du roy. d'Italie (Calabre citér.), à 25 kil. S. O. de Cosenza, sur la mer; 2700 hab. Place forte, prise par les Français en 1806, après un siège opiniâtre.

AMANUS MONS, chaîne de l'Asie-Mineure qui reliait le Taurus au Liban; est auj. Alma-Dagh.

AMAR, l'un des conventionnels les plus sanguinaires, né vers 1750, mort en 1816, était d'abord avocat à Grenoble. Membre du Comité de salut public, il fit assaut de cruauté avec Robespierre, accusa et fit mettre à mort un grand nombre des membres les plus distingués de la Convention. Il parvint cependant à sauver sa vie au 10 thermidor. Il vécut depuis dans la retraite.

AMAR DURIVIER (J. Aug.), littérateur, né à Paris en 1765, mort en 1837, professa les belles-lettres dans plusieurs colléges, notamment au lycée Napoléon, et fut nommé en 1803 conservateur de la bibliothèque Mazarine. On a de lui un Cours complet de rhétorique, 1804-1811; une édit. de la Bibliotheca rhetorum du P. Lejay, 1809; une traduction des chefs-d'œuvre de Goldoni; plusieurs recueils faits pour les classes : Narrationes poeticæ latinæ, Conciones poeticæ græcæ, etc., et une jolie collection in-32 des auteurs classiques latins.

AMARAPOURA, c'est-à-dire Ville des Immortels, v. de l'empire Birman, sur la r. g. de l'Iraouaddy, à 25 kil. N. E. d'Ava. Remparts, vaste citadelle. Ville sainte, temple remarquable par une statue colossale et par une série de 260 inscriptions anciennes et modernes. Bâtie en 1783, Amarapoura fut capit. jusqu'en 1824. Un incendie en brûla 20 000 maisons en 1810 (toutes les maisons sont en bois). Cette ville comptait 175 000 hab. en 1800; elle n'en a plus guère que 30 000.

AMASEA ou AMASIA, auj. Amasieh, v. du Pont, au confluent de l'Iris et du Scylax, au S. d'Amisus. Patrie de Mithridate et de Strabon. Titre d'évêché in partibus. V. AMASIEH.

AMASENUS, Amaseno, petite riv. du Latium, prenait sa source près de Préneste, passait à Privernum, se joignait à l'Ufens et se perdait avec lui dans les Marais Pontins.

AMASIAS, 8e roi de Juda de 839 à 810 av. J.-C., ou, selon l’Art de vérifier les Dates, de 831 à 803, était fils de Joas. Il remporta sur les Iduméens une grande victoire; mais, n'étant pas resté fidèle au culte du vrai Dieu, il fut battu et fait prisonnier par le roi d’Israël, et ne recouvra sa liberté qu'en livrant les trésors du temple, qui furent emportés à Samarie. Il périt assassiné par ses sujets.

AMASIEH, Amasea, v. de la Turquie d'Asie (Siwas), ch.-l. du district qui porte son nom, à 130 kil. au S. de Samsoun, au pied des monts Djanik, sur l'Iékil-Irmak (jadis l’Iris), par 40° 50' lat. N., 33° 14' long. E.; env. 40 000 hab. Résidence d'un métropolitain grec et d'un archevêque arménien. Très-belle mosquée, dite de Bajazet, avec un collége dit Coll. céleste; bâti par ce prince; restes d'une citadelle, d'un beau temple, etc. ; nombreuses antiquités à peine explorées. Aux env. sont des cavernes taillées dans la roc et qui furent probablement les sépultures des rois de Pont. Vins exquis; soies superbes. Les femmes d'Amasieh sont renommées pour leur beauté.

AMASIS, roi d'Égypte de 570 à 526 av. J.-C., n'était d'abord qu'un simple soldat; il s'éleva au, poste de premier ministre d'Apriès et devint bientôt assez puissant pour détrôner son maître. Il fit oublier son usurpation et la bassesse de sa naissance par sa justice et ses talents : il enleva Chypre aux Phéniciens, ouvrit aux Grecs les ports de l'Égypte et fit fleurir le commerce. Il se soumit à Cyrus; mais, ayant refusé de payer le tribut à Cambyse, son fils, il fut attaqué et battu par ce prince; toutefois, il mourut avant la conquête de son royaume.

AMASIUS, fleuve de Germanie, auj. l’Ems.

AMASTREH, Amastris, v. de la Turquie asiatique, en Anatolie, à 270 kil. E. N. E. de Constantinople, sur la côte de la mer Noire; environ 2500 hab. Port presque ensablé. L'anc. Amastris, d'abord Sésame, était en Paphlagonie. Embellie par Amastris, nièce de Darius et femme de Denys, tyran d'Héraclée (Pont), elle prit le nom de cette princesse. Au moyen âge, elle appartint successivement à l'empire grec, à Théodore de Lascaris (1210), et aux Génois. Mahomet II la prit en 1459.

AMATE, femme du roi Latinus, avait fiancé sa fille Lavinie à Turnus avant l'arrivée des Troyens. Elle s'opposa de tout son pouvoir à son mariage avec Énée. Elle se pendit de désespoir quand sa fille eut épousé le prince troyen.

AMATHA, v. de Syrie, sur l'Oronte auj. Hama.

AMATHONTE, Amathus, v. de l'île de Cypre, sur la côte S.; très-célèbre par le culte qu'on y rendait à Vénus. Elle avait été bâtie par les Phéniciens. On en voit les ruines près de Limisso.

AMATI, famille de luthiers de Crémone, s'est rendue célèbre aux XVIe et XVIIe siècles par les per-