Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/702

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais il fit plus pour la royauté en donnant à la couronne l'autorité morale et la juridiction souveraine. Sous Philippe III (1270-1284), qui réunit le Languedoc, la France intervient dans toutes les querelles des royaumes espagnols chrétiens, et étend son influence jusqu'à Naples. Philippe IV commence à recouvrer les territoires cédés à Lothaire en 843, lutte victorieusement contre l'autorité temporelle des papes, oppose à l'aristocratie et au clergé les États généraux, qu'il assemble le premier, et les parlements, dont il semble être le vrai fondateur. Sous ses fils (1314-28) s'opère une réaction féodale, que ces princes secondent en aveugles; la branche des Valois (1328) les imite d'abord ; en outre, par sa folle témérité, elle met la France à deux doigts de sa perte. Les rois d'Angleterre, unis aux Flamands et aux Bretons, commencent la guerre dite de Cent ans (1337-1453). Vaincue à Crécy sous Philippe de Valois (1346), à Poitiers sous Jean II (1356), la France se relève sous Charles V (1364-80). La minorité, et bientôt la démence de Charles VI (1380-1422), le nombre trop grand de princes du sang, tous pourvus d'apanages et visant ou à la couronne ou à l'autorité, la puissance de la seconde maison de Bourgogne (1361), bientôt rivale de la maison royale, les sanglantes collisions des Bourguignons et des Armagnacs, compromettent de nouveau l'existence de la nation : les Anglais, vainqueurs à Azincourt (1415), possèdent presque toutes les provinces maritimes de la France (Normandie, Guyenne, etc.); mais Jeanne d'Arc commence à changer la fortune (1429) : Charles VII est sacré à Reims; les Anglais, après de longs combats, sont chassés de France (1453). Louis XI, successeur de Charles VII, combat victorieusement la féodalité, et réunit onze grands fiefs à la couronne (1461-83). Charles VIII commence les guerres d'Italie (1494-98) ; Louis XII s'épuise à les continuer; François I, d'abord vainqueur des Suisses à Marignan (1515), mais ensuite défait par les Impériaux à la Bicoque (1522), et à Pavie (1525), où il est fait prisonnier, ne peut qu'opposer une digue à l'énorme débordement de la puissance de Charles-Quint (1515-47). Henri II acquiert les Trois-Évêchés (1552) ; mais bientôt naissent les guerres civiles de religion qui minent la France, et où la maison de Valois périt en la personne de Henri III (1562-89). Henri IV commence alors la branche royale des Bourbons : il termine la guerre civile (1589-94), cicatrise les plaies de la France et prépare sa grandeur (1594-1610). Sous Louis XIII (1610-43), Richelieu, après avoir abattu la faction protestante, écrase les restes de la féodalité et jette les fondements de la monarchie absolue de Louis XIV; ce grand ministre fait jouer à la France le premier rang dans la guerre de Trente ans (I6I8-1648), et lui assure la prépondérance que possédait jadis la maison d'Autriche. Devenue la première puissance de l'Europe par les traités de Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659), la France sous Louis XIV prétend en être la dominatrice; elle voit se former trois coalitions contre elle, grandit à Nimègue (1678), reste stationnaire à Riswick (1697), recule à Utrecht (1713), épuisée par la guerre de la succession d'Espagne. Sous Louis XV (1715-1774), elle acquiert la Lorraine et la Corse, mais n'a pas de système politique, se bat en faveur de l'Autriche (1756-1763), laisse démembrer la Pologne (1768-1774), manque la facile conquête de l'Inde (1740-1756), et perd ses colonies. Mais à la même époque elle se place à la tête des nations par sa littérature, et la langue française devient la langue européenne. Sous Louis XVI, la France se venge de l'Angleterre en favorisant les efforts des colonies anglo-américaines, qui se déclarent indépendantes (1775-1783), mais elle la laisse s'étendre et la supplanter dans les Indes orientales. En 1789 éclate la Révolution : l'Assemblée nationale ne veut d'abord que détruire les abus et donner une constitution à la France; mais bientôt elle renverse à la fois l'antique constitution française et la dynastie. En 1792, la France s'érige en république; et pendant plusieurs années elle lutte glorieusement contre l'Europe coalisée; mais en même temps elle est déchirée par les dissensions intestines, et finit par être opprimée par un gouvernement tyrannique et sanguinaire (V. CONVENTION). Elle commence à respirer sous le Directoire (1795-99) ; mais la faiblesse de ce gouvernement la met à deux doigts de sa perte. Lasse enfin de troubles, elle revient sous une nouvelle forme à la monarchie : Napoléon, d'abord consul (1799), est proclamé empereur en 1804. Il rétablit l'ordre à l'intérieur, ramène la victoire et rend pour quelques années toute l'Europe occidentale sujette de la France, mais il perd toute l'élite de ses troupes en Russie (1812), et succombe en 1814. Les Bourbons sont ramenés par l'étranger, et la France est alors réduite à ses anciennes limites. Louis XVIII donne la Charte et établit le gouvernement représentatif; mais son success. CharlesX se perd par son antipathie pour le régime constitutionnel, et en 1830 la branche aînée des Bourbons est remplacée par la branche cadette ou d'Orléans : Louis-Philippe voulut que la Charte fût une vérité. Le 24 févr. 1848, une révolution soudaine rétablit la république, qui fut renversée par le coup d'État du 2 décembre 1851 : le prés. de la rép. L. Napoléon, auteur de ce coup d'État, fut proclamé empereur (Napoléon III) en 1852. Les débuts du nouvel empire furent heureux : la soumission de l'Algérie fut complétée (1851-57); la Russie fut vaincue en Crimée (1854-55); l'Autriche battue à Magenta et à Solférino (1859); etc. L'expédition du Mexique commença une période de revers. Une guerre témérairement entreprise contre la Prusse (16 juillet 1870) acheva de perdre l'empire. Le 4 sept. 1870, une insurrection le renversa et proclama de nouveau la République. Parmi les nombreuses histoires générales de la France, on connaît surtout celles de Mézeray, Daniel, Vely, Anquetil, Sismondi, H. Martin.

Ire race. Mérovingiens.
Pharamond ? 420-427
Clodion, 427-448
Mérovée, 448-458
Childéric I, 458-481
Clovis I, 481-511
Clodomir (à Orléans), 511-524
Thierry I (à Metz), 511-534
Théodebert I (à Metz), 534-548
Théodebald (à Metz), 548-555
Childebert I (à Paris), 511-558
Clotaire 1 (à Soissons, 511-558); seul, 558-561
Sigebert I (en Austrasie), 561-575
Childebert II (d'abord en Austrasie; en Austrasie et Bourgogne depuis 593), 575-596
Théodebert II (en Austrasie), 596-612
Caribert I (à Paris), 561-567
Gontran (Orléans et Bourgogne), 661-593
Thierry II (1° à Orléans et en Bourgogne, 2° en Austrasie, 612), 596-613
Chilpéric I (à Soissons 561), puis à Paris, 567-584
Clotaire II (d'abord à Soissons, puis seul), 584-628
Caribert II (en Aquitaine), 628-631
Dagobert I (en Austrasie, 622, à Soissons, 628, puis seul), 628-638
Sigebert II (en Austrasie), 638-656
Clovis II (Neustrie et Bourgogne), 638-656
Clotaire III (Neustrie et Bourgogne), 656-670
Childéric II (en Austrasie, 656-670), seul, 670-673
Dagobert II (Austrasie), 674-679
Thierry I, ou III (Neustrie, 673-679), puis seul), 679-691
Clovis III, 691-695
Childebert III, 695-711
Dagobert II (ou III), 711-715
Clotaire IV, 717-719
Chilpéric II, 715-720
Thierry II (ou IV), 720-737
Interrègne,
737-742
Childéric III, 742-752