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en 1808, fut d’abord ambassadeur près de la cour de Rome et fit preuve, dans cette mission, de talents qui le firent choisir pour principal ministre par Charles III, 1777. Son administration à l’intérieur fut sage et glorieuse : il favorisa les sciences, les arts, le commerce et l’industrie, créa des routes, des canaux, des aqueducs ; mais il échoua dans une expédition contre Alger et dans l’entreprise de chasser les Anglais de Gibraltar, en outre, il engagea son pays dans une guerre ruineuse et impolitique contre l’Angleterre en prenant parti pour les États-Unis. Disgracié par Charles IV en 1792, il resta plusieurs années emprisonné à Pampelune. Il ne reparut qu’en 1808 et fut alors élu président de la junte centrale ; mais il mourut la même année.

FLORIDE, presqu’île et État de l’Union, au N. E. du golfe du Mexique, à l’O. de l’Atlantique, au S. E. de l’État d’Alabama et au S. de la Géorgie ; 470 kil. sur 200 ; 140 425 habitants, dont 61 745 sont esclaves) ; capit., Tallahassée. Jadis la Floride était divisée en Floride orient., ayant pour ch.-l. St-Augustin, et Floride occid., ayant pour ch.-l. Pensacola, d’où le nom de Deux-Florides donné souvent à ce territoire. Terrain plat, bas et marécageux. Savanes immenses ; sables en beaucoup d’endroits ; chaleur étouffante et fièvres terribles. Plusieurs lignes de chemins de fer. - Le nom de Floride, qui vient de Pâques-Fleuries, fut donné à cette contrée par Juan Ponce de Léon, qui y débarqua en 1512 le dimanche des Rameaux ou de Pâques-Fleuries. Longtemps on donna le nom de Floride à tout le pays situé à l’E. du Mississipi. Sur ce vaste espace vivaient six puissantes nations indigènes : les Natchez, les Criks, les Séminoles, les Tchik-kasah, les Chactas ou Têtes-Plates, les Yazoux. Les Espagnols se rendirent maîtres du pays après une vigoureuse résistance, en 1539, et ils le possédèrent jusqu’en 1763, époque à laquelle la Floride fut cédée à la Grande-Bretagne. En 1781, les Espagnols la reconquirent, et le traité de Paris en 1783 leur en confirma la possession ; en 1820 les États-Unis l’achetèrent à l’Espagne et en firent un territoire, qui devint État en 1845. Les tribus indiennes de ce pays, quoique fort réduites en nombre, ont longtemps tenu en échec les Américains : en 1846 elles ont été pour la plupart transportées au delà du Mississipi. La Floride s’est séparée de l’Union en 1861. — On nomme Traité des Florides un traité conclu en 1819 pour fixer les limites des États-Unis et du Mexique.

FLORIEN, M. Antonius Florianus, frère utérin de l’empereur Tacite, prétendit lui succéder après sa mort, en 270, et se fit reconnaître par le sénat. Probus ayant été proclamé par les légions d’Orient, il marcha à sa rencontre ; mais il fut battu à Tarse en Cilicie et ses propres soldats le massacrèrent. Il n’avait régné que deux mois.

FLORIS (Franz), dit Franc-Flore, peintre d’histoire, né à Anvers en 1520, m. en 1570, fut surnommé par ses compatriotes le Raphaël flamand, quoiqu’il fût loin d’égaler ce grand maître. Après avoir visité l’Italie, il se fixa à Anvers. Il jouit de l’estime de Charles-Quint et de Philippe II, et amassa par son talent une grande fortune ; mais il se déshonora par son intempérance. On distingue parmi ses œuvres de beaux Arcs de triomphe, les Douze travaux d’Hercule, un Jugement dernier (à Bruxelles), la Chute des mauvais anges (à Anvers). - Il forma un grand nombre d’élèves dont le plus célèbre est son fils François, dit Floris le Jeune.

FLORUS (L. Annæus Julius), historien latin, qu’on croit natif d’Espagne et de la famille de Sénèque et de Lucain, vivait probablement au IIe s., sous Trajan et sous Adrien. On a sous son nom un Épitome ou Abrégé de l’histoire romaine depuis Romulus jusqu’à Auguste, en 4 livres, ouvrage écrit d’un style brillant et rapide, mais quelquefois déclamatoire. On lui attribue a tort le Pervigilium Veneris et quelques autres poésies, qui paraissent être d’une époque postérieure. Les meilleures éd. de Florus sont celles ad usum Delphini, données par Tanneguy Lefèvre, Paris, 1674 ; de Maittaire, Londres, 1715 ; de Duker, Leyde, 1722 ; de Hubner et Jacobitz, Leips., 1832, et de Otto Jann, Leips., 1852. Il a été trad. par Coëffetau, 1618 ; par l’abbé Paul, 1774 ; par Ragon, 1826 (dans la collection de Panckoucke) ; par Durozoir, 1829, et dans la collection Nisard. On en a aussi une trad. par le duc d’Orléans, frère de Louis XIV.

FLOUR (S.), 1er  évêque de Lodève, prêcha la foi dans le Languedoc et l’Auvergne, et fut, selon une légende fort douteuse, martyrisé vers 389. Il donna son nom à la v. de St-Flour. On le fête le 5 nov.

FLUDD (Robert), Robertus de Fluctibus, né à Milgate (Kent) en 1554, mort à Londres en 1637, cultiva toutes les sciences connues de son temps, surtout la médecine et la physique ; donna dans les erreurs de la théosophie, de l’alchimie, de la magie, et s’affilia aux Rose-Croix. Ses écrits, presque inintelligibles, jouirent cependant d’une grande réputation et furent réfutés par Kepler, Gassendi et Mersenne. Les principaux sont : Utriusque Cosmi historia, Oppenheim, 1617 ; De supernaturali microscomi historia, 1619 ; Clavis philosophiæ et alchimiæ fluddanæ, Francfort, 1633. Ses Œuvres forment 6 vol. in-fol. Il y traite des sciences occultes et prétend révéler les mystères du monde invisible, ainsi que les rapports du ciel avec la terre.

FLUE (Nicolas de), saint personnage suisse, né en 1417 dans le canton d’Unterwald, mort en 1487. Après avoir passé 50 ans dans la pratique de toutes les vertus, et avoir été élu landamman de son canton, il se retira dans un ermitage. Néanmoins, il conserva toujours une grande influence : il empêcha la guerre civile entre les cantons suisses et les habitants de Soleure et de Fribourg, et fit admettre ces 2 villes dans la confédération, 1481. On lui attribue, entre autres ouvrages, un Traité de la Vie solitaire. Il a été béatifié par Clément IX. Les murs de l’église de Stanz sont ornés de légendes empruntées à sa vie.

FO ou FOÉ, fondateur d’une secte religieuse qui compte de nombreux partisans en Chine ; n’est sans doute qu’un des nombreux Bouddhas que parurent en Asie. On le fait naître dans l’Inde, à Bénarès, ou dans le Cachemire, env. 1027 ans av. J.-C. Il réforma la religion des Brachmanes, proscrivit la distinction des castes et l’inégalité des hommes, et enseigna une doctrine dont les principes fondamentaux sont de ne point mentir, de respecter le bien d’autrui, de ne tuer aucune créature vivante, de s’abstenir de vin, d’éviter l’impureté, de croire à des récompenses et à des punitions après la vie. Sa doctrine ne commença à se répandre en Chine qu’environ 200 ans av. J.-C. Ses prêtres se nomment Bonzes et vivent réunis dans des monastères.

FODÉRÉ (P. Emmanuel), médecin, né en 1764 à St-Jean de Maurienne en Savoie, d’une famille pauvre, mort en 1835 fit recevoir docteur à Turin, fut envoyé à Paris, pour s’y perfectionner, aux frais du roi Victor-Amédée, entra comme médecin dans l’armée française lors de la réunion de la Savoie à la France (1792), et obtint au concours en 1814 la chaire de médecine légale à la Faculté de Strasbourg, chaire qu’il remplit jusqu’à sa mort, Outre de savantes recherches sur les goitres, le crétinisme, et en général sur les maladies des montagnards, sur le délire et sur la pneumatologie humaine, on lui doit un Traité de médecine légale, publié d’abord en 1798 et refondu en 1813 (6 vol. in-8), ouvrage bien supérieur à ce qui existait. Une statue lui a été érigée dans sa ville natale.

, législateur chinois. V. FO.

(De), écrivain anglais. V. DE FŒ (Daniel).

FŒHR, île du Danemark, sur la côte O. du Sleswig : 12 kil sur 8 ; 6 600 hab. ; ch.-l., Wick.

FŒODOSIE. V. CAFFA.

FŒROÉ ou FŒRŒR (îles). V. FÉROÉ.

FŒS (Anuce), Fœsius, médecin et helléniste, né à Metz en 1528, mort en 1595, étudia à Paris, revint