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S. Ferréol, Ferreolus, son frère. On les fête tous deux le 16 juin.

FARIA Y SOUSA (Manoel de), historien et poète portugais, né vers 1588 à Souto, mort à Madrid en 1647, entra fort jeune en qualité de gentilhomme chez don Gonzalès, évêque d'Oporto; s'attacha ensuite à la cour d'Espagne; suivit en 1631, comme secrétaire, le marquis de Castel-Rodrigo dans son ambassade à Rome, puis revint se fixer à Madrid, où il passa le reste de sa vie dans la culture des lettres. On a de lui : des Commentaires sur la Lusiade du Camoëns, Madrid, 1639 ; une Histoire de Portugal, 1628, ouvrage estimé ; El Asia portuguesa, Lisbonne, 1666; la Europa portuguesa, 1678; El Africa portuguesa, 1681, et un recueil de poésies sous le titre de Fuente de Aganipe (la Fontaine d'Aganippe), Madrid, 1644. On reproche à cet écrivain, comme à tous ceux de son siècle, une grande affectation.

FARINELLI (Carlo BROSCHI, dit), célèbre chanteur, né à Naples en 1705, était fils d'un meunier, d'où le surnom sous lequel il est connu. Il débuta à Rome dès l'âge de 17 ans, et bientôt il surpassa tous les chanteurs du temps et excita un enthousiasme universel. Il alla en 1734 à Londres où il amassa une grande fortune, fut appelé quelques années après à Madrid où il charma par ses accents les souffrances du vieux roi Philippe V; acquit sous Ferdinand VI, par la protection de la reine, une grande influence sur les affaires, fut fait chancelier de Calatrava, et devint le dispensateur des grâces; mais il n'usa de son crédit que pour faire le bien. Il quitta l'Espagne en 1762 à la mort de la reine, et se retira à Bologne, où il mourut en 1782.

FARMOUTIER ou FARE-MOUSTIER, bourg du dép. de Seine-et-Marne, canton de Rozoy, à 8 kil. O. de Coulommiers; 1000 hab. Jadis célèbre abbaye de Bénédictines, fondée par Ste Fare, en 617.

FARNABE (Thomas), Farnaby, grammairien anglais, né à Londres en 1575, mort en 1647, était fils d'un charpentier. Après avoir été jésuite, soldat, navigateur, il se fît maître d'école à Martock (Somerset), puis à Londres, et eut un grand succès. Pendant la guerre civile, il fut emprisonné par les Parlementaires comme fauteur de Charles I. On a de lui des notes estimées sur Juvénal, Perse, Martial, Lucain, Virgile, Ovide, Térence, Sénèque le tragique, etc., et plusieurs ouvrages originaux: Index rhetoricus, Phraséologie anglo-latine, etc.

FARNÈSE, maison princière d'Italie, dont l'existence remonte au XIIIe siècle, était originaire du château de Farneto près d'Orviéto. Elle a fourni plusieurs généraux aux petits États de l'Italie, a donné naissance au pape Paul III (Alexandre Farnèse) et a longtemps régné sur Parme et Plaisance.

Pierre Louis Farnèse, fils du Pape Paul III, né d'un mariage secret et antérieur à l'ordination de son père, fut investi par son père des duchés de Parme et de Plaisance en 1545. Cinq ans auparavant il avait été chargé de soumettre Pérouse, qui s'était révoltée contre le pape; il se rendit maître de cette ville, dévasta son territoire, et fit périr dans les supplices les principaux citoyens. Pierre Farnèse était an homme abominable, livré aux plus honteuses passions; il se rendit odieux par ses procédés tyranniques, souleva Plaisance par ses spoliations et ses crimes, et fut poignardé en 1547 par un noble de cette ville, il laissait 6 enfants, entre autres Octave, qui lui succéda, et Horace, qui épousa Diane, fille naturelle de Henri II, roi de France. — Octave Farnèse, son fils, était gendre de Charles-Quint, ayant épousé Marguerite d'Autriche; cependant ce ne fut qu'après bien des contestations qu'il put prendre possession de Plaisance, qui s'était donnée à l'empereur, et ce n'est qu'à partir de 1556, c'est-à-dire neuf ans après la mort de son père, qu'il jouit en paix de son héritage ; il se fit bénir de ses sujets pendant un règne de 30 années, et mourut en 1586.

Alexandre Farnèse, le 3e duc (1586-92), fut un général distingué. Il se signala à la bataille de Lépante sous don Juan d'Autriche, en 1571; fut chargé par Philippe II, roi d'Espagne, du gouvernement des Pays-Bas, et remporta plusieurs avantages sur Maurice de Nassau. Il vint en 1590 pour secourir Paris assiégé par Henri IV; força ce prince à lever la siège, et entra dans la ville en libérateur. Deux ans après il marcha au secours de Rouen, également assiégé par Henri IV, et força encore ce prince à se retirer. Mais il fut mortellement blessé devant Caudebec en 1592. Il emporta dans la tombe l'estime de son adversaire même, Henri IV. Alexandre, toujours occupé à la guerre, n'était jamais entré dans les États dont il avait été reconnu duc dès 1586. — Ranuce I, son fils, rappela la férocité de son aïeul Pierre Louis. Sous son règne fut construit le fameux théâtre de Parme, par Aléotti, sur le modèle des anciens théâtres romains. Il m. en 1622. — Les autres ducs de Farnèse, Ranuce I, 1593-1622; Odoardo ou Édouard, 1622-46; Ranuce II, 1646-94; François, 1694-1727; Antoine, 1727-31, ne firent rien d'important; ils n'eurent guère de remarquable que leur monstrueuse corpulence. Leur histoire se borne à un événement, la ruine de Castro et la perte de son territoire après une guerre de 8 ans contre les papes, 1641-49 (V. URBAIN VIII et INNOCENT X). — Antoine, frère et successeur de François, et fils de Ranuce II, mourut sans postérité. Sa nièce, Élisabeth Farnèse, mariée à Philippe V, roi d'Espagne, apporta à la maison espagnole de Bourbon le duché de Parme et de Plaisance, 1731, et en assura successivement la possession à ses deux fils, don Carlos et don Philippe.

La famille Farnèse est célèbre par la protection qu'elle donna aux arts. Elle possédait à Rome un palais où elle avait formé une collection des chefs-d'œuvre de la sculpture antique. On connaît surtout le Taureau de Farnèse, auj. à Naples; la Flore, l’Hercule, le Gladiateur, dits aussi de Farnèse.

FARNHAM, v. d'Angleterre (Surrey), sur la Wey, à 14 k. O. de Guilford; 6000 h. Vieux château fort, résidence d'été des évêques de Winchester. On récolte aux environs le meilleur houblon du royaume.

FARO, v. murée du Portugal, capit. de l'Algarve, à 200 kil. S. E. de Lisbonne; 8000 h. Évêché, citadelle, bonne rade. Commerce d'exportation (oranges, liège, sumac, fruits secs).

FARO (cap), Pelorium prom., cap de Sicile, à la pointe N. E., commande l'entrée du phare ou détroit de Messine. Vin estimé.

FARQUHAR (George), auteur dramatique, né en 1678 à Londonderry en Irlande, fut d'abord comédien, puis officier. Ayant épousé une femme sans fortune, il ne put résister aux privations que lui imposaient les besoins de sa famille, et mourut de chagrin en 1707, à l'âge de trente ans. On a de lui sept comédies, remarquables par la vivacité de l'intrigue et la gaieté du dialogue, mais dans lesquelles on trouve une licence inexcusable; ce sont : Love in a bottle, 1698; The Constant couple, 1700; Sir Harry Wildair, 1701; The Stage-coach, 1704; The twin Rivals, 1705 ; The Recruiting officer, 1706; The Beaux' Stratagem (la Ruse du Petit-Maître), 1707, son chef-d’œuvre. Ses Œuvres ont été imprimées plusieurs fois, notamment en 1772, Londres, 2 vol. in-12.

FARRINGDON, v. d'Angleterre (comté de Berks), à 25 k. S. O. d'Oxford; 3000 h. Vaste église gothique; anc. abbaye de l'ordre de Cîteaux.

FARS ou FARSISTAN, la Perside des anciens, la plus riche prov. de la Perse, entre le Kerman et le Séistan à l'E., l'Irak-Adjémi au N., le Khousistan à l'O., le golfe Persique au S. O. et au S. ; 570 k. sur 450; 600 000 h.; ch.-l., Chiraz. La chaîne des monts Bakhtéry parcourt le Farsistan du N. O. au S. E., et donne naissance à plusieurs petites rivières dont la principale est le Bendemir. On y trouve plusieurs lacs et des eaux thermales. Culture médiocre, riz passable, raisins exquis, vins fins, dattes, coton, soie, chanvre; beaux chevaux, chameaux, bétail, gibier,