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les Almoravides, et se rendit redoutable aux princes chrétiens d’Espagne : il remporta en 1195, sur le roi de Castille Alphonse IX, à Alarcos, une victoire dans laquelle périrent plus de 30 000 Chrétiens.

ALMAZAN, v. d’Espagne à 27 kil. S. O. de Soria, sur le Duero ; 2000 hab. Pont magnifique. Traité de paix entre Pierre IV, roi d’Aragon, et Henri de Transtamare, roi de Castille, 1375.

ALMÉES, c’est-à-dire savantes, femmes indiennes qui font profession d’improviser des vers, de chanter et de danser dans les fêtes, en s’accompagnant de la flûte, des castagnettes ou des cymbales. Elles sont choisies parmi les filles les plus belles, et reçoivent une éducation soignée. Elles sont souvent appelées chez les grands pour égayer les festins.

ALMEIDA, v. de Portugal (Beïra), à 15 kil. S. E. de Pinhel, près du Coa ; 6000 hab. Place forte, prise par les Espagnols, 1762 ; par les Français, 1810. Source sulfureuse aux environs.

ALMEIDA (don François d’), amiral portugais, fut nommé en 1505 vice-roi des Indes orientales par le roi Emmanuel, fit de grandes conquêtes et battit près de Diu la flotte de Kansou, soudan d’Égypte, qui voulait disputer aux Portugais le commerce de l’Inde (1508). Malgré ses services, il fut rappelé et remplacé par Albuquerque, avec lequel il eut de vifs démêlés. Il périt en revenant en Europe, dans un combat contre les Cafres du Cap, avec lesquels ses gens s’étaient pris de querelle (1510). — Son fils, don Laurent d’Almeida, eut une grande part à ses succès ; il reconnut et soumit les îles Maldives et Ceylan. Il périt en 1509, peu avant son père, dans un combat naval contre les Égyptiens, après avoir fait des prodiges de valeur.

ALMELOVEEN (Théod. Janssen Van), savant hollandais, né en 1657 prés d’Utrecht, mort en 1712, professa successivement l’histoire, le grec et la médecine à Hardewick. Il a donné des éditions estimées d’Hipppocrate, de Celse, d’Apicius (Cœlius) de Strabon, de Juvénal, des Fastes consulaires, à Quintilien, de Rutilius, une Vie des Étienne, et plusieurs autres ouvrages remplis d’érudition, entre autres Inventa nova antiqua, Amstel., 1684.

ALMENARA, bourg d’Espagne, en Catalogne, à 14 kil. N. O. de Lérida, où les troupes de Philippe V furent vaincues par l’archiduc Charles en 1710.

ALMERIA, Portus magnus ou Murgis, v. et port d’Espagne (Grenade), ch.-l. de prov., à 100 kil. S. E. de Grenade et à 380 de Madrid, sur la Méditerranée, au fond d’une vaste baie ; 19 000 hab. Bon port, château fort. Évêché. Soude, salpêtre, plomb, sparterie. – Capit. d’un petit roy. maure formé après la chute du califat de Cordoue (XIe siècle), elle fut enlevée aux Almoravides par les Almohades en 1137 et reprise sur les Maures par les Chrétiens dès 1143. — Almeria a donné son nom à une prov. formée de la partie orientale du roy. de Grenade, qui compte 240 000 hab.

ALMOGAVARES, nom donné en Espagne pendant le moyen âge à une milice d’aventuriers ou de guerillas qui vivaient de la guerre contre les Maures, alors maîtres du pays. Ils avaient pour armes une longue lance et une épée : avec la lance, ils attendaient le choc de la cavalerie arabe et abattaient les chevaux ; avec l’épée, ils tuaient le cavalier.

ALMOGAVER, poète espagnol. V. BOSCAN.

ALMOHADES, c’est-à-dire en arabe unitaires, secte et dynastie de princes maures, ainsi appelés parce qu’ils prétendaient être les seuls qui reconnussent l’unité de Dieu. Ils régnèrent sur l’Afrique occidentale et l’Espagne aux XIIe et XIIIe siècles. Ils eurent pour chef Abou-Abdallah-Mohammed-al-Mahdi, qui en 1120 souleva les Kabyles contre les Almoravides, et s’empara d’Aghmat, leur capitale (à 50 kil. S. E. de Maroc). Abd-el-Moumen, disciple et successeur de Mohammed, enleva aux Almoravides les roy. de Fez, de Maroc, toute la régence d’Alger et les côtes méridionales de l’Espagne(1130-1163). Sous ses successeurs Yousouf et Yacoub (1163-1194), le pouvoir des Almoravides fut entièrement détruit en Afrique et en Espagne. La puissance des Almohades ne tarda point non plus à s’affaiblir. Ils furent chassés de l’Espagne par les victoires de Ferdinand III et d’Alphonse X (1228-1269) ; en Afrique, les tribus des Hafsytes, des Zéïrites, et des Mérinites leur enlevèrent la plus grande partie de leur territoire ; enfin en 1270 tout l’empire des Almohades devint la proie des Mérinites. Les Almohades avaient régné 150 ans (1120-1270) et avaient eu 14 rois.

ALMON (Jean), libraire et écrivain politique anglais du parti whig, né en 1738 à Liverpool, mort en 1805, publia quelques pamphlets qui le rendirent populaire : Examen du règne de Georges II ; Examen de l’Administration de Pitt ; un Journal du Parlement ; Anecdotes des hommes célèbres de son siècle ; Sur les jurés et les libelles ; fonda le Parliamentary Register, et donna une édit. complète des Lettres de Junius, pour laquelle il fut emprisonné ; on lui attribue avec quelque vraisemblance ce célèbre ouvrage. Il fut lié avec J. Wilkes et publia ses écrits.

ALMONACID, bourg d’Espagne, à 15 kil. S. E. de Tolède. Sébastiani y défit les Espagnols le 11 août 1809.

ALMONDBURY, v. d’Angleterre (York), à 6 k. S. E. de Huddersfield ; 5 800 h. Anc. résidence de rois saxons.

ALMORAVIDES, des mots arabes al morabeth (et par corruption marabout), qui veulent dire religieux, ermite ; nom donné à une tribu de l’Atlas originaire de l’Yémen, qui vers 1050, sous la conduite d’un certain Abdallah-ben-Yasym, soumit les roy, de Fez et de Maroc et établit à Aghmat le siège de son empire. Yousef-ben-Tachfyn, 2e successeur d’Ahdallah, poursuivit ses conquêtes ; appelé en Espagne par les Arabes, il s’empara de la partie méridionale de la Péninsule (1086-1108), et prit le nom d’Emir-al-Moslémyn, chef des fidèles, auquel il ajouta celui de Nâsser-el-Dyn, défenseur de la foi. L’empire des Almoravides fut renversé par les Almohades qui les chassèrent d’abord d’Aghmat et de Maroc (1120-29), puis de l’Espagne, (1147-70). Ils se réfugièrent dans l’île de Majorque, où les accueillit le prince musulman qui régnait à Cordoue. On attribue aux Almoravides l’origine de la monnaie espagnole appelée de leur nom maravédi.

ALNETENSIS TRACTUS, en Gaule, auj. l’Aunis.

ALNETUM, nom latin d’Aulnay (Calvados), et de Lannoy (Nord).

ALNEY, île d’Angleterre, dans la Saverne, à l’O. de Glocester. Edmond-Côte-de-Fer et Canut II s’y battirent en duel pour le trône d’Angleterre en 1015.

ALOÉUS, géant fabuleux, fils de Titan et de la Terre. Sa femme Iphimédie eut de Neptune Otus et Éphialte, qu’on appelait les Aloïdes, parce qu’Aloéus les éleva comme ses fils ; ils périrent dans la guerre des géants contre les dieux.

ALOISIA SIGÆA. V. SIGÉE.

ALOMPRA, Birman, né dans le roy. d’Ava, d’une famille obscure, mais doué d’un esprit pénétrant et audacieux, affranchit son pays du joug des Péguans, traita avec les Anglais, dont il obtint des secours, remporta une victoire décisive en 1755, se fit proclamer roi et devint le fondateur d’une dynastie nouvelle qui règne encore. Il fit de vastes conquêtes et bâtit la ville de Rangoun.

ALOST, Aalst en flamand, v. de Belgique (Flandre orientale), sur la Dendre, à 25 kil. S. E. de Gand et 26 de Bruxelles ; 15 000 hab. Petit port place forte. Hôtel de ville, collége, église remarquable. Imprimeries sur toile et coton, etc. Grand commerce de houblon, huile de colza. — Anc. ch.-l. de la Flandre autrichienne. Prise par Turenne en 1667, elle nous fut enlevée après la bataille de Ramillies (1706).

ALP-ARSLAN (c’est-à-dire le brave lion), sultan de la dynastie des Turcs Seldjoucides, succéda en 1064 à son oncle Togroul-beg, régna sur toute la Perse, conquit l’Arménie et la Géorgie, battit et fit prisonnier, en Arménie, l’empereur grec Romain Dio-