Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/647

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

EVIAN, Aquianum, bourg-de France (Hte-Savoie), dans l'anc. Chablais, sur le lac de Genève, à 10 k. N. E. de Thonon; 2500 h. Petit port, eaux minérales alcalines, dites d’Amphion; bains fréquentés.

ÉVILMÉRODACH, roi de Babylone (562-60), fils et successeur de Nabuchodonosor II, rendit la liberté à Joachim II, roi de Juda, et périt victime d'une conspiration tramée par son beau-frère Nériglissor. Il protégea Daniel.

EVISA, ch.-l. de c. (Corse), à 36 kil. N. d'Ajaccio; 1370 h. Toile de lin.

EVORA, Ebura, puis Liberalitas Julia, v. de Portugal, ch.-l. de l'Alentéjo, à 128 k. E. de Lisbonne; 15 000 hab. Place forte, citadelle. Archevêché. Anc. université. Monuments antiques : restes d'un temple de Diane, dont on attribue la fondation à Sertorius ; aqueduc construit par les Romains. — Sertorius résida à Evora ; J. César érigea cette ville en municipe. Prise par les Maures en 715, elle leur fut enlevée en 1166. Il s'y tint en 1482 une diète où le roi Jean II dépouilla les nobles d'une partie de leurs privilèges. Les Espagnols s'en emparèrent en 1663; mais le maréchal de Schomberg la reprit peu après. En 1828, elle se souleva pour don Miguel ; mais elle fut prise par l'armée constitutionnelle.

ÉVRAN, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), à 11 k. S. de Dinan, sur le canal d'Ille-et-Rance ; 339 hab. Landes aux environs.

ÉVRECY, ch.-l. de c (Calvados), à 16 kil. S. O. de Caen; 500 hab.

ÉVREUX, Mediolanum Aulercorum, puis Eburovices chez les anciens, Ebroïcum au moyen âge, ch.-l. du dép. de l'Eure, sur l'Iton. à 104 kil. N. O. de Paris par route, à 107 par chemin de fer; 12 877 h. Évêché, suffragant de Rouen; trib. de 1re inst. et de commerce; lycée, école normale, bibliothèque, jardin botanique, théâtre. Belle cathédrale, église St-Taurin, palais de l'évêque, hôtel de la préfecture, lourde l'Horloge, bâtie en 1417 par les Anglais. A 2 k. de la ville était le célèbre château de Navarre, auj. détruit (V. NAVARRE). Draps, coutils, bonneterie, étoffes de coton. Commerce très-actif. — Évreux, capit. des Aulerci Eburovices, portait primitivement le nom de Mediolanum, qu'elle changea contre celui du peuple dont elle était le ch.-l.; elle devint en 989 la capit. du comté d'Évreux (V. ci-après). Les Normands la prirent en 892, Lothaire la pilla en 962. Elle fut saccagée par Henri I, roi d'Angleterre en 1120, et brûlée par Philippe-Auguste en 1105. En 1793, Buzot essaya vainement de faire de cette ville un centre de résistance contre la Convention.

ÉVREUX (comtes d'), Le comté d'Évreux fut formé en 989 pour Robert, fils de Richard I, duc de Normandie. Richard, fils de Robert (1037-1067), et Guillaume, son petit-fils (1067-1118) lui succédèrent. Sous ce dernier, le comté devint fief vassal de l'Angleterre (1104). Philippe-Auguste, après avoir pris eux fois la ville d'Évreux, se fit céder tout le comté par Jean sans Terre en 1200; toutefois, le nom d'Évreux resta, avec une légère corruption (Devereux), à une famille anglaise, issue probablement des anciens possesseurs du comté (Voy. ESSEX). Quant au comté lui-même, il resta quelque temps réuni au domaine de la couronne; mais en 1298 Philippe le Bel le donna en apanage à Louis, 5e fils de Philippe le Hardi. En 1317 Philippe le Long l'érigea en pairie. En 1328, Philippe le Sage, fils de Louis, devint roi de Navarre par son mariage avec Jeanne II, fille unique de Louis le Hutin, et n'en conserva pas moins le comté d'Évreux; Charles II le Mauvais, son fils, lui succéda sur le trône de Navarre, mais il perdit le comté d'Évreux qui fut confisqué en 1378 par le roi de France Charles V. Il fut cédé définitivement à la France en 1404 par Charles III, dit le Noble, fils de Charles le Mauvais. En 1569, Charles IX le donna à son frère le duc d'Alençon, qui le posséda jusqu'à sa mort, 1584. Enfin, en 1642, Louis XIII le donna à Frédéric-Maurice, duc de Bouillon, en échange de la principauté de Sedan. La maison de Bouillon le conserva jusqu'en 1789.

EVRIPO. V. EURIPE, EGRIBO et NÉGREPONT.

EVRON, ch.-l. de cant. (Mayenne), 35 k. N. E. de Mayenne ; 2854 h. Collège ; station, hospice de la Charité, anc. abbaye de Bénédictins, dont l'église sert auj. de paroisse. Collège. Toile, linge de table. Commerça en vins, eau-de-vie, fil, laine, grains et volailles.

EXARCHAT. Voy. EXARQUE et RAVENNE.

EXARQUE, mot grec qui signifie Celui qui commande au dehors (par rapport à Constantinople), servait à désigner dans l'empire romain d'Orient de grands dignitaires civils et ecclésiastiques.

Les exarques civils étaient de véritables vice-rois, à qui l'on confiait le gouvernement de plusieurs provinces. L'histoire fait surtout mention des exarques de Rome, d'Afrique, d'Italie et de Ravenne; ces derniers sont les plus connus, Voy. RAVENNE.

Les exarques ecclésiastiques étaient des délégués du patriarche de Constantinople ou du St-Synode, chargés de visiter les diocèses, et de surveiller la discipline et les mœurs du clergé : aujourd'hui même on donne en Orient le titre d’exarques à des évêques chargés de fonctions semblables à celles des légats de la cour de Rome.

EXCELLENCE, titre d'honneur. V. le Dict. univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

EXCIDEUIL, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur l'Isle, à 37 kil. N. E. de Périgueux : 1632 hab. Belle fontaine, due au maréchal Bugeaud. Vins et truffes. — En 1615, cette petite ville fût érigée en marquisat pour Daniel de Talleyrand, prince de Châlais.

EXELMANS (Isidore, comte), l'un de nos plus brillants généraux de cavalerie, né à Bar-le-Duc en 1775, s'enrôla dès 1791, à peine âgé de 16 ans, devint en 1801 aide de camp de Murat, fut nommé colonel en 1805, après le combat de Wertingen, où il avait eu trois chevaux tués sous lui; général de brigade en 1807, après la bataille d'EyIau, à laquelle il eut une part glorieuse; passa en Espagne en 1808, fut pris eu pleine paix par les guérillas espagnols et conduit en Angleterre, mais parvint à s'échapper en se jetant dans une barque avec laquelle il traversa la Manche (1811); fit l'expédition de Russie, et fut nommé général de division en 1812, après la bataille de la Moscowa. Pendant les Cent-Jours, quelques jours avant la bataille de Waterloo, il surprit une division prussienne qui déjà marchait sur la capitale, et la détruisit entièrement. Exilé au retour des Bourbons, il ne put rentrer en France qu'en 1823. Il prit part en 1830 aux journées de Juillet, et seconda le général Pajol dans sa marche sur Rambouillet. Nommé pair de France, sous Louis-Philippe, il devint en 1849 grand chancelier de la Légion d'honneur, et en 1851 maréchal de France. Il périt en 1852, d'une chute de cheval. M. J. Nollet a écrit sa Vie.

EXETER, Isca, v. d'Angleterre, cité-comté, et ch.-l. du comté de Devon, sur l'Ex, à 258 k. O. S. O. de Londres; 33 000 hab. Évêché, fondé en 1050. Port pour les bâtiments de 150 tonneaux; beau quartier de Southernbay; cathédrale de construction anglo-normande, dont l'origine remonte à 932. Fabriques de toile; grand commerce de laine. Isca était le ch.-l. des Dumnonii; deux fois les Danois la détruisirent. Les Cécils sont marquis d'Exeter

EXETER, v. et port des États-Unis (New-Hampshire), à 17 kil. S. O. de Portsmouth; 5000 hab. École classique (Philip's academy). Fonderie de canons, chantiers de construction.

EXHAM, v. d'Angleterre. Voy. HEXHAM.

EXILI, empoisonneur. Voy. BRINVILLIERS.

EXILLES, vge d'Italie (Piémont), à 65 kil. O. de Turin et à 10 k. O. de Suse, dans un défilé, près de la Dora Riparia; 1500 h. Fort qui commande la vallée de Houlx, démantelé en 1796, rétabli en 1825. Le chev. de Belle-Isle y fut défait et tué en 1746.

EXMES, Oximum, ch.-l. de cant. (Orne), sur la Dives, à 18 kil. E. d’Argentan; 500 hab. Fondé par