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quirent le Péloponèse (1180 av. J.-C.), montèrent ensemble sur le trône de Sparte, et régnèrent simultanément, le 1er  43 ans, le 2e 42. Il y eut toujours depuis à Lacédémone deux rois, un de chacune des deux branches : les Eurysthénides (dits aussi Agides), et les Proclides (ou Eurypontides).

EURYSTHÉNIDES, Voy. EURYSTHÈNE et SPARTE.

EURYTUS, roi d’Œchalie, ville de Thessalie, avait promis sa fille Iole à celui qui le surpasserait dans art de tirer de l’arc Vaincu par Hercule, il voulut éluder sa promesse ; mais celui-ci assiégea Œchalie, enleva Iole et força Eurytus à s’enfuir dans l’île d’Eubée où il fut tué.

EUSÈBE, surnommé Pamphile, célèbre évêque de Césarée (en Palestine), dit le Père de l’histoire ecclésiastique, né vers 270, mort vers 338, se lia de bonne heure avec le vertueux Pamphile, dont il joignit le nom au sien en preuve d’affection ; visita les solitaires de l’Égypte et de la Thébaide, fut fait évêque de Césarée en 315 et refusa le siége d’Antioche que lui offrait l’empereur Constantin. Il assista au concile de Nicée (325) et eut part à la rédaction du symbole qui y fut rédigé. Cependant on lui reproche d’avoir penché vers l’Arianisme. Il contribua en effet avec les évêques ariens à faire déposer Eustathe au concile d’Antioche (330) et sollicita de Constantin, dans les conciles de Césarée et de Tyr (334), l’exil de S. Athanase et le rappel d’Arius. D’anciennes chroniques le placent au nombre des saints, mais l’Église ne le reconnaît pas pour tel. Eusèbe était un des hommes les plus savants de l’antiquité : il a laissé un grand nombre d’ouvrages précieux pour l’histoire, surtout pour celle de l’Église primitive ; tous sont écrits en grec. Les principaux sont : Histoire ecclésiastique, en 10 livres, depuis J.-C. jusqu’à la défaite de Licinius (publiée par Valois, grec-latin, Paris, 1659, in-fol., dans sa Collection des historiens ecclésiastiques grecs, et séparément par Reading, Cambridge, 1720 ; par Heinichen, Leipsick, 1829, 3 v. in-8, et par Schwegler, Leips., 1852 ; trad. en français par le président Cousin, 1675) ; Préparation et Démonstration évangéliques (publ. par Fr. Vigier, Paris, 1628, gr.-lat., 2 vol. in-fol., et par Th. Gaisford, Oxford, 1852, 2 vol. in-8, et trad. en franç. par Séguier de St-Brisson, 1846, 2 vol. in-8) ; on y trouve un fragment attribué à Sanchoniathon ; Vie de l’empereur Constantin et Panégyrique de ce prince (publiés par Heinichen, Leipsick, 1830) ; Apologie d’Origène ; Topographie de la Terre-Sainte, trad. par S. Jérôme ; quelques ouvrages de théologie ; enfin une célèbre Chronique, qui va depuis le commencement du monde jusqu’à la 20e année du règne de Constantin : l’original grec de cet ouvrage s’est perdu, mais nous en possédons une trad. latine avec continuation par S. Jérôme, publiée par Scaliger en 1606 ; on en a retrouvé en 1784 une trad. arménienne qui a été publiée par Zohrab et Mai, Milan, 1818, et par J. B. Aucher, avec les fragments grecs, Venise, 1819. Tous les ouvrages d’Eusèbe ont été réunis dans la Patrologie de M. Migne, 1857.

Le nom d’Eusèbe, qui en grec veut dire pieux, a été porté par plusieurs autres personnages, entre autres : Eusèbe de Nicomédie, évêque de Constantinople, mort en 342, qui fut un fauteur déclaré de l’Arianisme et un adversaire acharné de S. Athanase ; - un évêque de Samosate, sous Théodose, qui, au contraire, combattit les Ariens ; - un évêque de Dorylée, qui combattit l’Hérésie de Nestorius ; - un pape, élu en 310, mort la même année ; - un pieux évêque de Verceil, mort en 370, qui fut canonisé, et qu’on fête le 15 décembre ; - enfin un prêtre romain, martyr au IVe siècle, honoré le 14 août.

EUSTACHE (S.), martyr à Rome, portait d’abord le nom de Placide et reçut après sa conversion le nom d’Eustache ou Eustathe (c.-à-d. constant). Il souffrit la mort sous Adrien, vers l’an 130 de J.-C., avec sa femme et ses deux fils. On le fête le 20 sept. Les actes de ce saint ont été publiés en grec par Combefis, Paris, 1660 et trad. en français par le P. Lesueur. Ils renferment des contes incroyables.

EUSTACHE, nom de plusieurs comtes de Boulogne dont le plus célèbre est Eustache III, frère de Godefroy de Bouillon, mort en 1125. Il eut pour fille et pour héritière Mathilde, qui épousa Étienne de Blois, depuis roi d’Angleterre. Eustache IV, son petit-fils, m. en 1153, disputa la Normandie à Geoffroy V, puis à Henri Plantagenet.

EUSTACHE DE SAINT-PIERRE. V. SAINT-PIERRE.

EUSTACHE (Barthélemy), Eustachi en italien, savant anatomiste et médecin, né vers 1510 à San-Severino dans la Marche d’Ancône, mort en 1574, fut archiâtre et professeur du collège de la Sapience à Rome. On lui doit une foule de découvertes anatomiques dans le système des os, des muscles, des nerfs, des veines, entre autres celle du canal de communication de l’oreille interne avec l’arrière-bouche, canal qui a conservé le nom de trompe d’Eustache. Il a publié le Lexicon d’Érotien, Venise, 1556 ; des dissertations De Renibus, 1563, De Dentibus, 1563, quelques Opuscules, 1564, parmi lesquels se trouve la description de l’organe de l’ouïe. Il laissa des Tables anatomiques d’une admirable exactitude, qui n’ont été publiées qu’en 1714, par Lancisi.

EUSTATHE (S.), évêque de Bérée, puis d’Antioche en Syrie, né à la fin du IIIe siècle à Side en Pamphylie, fut le premier à combattre la doctrine d’Arius. Les Ariens parvinrent à le faire déposer et exiler vers l’an 337. Léon Allacci a publié sous le nom de ce prélat un Traité sur la Pythonisse, Lyon, 1629, in-4. On le fête le 16 juillet.

EUSTATHE de Constantinople, archevêque de Thessalonique au XIIe siècle, mort vers 1198, fut le plus savant grammairien de son temps. Avant d’être élevé au siège épiscopal, il avait été maître des orateurs, c.-à-d. chargé d’expliquer au peuple les livres saints, et s’était fait connaître par de nombreux ouvrages. On a de lui des Commentaires sur l’Iliade et l’Odyssée, qui renferment des extraits des scholiastes antérieurs (Rome, l542 ; Bâle, 1559 ; Leipsick, 1825-30, 5 vol. in-8) ; des Remarques sur Denys le Périégète (dans les éd. de Denys) ; des notes sur S. Jean Damascène, des fragments d’un Commentaire sur Pindare et divers Opuscules, publ. par Tafel, Francfort, 1832. On lui a attribué à tort le roman d’Ismene et Isménias, qui est l’œuvre d’Eumathius. V. ce nom.

EUTERPE, c.-à-d. Qui charme, une des neuf Muses, présidait à la musique et à la poésie lyrique. On la représente une flûte à la main ou à la bouche.

EUTHYDÈME, roi de la Bactriane de 220 à 196 av. J.-C., fut quelque temps en guerre avec Antiochus III, qui voulait rentrer en possession de cette contrée, autrefois soumise aux rois de Syrie ; mais il réussit à faire reconnaître son indépendance.

EUTIN, v. du grand-duché d’Oldenbourg, à 13 k de la mer du Nord, à 31 k. de Lübeck ; 3000 h. Anc. évêché. Vieux château, palais moderne. Eutin a donné son nom à une branche de la maison de Holstein-Gottorp. Cette branche s’est ensuite divisée en trois rameaux, dont le 1er  a occupé le trône de Suède de 1751 à 1818, et n’est pas encore éteint ; le 2e, dit Holstein-Eutin-Oldenbourg, a possédé le grand-duché d’Oldenbourg jusqu’en 1823 ; le 3e, nommé Holstein-Eutin proprement dit ou Eutin-Eutin, a succédé au 2e dans la possession de ce duché depuis 1823.

EUTOCIUS d’Ascalon, géomètre grec, qui vivait vers l’an 540 de J.-C., est auteur de Commentaires sur Apollonius de Perge (dans l’éd. d’Apollonius par Halley. 1710), et sur Archimède (Bâle, 1544).

EUTROPE, Flavius Eutropius, historien latin du IVe siècle, florissait sous Constantin et sous Julien, avec lequel il marcha contre les Perses, et vivait encore sous Valens. Ou a de lui un abrégé d’histoire romaine, sec et aride, mais clairet commode, le Breviarium rerum Romanarum, en 10 livres, qui va depuis la fondation de Rome jusqu’à l’empereur Valens, auquel il est dédié. Les meilleures éditions de cet