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passable. Bière renommée; riches mines de houille; fonderies et manufactures. Château du XIIIe siècle.

ALLOBROGES, peuple de la Gaule Transalpine, habitait au temps de César dans la Province romaine, entre le Rhône et l'Isère, ayant les Segalauni et les Vocontii au S., les Alpes grecques et les Alpes Cottiennes à l'E., les Ambarri au N., les Segusiavi et les Vellavi à l'O. Ce territoire, qui fut ensuite la prov. Viennaise, correspondait d'abord aux diocèses de Vienne et de Grenoble (moins les districts de Die, de Valence et le val d'Oysan), puis au diocèse de Genève, augmenté des districts de Châtillon, de Michaille et de Belley, et comprenait, en outre, la plus grande partie de la Savoie. Villes princip.: Cularo (Grenoble), Vienna (Vienne), Geneva (Genève). – Les Allobroges furent soumis par les Romains de 125 à 121 av. J.-C. Écrasés de dettes publiques, ils députèrent à Rome en 63 av. J.-C. pour demander un allégement; leurs députés fournirent à Cicéron le moyen de prouver le complot de Catilina. Vers l'an 360 de J.-C., le pays qu'habitaient les Allobroges reçut le nom de Sopaudia (Savoie). En 1792, lorsque l'armée française eut conquis la Savoie, les Savoisiens reprirent le nom d'Allobroges, et leur pays, réuni à la France, forma les départements du Mont-Blanc et du Léman. Le contingent fourni à la France par les Savoisiens prit le nom de Légion des Allobroges.

ALLORI (Alexandre), dit le Bronzino, peintre florentin, 1535-1607, eut pour maîtres son oncle Angelo Allori, connu le premier sous le surnom de Bronzino, puis Michel-Ange. On estime de lui un Sacrifice d'Abraham, qui se trouve dans le musée de Florence, et la Femme adultère, dans l'église du St-Esprit de la même ville. Il avait étudié l'anatomie : aussi se distingua-t-il par la fidélité du dessin, plus que par la couleur. – Christophe Allori, son fils, surnommé aussi Bronzino, 1577-1621, le surpassa, surtout comme coloriste. On admire ses tableaux de Judith, de S. Julien et de S. François.

ALLOS, ch.-l. de cant. (Basses-Alpes), sur le Verdon, à 17 kil. S. de Barcelonnette; 450 hab. Lac abondant en truites renommées.

ALLSTAEDT, v. du grand-duché de Saxe-Weimar, à 45 kil. N. de Weimar; 2000 hab. Othon II y tint une diète en 974.

ALLUTIUS, prince des Celtibériens, était d'abord attaché au parti des Carthaginois; mais touché de la générosité de Scipion, qui lui rendit sans rançon une jeune captive d'une rare beauté à laquelle il était fiancé, il prit le parti des Romains (211 av. J.-C.) ainsi que les peuples qui dépendaient de lui.

ALMA, petite rive de Crimée, coule de l'E. à l'O. et se jette dans la mer Noire entre Eupatoria et Sébastopol. L'armée anglo-française commandée par le maréchal St-Arnaud et lord Raglan, franchit cette rive le 20 sept. 1854, et y battit l'armée russe, commandée par le prince Mentschikoff.

ALMA, Calamita, vge de Crimée, sur la riv. d'Alma, qui en tire son nom, à 45 kil. S. O. de Simféropol. Comptoir génois du XIIIe au XVe siècle. Le prince Napoléon s'empara de ce vge le 20 septembre 1854.

ALMADA, Alsena, v. de Portugal (Estramadure), vis-à-vis de Lisbonne, sur la r. g. du Tage; 5000 h. Tour St-Sébastien, qui défend l'entrée du Tage.

ALMA-DAGH, Amanus mons, chaîne qui se détache du Taurus, sépare le pachalik d'Alep de ceux d'Itchil et de Marach (la Syrie de la Cilicie), et ne laisse que 2 passages étroits, l'un versa Euphrate (portes Amaniques), l'autre vers la mer (portes Syriennes).

ALMADEN, c'est-à-dire la mine, Sisapo, vlle d'Espagne (Manche), prov. et à 80 kil. S. O. de Ciudad-Réal; 18 000 h. Riches mines de mercure, exploitées par l’État, et connues dès le temps des Romains.

ALMAGESTE, c'est-à-dire la grande (composition). V. PTOLÉMÉE (Claude).

ALMAGRO, v. d'Espagne, ch.-l. d'arr., à 17 kil. E. S. E. de Ciudad-Réal; 15 800 hab. Manufacture de blondes; foire aux mulets. Patrie d'Almagro.

ALMAGRO (Diégo d'), l'un des conquérants de l'Amérique, né vers 1463 dans la v. d'Almagro, dont il prit le nom, était un enfant trouvé. Il alla chercher fortune dans le Nouveau-Monde et seconda puissamment Pizarre dans la conquête du Pérou (1520) : on l'accuse du meurtre de l'inca Atahualpa. Il pénétra le premier dans le Chili, et fut nommé par Charles-Quint gouverneur de ce pays, quoiqu'il ne l'eût point encore conquis (1534). La discorde s'étant mise entre Pizarre et Almagro, ils en vinrent aux mains sous les murs de Cuzco. Almagro fut vaincu et condamné : étranglé dans sa prison, il n'en fut pas moins décapité. C'était un homme brave, mais fourbe et cruel. — Son fils, nommé aussi Diégo d'Almagro, fut proclamé par ses partisans gouv. du Chili, et vengea sa mort par le meurtre de Pizarre (1541); mais, ayant été défait par Vaca de Castro, il fut mis à mort au même lieu que son père.

ALMAGUER, v. de l'Équateur, à 60 kil. de Popayan, à 2450m au-dessus de la mer. Mines d'or.

AL-MAHDI. V. MAHDI et MOHAMMED-AL-MAHDI.

ALMAHDYA ou AFRICAH, v. et port de la Régence de Tunis, à 125 k. S. S. E. de Tunis, fut fondée sur les ruines d’Aphrodisium en 915 par Obéid-Allah-el-Mahdy, et fut la capit. des premiers Fatimites. Prise en 1550 par Charles-Quint.

AL-MAMOUN (Aboul-Abbas-Abdallah), 7e calife abbasside, fils d'Haroun-al-Raschid, succéda, en 813, à son frère Amyn sur le trône de Bagdad. Formé par le sage Giafar-ben-Yahia, il s'illustra par sa clémence et son goût pour les lettres et les sciences, établit des académies, fit traduire en arabe un grand nombre d'ouvrages grecs, fit reviser les Tables de Ptolémée et mesurer de nouveau l'obliquité de l'écliptique. Heureux à la guerre, il défit plusieurs fois les Grecs et leur enleva une grande partie de l'île de Candie. Il mourut en 833.

ALMANZA, v. d'Espagne, prov. et à 93 kil. au N. de Murcie; 5000 hab. Berwick y remporta en 1707 sur les troupes de l'archiduc Charles une grande victoire, qui rendit le trône à Philippe V.

AL-MANZOR, en arabe Al-Mansour, c'est-à-dire l’invincible. Ce nom a été porté par plusieurs personnages musulmans dont les plus célèbres sont :

ABOU-GIAFAR-ABDALLAH-AL-MANSOUR, 2e calife abbasside. Il succéda à son frère Aboul-Abbas en 754, se défit de son oncle Abdallah qui lui disputait le trône, et du général Abou-Moslem qui lui faisait ombrage, entreprit plusieurs expéditions contre les Grecs, eut à se défendre contre la faction des Ommiades et contre celle des Alides, fonda Bagdad (762), qui devint le siège de l'empire musulman, fit quelques conquêtes au N. de la Perse et dans l'Asie-Mineure; mais perdit l'Espagne, qui fut enlevée pour jamais aux Abbassides par les Ommiades. Il persécuta les Chrétiens de Syrie et de Mésopotamie. Il mourut près de la Mecque en 775. Il est le premier calife qui ait protégé les sciences et les lettres; il prépara ainsi les règnes glorieux d'Haroun-al-Raschid et d'Al-Mamoun.

MOHAMMED-AL-MANSOUR, un des plus fameux capitaines des Maures établis en Espagne, né près d'Algésiras en Andalousie en 939, parvint par son courage aux premiers grades de l'armée, fut pendant 21 ans, 976-997, le premier ministre d'Hescham II, calife de Cordoue, gouverna avec autant de fermeté que de sagesse, et porta la terreur des armes musulmanes dans les parties de l'Espagne occupées par des princes chrétiens : il prit et rasa Léon, occupa Barcelone, chassa les Chrétiens du Portugal, pénétra en Galice, et emporta St-Jacques de Compostelle; mais il fut vaincu à Calatanazor par les forces réunies des rois de Navarre et de Léon et du comte de Castille, 997. Dans sa douleur, il se laissa, dit-on, mourir de faim, à Médina-Céli.

YACOUB-AL-MODJAHED-AL-MANSOUR, de la dynastie des Almohades, régna sur l'Afrique septentrionale et l'Espagne mahométane de 1184 à 1199, repoussa