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est plutôt à croire qu'il périt, ainsi que Pline, victime de son zèle pour la science, en observant une éruption du volcan. Selon d'autres, il quitta sa patrie après la prise d'Agrigente par les Carthaginois (403), et alla mourir dans le Péloponèse. Empédocle admettait quatre éléments : le feu ou Jupiter, la terre ou Junon, l'air ou Pluton, l'eau ou Nestis; et deux causes primitives, l'amitié qui unit les éléments, la haine qui les sépare. Partant de ce principe, que le semblable ne peut être connu que par le semblable, il composait l'âme elle-même des 4 éléments. Il admettait un monde intelligible, type du monde sensible. On a sous le nom d'Empédocle un Traité de la Médecine (trouvé en 1846 par Dezeimeris parmi ceux d'Hippocrate). Il reste de lui des Fragments publiés par Sturz, Leips., 1806, et d'une manière plus complète par Karsten, Leips., 1838, et par H. Stein, Bonn, 1852. Ils ont été reproduits dans les Philos. græc. frag. Bibliothèque grecque de Didot, 1860.

EMPEREUR, du latin imperator. Dans l'origine ce titre était décerné par les soldats romains à tout général victorieux; depuis J. César et surtout depuis Auguste, il devint l'expression de l'autorité souveraine et la qualification du chef de l'État. Jusqu'au partage définitif de l'empire, en 395, il n'y avait eu le plus souvent qu'un empereur, mais, depuis cette époque, il y en eut deux, un en Occident et un en Orient. Le titre d'empereur disparut en Occident après la chute d'Augustule (476) ; en Orient, il fut conservé jusqu'à la prise de Constantinople par les Ottomans (1453), et même après cet événement il subsista encore quelque temps à Héraclée et à Trébizonde. En 800 Charlemagne rétablit le titre d'empereur romain : il se fit décerner ce titre à Rome par le pape Léon III et le transmit à ses descendants. Mais, des 888, après Charles le Gros, ce titre disparut ou fut sans cesse disputé. — Il fut attaché à celui de souverain de l'Allemagne de 962 à 1806 et a été renouvelé en 1871. Napoléon prit le titre d'empereur en 1804; le prince Louis-Napoléon l'a fait revivre en 1852. Il est en outre porté en Europe par les souverains,de l'Autriche, de la Russie; en Amérique, par le souverain du Brésil. En Asie il y a eu des empereurs du Mongol, et il y a encore des empereurs de la Chine et du Japon ; on décore parfois du nom d'empereur le souverain du Maroc.

EMPIRE (BAS-) et EMPIRE D'ORIENT. V. ORIENT.

EMPIRE D'OCCIDENT. V. ROMAIN (empire).

EMPIRE (SAINT-) ROMAIN, titre que porta l'anc. empire d'Allemagne depuis le Xe siècle jusqu'en 1806.

EMPIRICUS (SEXTUS). V. SEXTUS.

EMPIRIQUES, secte de médecins répandus surtout à Alexandrie dans les 3 premiers siècles av. J.-C., était opposée aux Dogmatiques ou Méthodistes, et prenait pour base l’expérience seule. Elle eut pour chef un certain Philinus de Cos, et compte parmi ses représentants Sextus Empiricus et Hécaclide de Tarante. — Secte de philosophes opposés aux Idéalistes ou Rationalistes. On comprend sous ce nom les Péripatéticiens, les disciples de Démocrite et d'Épicure, chez les anciens ; les disciples de Hobbes, de Locke, de Condillac, chez les modernes.

EMPOLI, Emporium, v. de Toscane, sur l'Arno, a 37 k. E. de Pise ; 3000 h. Pavée en dalles. Chapeaux de paille. Les Gibelins y tinrent une diète en 1260.

EMPORIES, Emporiæ, du grec emporion, marché, auj. Ampurias, v. d'Hispanie (Tarragonaise), chez les Indigetes, sur la Méditerranée, était une grande place commerciale. Colonie fondée par les Phocéens. Les invasions des Sarrasins la ruinèrent.

EMPUSA, spectre horrible qui, selon les superstitions vulgaires, était envoyé par Hécate aux hommes pour les effrayer et les punir. Il prenait toutes sortes de formes hideuses. V. LAMIES.

EMS, Amisus, riv. d'Allemagne, naît au mont Stapelag dans le Teutoburger-Wald (Westphalie); traverse la régence de Münster et le Hanovre; reçoit l'As, le Haase et la Leda; se divise près d'Emden en deux bras, l'Ems oriental et l'Ems occidental; puis, après avoir mêlé ses eaux à celles du Dollart, se jette dans la mer du Nord. Cours, 290 kil. Un canal le met en communication depuis 1818 avec la Lippe et par suite avec le Rhin. — L'Ems donnait son nom à 3 dép. de l'Empire français formés en 1810: l'Ems occid. (ch.-l. Groningue); l'Ems orient. (ch.-l. Aurich) ; et l'Ems super. (ch.-l. Osnabruck).

EMS, Embasis, bourg du duché de Nassau, à 10 k. N. O. de Nassau; 2500 hab. Eaux thermales carbo-chlorurées, célèbres et connues dès l'antiquité; elles sont recommandées contre les maladies des organes respiratoires et du foie, et contre les maladies des femmes. Parmi les établissements de bains on distingue ceux des Princes, du Landgrave, la source des Gamins (Bubenquelle) et cella de la Pièce-Ronde.

On connaît sous le nom de Punctation d'Ems un plan de réformes ecclésiastiques signé à Ems le 25 août 1786 par les archevêques de Mayence, Trêves, Cologne, et Saltzbourg, Ce plan, bien qu'approuvé par l'empereur Joseph II, fut rejeté par le pape Pie VI.

ÉNAMBUC (Blain d'), marin, d'une famille noble de Normandie, partit de Dieppe en 1625, prit possession pour la France de l'île St-Christophe, dont il devint gouverneur, fit occuper la Guadeloupe par un de ses lieutenants, occupa lui-même la Martinique en 1635, et y bâtit le fort St-Pierre. Il y m. en l636.

ENCELADE, géant redoutable, l'un de ceux qui firent la guerre aux dieux de l'Olympe, était fils du Tartare et de la Terre, et avait cent bras. Jupiter, après l'avoir foudroyé, le couvrit du poids énorme de l'Etna. C'est lui dont l'haleine embrasée, dit Virgile, exhale les feux que lance le volcan ; lorsque le géant essaye de se retourner, il fait trembler la Sicile, et vomit par le cratère de l'Etna une épaisse fumée qui obscurcit l'air d'alentour.

ENDLICHER (Ét. Ladisias), savant hongrois, né en 1804 à Presbourg, mort en 1849, était directeur du jardin botanique et conservateur du cabinet d'histoire naturelle de Vienne. Également versé dans la botanique, l'histoire et les langues, il a publié des ouvrages de genres très divers : Genera plantarum, secundum ordines naturales disposita, 1838-40 ; Iconographia generum plantarum 1838; Enchiridion botanicum, 1841 ; Atlas de la Chine d'après les missionnaires jésuites, 1843; Éléments de Grammaire chinoise, 1845; Rerum hungaricarum monumenta Arpadiana, 1849.

ENDOR, v. de Palestine (Issachar), près du Mont Thabor, au S. E. de Naïm, était la demeure d'une pythonisse, qui évoqua devant Saül l'ombre de Samuel avant la bat. de Gelboë et qui lui prédit sa mort. On montre encore la grotte où elle résidait.

ENDYMION, berger de Carie ou d'Élide, d'une grande beauté, avait été, selon la Fable, placé dans le ciel par Jupiter, qui l'en chassa parce qu'il avait voulu attenter à l'honneur de Junon, et le condamna à un sommeil perpétuel Diane s'éprit d'une vive passion pour lui pendant qu'il dormait, et le transporta dans son antre du mont Latmus en Carie, où elle venait souvent le visiter. Il est à croire qu'Endymion cultivait l'astronomie et passait les nuits à suivre le cours de la lune; c'est là ce qui l'aura fait passer pour l'amant de Diane. Ce mythe est représenté par un bas-relief antique au Capitole. Il a fourni le sujet d'un des meilleurs tableaux de Girodet.

ÉNÉE, Æneas, prince troyen, fils de Vénus et d'Anchise, épousa Créuse, fille de Priam, et en eut Ascagne, Il se distingua par son courage pendant la guerre de Troie, surtout dans la nuit fatale où la ville fut prise (1270). Après le sac de sa patrie, il s'enfuit portant sur ses épaules Anchise, son père, avec ses dieux Pénates, tenant par la main son fils Ascagne, et suivi de Créuse, son épouse, qui se perdit dans une forêt. Il s'embarqua avec un grand nombre de Troyens pour aller former un établissement dans une terre étrangère, après avoir été longtemps sur les mers le jouet des tempêtes, et avoir été jeté sur les côtes