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l'empire d'Orient, dont elle fit partie jusqu'à l'an 616. Les Perses s'en emparèrent alors et l'occupèrent un instant. Mais dès 638 les Arabes l'envahirent sous la conduite d'Amrou, lieutenant du calife Omar. En 869, Thouloun la ravit ainsi que la Syrie aux califes de Bagdad ; mais ceux-ci la recouvrèrent vers 905. En 968, Moez Ledinillah, 4e mahadi, s'en empara et y fonda le Caire, dont il fit le siège d'un 3e califat, ou califat des Fatimites. Celui-ci fut détruit en 1171 par l'ayoubite Saladin, chef d'une dynastie nouvelle, célèbre dans les annales des Croisades, qui fut renversée en 1254 par les Mamelouks. Ces derniers formèrent deux dynasties, l'une des Baharites ou marins, et l'autre des Bordjites ou Circassiens. Pendant ce temps, la Syrie fut presque continuellement soumise aux sultans de l’Égypte. En 1517, les Mamelouks furent à leur tour assujettis par le sultan ottoman Sélim I, et depuis l’Égypte est restée sous la dépendance de la Porte. L'expédition française, dirigée par Bonaparte, donna un moment les Français pour maîtres à ce pays (1798-1801) ; mais les efforts réunis des Anglais et des Turcs la leur enlevèrent. L’Égypte rentra dès lors sous la loi des Turcs, qui la firent administrer par des pachas. Déjà au dernier siècle, en 1766, un de ces pachas, Ali-bey (V. ce nom), avait tenté de se rendre indépendant. Méhémet-Ali y réussit pour quelque temps : nommé pacha en 1806, il extermina ce qui restait des Mamelouks, conquit la plus grande partie de la Nubie et quelques autres États de l'Afrique, une partie de l'Arabie, la Syrie, Chypre et Candie, et, devenu plus puissant que la sultan, finit par lui faire ouvertement la guerre (V. MÉHÉMET et IBRAHIM) ; mais il se vit forcé par l'intervention européenne à se renfermer dans ses États d'Afrique, et reconnut la suzeraineté du sultan à la condition que le gouvernement de l’Égypte serait héréditaire dans sa famille (1840-41). Le Christianisme pénétra en Égypte dès le Ier s. : il y fut porté, à ce qu'on croit, par S. Marc. Il y devint bientôt très-florissant : Alexandrie, siége d'un des grands patriarcats de l'Orient, produisit les plus illustres docteurs, Origène, Clément, Athanase, etc. ; la Thébaïde se couvrit de monastères et se peupla d'anachorètes, célèbres par leurs austérités. Malheureusement les hérésies, surtout celles des Ariens, des Gnostiques, des Jacobites, s'y répandirent également : les Coptes, reste des anciennes populations chrétiennes, professent encore auj. cette dernière hérésie.

Souverains de l’Égypte.
Pharaons.
1re et 2e dynasties, Thinite-Thébaines vers 2450
3e et 4e Memphites.
5e Éléphantite.
6e, 7e et 8e Memphites.
9e et 10e Héliopolites.
11e,12e et 13e Thébaines.
14e Xoïte,
15e, 16e et 17e Thébaines.
Invasion des Hycsos, 2300
18e, 19e et 20e dynasties, Thébaines. 2040
21e Tanite.
22e Bubastite.
23e Tanite.
24e Saïte.
25e Éthiopienne 737
Anarchie, 673-671
Dodécarchie, 671-656
26e dynastie, Saïte.
Psammitichus, 656
Néchao ou Néchos, 617
Psammis, 601
Apriès ou Ophra, 595
Amasis, 570
Psamménit, 526-525
L’Égypte soumise aux Perses, 525-414
Amyrtæus de Sais, 414
Pausiris et Psammitichus II, 408
Achoris, 389
Psammuthis, 377
Nephéro, 376
Nectanébo I, 375
Tachos, 363
Nectanébo II, 363-354
L’Égypte de nouveau soumise aux Perses, 354-332
Alexandre le Grand, 332-323
Lagides.
Ptolémée I, Soter, fils de Lagus, 323
Ptolémée II, Philadelphe, 285
Ptolémée III, Évergète, 247
Ptolémée IV, Philopator, 222
Ptolémée V, Épiphanes, 205
Ptolémée VI, Philométor 181
Ptolémée Eupator, 146
Ptolémée VII, Physcon, 146
Ptolémée VIII, Lathyre, 117
Ptolémée IX, Alexandre, 107
Cléopâtre, 88
Ptolémée VIII, rétabli, 88
Ptolémée X, Alexandre, 81
Bérénice, 80
Ptolémée XI, Aulètes, 80
Ptolémée XII et Ptolémée XIII, 52
Cléopâtre, 52-30
L’Égypte prov. romaine, de 30 av. J.-C. à 638 ap. J.-C.
L’Égypte soumise aux califes de Bagdad, 638-869
Thoulounides, 869-905
Ikhchidites, 933-968
Califes fatimites (V. CALIFES). 968-1171
Ayoubites.
Saladin, fils d'Ayoub, et lieutenant de l'atabek Noureddin, 1171
Malek-el-Aziz-Othman, 1193
Malek-el-Mansour, 1198
Malek-Adell (Saphadin), 1200
Malek-el-Kamel, 1218
Malek-Adel II, 1238
Malek-Saleh, 1240
Malek-el-Moadham, 1249
Malek-el-Ascraf, 1250
Ibegh, 1254
Mamelouks Baharites.
Noureddin-Ali, 1254 Koutchouk, 1341
Koutouz, 1259 Ahmed, 1342
Bibars I, 1260 Ismaïl, 1342
Béréké-khan, 1277 Schaban-Kamel, 1344
Sémalek, 1279 Hadji, 1346
Kélaoun, 1279 Hassan, 1347
Kalil-Ascraf, 1290 Malek-Saleh, 1351
Naser-Mohammed, 1293 Hassan, rétabli, 1354
Bibars II, 1309 Mohammed, 1361
Naser-Mohammed, rétabli, 1310 Schaban-Ascraf, 1363
Aboubekr-Mansour, 1341 Ali-Mansour, 1377
Hadji-Saleh, 1381
Mamelouks Bordjites.
Barkok, 1382 Aboul-Nashr, 1453
Pharadj, 1399 Aboul-Fath, 1461
Mostaïn, 1412 Khosch-Khadam, 1461
Schaik-Mahmoudi, 1412 Balbaï, 1467
Ahmed, -\ Tamarbogha, 1467
Thatar-Dhaher, 1421 Kaitbaï, 1468
Mohammed, -/ Abou-Saadat, 1496
Boursbaï, 1422 Kansou, 1496
Youssouf, 1438 Djianbalat, 1499
Abousaïd, 1438 Kansou, rétabli, 1501
Fakreddin, 1453 Toumam-bey, 1516
L’Égypte soumise aux sultans ottomans, 1517-1806
Méhémet-Ali, pacha ou vice-roi, 1806
Abbas-Pacha, 1849
Saïd-Pacha, 1854 — Ismaïl-Pacha, 1863

L'histoire et la chronologie de l'Égypte ancienne sont restées, jusqu'à notre époque, enveloppées des plus épaisses ténèbres : on n'en savait guère que ce qu'Hérodote et Manéthon nous en avaient appris. L'exploration du pays et de ses monuments par la Commission d’Égypte et les voyageurs modernes, l'explication des hiéroglyphes par Champollion et ses