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EDNAM, vge d’Ecosse (Roxburgn), à 4 kil. N. de Kelso. Patrie du poète Thompson.

ÉDOM, c.-à-d. Rouge, surnom d’Ésaü. V. ÉSAÜ.

ÉDOMITES. V. IDUMÉENS.

ÉDONIDE, Edonis, contrée de la Macédoine septentrionale, entre les embouch. du Strymon et du Nestus, faisait d’abord partie de la Thrace, mais fut annexée par Philippe à ses États. Elle tirait son nom du mont Édon, sur lequel les Bacchantes célébraient leurs mystères : ce qui les fit appeler Édonides.

ÉDOUARD I, l’Ancien, roi d’Angleterre, de la dynastie saxonne, succéda à son père Alfred le Grand l’an 900. A peine sur le trône, il se le vit disputer par Ethelwald, son cousin germain, qui souleva en sa faveur les peuples du Northumberland et les Danois ; mais il repoussa tous ses ennemis, et Ethelwald lui-même périt dans un combat. Délivré de cet adversaire, Édouard tourna ses armes contre les Écossais et contre les Bretons du pays de Galles, et les soumit également. Il cimenta l’alliance avec la France en donnant à Charles le Simple sa fille Ogive. Il m. en 925. C’est lui, dit-on, qui fonda l’université de Cambridge.

ÉDOUARD II, le Martyr, remplaça sur le trône d’Angleterre, à l’âge de 13 ans, son père Edgard, mort l’an 975. Elfrida, sa belle-mère, qui voulait y placer son fils Ethelred, le fit assassiner dans une partie de chasse, 978. Les vertus précoces de ce jeune prince le firent ranger parmi les saints. On le fête le 18 mars.

ÉDOUARD III, le Confesseur, roi d’Angleterre, fils d’Ethelred et d’une princesse normande, neveu du préc., fut couronné en 1041 par les Anglo-Saxons, qui, fatigués du joug des Danois, voulurent revenir à leurs souverains naturels. Le commencement de son règne fut troublé par la rébellion du comte Godwin, puissant seigneur qui avait contribué à le placer sur le trône. Édouard, pour éviter la guerre civile, traita avec lui et lui fit des concessions. Tout son règne fut un temps de paix et de justice. Il fit des règlements communs pour tous les habitants de l’Angleterre, sans distinction de race. Quoique marié à une femme jeune et belle, à Édithe, fille de Godwin, il avait vécu comme dans le célibat. Il mourut en 1066, à l’âge de 65 ans, sans enfants. D’après quelques historiens, il aurait laissé en mourant son trône à Guillaume, duc de Normandie, son parent. Il fut canonisé. On le fête le 5 janv. et le 13 oct.

ÉDOUARD I, de la dynastie normande, né en 1240 d’Henri III et d’Éléonore de Provence, fut couronné en 1212 après la mort de son père. Précédemment, il avait pris une part active et glorieuse aux troubles qui signalèrent les dernières années du règne de son père (V. ce nom), et s’était croisé avec S. Louis dans la 8e croisade. Monté sur le trône, il fit de sages réformes dans les finances et l’administration de la justice et la législation. Il convoqua plusieurs parlements où furent déterminées la liberté civile et la liberté politique et constitua définitivement la Chambre des Communes. En 1283, Édouard s’empara du pays de Galles, jusqu’alors indépendant ; c’est depuis cette conquête que le titre de prince de Galles a été porté par l’héritier présomptif de la couronne. En 1286, après la mort d’Alexandre III, roi d’Écosse, ayant été choisi pour arbitre entre de nombreux compétiteurs, il se déclara pour Bailleul, l’un d’eux, et le fit son vassal ; mais dans la suite il dépouilla ce prince, après l’avoir battu à Dunbar, 1297, et réunit pour un moment l’Écosse à l’Angleterre. Une guerre s’étant élevée entre l’Angleterre et la France, Édouard courut en Flandre pour arrêter Philippe le Bel dans ses conquêtes ; mais presque aussitôt une nouvelle révolte de l’Écosse, sous le commandement de Wallace, le força à conclure avec la France une trêve de deux ans. En 1298, il remporta sur les Écossais à Falkirk une victoire éclatante : Jacques Stuart, l’un de leurs chefs, périt dans le combat avec 50 000 des siens. Les Écossais s’étant soulevés de nouveau en 1300, Édouard entra dans leur pays, y porta le ravage, se fit livrer Wallace, leur chef, et le mit a mort, 1305. Néanmoins, une 3e révolte éclata encore dès 1306 : elle était dirigée par Robert Bruce, qui se fit couronner. Édouard se préparait à marcher contre ce nouveau chef, lorsqu’il mourut à Carlisle, en 1307. On grava sur son tombeau : Ci-git le marteau de l’Écosse. Après la trêve conclue en 1297 avec la France, Édouard avait épousé en 2e noces Marguerite, sœur de Philippe le Bel, et avait obtenu pour son fils Édouard la main d’Isabelle de France, fille de ce roi,

ÉDOUARD II, fils d’Édouard I et d’Éléonore de Castille, né en 1284, régna de 1307 à 1327. D’un caractère doux, mais faible, et aimant les plaisirs, il s’abandonna à d’infâmes débauches et se laissa gouverner par ses favoris, Gaveston et Spenser, qui le perdirent. Le mécontentement public fut encore augmenté par les victoires que les Écossais, conduits par Robert Bruce, remportèrent à Bannockburn, 1314, et à Blackmor, 1321. L’épouse même d’Édouard, Isabelle de France, et son frère Edmond se déclarèrent contre lui et se mirent à la tête des mécontents (1325). Édouard fut arrêté par les rebelles, jeté dans un cachot, et bientôt après mis à mort (1327) : deux assassins, Mautravers et Gournay, lui enfoncèrent un fer rouge dans les entrailles. Édouard II est le premier des héritiers présomptifs de la couronne qui ait porté le titre de prince de Galles.

ÉDOUARD III, fils du précédent, né en 1312, fut proclamé roi du vivant même de son père en 1327, mais resta jusqu’à 18 ans sous la tutelle de sa mère, Isabelle de France, et sous l’autorité de Mortimer, amant de cette princesse. Dès qu’il put régner par lui-même, soupçonnant que Mortimer était l’auteur de la mort de son père et que la reine ne l’avait pas détourné de ce crime, il fit pendre le favori et renferma sa mère dans un château fort. Par la victoire d’Halidon-Hill, il reconquit le roy. d’Écosse qu’avait perdu son père, 1333 ; puis il vint disputer la couronne de France à Philippe de Valois (V. PHILIPPE VI) : il gagna sur lui la bataille de Crécy (1346) et lui prit Calais avec plusieurs autres villes, 1347. Quelques années après, son fils, le prince de Galles, plus connu sous le nom de Prince Noir, gagna sur le roi Jean, fils et successeur de Philippe de Valois, la bataille de Poitiers (1356), fit ce prince prisonnier et l’emmena en Angleterre. Mais Édouard fut moins heureux contre Charles V ; il perdit peu à peu ses conquêtes : il ne possédait plus que quelques places maritimes en France quand il mourut, 1377. C’est ce prince qui a introduit les postes en Angleterre, qui a créé l’ordre de la Jarretière (1349) et bâti le palais de Windsor. Il substitua, la langue anglaise à la langue normande dans les actes publics, assura la liberté individuelle et la propriété, protégea le commerce, l’industrie et les lettres : il favorisa particulièrement l’université d’Oxford. Il avait épousé Philippine de Hainaut, qui obtint de lui la grâce des Calaisiens.

ÉDOUARD IV, fils de Richard, duc d’York, chef du parti de la Rose-Blanche, né en 1442, mort en 1483, continua l’œuvre de son père en disputant la couronne au roi Henri VI, de la maison de Lancastre, chef du parti de la Rose-Rouge. Secondé par le fameux comte de Warwick, il défit à Northampton et à Mortimer’s cross en 1460 l’armée royale, que l’épouse de Henri, Marguerite d’Anjou, animait de sa présence, et l’année suivante il se fit proclamer roi d’Angleterre (1461). Les victoires de Towton en 1461, d’Hexham en 1464, remportées sur Marguerite, vinrent affermir son pouvoir, et il en jouit quelque temps au sein des plaisirs. Mais Warwick, indigné du mariage qu’Édouard avait contracté secrètement avec Élisabeth Woodville, de la maison de Lancastre, résolut de le précipiter du trône où il l’avait placé, et passa dans le parti opposé (1469). La guerre recommença avec plus d’acharnement. Édouard, trahi à Nottingham, s’enfuit en Hollande, et Henri VI fut replacé sur le trône. Mais, après 5 mois d’absence, Édouard reparut avec une petite escadre que lui avait