Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/592

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cipales étaient d'entretenir les bains publics, de faire réparer et nettoyer les aqueducs, d'approvisionner la ville, de régler les marchés. Ils n'avaient aucune des prérogatives honorifiques des édiles curules. Les édiles subsistèrent jusqu'au règne de Constantin.

ÉDIMBOURG, Edinburgh en anglais, Aneda en latin moderne, capit. de l’Écosse et ch.-l. du comté d’Édimbourg ou Mid-Lothian, à 710 k. N. N. O. de Londres (689 par chemin de fer)j 190 000 h. (en y comprenant le port de Leith). Édimbourg est bâtie sur trois collines, et se partage en deux villes séparées par des vallées profondes, la Vieille-Ville et la Nouv.-Ville, unies par deux ponts. La Vieille-Ville, qui forme une large rue de plus d'un kilomètre de long, est située sur la colline centrale et la plus élevée. Elle est défendue par un château fort qui la domine. Les maisons y sont pressées et irrégulières, quelques-unes s'élèvent à 10 et 11 étages. Les rues sont étroites et sales. Au pied de la Vieille-Ville s'élève le palais (jadis abbaye) d'Holyrood, et cette partie de la ville porte encore le nom de Canonsburgh ou Canongate (bourg ou porte des chanoines). La Nouv.-Viile, construite à la fin du dernier siècle, renferme de larges rues et de belles places. Les monuments principaux sont : la nouvelle bourse, le Parliament-House, l'université, bâtie de 1789 à 1827 (c'est le plus beau bâtiment de l'Europe en ce genre), la cathédrale ou église St-Gilles, 3 ponts, les monuments de Nelson, de W. Scott, etc. Éd. est le siège des cours suprêmes de l’Écosse et possède une université célèbre qui compte plus de 2000 étudiants, et un grand nombre de sociétés savantes, d'établissements scientifiques et littéraires : ce qui l'a fait assez justement surnommer l’Athènes du Nord. On y publie un grand nombre de journaux littéraires, dont le plus célèbre est la Revue d’Édimbourg. On y suit très-particulièrement le barreau. L'industrie est assez active, surtout pour la librairie et l'imprimerie. Le commerce est facilité par l’Union Canal et par plusieurs chemins de fer. Patrie de R. Barclay, Hume, G. Burnet, Law, Erskine, Keith. Dugald-Stewart, H. Blair, Walter Scott, etc. — Suivant d'Anville, Édimbourg occupe l'emplacement de la station romaine d’Alata Castra. Vers 626, le château d’Édimbourg devint la résidence d'Edwin, roi de Northumbrie, qui lui donna son nom,; ce château portait précédemment les noms de Castelh-Minid-Agned (fort de la colline d'Agnès), ou de Castrum Puellarum, parce que, suivant les traditions, il était la résidence des jeunes princesses pictes jusqu'à leur mariage. En 856, Édimbourg était déjà une ville considérable, dont les Anglo Saxons et les indigènes se disputèrent souvent la possession. Depuis 1020, cette ville devint la résidence des rois d’Écosse; cependant ce n'est que depuis 1437, à partir du règne de Jacques II, qu’Édimbourg prit le titre de capitale. La peste la ravagea trois fois (1497, 1513, 1645). Cromwell s'en empara en 1650, Guillaume II en 1689. Charles-Édouard l'occupa un instant en 1745.

ÉDIMBOURG (comté d'). V. LOTHIAN (MID-).

ÉDIMBOURG (NOUVEL-), v. et port de la Nouv.-Grenade, sur le golfe de Darien, à 190 k. E. S. E. de Panama. Fondée au XVIIe siècle par des Écossais sous le nom de Caledonia, elle fut prise en 1699 par les Espagnols, et par les Français en 1764. Ces derniers ayant été massacrés par les Indiens, les Anglais vinrent s'y établir et lui donnèrent le nom qu'elle porte auj.

EDISTO, riv. des États-Unis (Caroline du S.), formée de deux riv., North et South Edisto, qui se réunissent à Branchville, tombe dans l'Océan Atlantique, entre Charleston et Beaufort, par 2 branches, entre lesquelles se trouve l'île d'Edisto.

ÉDIT (edicere, déclarer, ordonner). Les principaux édits connus dans l'histoire sont :

1° L’édit perpétuel. On nommait ainsi chez les anciens une compilation de tous les édits rendus précédemment par les édiles et les préteurs, qui fut faite sous Adrien, l'an 131 de J.-C., par Salvius Julianus, pour servir de règle à l'avenir. Il en resta des fragments. — Chez les modernes on donne ce même nom à un règlement en 47 articles publié en 1611 par l'archiduc d'Autriche Albert pour régler dans ses États l'administration de la justice.

2° L’édit de Milan, publié à Milan en 313 par l'empereur Constantin en faveur de la religion chrétienne.

3° L’édit d'Union, publié en 405 par Honorius contre les Donatistes et les Manichéens, et qui avait pour but de réunir tous les peuples sous une seule religion, à la religion catholique. — On connaît aussi sous ce nom l'édit par lequel Henri III, chassé de Paris, reconnut la Ligue et déclara s’unir à elle : il est du 21 juillet 1588.

4° L’édit de Crémieu, rendu en 1536 par François I à Crémieu (Isère), pour régler la juridiction des baillis, des sénéchaux, des présidiaux, etc.

5° L’édit des Petites-Dates, rendu par Henri II en 1550, pour la répression des abus introduits dans la collation des bénéfices ecclésiastiques.

6° L’édit de Chateaubriant (1551), rendu par Henri II contre les Calvinistes.

1° L’édit de Romorantin (1560), repoussant l'inquisition (V. ROMORANTIN).

8° L’édit de Melun (1580), faisant droit aux plaintes du clergé sur la discipline et l'administration ecclésiastiques.

9° Les édits de Pacification, rendus en grand nombre pour suspendre les guerres de religion dans le XVIe siècle : les plus célèbres sont l’édit d'Amboise, rendu le 19 mars 1563 par Charles IX, permettant aux Calvinistes de s'assembler, pour l'exercice de leur culte, dans toutes les villes dont ils étaient alors en possession; et l’édit de Nantes, publié par Henri IV en 1598, et révoqué en 1685 par Louis XIV. Il accordait aux Calvinistes la liberté de conscience, l'exercice de leur culte, et l'admission aux charges et aux fonctions publiques.

Pour les autres édits, Voy. le nom qui suit Édit.

EDITH (Ste), née en 961, morte en 984, était fille du roi d'Angleterre Edgar et de Walfride. Elle se fit religieuse au couvent de Wilton, se consacra aux pauvres et aux malades, et refusa la couronne qui lui fut offerte après la mort de son père et celle de son frère S. Édouard. On la fête le 16 septembre.

EDITH, femme d'Édouard III. V. ÉDOUARD.

EDME ou EDMOND (S.), archevêque de Cantorbéry, sacré en 1234, soutint les droits de son église contre le roi Henri III, et dut pour ce motif chercher un refuge en France, à la cour de S. Louis. On l'honore le 16 nov., jour de sa mort.

EDMOND (S.), roi d'Est-Anglie en 855, faisait le bonheur de son peuple lorsqu'il fut, en 870, attaqué, pris et mis cruellement à mort par les princes danois Hinguar et Hubba, qui avaient envahi ses États. L'Église le regarde comme martyr et le fête le 20 nov.

EDMOND I, roi d'Angleterre, de la dynastie saxonne, fils d’Édouard I, succéda en 941 à son frère Athelstan, dompta le Cumberland, le Northumberland, et chercha à adoucir les mœurs de ses sujets. Il fut assassiné en 946 par un nommé Léof. C'est sous son règne que la peine capitale fut établie en Angleterre.

EDMOND II, succéda à son père Ethelred II en 1016, et mérita par son intrépidité et sa force le surnom de Côte de Fer (Iron-side). Il eut une rude guerre à soutenir contre Canut, roi de Danemark, et fut forcé, après une courageuse résistance, de lui céder la partie septentrionale de ses États. Assassiné un mois après (1017), il laissa Canut maître de toute l'Angleterre.

EDMOND PLANTAGENET de Woodstock, comte de Kent, fils cadet d’Édouard I, détrôna son frère Édouard II en 1325, pour mettre à sa place Édouard III, dont il fut d'abord le tuteur. Il conspira ensuite contre celui-ci, mais il échoua cette fois, et eut la tête tranchée en 1329.

EDMOND DE LANGLEY, duc d'York, tige de la maison de la Rose-Blanche. V. YORK.