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nique : enseigna avec un grand éclat la philosophie au Collége de Lisieux (à Paris), puis au Collége de France (1606); devint médecin du roi et doyen de la faculté de médecine (1640). On lui doit une excellente édition d’Aristote, grecque-latine, Paris, 1619, 4 vol. in-4, réimprimée dès 1629 en 2 vol. in-fol., avec une analyse (Synopsis analytica) de la doctrine du philosophe grec; une Hist. du Collége royal de France, 1644, et quelques autres écrits.

DUVAL (Pierre), géographe, né à Abbeville en 1618, mort en 1683, neveu de Nicolas Sanson, professait la géographie. On a de lui, entre autres ouvrages : le Monde, ou Géographie universelle, Paris, 1658; la Sphère, 1659; la France depuis son agrandissement par les conquêtes du roi, 1691; et diverses cartes pour la géographie ancienne, pour la chronologie, et les voyages modernes, 1665.

DUVAL (Valentin JAMERAY), antiquaire, né en 1695 au village d'Arthonnay (Yonne), était fils d'un pauvre paysan et commença à s'instruire par lui seul en gardant les troupeaux. Il fut élevé par les soins du duc de Lorraine, Léopold, qui avait remarqué son ardeur pour l'étude ; devint bibliothécaire du duc, professeur d'histoire a Lunéville, et fut nommé conservateur du cabinet des médailles de Vienne quand le fils de son protecteur fut devenu empereur sous le nom de François I (1748). On a de lui le catalogue des médailles de Vienne et quelques autres écrits. Koch a publié ses Œuvres, Paris, 1785, 3 vol. in-8, avec une intéressante notice sur sa vie.

DUVAL (Amaury PINEU), membre de l'Académie des inscriptions, né à Rennes en 1760, mort en 1838, fut d'abord avocat au parlement de Bretagne, puis secrétaire d'ambassade en Italie ; quitta la diplomatie pour les lettres, vint se fixer à Paris et créa la Décade philosophique, journal qui fut réuni plus tard au Mercure, et qu'il dirigea jusqu'en 1814. Après avoir été couronné pendant trois années consécutives pour des questions d'érudition proposées par l'Institut, il fut nommé membre de cette compagnie en 1811. Voici ses principaux ouvrages : Des Sépultures chez les anciens et les modernes, 1801 ; Paris et ses monuments, 1803; Monuments des arts du dessin chez les anciens et les modernes, recueillis par Denon, expliqués par Am. Duval, 1829, 4 vol. in-fol. Am. Duval a coopéré à la Continuation de l'histoire littéraire de la France des Bénédictins.

DUVAL (Alexandre PINEU), auteur dramatique, frère du précédent, né à Rennes en 1767, mort à Paris en 1842, fut successivement buraliste, marin, militaire, ingénieur, acteur, et se fit enfin auteur. Il donna soit seul, soit avec Picard ou autres, plus de 50 pièces, dont quelques-unes du genre le plus élevé, et qui pour la plupart eurent du succès; devint en 1807 directeur de l'Odéon, ranima un moment ce théâtre par ses propres compositions, fut nommé quelques années après bibliothécaire de l'Arsenal, et fut admis à l'Académie française en 1812. Parmi ses comédies, on remarque : Édouard en Écosse, en 3 actes et en prose (1802); le Menuisier de Livonie (1805); le Tyran domestique, en 5 actes et en vers (1805); le Chevalier d'industrie, en 5 actes et en vers (1809) ; le Retour d'un Croisé, parodie des mélodrames alors en vogue (1810); la Jeunesse de Henri V, en 3 actes (1812); la Manie des grandeurs, en 5 actes et en vers (1817); la Fille d'honneur, en 5 actes et en vers (1819) : c'est son chef-d'œuvre. On lui doit aussi de charmants opéras-comiques : le Prisonnier, musique de Délia Maria (1796); Maison à vendre, musique de Dalayrac (1801), et un drame lyrique, Joseph (1807), dont la musique, due à Méhul, est bien supérieure au poëme. Ses Œuvres ont été réunies par lui-même en 9 vol. in-8, 1812-1825, avec d'intéressantes notices. Alex. Duval peignit avec esprit et fidélité les mœurs de son époque. Venu à la fin de la République, il rendit à l'art la décence que lui avaient fait perdre les écrivains révolutionnaires. M. Ballanche, qui lui succéda à l'Académie française, a fait son Éloge dans son discours de réception.

DUVAL (George), auteur dramatique, né en 1777 à Valognes, mort en 1853, était chef de bureau au ministère de l'intérieur. Il travailla surtout pour les petits théâtres et donna 70 pièces, dont plusieurs eurent la vogue, entre autres : M. Vautour, ou le Propriétaire sous les scellés, 1805; le Retour au comptoir ou l'Éducation déplacée, 1808; Une Journée à Versailles, ou le Discret malgré lui, jolie comédie en 3 actes, 1814; Werther ou les Égarements d'un cœur sensible, 1817, spirituelle parodie du roman de Goethe; le Mari impromptu, ou la Coutume anglaise, en 3 actes, 1836. G. Duval a laissé en outre : Souvenirs de la Terreur, 1841-42, et Souvenirs thermidoriens, 1843. V. ÉPRÉMESNIL.

DUVERDIER (Ant.), seigneur de Vauprivas, né à Montbrison en 1544, mort en 1600, était conseiller du roi et contrôleur général de Lyon. On a de lui la Prosopographie, description des personnages insignes, avec portraits, Lyon, 1573, et la Bibliothèque d'Ant. Duverdier, contenant le catalogue de tous les auteurs qui ont écrit en français, 1585, ouvrage de bibliographie précieux, qui a été réimprimé en 1776 avec celui de Lacroix du Maine.

DUVERGIER DE HAURANNE (Jean), abbé de St-Cyran, fameux théologien, né à Bayonne en 1581, mort en 1643, suivit les cours de l'université de Louvain, s'y lia avec Jansénius, dont il embrassa les doctrines avec ardeur, obtint vers 1620 l'abbaye de St-Cyran, se livra avec un grand succès à la direction des consciences à Paris, compta beaucoup de disciples et d'amis, entre autres, Arnauld, Lemaistre de Sacy, Bignon, auxquels il fit partager ses opinions, attaqua les Jésuites dans quelques écrits, et fut pour ce fait dénoncé à Richelieu, qui le tint en prison de 1638 à 1642. Il venait de recouvrer la liberté lorsqu'il mourut. C'était un homme de parti, adroit, remuant, et qui exerçait sur les siens un grand ascendant. Parmi ses écrits on distingue la Somme des fautes et faussetés contenues dans la Somme théologique du P. Garasse, 1626; Petrus Aurelius, 1631, ouvrage estimé, où il traite de la hiérarchie ecclésiastique ; et les Considérations sur la mort chrétienne.

DUVERNEY (Joseph GUICHARD), anatomiste, né à Feurs en Forez en 1648, mort en 1730, fut nommé en 1676 membre de l'Académie des sciences, et en 1679 professeur d'anatomie au Jardin Royal, Il portait si loin le talent de l’élocution que des comédiens même venaient l'entendre. On a de lui : Traité de l'organe de l'ouïe, Paris, 1683 et 1718; Traité des maladies des os, 1751; Œuvres anatomiques, 1761. On lui doit d'intéressantes observations sur la circulation du sang dans le fœtus et dans les amphibies, ainsi que la découverte des sinus occipitaux qui ont conservé son nom. — V. PARIS-DUVERNEY.

DUVILLARD (Ét.), économiste, né à Genève en 1775, d'une famille de réfugiés français, m. en 1832, fut employé aux finances sous Turgot et attaché en 1805 au ministère de l'intérieur comme chargé de la statistique de la population. Il avait été nommé en 1796 membre correspondant de l'Institut, et en 1799 membre du Corps législatif. On a de lui : Recherches sur les rentes et les emprunts, 1787, Plan d'une association de prévoyance, 1790, Influence de la petite vérole sur la mortalité, 1806, ouvrage qui renferme une table de mortalité souvent consultée.

DUVIVIER (Franciade Fleurus), général de division, né à Rouen en 1794, passa par l’École polytechnique, fit ses premières armes en 1814 contre les alliés qui cernaient Paris, prit part à l’expédition d'Alger en 1830, se signala au passage du col de Mouzaïa (1831), fut chargé de divers commandements en Afrique, et réussit partout a repousser les Arabes; organisa en 1848 la Garde mobile, fut élu la même année représentant du peuple par le dép. de la Seine, défendit vaillamment, en juin 1848, l'hôtel de ville contre les insurgés, mais fut blessé le 25 et succomba peu de