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N. de Marmande ; 648 hab. Ce lieu, qui a donne son nom à une branche de la maison de Durfort, fut érigé en marquisat en 1609, en duché en 1689, en faveur de la maison Durford.

DURAS (Jacques Henri de DURFORD, duc de), maréchal de France, d’une des plus anciennes familles de Guyenne, né en 1626, mort en 1704, servit d’abord sous Turenne, son oncle maternel, et sous le grand Condé ; se distingua à Mariendal, à Nordlingue ; suivit en 1651 le parti de Condé, alors rebelle ; rentra au service du roi en 1657, avec le titre de lieutenant général ; eut une grande part à la conquête de la Franche-Comté ; fut nommé par Louis XIV gouverneur de cette province et maréchal (1675), et fait duc et pair en 1689. - Son frère, Gui Aldonce de Duras, qui fut aussi maréchal, est plus connu sous le nom de duc de Lorges (V. LORGES). — Un autre frère, Louis de D., comte de Feversham, entra au service de Charles II, roi d’Angleterre, devint vice-roi d’Irlande, premier écuyer de la reine, et défit le duc de Monmouth à Sedjemoor. Il donna les premières leçons de l’art de la guerre au fameux Churchill, comte de Marlborough. — J. B., duc de Duras, fils de Jacq. Henri, né en 1684, mort en 1770, se distingua en Allemagne, en Flandre, en Espagne ; fut fait en 1720 lieutenant général et gouverneur de la Guyenne ; se trouva aux sièges de Kehl (1733), de Philipsbourg ; prit Worms (1734), et fut fait maréchal en 1741. — Mlle de Duras, sœur de Jacques Henri, dame d’atours de la duchesse d’Orléans, était protestante et fut convertie au catholicisme par Bossuet en 1678, à la suite de célèbres conférences.

DURAS (Claire LECHAT DE KERSAINT, duchesse de), fille du comte de Kersaint, née à Brest en 1777, morte en 1828, fut l’amie de Mme de Staël. Elle a publié deux romans qui eurent une grande vogue, Ourika et Édouard, Paris, 1824. Elle avait épousé Amédée, duc de D., 1er gentilhomme de la chambre, qui montra beaucoup de dévouement à Louis XVI, et qui fut nommé par Louis XVIII maréchal de France.

DURAS ou DURAZZO (ducs de), princes italiens de la maison d’Anjou. V. DURAZZO et CHARLES DE DURAS.

DURAZZO, Epidamnus, puis Dyrrachium, ville maritime de Turquie (Albanie), sur un cap, à 82 k. S. de Scutari ; 5000 hab. Citadelle en ruines ; petit port. Archevêché grec ; évêché catholique. César, poursuivant Pompée, l’assiégea dans cette ville. — Les Normands, commandés par Robert Guiscard, y défirent l’empereur grec Alexis Commène en 1081. Cette ville devint au moyen âge un duché qui fut possédé par plusieurs princes de la maison d’Anjou-Sicile. Bajazet II la réunit à la Turquie.

DURAZZO (Ch. de). V. CHARLES DE DURAS (à la série des Charles, rois de Naples).

DURBAN, ch.-l. de cant. (Aude), à 35 k. S. O. de Narbonne ; 564 hab. Mines de houille.

DURDENT (R. J.), écrivain médiocre, né à Rouen vers 1776, mort à Paris en 1819, abrégea sa vie par son intempérance. Il coopéra à la Gazette de France, au Mercure étranger, à la Biographie universelle, et publia, entre autres ouvrages : Campagne de Moscou en 1812, Paris, 1814 ; Hist. critique du Sénat conservateur, 1815 ; Hist. de Louis XVI, 1816 ; Clémentina ou le Sigisbéisme, 1817 ; Hist. de la Convention, 1817 ; Hist. littéraire et philosophique de Voltaire, 1818. Il a aussi composé un poëme sur la victoire d’Austerlitz, 1806.

DUREAU DE LA MALLE (J. B. René), traducteur, né à St-Domingue en 1742, mort en 1807, vint étudier à Paris. Possesseur d’une brillante fortune, il se consacra tout entier aux lettres et fit de sa maison le rendez-vous des écrivains les plus distingués. Il débuta par la trad. des Bienfaits de Sénèque, 1776 ; donna en 1793 une trad. de Tacite, qui fit sa réputation (réimprimée en 1808 et 1816), et laissa une traduction de Salluste, qui parut en 1808. Il avait entrepris la trad. de Tite-Live : cette trad., complétée par son fils et par Noël, a été publiée de 1810 à 1815 en 15 vol. in-8. Sa trad. de Tacite a passé pour la meilleure jusqu’à la publication de celle de M. Burnouf. Dureau de la Malle avait été nommé membre du Corps législatif en 1802 et de l’Académie française en 1804.

DUREAU DE LA MALLE (Aug.), fils du précéd., né à Paris en 1777, mort en 1857, cultiva à la fois la poésie, le dessin, les sciences et l’érudition, débuta en 1798 par une trad. en vers de l’épisode de Françoise de Rimini, de Dante, donna en 1811 une trad., également en vers, de l’Argonautique de Valerius Flaccus, et en 1823 Bayard, poëme original, en 12 chants, auj. oublié. En même temps il se livrait à de profondes recherches sur la géographie et la statistique des anciens, et publiait la Géographie physique de la Méditerranée et de la mer Noire (1807). Admis en 1818 à l’Académie des inscriptions, il justifia ce choix par de nombreux travaux : Poliorcétique des anciens (1819-22) ; De l’Origine et de la patrie des Céréales (1819 et 1826) ; Des Progrès et de la décadence du Luxe chez les Romains ; De la Population de l’Italie ancienne (1825) ; De l’Agriculture, de l’Administration, des Poids et Mesures des Romains (1827-28) ; De la Topographie de Carthage (1835). Il rédigea, au nom de l’Académie, les Recherches sur l’histoire de la régence d’Alger et sur la colonisation de l’Afrique sous la domination romaine (1837 et ann. suiv.), et donna en 1840 l’Économie politique des Romains (2 vol. in-8), ouvrage qui résumé toutes ses recherches sur ce peuple.

DUREN, Marcodurum, ville des États prussiens (prov. Rhénane), sur la Roër, à 15 k. S. E. de Juliers et à 20 k. E. d’Aix-la-Chapelle ; 8500 h. Chemin de fer. Draps, couvertures, etc. Charlemagne tint à Duren deux Champs de mai, 775 et 779. Elle devint ensuite ville impériale. Elle fut prise et incendiée par Charles-Quint, 1543. Les Français la prirent en 1794, et la gardèrent jusqu’en 1814 : elle était comprise dans le dép. de la Roër.

DURER (Albert), artiste célèbre, né à Nuremberg en 1471, m. en 1528, se distingua également comme peintre et comme graveur, perfectionna la gravure sur cuivre et sur bois, fit usage de la pointe et inventa, selon quelques-uns, la gravure à l’eau-forte. Il parcourut les Pays-Bas, visita Venise, Vienne, obtint la faveur des empereurs Maximilien I, Charles-Quint et de Ferdinand, qui employèrent fréquemment ses talents, fut nommé par Charles-Quint peintre de la cour impériale, et reçut de lui des titres de noblesse. Ses ouvrages sont fort nombreux ; on estime surtout, parmi ses tableaux : Adam et Ève, une Adoration des Mages, le Christ sur la croix, environné d’une gloire, le Martyre de S. Barthélemy, le Martyre des dix mille saints, et les portraits d’Erasme, de Mélanchthon, de l’empereur Maximilien, d’Albert, électeur de Mayence ; parmi ses gravures : le Chevalier de la mort, le Diable chevalier, Juda et Thamar, la Fortune, la Mélancolie, la Modération, S. Hubert, S. Jérôme, S. Eustache, le Joueur de cornemuse. Il a laissé un Traité des proportions du corps humain, 1525, trad. par L. Meigret, 1557, et a enrichi de ses dessins plusieurs ouvrages, tels que l’Arc triomphal et le Char triomphal de Maximilien, la Passion de J.-C., l’Apocalypse, l’Histoire de la vierge Marie. On admire dans les peintures d’A. Durer une vérité parfaite et un vif coloris ; mais elles manquent quelquefois de grâce et de noblesse. Eye a donné sa Vie avec la liste de ses œuvres, Leips., 1860.

DU RESNEL (J. Fr. du Bellay), abbé de Sept Fontaines, né à Rouen en 1692, mort à Paris en 1761, a trad. en vers l’Essai sur la critique et l’Essai sur l’homme, de Pope, 1730 et 1737. Il fut membre de l’Académie Française et de celle des inscriptions.

DURFORT, anc. famille de Guyenne, tirait sans doute son nom de Durfort près de Sorèze (Tarn), vge de 600 h. Les principales branches sont celles de Duras et de Lorges. V. ces noms.

DURHAM, Dunelnum, v. d’Angleterre, ch.-l. du