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DUN-LE-ROI, ch.-l. de c. (Cher), sur l’Auron, à 18 k. N. de Saint-Amand ; 4300 h. Anc. place forte.

DUN-SUR-MEUSE, ch.-l. de c. (Meuse), à 28 k. S. O. de Montmédy ; 925 h. Scierie, tanneries, brasseries. Cédée à la France en 1633 par le duc de Lorraine.

DUNA ou mieux DWINA. V. DWINA.

DUNABOURG, v. de Russie (Witepsk), ch.-l. de district, sur la Dwina occ., à 270 k. de Witepsk ; 7000 h. Anc. capit. de la Livonie polonaise. Chemin de fer.

DUNAMUNDE, forteresse de Russie (Livonie), sur la r. g. de la Dwina, près de son embouchure. Prise et reprise par les Suédois et les Russes, qui la possèdent depuis 1710.

DUNBAR, v. et port d’Écosse (Haddington), à 40 k. E. d’Édimbourg, à l’emb. du golfe du Forth dans la mer du Nord ; 5000 h. Anc. château fort. Chantiers de construction, forges, fabrication de machines à vapeur. Château célèbre, que les comtes de Northumberland possédèrent de 1072 à 1434, et qui reçut Édouard II après sa défaite à Bannockburn, Marie Stuart après le meurtre de Rizzio, 1566, et où Bothwell conduisit cette princesse lorsqu’il voulut la forcer à l’épouser (1567). Ce château fut démoli en 1567 par ordre du Parlement. En 1650, Cromwell battit à Dunbar les royalistes écossais.

DUNBLANE, v. d’Écosse (Perth), à 9 k. N. de Sterling ; 3300 h., possédait un évêché, érigé en 1142.

DUNCAN I, roi d’Écosse. V. DONALD VII.

DUNCAN II, fils naturel de Malcolm III, chassa en 1093 l’usurpateur Donald VIII qui avait enlevé la couronne au jeune Edgard, fils légitime de Malcolm ; mais la garda pour lui-même. Il se rendit odieux et fut assassiné par un émissaire de Donald en 1095.

DUNCAN (lord), amiral anglais, né en 1731, mort en 1804, commanda de 1795 à 1800 comme vice-amiral la station de la mer du Nord, surveilla activement les côtes de Hollande, et remporta en 1797 sur l’amiral hollandais De Winter, près du cap Campredon, une victoire qui lui valut le titre de vicomte de Campredon et la dignité d’amiral du Pavillon blanc.

DUNDALK, v. et port d’Irlande (Leinster), ch.-l. du comté de Louth, au fond de la baie de Dundalk, à 60 k. N. de Dublin ; 14 000 h. Manufacture de batiste, fondée par des Français en 1737. Bataille entre Édouard Bruce et Édouard II, roi d’Angleterre (1318) : Bruce y périt.

DUNDAS (Henry). V. MELVILLE.

DUNDÉE, Allectum, Donum Dei, v. d’Écosse (Forfar), sur le golfe du Tay, à 54 k. N. E. d’Édimbourg ; 80 000 hab. Port sûr et commode. Jolie ville : quatre grandes rues, belle place. Plusieurs édifices remarquables : la vieille église, St-André, l’hôtel de ville ; arc de triomphe de style saxon construit en 1844, etc. Toiles, fils, raffineries de sucre, filatures hydrauliques de coton. — Cette ville était autrefois la 2e de l’Écosse ; mais les ravages de la guerre lui ont fait perdre de son importance : presque détruite par Monk en 1651, elle ne se releva qu’en 1745.

DUNDONALD (comtes de). V. COCHRANE.

DUNES, monticules mobiles de sable qui s’élèvent le long de l’Océan, principalement sur les côtes d’Écosse, de Hollande et de France, et qui, poussés par les vents, envahissent graduellement les terres. C’est en vue des Dunes de Flandre, qui s’étendent entre Nieuport et Dunkerque, que les Espagnols furent battus sur mer par Martin Tromp en 1639, et sur terre par Turenne en 1658.

DUNFERMLINE, v. d’Écosse (comté de Fife), à 22 k. N. O. d’Édimbourg ; 15 000 h. Belle église antique, superbe église moderne, hôtel de ville. Toiles, linge de table renommé ; étoffes de coton. Malcolm III fonda vers 1070 à Dunfermline une abbaye de Bénédictins. Cette v. fut jadis la résidence et la sépulture des rois d’Écosse. Charles I y naquit. Elle fut désolée par un grand incendie en 1604, puis par la peste en 1615 et en 1651.

DUNGANNON, v. d’Irlande, dans l’Ulster (Tyrone), à 40 k. S. E. d’Omagh ; 4000 h. Riche collège. Résidence des O’Neil, anciens souverains de l’Ulster. Les délégués de l’Ulster y proclamèrent en 1782 l’indépendance de l’Écosse.

DUNI (Egidio Romualdo), compositeur, né en 1709 à Matera (roy. de Naples), mort en 1775, étudia sous Durante au Conservatoire de Naples, fut d’abord en concurrence avec Pergolèse et l’emporta quelquefois sur ce maître, vint en 1757 se fixer à Paris, où il composa, le plus souvent sur les paroles de Favart, divers opéras qui presque tous ont eu du succès : Minette à la Cour, la Chercheuse d’esprit, les Sabots, les Chasseurs et la Laitière, la Fille mal gardée, la Fée Urgèle, les Moissonneurs, la Clochette, et dont plusieurs sont restés au répertoire. Sa musique, claire et chantante, était comprise de tout le monde.

DUNKELD, bourg d’Écosse (Perth), sur le Tay, à 24 k. N. de Perth ; 1800 h. Haute muraille, beau pont en pierres, château des ducs d’Athol, ruines d’une cathédrale gothique.

DUNKERQUE, Duinkerken en flamand (c.-à-d. église des Dunes), v. et port de France, ch.-l. d’arr. (Nord), à 79 kil. N. O. de Lille, à 88 k. par chemin de fer, et à 281 N. N. E. de Paris, sur la mer du Nord ; 32 113 h. Rade magnifique, citadelle, bassin naval, magasins de la marine, phare. Église gothique de St-Éloi ; carillon célèbre, rétabli en 1853. Trib. de 1re inst. et de commerce, bourse ; collége, école de navigation, société d’agriculture, bibliothèque. Fonderies de fer et de cuivre ; savon, amidon, huiles, ferblanterie, distilleries ; voileries, raffineries, chantiers de construction ; armements pour le commerce. Jean Bart est né à Dunkerque et y a une statue, érigée en 1845. — Dunkerque fut fondée vers 960 par Baudouin le Jeune, comte de Flandre, autour d’une chapelle élevée par saint Éloi au milieu des Dunes. Elle passa par héritage aux mains de Charles-Quint, fut prise par les Anglais sous Philippe II, et reprise par les Français en 1558 ; ceux-ci la cédèrent à l’Espagne en 1559, mais Condé la reprit en 1646 ; perdue de nouveau, elle fut reprise par Turenne (1658), puis cédée aux Anglais, et enfin achetée par Louis XIV (1662). Ce roi fut forcé par le traité d’Utrecht de combler le port et de raser les fortifications (1713), ce qui toutefois ne fut exécuté qu’en partie. Louis XV la fortifia de nouveau. Le duc d’York essaya vainement de la prendre en 1793. Pendant les guerres des XVIe et XVIIe siècles, les corsaires de Dunkerque firent de grands ravages dans les marines ennemies.

DUNOD DE CHARNAGE (Franç. Ignace), jurisconsulte, né à St-Claude en 1679, mort en 1752, enseigna le droit à l’université de Besançon. Il a publié plusieurs ouvrages qui jouissaient d’une grande autorité avant notre nouvelle législation, entre autres : Traité des prescriptions, 1730 ; Observations sur la coutume du comté de Bourgogne, 1756 ; De la main-morte et des retraits, 1733. Il a aussi laissé des ouvrages d’histoire, notamment : Histoire du comté de Bourgogne, Dijon, 1735-37 et Besançon, 1740 ; Hist. de l’église, ville et diocèse de Besançon, 1750.

DUNOIS, anc. pays de France, compris avant 1789 dans le grand-gouvt de l’Orléanais, était situé à l’O. de l’Orléanais propre et au S. O. de la Beauce. Places principales : Châteaudun (chef-lieu), Fréteval, Cloyes, Bonneval, Patay, Marchenoir. Il fait auj. partie des arr. de Vendôme et de Châteaudun. Vicomte héréditaire au Xe s., le Dunois fut vendu au comte de Blois en 1382, et revendu avec le comté de Blois en 1391 à Louis d’Orléans, qui le donna à son frère naturel, Jean, comte de Dunois (qui suit). Il fut réuni à la couronne en 1707. — Un autre petit pays, dans la Marche (Creuse), portait aussi le nom de Dunois : il avait pour lieux principaux Dun-le-Palleteau, La Celle-Dunoise, St-Sulpice-le-Dunois et Bussière-Dunoise.

DUNOIS (Jean, comte de LONGUEVILLE et de), dit le Bâtard d’Orléans, né à Paris en 1392, mort en 1470, était fils naturel de Louis, duc d’Orléans, et de Mariette d’Enghien. Il se distingua de bonne heure par sa vaillance : à 25 ans, il battit, avec 1600 hom-