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cette ville, retrouvées en 1833 par M. Mason, portent le nom de Chehr-iounan ; et une autre au confluent de l’Indus et de l’Acesinès, auj. VEH ou MITTAN ; — en Sogdiane, appelée Alexandreschata (V. ce nom) ; — en Susiane, à l’emb. du Tigre (V. CHARAX) ; — en Troade, auj. ESKI-STAMBOUL.

Chez les modernes, on en trouve plusieurs en Russie, où elles ont reçu ce nom en l’honneur d’Alexandre I, ainsi qu’aux États-Unis : la principale de celles-ci est un ch.-l. de comté dans l’État de Virginie, sur la r. dr. du Potomac, à 9 kil. au-dessous de Washington ; 9000 hab. Port. Rues alignées et se coupant à angle droit ; canal, chemin de fer.

ALEXANDRIE (École philosophique d’). On désigne sous ce nom l’école des nouveaux Platoniciens, fondée à Alexandrie, en Égypte, à la fin du IIe siècle de notre ère, par Ammomus Saccas, et dont les philosophes les plus éminents sont Plotin, Porphyre, Jamblique et Proclus (V. ces noms). Le caractère de cette école est un éclectisme dans lequel dominent la philosophie platonicienne et le mysticisme. Plusieurs des philosophes que l’on nomme Alexandrins à cause de l’unité de leur doctrine ont enseigné à Rome et à Athènes, et non à Alexandrie. Cette école philosophique, qu’il ne faut pas confondre avec l’école littéraire d’Alexandrie connue sous le nom de Musée (V. ce nom), fut fermée, comme toutes les écoles païennes, en 529, par Justinien. Son histoire a été écrite par M. J. Simon et M. Vacherot.

ALEXANDRINS. V. ALEXANDRIE (École d’).

ALEXIS, poëte grec, natif de Thurium, oncle de Ménandre, florissait à Athènes vers 360 av. J.-C. Il avait composé 245 comédies dans le genre de la comédie moyenne ; il n’en reste que peu de fragments (dans les Excerpia de Grotius). On lui doit le caractère du Parasite.

ALEXIS (S.), né à Rome vers l’an 350 de J.-C., était, selon Métaphraste, fils d’un sénateur romain. Il quitta sa femme et sa famille le jour même de ses noces pour se vouer à la vie monastique. On le fête le 17 juillet. On prétend que son nom, qui veut dire guérisseur, vient de nombreuses guérisons dues à son intercession. — L’Église hon. le 15 janv. un autre S. Alexis, Confesseur de la foi au Ve siècle, qu’on croit le même que S. Jean Chalybite.

ALEXIS I, COMNÈNE, empereur d’Orient, né à Constantinople en 1048, était fils de Jean Comnène, frère de l’empereur Isaac Comnène. Il usurpa l’empire sur Nicéphore Botoniate en 1081. Il battit les Turcs, mais fut battu par les Normands, que commandait Robert Guiscard. Lorsque les Croisés, qu’il avait appelés lui-même, traversèrent son empire, il observa mal le traité fait avec eux, et ramena ses troupes qui les avaient accompagnés pour assiéger Antioche. Cependant il racheta des mains des Musulmans les prisonniers faits sur les Croisés et reçut les Français avec magnificence lorsqu’ils revinrent à Constantinople. Il profita de leurs succès pour reprendre aux Turcs Nicée et toute la partie occid. de l’Asie-Mineure. Il mourut en 1118. Sa fille Anne a écrit son Histoire.

ALEXIS II, COMNÈNE, fils de Manuel Comnène, succéda à cet empereur à l’âge de 12 ans, en 1180, et fut mis sous la tutelle de Marie, sa mère, dont les déportements provoquèrent une révolte. Andronie Comnène, nommé régent, fit couronner le jeune prince, et se fit associer par lui, mais il ne tarda pas à le faire étrangler, 1183. Alexis avait épousé une princesse française, Agnès, fille de Louis VII.

ALEXIS III, L’ANGE, frère d’Isaac l’Ange, empereur de Constantinople, se révolta contre ce prince, le détrôna en 1195, et lui fit crever les yeux. Il fut obligé de faire une paix honteuse avec les Turcs et les Bulgares, et fut bientôt chassé lui-même du trône par Alexis le Jeune, son neveu, qui appela les Croisés à son secours. Ceux-ci s’étant emparés de Constantinople, 1203, Alexis l’Ange prit la fuite ; il erra pendant plusieurs années de ville en ville, et fut enfin arrêté en Asie en 1210 par Théodore Lascaris, son propre gendre, qui l’enferma dans un monastère, où il termina ses jours.

ALEXIS IV, dit le Jeune, fils d’Isaac l’Ange, fut placé sur le trône par les Croisés en 1203 (V. l’article précédent) tira son père de la prison où l’avait jeté Alexis l’Ange, et le prit pour collègue. La nécessité de donner de grosses sommes aux Croisés, pour reconnaître leurs services, fit révolter ses peuples : Alexis IV fut, au bout de 6 mois de règne, détrôné et étranglé par Ducas Murzuphle (Alexis V).

ALEXIS V, DUCAS, surnommé Murzuphle (sourcils épais), s’empara du trône en 1204, après en avoir précipité Alexis IV. Il ne régna que quelques mois et fut détrôné à son tour par les Croisés, auxquels il avait témérairement déclaré la guerre, et qui prirent une 2e foi Constantinople. Baudouin, comte de Flandres, qui commandait les Croisés, se fit élire à sa place, et, s’étant emparé de sa personne, le fit précipiter d’une haute colonne à Constantinople, comme coupable du meurtre de son souverain.

ALEXIS MICHAELOWITZ, czar de Moscovie, succéda en 1645 à son père Michel, et fit d’utiles réformes. Son règne, assez glorieux du reste, fut troublé par des guerres intestines et étrangères. Il dompta des partis de Cosaques révoltés, battit les Polonais et fit avec eux une paix qui lui assura Smolensk, Kiev et l’Ukraine, mais fut battu par les Suédois. Il secourut Jean Sobieski à la journée de Chockzim en 1673 et m. en 1676. Il s’était mis inutilement sur les rangs pour être élu roi de Pologne à la mort de Michel Koribut. Il est le père du célèbre Pierre I.

ALEXIS PÉTROWITZ, fils du czar Pierre le Grand, né à Moscou en 1690. Son père, irrité de ce qu’il se montrait contraire à ses projets de civilisation, l’éloigna de sa cour ; puis, ayant appris qu’il conspirait, il le fit condamner à mort, 1718. Alexis fut gracié, mais il mourut peu après dans sa prison ; on crut qu’il avait été empoisonné : son fils régna sous le nom de Pierre II.

ALEXIS (Guillaume), surnommé le Bon Moine, Bénédictin du XVe siècle, abbé de Lire près d’Évreux. On a de lui, entre autres ouvrages curieux, le Blason des fausses amours, Paris, 1493, recueil de contes en vers, dont La Fontaine faisait grand cas.

ALFARABI (IBN TARKAN, dit), philosophe arabe du Xe siècle, né à Farab, v. de la Transoxiane, d’où il prit son nom, mort vers 950, avait approfondi toutes les sciences et tous les arts de son temps, et fut appelé le Second instituteur de l’intelligence. Son éloquence, ses talents dans la musique et la poésie lui concilièrent l’estime du sultan de Syrie, Seïf-ed-Daulah, qui voulut l’attacher à sa cour ; mais Alfarabi s’en excusa et partit : il fut tué par des voleurs en route. Selon une autre version, il passa la plus grande partie de sa vie à la cour de Syrie, pensionné par le prince. Alfarabi fut un des premiers à étudier, à commenter et à répandre parmi les Arabes la connaissance d’Aristote. Ses deux principaux ouvrages sont une Encyclopédie, qui se trouve manuscrite à l’Escurial, et un Traité de musique. On a publié à Paris, en 1638, ses Opuscula varia, dans lesquels on trouve un Traité sur les sciences et un Traité sur l’entendement où il développe la doctrine d’Aristote sur ce point. Les originaux de plusieurs de ses ouvrages sont perdus, mais il en subsiste des versions hébraïques. Il fut le maître d’Avicenne.

ALFARO (Jean de), peintre espagnol, né à Cordoue en 1640, m. à Madrid en 1680, étudia sous Velasquez. Il a fait des tableaux d’histoire, des portraits et de petites effigies à l’huile qui sont très-estimées : c’est lui qui exécuta l’image de Calderon de la Barca, que l’on mit sur le tombeau du poëte, à Cordoue. Le plus souvent il se bornait, par paresse, à copier des gravures.

ALFERGANI (Ahmet Kotsaïr), astronome arabe, natif de Ferganah dans la Sogdiane, vivait au IXe siècle, sous Al-Mamoun, et m. en 830. Il prit part à la