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contient la capitale générale de la fédération, sans appartenir à aucun État particulier. Aux États-Unis Washington et son territoire forment le District fédéral, nommé aussi district de Colombia.

DITHMAR, évêque de Mersebourg, né en 976, d'abord moine au couvent de Bergen, fut sacré évêque en 1009 et mourut en 1018. Il eut à soutenir de longues guerres avec les margraves de Misnie. On lui doit une Chronique de l'histoire d'Allemagne, en 8 livres, qui s'étend de 876 à 1018 et comprend les règnes de Henri I, Othon I, II et III et Henri II. Elle a été publiée par Reineccius, 1580, par Leibnitz, dans son recueil d'écrivains pour l'histoire de Brunswick et se trouve dans les Monumenta germanorum historicor. de Pertz, Hanov., 1839. Wagner l'a réimprimée en 1808, Nurenberg, in-4.

DITHMARSES (Pays des), petite contrée de l'Allemagne septentrionale (Holstein), entre l'Elbe, l'Eyder et la mer du Nord, occupe 40 kil. sur 25; v. princ., Meldorf et Luden. Les Dithmarses, quoique nominalement soumis à l'empire d'Allemagne, ont presque toujours vécu indépendants. Leur pays a fait successivement partie du comté de Stade, du duché de Saxe (1144-80), de l'archevêché de Brême (contre lequel ils se révoltèrent pour se donner à l'évêché de Sleswig). En 1474, Christian I, roi de Danemark, obtint de l'empereur Frédéric III la réunion du Holstein, du Sleswig et du pays des Dithmarses en un duché relevant de la couronne de Danemark : mais bientôt les Dithmarses se révoltèrent ; le roi de Danemark Jean I leur fit en vain la guerre (1500) ; Frédéric II les soumit en 1559, à l'aide des ducs de Holstein : le pays fut alors partagé entre le duché de Holstein et le Danemark. En 1773, il fut réuni tout entier au duché de Holstein.

DITTERS DE DITTERSDORF (Charles), compositeur allemand, né à Vienne en 1739, mort en 1797, montra dès l'âge de 7 ans sa vocation pour la musique et acquit sur le violon un talent extraordinaire. Il parcourut l'Allemagne, accompagna Gluck en Italie, résida plusieurs années à Berlin et à Vienne et fut maître de chapelle à Breslau. Il était lié avec Haydn, Métastase et Martini. Ses princ. ouvrages sont : les Métamorphoses d'Ovide, composées de 15 symphonies, Vienne, 1785; les oratorios d’Isaac, de David, de Job, d’Esther (ce dernier est son chef-d'œuvre) : il a aussi donné plusieurs opéras-comiques, où il imite le genre de Grétry. L’Histoire de sa vie, par lui-même, a été publ. par son fils, Leips., 1801.

DIU, île de la mer des Indes, au S. du Guzzerat; a pour ch.-l. une ville de même nom, bâtie par les Portugais; 5000 hab. — L'île Diu renfermait jadis le temple le plus riche de l'Hindoustan, temple que pilla en 1025 Mahmoud le Gaznévide. Les Portugais la prirent en 1535. En 1670 leur établissement fut pillé par les Arabes de Maskat; ils l'ont repris en 1710, mais il ne s'est pas relevé.

DIUM, auj. Malathria, v. de Macédoine, dans la Piérie, sur le golfe Thermaïque, au S. d'Hallacmon. — V. d'Eubée, sur la côte N. O., est auj. Agia.

DIVE, riv. de France, naît dans le dép. de la Vienne, sépare ce dép. de celui des Deux-Sèvres, et se jette dans le Thouet à St-Hippolyte, après un cours de 65 kil. Elle est en partie canalisée.

DIVES, riv. qui arrose les dép. de l'Orne et du Calvados, et se jette dans la Manche : cours de 90 k.

DIVES, bourg du Calvados, canton de Dozulé, sur la Dives, à 19 kil. O. de Pont-l'Évêque; 600 hab. Petit port, où s'embarqua Guillaume le Conquérant.

DIVILINO, v. de Russie, la même que Déoulina.

DIVIO, v. de Gaule, auj. Dijon.

DIVITIAC, chef des Éduens, membre du collége des Druides, fut envoyé à Rome par ses compatriotes pour demander du secours contre les Séquanais et les Arvernes et s'y lia avec César et Cicéron. Il introduisit le premier les Romains dans la partie des Gaules où il commandait, et rendit de grands services à César dans sa guerre contre les Belges.

DIVODURUM, v. de Gaule, auj. Metz.

DIVONA, v. de Gaule, auj. Cahors.

DIVONNE, bourg du dép. de l'Ain, à 10 kil. de Gex ; 1800 hab. Établissement hydrothérapique.

DIX (Conseil des), à Venise. V. CONSEIL.

DIX DROITURES (Ligue des). V. GRISONS.

DIX MILLE (retraite des), retraite célèbre que fit à travers l'Asie-Mineure, sous la conduite de Xénophon, un corps de 10 000 Grecs qui avaient combattu à Cunaxa pour Cyrus le Jeune (401 av. J.-C.). Après la défaite et la mort de ce dernier, Cléarque, qui commandait les Grecs, refusa de déposer les armes et traita avec le grand roi, qui s'engagea à lui fournir des vivres jusqu'aux côtes du Pont-Euxin ; mais, trois jours après s'être mis en marche, il fut mis à mort par trahison, dans une conférence qu'il eut avec le satrape Tissapherne. Les Grecs, réduits au désespoir, allaient se rendre, lorsque Xénophon, qui n'était encore que simple officier, se mit a leur tête. Après mille fatigues et des dangers inouïs, il les conduisit jusqu'à Chrysopolis, sur la côte orientale du Bosphore, où ils s'embarquèrent pour Byzance. Xénophon nous a, dans son Anabase, raconté lui-même cette admirable retraite.

DIXMUDE, v. de Belgique (Flandre occid.), sur l'Yser, a 13 kil. S. E. de Furnes; 4000 h. Raffineries de sel. Prise en 1647 par Rantzau et en 1658 par Turenne.

DIX-SEPT PROVINCES (les), nom donné quelquefois aux possessions suivantes de Charles-Quint ; Franche-Comté, Flandre, Artois, Malines, Anvers, Hainaut, Namur, Brabant, Limbourg, Luxembourg, Hollande, Zélande, Gueldre (avec Zutphen), Utrecht, Over-Yssel, Frise, Groningue (avec Drenthe). Cambray y fut joint plus tard. Ces 17 prov. furent divisées par la trêve d'Anvers (1609) et formèrent deux masses : les 7 Provinces de Hollande, Zélande, Utrecht, Gueldre, Over-Yssel, Groningue et Frise furent déclarées indépendantes sous le nom de Provinces-Unies ; les dix autres formèrent les Pays-Bas espagnols.

DJ. Pour les mots qui commencent ainsi, et qui ne seraient pas ci-après, cherchez DI, G et J.

DJAFAR. V. GIAFAR.

DJAFNA, v. de l'île de Ceylan, ch.-l. d'un district de même nom, à l'extrémité sept. de l'île, à 300 kil. N. de Colombo; 8000 hab. Forteresse.

DJAGATHAÏ, 2e fils de Gengis-Khan, mort en 1248, donna son nom à l'un des empires formés à la mort du conquérant. Cet empire était compris entre les États de Kaptchak au N. O., de Cachemire au S. E., de Delhy et des Beloutchis au S., des Mongols de Perse à l'O., et avait pour villes principales Kachgar et Aksou. Auj. le nom de Djaggathaï s'applique encore à une partie du Turkestan.

DJAGUERNAT, JAGERNAUT, ou POURY, ville de l'Inde anglaise (Orissa), à 480 kil. S. O. de Calcutta, par 81° 25' long. E., 19° 49' lat. N., près du golfe de Bengale et du lac de Chilka, sur une branche du Mahanaddy; env. 36 000 hab. Temple immense où l'on vient en pèlerinage de toutes les parties de l'Inde; 1 200 000 pèlerins s'y rendent annuellement, et l'on prélève sur eux des sommes qui montent à plus de 22 millions de francs. Jadis beaucoup de fanatiques se faisaient écraser dans les fêtes solennelles qui s'y célèbrent, en se jetant sous les roues du char sacré qui porte la statue de Vichnou; mais ce zèle a beaucoup diminué depuis la domination anglaise.

DJALAOUAN, une des prov. de la confédération des Béloutchis, entre le Saraouan au N., le Lous au S., les monts Brouhies à l'E., a pour capit. Khozdar.

DJAMY (Abd-al-Rahman), poëte célèbre de Perse né en 1414 au bourg de Djam dans le Khoraçan, m. en 1492, fut appelé à la cour du sultan Abou-Sâïd, et y fut nommé poëte royal. Les plus remarquables de ses nombreux ouvrages sont: la Chaîne d'or; Selman et Absal; le Rosaire des justes; Yusuph et Soleika; Medjoun et Léila, poëme trad. par Chézy, Paris, 1807; le Beharistan (Séjour du printemps),