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à ce qu'on croit, oncle ou tuteur. Vers 1600, la milice turque qui résidait à Alger, et qui avait été jusque-là sous l'autorité d'un pacha envoyé de Constantinople, obtint du sultan la permission de se donner un dey, pour lui servir d'appui contre la tyrannie des pachas gouverneurs. Le pouvoir de ces chefs s'accrut rapidement; enfin Baba-Aly, élu en 1710, déposa le pacha, et obtint du sultan Achmet III l'investiture de la régence. Comme leur pouvoir était électif, les deys restèrent toujours à la merci de la soldatesque, qui les élevait ou les déposait à son gré : on en vit six installés et assassinés le même jour (1732). Baba-Mohammed eut seul le privilège de régner 25 ans (1760-91). Le dernier dey d'Alger, Hussein, régnait depuis 12 ans au moment de l'occupation française, en 1830. V. HUSSEIN.

DEYEUX (Nic.), chimiste, né à Paris en 1744, m. en 1837, dirigea pendant 20 ans une officine privée à Paris, devint successivement pharmacien de l'empereur Napoléon I, professeur à l'École de pharmacie, professeur de.chimie à la Faculté de Médecine, membre du conseil de salubrité, membre de l'Institut et de l'Académie de médecine. Deyeux avait publié, avec Parmentier, des recherches sur le lait, le sang, la noix de galle, l'acide gallique. On lui doit, en outre, des travaux sur l'éther nitreux, sur l'huile de ricin, l'acide benzoïque. l'acide pyroligneux, les eaux minérales de Passy, l'extraction du sucre de betterave, etc. 11 consigna le fruit de ses recherches dans de nombreux mémoires publiés dans les recueils scientifiques du temps.

DEZALLIER D'ARGENVILLE (Ant. Jos.), naturaliste, né à Paris en 1680, mort en 1765, fut maître des comptes, conseiller du roi, et se lia avec d'Aguesseau. On a de lui : la Théorie et la pratique du jardinage, 1747; la Conchyliologie ou Traité sur la nature des coquillages, 1752; Dénombrement de tous les fossiles de France; l'Oryctologie ou Traité des pierres, des minéraux et autres fossiles, 1755 (ces 2 derniers ouvrages en latin). Il s'occupait aussi de beaux-arts, et a composé un Abrégé de la vie de quelques peintres célèbres, 1762.

DEZÈDE, compositeur, né à Lyon vers 1740, de parents inconnus, m. en 1792, fit représenter sur la scène italienne à Paris un grand nombre d'opéras-comiques, dont plusieurs ont eu la vogue. Les principaux sont les Trois Fermiers (1777) ; Blaise et Babet (1783) ; Alexis et Justine (1785). Il excellait dans le genre pastoral, ce qui le fit surnommer l’Orphée des champs.

DEZOTEUX. V. DESOTEUX.

DHAHER, cheik de Palestine, né en 1689, se rendit indépendant et soutint avec succès pendant 30 ans des guerres continuelles ; il battit les armées du sultan de Constantinople, et sut se faire respecter de ce prince. Ses États ayant été envahis par Mohammed Aboudhahab, beglerbeg d’Égypte, il se jeta dans la place de St-Jean-d'Acre et s'y défendit quelque temps, mais fut tué dans une sortie, 1775. On trouve de grands détails sur Dhaher dans le Voyage en Égypte et en Syrie de Volney. — Plusieurs califes d’Égypte ont aussi porté, le nom de Dhaher et de Dhaher-Billah. V. la liste des Califes.

DHARA ou DHARANAGOR, v. de l'Inde, dans l'anc. Malwa, à 80 kil. s. O. d'Oudjein, était importante avant Tamerlan, et est auj. la capit. de la principauté de Dhara, vassale des Anglais ; env. 15 000 h. — Contrée d'Algérie. V. DAHRA.

D'HOZIER (P.), sieur de La Garde, généalogiste, né à Marseille en 1592, d'une famille noble, mort en 1660, jouit de la faveur de Louis XIII et de Louis XIV, fut juge d'armes, commis pour certifier la noblesse des pages et des écuyers et devint en 1654 conseiller d'État. Il est le premier qui ait débrouillé l'histoire généalogique et qui en ait fait une science. Il a composé la Généalogie des principales familles de France, ouvrage immense, en 150 vol. in-fol., resté manuscrit et conservé à la Bibliothèque royale. Il a en outre dressé à part et fait imprimer la généalogie de plusieurs familles, telles que celles de Bretagne, de La Rochefoucauld, etc., et a donné l’Hist. de l'ordre du St-Esprit, 1634. — Son fils, Ch. René d'H., l'aida dans ses recherches, lui succéda dans la charge de juge d'armes et fut nommé généalogiste du roi. — L. P. d'H., neveu de Ch. René, fut aussi juge d'armes et rédigea, avec son fils, Ant. Marie d'H. de Sérigny, l'Armorial de France, 1738-86, 10 v. in-fol.

DIABLE (le Mur du), Pfahlgraben en all., grande muraille qui traversait une partie de l'Allemagne, s'étendait entre le Danube et le Rhin, et avait plus de 500 kil. Elle fut élevée par les Romains pour préserver leurs possessions dans le S. de la Germanie des incursions des Teutons et des Germains, et fut commencée vers le temps d'Adrien. On en voit encore des restes entre Abensberg en Bavière et Cologne, et à Dinkelsbuhl.

DIABLE (Pont du), pont construit sur un précipice du mont St-Gothard, au fond duquel la Reuss roule ses eaux; ce pont a une seule arche de 25m d'ouverture. Il est dans le canton d'Uri, à l'issue de la vallée d'Urseren. — Pont de l'Angleterre, dans le Cardigan (Galles), est aussi jeté sur un précipice, au fond duquel coule le Mynach ou Monk's brook.

DIABLERETS (Monts), petite chaîne secondaire des Alpes, en Suisse, à l'extrémité occid. des Alpes bernoises, entre le Valais et le canton de Vaud. Leur plus haute cime a 3000m. Glaciers.

DIABLINTES (AULERCI). V. AULERQUES.

DIABLINTES ou NOIODUNUM, auj. Jubleins, ch.-l. des Aulerques Diablintes. n'est plus qu'un bourg.

DIACRE, DIACONESSE. V. ces mots au Dict. univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

DIADIN, Daudyana, v. forte de Turquie d'Asie (Erzeroum), à 97 kil. N. de Van; 500 maisons. Près de là, couvent d'Arméniens, bâti par Héraclius, prince de Géorgie.

DIADUMENIANUS (M. Opelius Macrinus Antoninus), fils de l'empereur Macrin, né en 202, fut associé par son père à l'empire après la mort de Caracalla, en 217, et périt l'année suivante, massacré par ses propres soldats.

DIÆUS, dernier chef de la Ligue achéenne (147 av. J.-C.), tenta vainement de défendre Corinthe, fut battu par le consul Mummius à Leucopetra (146), et se réfugia dans Mégalopolis, sa v. natale, où il s'empoisonna après avoir égorgé sa femme et ses enfants.

DIAGORAS, philosophe de Mélos, disciple de Démocrite, avait été esclave, puis affranchi. Ayant été victime d'un parjure qui resta impuni, il s'en prit aux Dieux et passa de la superstition à l'athéisme; ce qui le fit appeler Diagoras l'Athée. Il fut chassé d'Athènes vers 415 av. J.-C., pour avoir tourné en ridicule les mystères d’Éleusis. Les Athéniens ayant mis sa tête à prix, il quitta la Grèce et périt dans un naufrage, vers 400. Suivant une autre version, il mourut à Corinthe. Diagoras avait cultivé la poésie lyrique; des fragments de ses poésies se trouvent dans les Poetæ lyrici græci de Th. Bergk, 1838. M. Mounier a publié : De Diogora melio, Leyde, 1838.

DIAGORAS, athlète de Jalyse dans l'île de Rhodes, qui florissait vers 470 av. J.-C., remporta de nombreuses couronnes dans les jeux publics de la Grèce et eut en outre la gloire de voir ses deux fils couronnés en même temps. Pindare l'a célébré dans une de ses odes.

DIALA, Delas, riv. de la Turquie, sort du Djebel-dagh (Zagros), et tombe dans le Tigre à 13 kil. S. E. de Bagdad, après un cours d'env. 270 kil.

DIALMATH, v. et fort de Sénégambie, capit. du Dimar, au bord d'un bras du marigot de N'Dor; 50 000 hab. Prise par les Français en 1854.

DIAMANT (LE), bourg et petit port de la Martinique, sur la côte mérid., à 13 kil. de Fort-Royal; 1550 hab. Sucreries.

DIAMANTE (J. B.), auteur dramatique espagnol qui florissait au milieu du XVIIe siècle, a donné entre autres pièces : El honrador a su padre (le Vengeur de son père), qui n'est autre que notre Cid; l'Her-