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1720 contrôleur général de l'artillerie. Adonné au plaisir, il eut avec Mme de Tencin une liaison secrète dont le célèbre d'Alembert fut le fruit.

DESTRÉES (l'abbé Jacq.), critique, né à Reims vers 1700, était prieur de Neufville. Il fut le collaborateur de l'abbé Desfontaines. Il a publié avec lui et Fréron : Observations sur les écrits modernes, 1735 et ann. suiv., 34 vol. in-12; le Contrôleur du Parnasse, Berne, 1745, 3 vol. in-12. On a aussi de lui : Mémorial de chronologie généalogique et historique, de 1752 à 1755, et l'Europe vivante et mourante, 1759-60, sans nom d'auteur : c'est la continuation de l'ouvrage précédent. — V. ESTRÉES.

DESTUTT-TRACY. V. TRACY.

DES VIGNES (Pierre), Petrus a Vineis, chancelier de Frédéric II, né à Capoue vers 1190, d'une famille pauvre, s'éleva par son savoir et ses talents, acquit le plus grand crédit sous l'empereur Frédéric II, améliora la législation et l'administration; excita Frédéric à se rendre indépendant des papes, et indisposa vivement par cette conduite la cour de Rome. Frédéric finit pourtant par se croire trahi par lui, l'accusa d'avoir voulu l'empoisonner, et ordonna de lui crever les yeux : Pierre Des Vignes, dans son désespoir, se brisa la tête contre les murs de sa prison (1246). On pensa généralement qu'il était innocent. On a sous son nom un recueil de Lettres, publ. pour la 1re fois en 1566, et souvent réimpr. ; mais l'authenticité de la plupart est contestée. M. Durand a écrit : P. Des Vignes, sa biographie, ses lettres, 1848.

DES VIGNOLES (Alph.), savant chronologiste, né en 1649 au château d'Aubais (Gard), mort en 1744, fut d'abord ministre protestant, émigra à la révocation de l'édit de Nantes, séjourna successivement à Genève, à Lausanne, à Berne et à Berlin, où il obtint une cure avantageuse; fut nommé en 1701 membre, puis directeur de l'Académie de Berlin (1721), et prit la plus grande part à la rédaction de la Bibliothèque germanique. On a de lui : Chronologie de l'histoire sainte et des histoires étrangères depuis la sortie d’Égypte jusqu'à la captivité de Babylone, Berlin, 1738, 2 vol. in-4, ouvrage plein d'érudition et qui fait encore autorité.

DESVRES, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 18 k. S. E. de Boulogne; 2750 h. Gros draps, faïence, tanneries.

DES YVETEAUX (Nicolas VAUQUELIN, seigneur), poëte épicurien, né en 1567, près de Falaise, d'une famille noble et ancienne, mort en 1649, fut lieutenant général au bailliage de Caen, vint à Paris dans les dernières années de Henri IV, et fut précepteur du duc de Vendôme, fils naturel du roi et de Gabrielle, puis du Dauphin (Louis XIII) ; mais les désordres d'une vie licencieuse le firent éloigner de la cour en 1611. On a de lui un poëme intitulé : De l'Institution du prince, composé pour le duc de Vendôme, des Stances, des Sonnets et autres pièces de vers. Ses Œuvres poétiques ont été réunies pour la 1re fois par Pr. Blanchemain, Paris, 1854, gr. in-8.

DETMOLD, capit. de la principauté de Lippe-Detmold, à 90 kil. S. O. de Hanovre, sur la Werra; 4000 hab. Toiles, tanneries. Aux env., carrières de marbre et de gypse.

DÉTROIT, v. des États-Unis (Michigan), sur le Detroit-River, entre le lac St-Clair et le lac Erié, à 600 kil. N. O. de Washington ; 35 000 hab. Évêché catholique. Belle cathédrale, arsenal, entrepôt d'artillerie, belles casernes, lycée, banque, etc. Commerce actif avec l'Ohio, la Pensylvanie, l’État de New-York et les postes militaires du lac Supérieur. — Les Français fondèrent cette ville en 1683 sous le nom de Fort-Pontchartrain ; les Anglais la leur enlevèrent en 1759 et la conservèrent jusqu'en 1795, époque où elle fut cédée aux États-Unis.

DÉTROIT-RIVER. V. SAINT-CLAIR (détroit de).

DÉTROITS (traité des), traité conclu le 13 juill. 1841 entre l'Angleterre, l'Autriche, la France, la Prusse, la Russie et la Turquie, par lequel le sultan s'engageait à fermer à toutes les nations indistinctement le Bosphore et les Dardanelles, révoquant le privilège accordé à la Russie par le traité d'Unkiar-Skelessi.

DETTINGEN, vge de Bavière (Bas-Mein), à 14 k. N. O. d'Aschaffenbourg, sur le Mein ; 500 hab. Vict. des Anglo-Autrichiens, commandés par George II sur les Français, conduits par le maréchal de Noailles, 1743.

DEUCALION, ancien roi de Thessalie, était, selon la Fable, fils de Prométhée et mari de Pyrrha. Sous son règne eut lieu le déluge qui porte son nom, et que l'on place en 1600 ou 1500 av. J.-C. Deucalion et Pyrrha, conservés seuls à cause de leur justice, se réfugièrent sur le Parnasse et reçurent de l'oracle de Thémis l'ordre de jeter derrière eux les os de leur grand'mère afin de repeupler la terre. Comprenant qu'il s'agissait de la terre, dont les pierres sont les os, ils ramassèrent, des pierres et les jetèrent derrière eux : celles que jetait Deucalion se changèrent en hommes; et celles que jetait Pyrrha, en femmes. Cette fable paraît fondée sur le double sens du mot grec laos, qui signifie à la fois pierre et peuple. Deucalion fut père d'Hellen et d'Amphictyon.

DEULE, riv. de France, naît dans le Pas-de-Calais, arrose Lens, Lille, Quesnoy et s'unit à la Lys. — Le Canal de la Deule commence à 2 kil. N. de Douai, et joint la Scarpe à la Lys après avoir reçu par le canal de Lens les eaux de la Deule ; 73 kil.

DEUTÉRONOME, le Ve livre du Pentateuque, contient ce qui s'est passé dans le désert pendant la 40e année à partir de la sortie d’Égypte, et récapitule les prescriptions de Moïse; d'où son nom, qui veut dire en grec : loi donnée une 2e fois. On en faisait lecture au peuple tous les sept ans à la fête des Tabernacles.

DEUTZ, v. forte des États prussiens (prov. Rhénane), sur le Rhin, riv. dr., vis-à-vis de Cologne, avec laquelle elle communique par un pont de bateaux et dont elle est comme le faubourg; 4000 hab., en partie Juifs. Cette v. souffrit beaucoup de la guerre de Trente ans. Ses fortifications, détruites à la paix de Nimègue (1678), furent relevées en 1816.

DEUX-AMANTS (la Côte des), au confluent de la Seine et de l'Andelle (Eure), tire son nom, selon la tradition, de ce que deux amants, contrariés dans leur projet d'union, se donnèrent la mort en se précipitant de son sommet.

DEUX-PONTS, Zweybrücken en allemand, Bipontum ou Bipontium en latin moderne, ville de la Bavière (cercle du Rhin), ch.-l. de district, sur l'Erlbach, à 77 kil. O. de Spire; 8000 hab. Imprimerie renommée, de laquelle est sortie, entre autres éditions, une célèbre collection des classiques latins, connue sous le nom de Collection des Deux-Ponts, publiée à la fin du siècle dernier et au commencement de celui-ci. Fabriques de mousseline et de lainages, usines, haras célèbre. Cette ville était jadis ch.-l. de la principauté de deux-Ponts.

DEUX-PONTS (Principauté de). Cette principauté, dont les limites ont souvent varié, se composait de la v. de Deux-Ponts et de celles d'Anweiler et de Berg-Zabern avec leurs env.; plus tard elle s'accrut du comté de Spanheim et de la plus grande partie de celui de Veldenz. — Son existence date du XIIIe s. ; à cette époque elle portait le titre de comté et appartenait à des seigneurs vassaux de l'évêque de Metz. En 1390, cette 1re maison s'étant éteinte, le comté passa, d'abord par moitié, au comte palatin du Rhin de la maison de Wittelsbach, et au comte de Hanau, Philippe V; mais bientôt après, tout le comté fut réuni par Louis le Noir, comte palatin, mort en 1489, et 2e fils d’Étienne, électeur palatin du Rhin. Louis prit le premier le titre de duc. Les descendants de ce prince se partagèrent en plusieurs branches, dont les plus importantes sont celles de Deux-Ponts proprement dite, érigée en principauté, de Neubourg, et de Birkenfeld. La 1re s'éteignit au XVIIIe siècle, après avoir fourni 4 électeurs palatins. La 2e donna trois rois à la Suède : Charles X (Charles-Gustave), élu après l'abdication de Christine,