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vain et à Bois-Ie-Duc. On a de lui une Grammaire latine, Commentarii grammatici, Paris, 1537, in-fol., qui malgré ses nombreuses imperfections, a été longtemps classique dans les écoles.

DESPÉRIERS (Bonaventure), écrivain français, né à Arnay-le-Duc en Bourgogne, était valet de chambre de Marguerite de Valois, sœur de François I. On croit qu'il se donna la mort en 1544. On a de lui : Cymbalum Mundi ou Dialogues satiriques sur différents sujets (1537) où éclate un scepticisme effréné; Nouvelles récréations et joyeux devis. Ses Œuvres ont été publiées en 1544 et rééditées en 1858, par L. Lacour, 2 vol. in-16.

DESPORTES (Phil.), poëte et abbé, né à Chartres en 1546, m. en 1606, était oncle du poëte Régnier. Il s'attacha au duc d'Anjou, qu'il suivit en Pologne, et fut comblé de bienfaits par ce prince devenu roi (Henri III); il en reçut plusieurs abbayes qui lui formaient un revenu de 10 000 écus. Boileau, dans son Art poétique, lui donne le même éloge qu'à Bertaut (V. ce nom). Ses Poésies, en partie galantes, en partie dévotes, 1575-1591, eurent un grand succès : il y imite avec bonheur Marot et les poëtes italiens. M. A. Michiels a réimprimé ses Œuvres, 1858, avec notes. M. P. Gaudin a donné en 1862 ses Chefs-d'œuvre.

DESPORTES (Franç.), peintre français, né en 1661 à Champigneul (Marne), mort à Paris en 1743, excella surtout dans la peinture des animaux et des chasses. Il fut reçu à l'académie de peinture en 1699. Le musée du Louvre possède son portrait peint par lui-même et plusieurs de ses meilleurs tableaux.

DESPOTO-DAGH, le mont Rhodope, chaîne de mont. de la Roumélie, se rattache au Balkan et s'étend entre les sandjakats de Sophia et de Gallipoli jusqu'à la Maritza, sur une longueur de 270 kil.

DESPOUL, v. de Perse. V. DESFOUL.

DESPRÉAUX, V. BOILEAU et COUSIN.

DESPRETZ (César Mansuète), physicien français, né à Lessines (Hainaut), mort en 1863, vint jeune à Paris pour étudier la physique et la chimie, professa à l'École polytechnique et à la Faculté des sciences, et devint membre de l'Académie des sciences, pour laquelle il a fait de savants Mémoires. Il a publié de bons Traités de physique et de chimie, et attaché son nom à la cristallisation du charbon.

DESROCHES (J. B.), né à la Rochelle, mort en 1766, aida Bruzen de La Martinière dans la composition de son Dictionnaire géographique, traduisit l’Hist. de Suède, de Pufendorf, la continua jusqu'en 1730, et donna lui-même une Hist. du Danemark, 1730, et une Hist. de Pologne sous Auguste II, 1733.

DESRUES (Ant. Fr.), empoisonneur, était marchand épicier à Paris. Il s'enrichit par des escroqueries et des crimes, et sut par son hypocrisie se faire une telle réputation de vertu que pendant longtemps on ne put le soupçonner. S'étant fait vendre par M. de La Motte, écuyer du roi, la terre de Buisson-Soëf, qu'il devait payer 130 000 fr., il résolut de faire mourir toute la famille de son créancier afin de s'emparer du bien sans rien débourser : il avait déjà empoisonné la femme et le fils, lorsque son crime fut découvert. Il fut roué vif en 1777.

DESSAIX (Jos. Marie), général, né à Thonon en Savoie, en 1764, mort en 1834, avait d'abord étudié la médecine. En 1792, il proposa à la Convention la création de la légion des Allobroges : il fut envoyé à Grenoble pour l'organiser et en eut le commandement. Il fut en 1803 élevé au rang de général de brigade, et en 1809 à celui de général de division. Il avait fait avec éclat les campagnes d'Italie et d'Allemagne ; il fit aussi celle de Russie et perdit un bras à la Moskowa. Chargé en 1814 de défendre une partie des Alpes, il repoussa les Autrichiens et mérita par sa bravoure d'être surnommé le Bayard de la Savoie. Il quitta la France en 1816 et se retira d'abord en Suisse, puis en Piémont, où il fut arrêté par ordre du roi de Sardaigne. Rendu à la liberté au bout de cinq mois, il vécut dans la retraite jusqu'en 1830, époque à laquelle il fut appelé au commandement de la garde nationale de Lyon. — V. DESAIX.

DESSALINES (Jacq.), 1er empereur d'Haïti, né en 1758 aux Cormiers (Haïti), était noir et fut d'abord esclave à St-Domingue. Dans les troubles de l'île, il devint lieutenant de Toussaint Louverture, et combattit le général mulâtre Rigaud et le général français Leclerc, 1802; mais après la déportation de Toussaint, il se soumit à la France. S'étant insurgé peu après, il se retira au N. de l'île; il réussit à repousser Rochambeau dans le sanglant combat de St-Marc. Alors il se fit déclarer empereur sous le nom de Jacques I (1804) ; mais son gouvt ayant bientôt dégénéré en une tyrannie insupportable, les généraux Christophe et Pétion se révoltèrent : en marchant contre eux, il périt dans une embuscade, 1806.

DESSAU, capit. du duché d'Anhalt-Dessau,, sur la Mülde, près de son confluent avec l'Elbe, à 120 kil. S. O. de Berlin; 15 000 hab. Elle est divisée en trois parties: vieille ville, ville neuve, Sand. Station du ch. de fer de Berlin à Leipsick. Château du prince, nouvelle chancellerie, manège, arsenal, observatoire, galerie de tableaux. Maison d'orphelins, célèbre institut pédagogique dit Philanthropinon (V. BASEDOW). Draps, bonneterie, chapeaux, passementerie, fabrique de tabac; banque, fondée en 1847; commerce de grains. Patrie de Moïse Mendelssohn. Aux env., jolis châteaux des ducs, beau parc de Wœrlitz, sépulture ducale, Stieglizberg, digue de l'Elbe. Wallenstein battit Mansfeld au pont de Dessau, 1626. — V. ANHALT.

DESSOLES (le marquis), général, né à Auch en 1767, mort en 1828, fit sous Bonaparte la campagne d'Italie, se distingua dans la Valteline contre les Autrichiens (1800), commanda en Espagne et en Russie, se prononça en 1814 en faveur des Bourbons, fut nommé pair et major général des gardes nationales, et devint en 1818 ministre et président du conseil; mais il se retira deux mois après, dégoûté des exigences du parti réactionnaire. Il se montra toujours depuis partisan des libertés publiques.

DESTIN, Fatum, divinité aveugle des païens, n'est autre chose que cette fatale nécessité suivant laquelle tout arrive dans le monde. Toutes les autres divinités étaient soumises au Destin, et rien ne pouvait changer ce qu'il avait résolu. On le représentait ayant sous ses pieds le globe de la terre, et tenant dans ses mains l'urne qui renferme le sort des mortels.

DESTOUCHES (Ph. NÉRICAULT), auteur comique, né à Tours en 1680, mort à Paris en 1754, fut dans sa jeunesse acteur, puis militaire, s'attacha enfin à Puysieux, ambassadeur en Suisse, qui le fit entrer dans la diplomatie. Tout en travaillant pour le théâtre, il remplit avec succès plusieurs missions importantes, particulièrement en Angleterre où il accompagna le cardinal Dubois (1717). Après la mort du Régent, il se consacra tout entier aux lettres. Il fut reçu à l'Académie en 1723. Sa 1re pièce fut le Curieux impertinent, comédie en 5 actes et en vers, qu'il composa en Suisse (1709); il donna ensuite l'Ingrat, l'Irrésolu, le Médisant (1715), le Triple Mariage, l'Obstacle imprévu, le Philosophe marié (1727), le Glorieux (1732), le Dissipateur (1736), imité du Timon de Shakespeare, etc. Il laissa en manuscrit plusieurs pièces dont deux furent jouées avec succès après sa mort : la Fausse Agnès (1759), et le Tambour nocturne (1762). Ses chefs-d'œuvre sont le Philosophe marié et le Glorieux, tous deux en 5 actes et en vers. Destouches est un de nos bons comiques du second ordre ; on lui reproche de manquer de gaieté et de naturel. A la fin de sa vie, il ne s'occupa que de théologie et écrivit contre les philosophes. Les meilleures éditions de ses Œuvres ont été publiées par son fils en 1757, 4 vol. in-4, et par Crapelet, 1822, 6 v. in-8. Auger a donné en 1810 un choix de ses pièces, 2 vol. in-18.

DESTOUCHES (L. Camus), dit Destouches-Canon, officier distingué d'artillerie 1668-1726, devint eu