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Ste-Croix a savamment discuté les témoignages des historiens de ce grand homme dans son Examen critique des historiens d’Alexandre. Ce conquérant est le héros du roman d’Alexandre, de Lambert-li-Cors, et d’une tragédie de Racine.

ALEXANDRE IV, dit Aigus, fils posthume d’Alexandre-le-Grand, avait pour mère Roxane, princesse persane. Il porta un instant le titre de roi sous la tutelle de Philippe Arrhidée : Cassandre le fit tuer dans sa première enfance.

ALEXANDRE V, fils de Cassandre, régna d’abord avec son frère Antipater (297-294), mais ne tarda pas à se brouiller avec lui et périt de mort violente.

ALEXANDRE, tyran de Phères en Thessalie, l’an 369 av. J.-C, fameux par ses cruautés, prit par trahison Pélopidas, général thébain, fut forcé par Épaminondas de lui rendre la liberté, et fut battu par Pélopidas même à Cynocéphales, où périt ce héros (365). Odieux à tous, il fut tué par Thébé, sa propre femme, 357 av. J.-C.

ALEXANDRE BALA, Rhodien, usurpateur du trône de Syrie, se fit passer pour fils d’Antiochus-Épiphane, et réussit, avec le secours de Ptolémée-Philométor, roi d’Égypte, à détrôner Démétrius-Soter, l’an 149 av. J.-C. Il fut peu après abandonné par ce prince qu’il avait trahi, et fut lui-même détrôné par Démétrius-Nicator, 144 ans av. J.-C.

ALEXANDRE ZÉBINA, fils d’un fripier d’Alexandrie, se fit passer pour le fils d’Alexandre Bala, et, soutenu par Ptolémée-Physcon roi d’Égypte, usurpa le trône sur Démétrius-Nicator, l’an 125 av. J.-C. Quatre ans après, il fut mis à mort par Antiochus Grypus, fils de Nicator.

ALEXANDRE JANNÉE, roi de Judée, succéda à son frère Aristobule, l’an 106 av. J.-C., et fit avec quelque succès la guerre aux rois de Syrie ; mais il se fit détester par ses crimes, et fut chassé de son royaume. Rentré dans Jérusalem après six ans d’une guerre opiniâtre, il se vengea par les plus atroces exécutions. Il mourut l’an 79 av. J.-C., laissant le gouvernement à sa veuve Alexandra.

ALEXANDRE SÉVÈRE, M. Aurelius Alexander Severus, empereur romain, né à Acco, en Phénicie, vers l’an 209, avait pour mère Julie Mammée, et était cousin d’Héliogabale. Il fut adopté par ce prince et fut proclamé empereur en 222, quoiqu’il eût à peine 14 ans. Il choisit pour préfet du prétoire le jurisconsulte Ulpien, réforma les abus, rétablit la discipline, encouragea les lettres et se montra favorable aux Chrétiens : dans sa tolérance universelle, il plaçait les images d’Abraham et de Jésus à côté de celles des dieux du paganisme. Il fit, mais sans grands résultats, une expédition contre Artaxerce, roi des Perses (232) ; il s’occupa ensuite de soumettre les Germains ; mais ayant voulu d’abord rétablir la discipline, il fut assassiné par ses soldats, à l’instigation de Maximin, qui s’empara du trône, 235. Ce prince était d’une sévérité extrême c’est de là que vient son surnom.

ALEXANDRE, empereur d’Orient en 911, était fils de l’empereur Basile le Macédonien et frère de Léon le Philosophe, qui le précéda sur le trône. Il termina, au bout d’un an de règne, une vie qui avait été funeste à l’État, et dégradée par des vices honteux.

ALEXANDRE I, roi d’Écosse de 1107 à 1124, fut sévère jusqu’à la cruauté, ce qui le fit surnommer le Farouche. Le nord du royaume s’étant insurgé, il vainquit les rebelles, fit périr le chefs, et régna ensuite paisiblement.

ALEXANDRE II, roi d’Écosse de 1214 à 1249, fils de Guillaume le Lion, s’allia pour faire la guerre aux Anglais, avec Louis de France, qui disputait le trône à Jean-Sans-Terre, ce qui fit mettre son royaume en interdit par le pape. Mais il épousa ensuite Jeanne, fille du roi Jean et sœur du roi d’Angleterre Henri III, et la paix fut rétablies.

ALEXANDRE III, fils du précédent, roi d’Écosse de 1249 à 1286, fut placé sur le trône dès l’âge de 8 ans. Il défit les Norwégiens, qui avaient envahi ses États. Il n’en donna pas moins dans la suite sa fille en mariage au prince Éric, depuis roi de Norwége. Il périt à la chasse et fut regretté.

ALEXANDRE JAGELLON, grand-duc de Lithuanie, élu roi de Pologne en 1501, mort en 1506, réunit les deux États en un seul. Indolent et faible, il abandonna l’autorité à un favori nommé Glinski.

ALEXANDRE NEWSKY (S.), grand-duc de Russie, fils du grand-duc Iaroslav II, né en 1218, fut d’abord gouverneur de Novogorod et régna ensuite avec le titre de grand-duc sur Kiev et Vladimir (1252-63). Il gagna en 1240 sur les Suédois, les Danois et les Chevaliers Teutoniques réunis la bataille de la Néva (ce qui lui valut son surnom de Newsky), vainquit aussi les Tartares, affranchit la Moscovie du tribut que lui avaient imposé les successeurs de Gengis-Khan et gouverna avec une sagesse qui le fit universellement regretter. La reconnaissance nationale l’a placé au rang des saints de l’Église russe. — Pierre le Grand institua sous son nom, en 1714, un ordre de chevalerie, dont l’insigne est une croix rouge émaillée, avec des aigles d’or, suspendue à un ruban ponceau : au milieu de la croix est S. Alexandre à cheval, foulant aux pieds un dragon.

ALEXANDRE I PAULOWITZ, empereur de Russie, fils de Paul I et petit-fils de Catherine II, né en 1777, eut pour précepteur le colonel Laharpe, qui l’éleva dans des idées fort libérales, et monta sur le trône en 1801, après la sanglante catastrophe qui enleva à son père le trône et la vie, catastrophe qu’il ne put empêcher. Dès les premiers jours de son règne, il rappela une foule de bannis, abolit la censure, la confiscation, la torture, et réduisit les impôts ; il s’occupa ensuite de faire fleurir les lettres et les arts, fonda plusieurs Universités, réforma le code criminel, et donna une nouvelle organisation au sénat, qu’il constitua en haute cour de justice. Il forma, en 1805, avec la Grande-Bretagne, une coalition contre la France, dans laquelle entrèrent ensuite l’Autriche, la Prusse et la Suède. Après avoir perdu les batailles d’Austerlitz (2 décembre 1805), d’Eylau (8 février 1807), et de Friedland (14 juin 1807), il se vit contraint à demander la paix, et à la suite d’une entrevue célèbre avec Napoléon sur le Niémen, il signa le traité de Tilsitt (7 juillet 1807), par lequel il reconnaissait toutes les conquêtes de l’Empereur et adhérait au blocus continental. En paix avec la France, Alexandre s’occupa d’étendre ses États : il enleva la Finlande à la Suède, 1808, et conquit plusieurs provinces sur la Perse et sur la Turquie, 1809, 1810. Ayant refusé de remplir certaines conditions de son traité avec la France, qui lui semblaient trop onéreuses, il s’attira de nouveau la guerre avec Napoléon, 1812, Il éprouva d’abord plusieurs revers, perdit les batailles de Smolensk et de la Moskowa ; mais bientôt, la disette de vivres et surtout la rigueur du climat ayant forcé les Français à opérer une retraite désastreuse, Alexandre adressa de Varsovie à tous les souverains de l’Europe une proclamation par laquelle il les appelait aux armes (février 1813), et forma une nouvelle coalition, dans laquelle entrèrent successivement l’Angleterre, la Suède, la Prusse et l’Autriche. Après avoir été battus à Bautzen, à Lutzen, à Wurtschen et à Dresde, les alliés gagnèrent la bataille décisive de Leipsick (octobre 1813), qui leur ouvrit les portes de la France ; et, malgré les prodiges de valeur de Napoléon et de ses généraux, ils purent pénétrer jusqu’à Paris. Alexandre qui jouait le principal rôle, entra dans cette capitale avec les troupes confédérées, le 31 mars 1814 : il s’y conduisit en pacificateur plutôt qu’en conquérant, replaça sur le trône la famille des Bourbons, et signa avec Louis XVIII un traité qui assurait la paix générale (30 mai), et garantissait à la France l’intégrité de son territoire primitif. Il se rendit, en novembre 1814, an congrès de Vienne, et s’y fit adjuger la Pologne. À la nouvelle du retour de Napoléon en France, il reprit les armes et marcha de nouveau sur Paris, mais il ne put