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de tours, château fort, pont hardi, belle cathédrale. Sources thermales (dont une a 70° centigr.). Cabinet de minéralogie et de fossiles. Vins, grains, jambons dits de Bayonne. Patrie de Borda. S. Vincent de Paul naquit à Pouy, lieu voisin. — Jadis ch.-l. des Tarbelli en Novempopulanie, Dax appartint ensuite aux différents maîtres de l'Aquitaine. Après l'expulsion des Anglais au XVe s., elle revint à la France. Dax avait jadis un évêché (auj. réuni à celui d'Aire), et était le ch.-l. d'une des 4 vicomtés des Landes en Gascogne.

DAYAKS, peuple de l'île de Bornéo, se trouve répandu dans toute l'étendue de cette île, spécialement au S. On suppose que ce peuple, assez industrieux et fort supérieur aux Malais, est la souche des hab. des îles de la Polynésie. Il a une langue à part.

DEA, v. de la Gaule Viennaise, auj. Die.

DEAL, v. d'Angleterre (Kent), à 22 kil. S. E. de Cantorbéry, sur la Manche; 7000 hab. Cette ville, qui est une dépendance de Sandwich, est comptée au nombre des Cinq-Ports (V. ce mot); cependant elle n'a pas de port proprement dit; elle n'a qu'un mouillage, qui du reste est sûr et très-fréquenté. Château fort, tours, batteries. César débarqua aux environs lors de sa 1re descente.

DEBA, v. sainte du Thibet, par 77° 42' long. E., 31° 11' lat. N., est la capit. du pays d’Urna-Desa. La v. se divise en trois parties : le collège du Lama et de ses prêtres, le couvent des femmes et la ville proprement dite. On remarque parmi beaucoup d'autres temples celui de Narayana. Dans les env., on élève les chèvres qui fournissent le meilleur duvet du Thibet.

DE BAY, nom d'une famille d'artistes français : J.-B. Joseph, sculpteur, 1779-1863; J.-B. Joseph, son fils aîné, 1802-1862, sculpteur; Aug. Hyacinthe, frère du préc., 1804-1865, sculpteur et peintre.

DEBELLE (Jean Franç.), général d'artillerie, né en 1767 à Voreppe (Isère), se distingua dans les premières guerres de la République, contribua puissamment à la victoire de Fleurus (1794), et à la prise de Dusseldorf (1795), dirigea la retraite de l'artillerie après la malheureuse affaire de Novi, accompagna le général Leclerc à St-Domingue, battit Dessalines (1802), et mourut peu après d'une blessure. Debelle est un des créateurs de notre artillerie légère.

DEBELLOY, poëte tragique. V. BELLOY (de).

DÉBONNAIRE (Louis), oratorien, docteur de Sorbonne, et ardent janséniste, né près de Troyes, mort à Paris en 1752. On a de lui : Parallèle de la morale des Jésuites et de celle des Païens, Troyes, 1726; Examen critique, philosophique et théologique des Convulsions, 1733; Leçons de la sagesse, 1737 ; Traité de la fin du monde, 1737; la Religion chrétienne méditée, 1745; Règle des devoirs, 1758.

DÉBORA, prophétesse juive, gouverna le peuple hébreu comme juge pendant 40 ans (1396-1356 av. J.-C.). Elle accompagna à la guerre le général Barac, qui délivra les Juifs de la captivité dans laquelle les retenait Jabin, roi des Chananéens (1392) : après la victoire, elle chanta le beau cantique qui se trouve dans la Bible (Jug., ch. V) et qui porte son nom.

DEBRAUX (Paul Émile), chansonnier, né en 1798 à Ancerville (Meuse), mort en 1831, fut quelque temps bibliothécaire à l'École de Médecine. On lui doit nombre de chansons populaires et nationales, qui eurent une grande vogue et qui ont été réunies par Béranger (1835, 3 vol. in-32). On connaît surtout Fanfan la Tulipe, Marengo, la Colonne, le Prince Eugène, le Mont St-Jean, Soldat, t'en souviens-tu ?

DEBRECZIN, v. de Hongrie, ch.-l. du comitat de Bihar, à 60 k. au N. de Grand-Varadin; 62 000 hab. Grande, mais mal bâtie. Cour d'appel, colléges pour les divers cultes. Industrie active et variée : imprimeries, fabriques de savon, lainages dits guba. Prise par les Turcs en 1684. Ville libre depuis 1715. Le gouvernement hongrois s'y réfugia en 1849 après la prise de Pesth par l'armée austro-russe. — Les env., dans un rayon de près de 100 k., forment des landes stériles.

DEBROSSE (Jacques), architecte du XVIe s., m. en 1626, était calviniste. Il bâtit pour Marie de Médicis de 1615 à 1620 le palais du Luxembourg, à Paris. On lui doit aussi la salle des Pas-perdus au Palais de justice de Paris, le temple de Charenton, le portail de St-Gervais, le nouvel aqueduc d'Arcueil, etc.

DEBROSSES (Charles), premier président au parlement de Bourgogne, né à Dijon en 1709, mort en 1777, cultiva les lettres avec distinction tout en remplissant ses fonctions avec zèle. On a de lui des Lettres sur Herculanum, 1750, le premier ouvrage qui ait été publié sur ce sujet; une Histoire des navigations aux terres australes, 1766; une Dissertation sur les dieux Fétiches, 1760; un Traité de la formation mécanique des langues, 1765, ouvrage précieux pour les étymologistes et le plus important de ses écrits; l’Histoire du VIIe siècle de la République romaine, 1777 : dans ce dernier ouvrage, il se proposa de suppléer à la grande histoire de Salluste que nous avons perdue : pour cela il traduisit tous les morceaux qui nous restent de cette histoire, et les enchâssa dans son travail. De Brosses fut reçu à l'Académie des inscriptions en 1758. Des démêlés qu'il eut avec Voltaire l'empêchèrent d'entrer à l'Académie française. On a publié en l'an VIII et en 1836 ses Lettres d'Italie (écrites en 1739).

DEBRY (Théodore), graveur et libraire, né à Liége en 1528, mort en 1598, est connu, ainsi que son fils Jean Théodore (1561-1623), par plusieurs publications utiles, notamment une collection de Grands et Petits voyages intitulée : Peregrinationes in Indiam orientalem et Indiam occidentalem, Francfort-sur-le-Mein, 1590-1634, 25 part. in-fol., avec figures.

DE BRY (Jean), né en 1760 à Vervins (Aisne), mort en 1834 à Paris, était avocat au moment de la Révolution. Il fut successivement élu membre de l'Assemblée législative, de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents, se signala par un ardent républicanisme, et fit partie des comités de Sûreté générale et de Salut public. Nommé en 1797 plénipotentiaire à Rastadt avec Bonnier et Roberjot, il échappa par miracle au massacre dont ses deux collègues furent victimes (1799), et vint demander vengeance de cet attentat. Il seconda Bonaparte au 18 brumaire et fit partie du Tribunat. Sous l'Empire, il fut préfet du Doubs et du Bas-Rhin et se montra bon administrateur : il fut en récompense créé baron. Exilé en 1816, il ne rentra en France qu'en 1830. On a de lui un Essai sur l'éducation nationale et un Éloge de Mirabeau, 1790. — Son fils, le baron De Bry, a longtemps administré comme préfet le dép. de la Côte-d'Or.

DEBURE, famille de libraires de Paris, s'est fait un nom dans la bibliographie. Les plus connus sont : Guillaume-François D., né en 1731, mort en 1782, à qui on doit : Musæum typographicum, seu Collectio in qua omnes fere libri rarissimi... recensentur, 1755, tiré seulement à 12 exemplaires et publié sous le nom de G. F. Rebude, anagramme du sien; Bibliographie instructive, ou Traité de la connaissance des livres rares et singuliers, 1763-1768, 7 vol. in-8; et plusieurs Catalogues de bibliothèques que l'on recherche pour la manière dont ils sont rédigés.— Guillaume D., cousin-germain du préc., 1734-1820, libraire de l'Académie des inscriptions, membre de la commission des monuments pendant la Révolution, s'est surtout recommandé aux bibliophiles, ainsi que ses deux fils, J. J. et Marie Jean D., par d'excellents catalogues, parmi lesquels on remarque ceux des Bibliothèques du duc de La Vallière, de Brienne, de Randon de Boisset, du duc d'Aumont, de d'Holbach.

DECAEN (Ch. Math. Isidore), général français, né en 1769 à Caen, mort en 1832, était fils d'un huissier au bailliage. Il s'enrôla en 1792, se signala l'année suivante à Mayence sous les yeux de Kléber, qui le fit capitaine, seconda Moreau avec une rare intelligence dans ses opérations sur le Rhin, fut en récompense élevé rapidement aux grades de général de brigade (1796), de général de division (1800),