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contre lui (501), et envoya dans leur pays une armée considérable, sous les ordres de ses meilleurs généraux ; mais la flotte de Mardonius échoua au mont Athos ; Datis et Artapherne, qui avaient pénétré en Grèce, furent vaincus à Marathon par Miltiade, et perdirent plus de 200 000 hommes. l’an 490 av. J.-C. Darius préparait une nouvelle expédition contre la Grèce, et s’efforçait en même temps de soumettre l’Égypte révoltée, quand il mourut, l’an 485. Usserius voit en ce prince l’Assuérus de l’Écriture : Vasthi serait alors Atossa, fille de Cyrus.

DARIUS II, Ochus ou Nothus, c.-à-d. bâtard, fils naturel d’Artaxerce Longuemain, monta sur le trône après avoir fait périr Sogdien, assassin de Xerxès II (423 av. J.-C.). L’Égypte, la Médie, la Lydie, se soulevèrent sous son règne ; mais il réussit à les réduire à l’aide de ses généraux, et laissa le sceptre à son fils Artaxerce Mnémon, l’an 404 av. J.-C.

DARIUS III, CODOMAN, dernier roi de Perse (336-330), descendait de Darius Nothus. L’eunuque Bagoas, après avoir empoisonné plusieurs princes, allait faire subir le même sort à Darius, quand celui-ci, instruit de ses desseins, l’obligea à boire lui-même le poison qu’il avait préparé. Deux ans après, Alexandre envahit les États de Darius, défit ses généraux auprès du Granique (334), le battit lui-même à la bat. d’Issus, où il fit prisonniers sa mère, sa femme et ses enfants (333), lui enleva Gaza, Tyr, toute l’Asie-Mineure, la Syrie, l’Égypte, et, sans s’arrêter à ses propositions de paix, vint lui présenter de nouveau la bataille auprès d’Arbèles : Darius fut encore vaincu et s’enfuit dans la Médie ; mais Bessus, satrape de la Bactriane, l’assassina dans la route (330). Alexandre pleura Darius et lui fit faire des obsèques magnifiques.

DARIUS LE MÈDE, prince mentionné dans la Bible par Daniel, est le même, selon les uns, que Cyaxare II, et, selon d’autres, que Darius I, fils d’Hystaspe.

DARLINGTON, v. d’Angleterre (Durham), à 28 k. S. de Durham ; 12 000 hab. Industrieuse et très-commerçante. Moulin pour tailler et polir les verres d’optique. Source minérale.

DARMSTADT, capitale du grand-duché de Hesse-Darmstadt, sur le Darm, à 877 kil. E. de Paris (par le chemin de fer de Bruxelles), à 23 k. S. de Francfort-sur-le-Mein ; 32 000 hab. Darmstadt est divisée en Ville Vieille ou Ville neuve. Quelques édifices remarquables : château ducal, muséum, etc. Collége, bibliothèque, école dite Realschule, école militaire, sociétés savantes, etc. Draps, toiles, tanneries, etc. — Jusqu’au XIVe siècle, Darmstadt n’était qu’un vge, qui appartenait aux comtes de Katzenellenbogen : érigée en ville en 1330, elle passa par mariage en 1479 dans la maison de Hesse, et devint en 1567 la résidence de George, fondateur de la ligne de Hesse-Darmstadt. — Pour le duché, V. HESSE.

DARNÉTAL, ch.-l. de c. (Seine-Infér.), sur l’Aubette, à 3 k. E. de Rouen ; 5979 h. Draps, indiennes, teintureries, tonderies de draps.

DARNEY, ch.-l. de c. (Vosges), à 25 k. S. de Mirecourt ; 1400 hab. Jadis place forte. Fer étamé.

DARNLEY (H. STUART, lord), seigneur écossais, fils du comte de Lennox et de Marguerite Douglas, nièce de Henri VIII, roi d’Angleterre, épousa en 1565, à l’âge de 20 ans, Marie Stuart, reine d’Écosse, sa cousine, qui avait conçu pour lui une vive passion. Il se livra bientôt à un grossier libertinage, persécuta tous ceux qu’il croyait les favoris de la reine, et fit mettre à mort, dans l’appartement même de Marie Stuart, Rizzio, secrétaire de la reine (1566), qu’il soupçonnait. Il périt lui-même dans la nuit du 9 février 1567, la maison où il se trouvait ayant sauté en l’air. ' Marie Stuart et Bothwell furent accusés de ce meurtre,

DAROCA, v. d’Espagne (Calatayud), dans la prov. d’Aragon, sur la Xiloca, à 33 kil. de Calatayud ; 3000 hab. Enlevée aux Maures en 1123.

DAROUAR ou NASSIRABAD, v. forte de l’Inde anglaise (Bombay), ch.-l. de district, à 160 k. S. O. de Bedjapour. En 1784 Tippou-Saïb la prit aux Mahrattes, mais il la reperdit en 1791. Cédée aux Anglais en 1825. — Le district a env. 900 000 hab.

DARSZALEH, contrée intérieure de l’Afrique, dite aussi Bergou. V. BERGOU.

DARTFORD, v. d’Angleterre (Kent), à 22 k. S. E. de Londres, sur le Darent ; 6000 hab. Poudrerie, papeterie. Mausolée de J. Spilman, qui introduisit en Angleterre en 1588 les manufactures de papier.

DARTMOUTH, v. d’Angleterre (Devon), à 44k. S. d’Exeter, sur le Dart, près de son emb. ; 4500 hab. Les Français s’en sont emparés sous Richard I et sous Henri IV (d’Angleterre).

DARU (Pierre Ant. Noël Bruno, comte), homme d’État et littérateur, né à Montpellier en 1767, mort en 1829, fut commissaire des guerres de 1783 à 1789. Partisan modéré de la Révolution, il fut emprisonné sous la Terreur, et n’obtint sa liberté qu’au 9 thermidor. En 1801, il entra au tribunat ; en 1806, il fut nommé plénipotentiaire à Berlin. Ministre secrétaire d’État en 1811, il s’opposa dans les conseils de l’empereur à la guerre de Russie. Après la Restauration, il fut nommé pair, et défendit avec constance la cause des libertés publiques. Ses ouvrages principaux sont : une Traduction en vers des Œuvres d’Horace, 1804, une des meilleures que nous possédions ; l’Histoire de la république de Venise, 1819 et 1822, ouvrage devenu classique ; l’Hist. des ducs de Bretagne, 1826, et l’Astronomie, poëme en 6 chants, publié après sa mort, 1830. Il avait été admis en 1811 à l’Académie française. — Son fils, {{M.|[[w:Napoléon}} Daru|Napoléon Daru]] (1802-1873), a été pair de France en 1832, membre de l’Assemblée nationale en 1848 et 1849, et membre libre de l’Académie des sciences morales.

DARVANDS ou DEVS. V. DEVS et AMSCHASPANDS.

DARWIN (Érasme), poëte anglais, né en 1731 à Elston (Nottingham), mort en 1802, était médecin et exerça son art avec un grand succès à Lichfield. On a de lui un poëme célèbre, le Jardin botanique, 1781, divisé en 2 parties, intitulées : l’Économie de la végétation et les Amours des plantes (la 2e partie a été trad. par Deleuze, 1799), et un ouvrage fort original, la Zoonomie ou Lois de la vie organique, 1801 : il y classe les maladies de l’homme d’après une méthode analogue à celle adoptée par Linné pour les plantes, et les explique toutes par l’excitabilité, comme Brown. Ce dernier ouvrage a été trad. en franç. par Kluyskens, 1813.

DASSARÉTIE, région de la Macédoine, entre les monts Bermii et Candavii, au N. de l’Orestide et à l’O. de la Lyncestide, avait pour v. principale Lychnidus. Elle répond au sandjakat d’Ochrida.

D’ASSAS', 'D’ASSOUCY. V. ASSAS, ASSOUCY.

DASYPODIUS (P.), nom grécisé de Rauchfuss (pied velu), maître d’école à Frauenfeld, puis professeur de grec à Strasbourg, mort en 1559, a publié le plus ancien Dictionn. grec-latin-allemand, Strasbourg, 1534, in-8. — Son fils, Conrad, 1532-1600, professeur de mathématiques à Strasbourg, a tracé le plan de la fameuse horloge de la cathédrale de cette ville et en a rédigée la description dans son Héron mathematicus, 1580.

DATAME, général des Perses sous Artaxerce Ochus, remporta des victoires signalées sur les ennemis de ce prince. Disgracié par le roi, auprès duquel des envieux l’avaient desservi, il fit révolter la Cappadoce, défit le satrape Artabaze, envoyé contre lui, et resta quelques années indépendant ; mais il fut tué par trahison, 361 av. J.-C. Cornélius Népos a écrit sa Vie.

DATHAN. V. CORÉ et ABIRON.

DATIS, général de Darius I, commandait, avec Artapherne, l’armée des Perses qui fut battue par Miltiade à Marathon, 490 av. J.-C.

DATTES (Pays des). V. BILÉDULGÉRID.

D’AUBE (Fr. RICHER), jurisconsulte (1686-1752), était parent de Fontenelle et s’était acquis une certaine célébrité par son ardeur pour la discussion. Rulhière l’a mis en scène dans son poëme sur les