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DAMPIERRE, vge de Seine-et-Oise, à 12 k. N. E. de Rambouillet, sur l'Yvette ; 800 h. Beau château, construit par J. H. Mansart, pour le duc de Lorraine, et appartenant auj. au duc de Luynes, qui l'a magnifiquement restauré.

DAMPIERRE-SUR-SALON, ch.-l. de c. (Haute-Saône), à 16k. N. E. de Gray; 1400 h. Forges, pierre détaille.

DAMPIERRE (Guy de), comte de Flandre et pair de France, accompagna S. Louis en Afrique (1270). Ayant marié sa fille à Édouard d'Angleterre sans l'autorisation de Philippe le Bel, son suzerain, celui-ci lui déclara la guerre, le défit à Fumes (1297) et s'empara de ses principales places. Dampierre vint à Paris implorer la clémence du roi, mais Philippe le retint prisonnier à Compiègne où il mourut en 1305.

DAMPIERRE (Aug. PICOT, marquis de), général français, né à Paris en 1756, embrassa avec ardeur les idées nouvelles en 1789, servit en 1792 sous Rochambeau, puis sous Dumouriez, et se distingua par sa bravoure à Nerwinde (1793). A la défection de Dumouriez, il se prononça hautement en faveur de la République, et fut chargé du commandement en chef. Il releva le moral de l'armée, reprit l'offensive et fut tué d'un coup de canon, sous Valenciennes, en 1793. La Convention lui décerna les honneurs du Panthéon. — Un de ses descendants a été tué, pendant le siège de Paris, à Bagneux (oct. 1870).

DAMRÉMONT. V. DANRÉMONT.

DAMVILLE, ch.-l. de c. (Eure), à 18 kil. S. O. d'Évreux, sur l'Iton; 700 hab. Ancienne baronnie.

DAMVILLIERS, ch.-l. de c. (Meuse), à 22 kil. S. de Montmédy; 1000 hab. Patrie du maréchal Gérard. Anc. place forte, démantelée par Louis XIV en 1683.

DAN, 5e fils de Jacob, avait pour mère Bala, servante de Rachel. Il donna son nom à une des 12 tribus d'Israël, bornée à l'E. par les tribus de Benjamin et de Juda; au S. par celle de Juda, dont elle était séparée par le torrent de Sorek; au N., par celle d'Éphraïm; et à l'O., par la mer.

DAN ou LAÏS, v. de la tribu de Nephthali, la plus sept. du pays, était une colonie de la tribu de Dan.

DANAÉ, fille d'Acrisius, roi d'Argos, fut, selon la Fable, enfermée dans une tour d'airain par son père à qui l'oracle avait prédit qu'il serait tué par l'enfant qui naîtrait d'elle. Jupiter pénétra dans cette tour sous la forme d'une pluie d'or, et séduisit Danaé : de cette union naquit Persée. Acrisius voulut le faire périr en l'exposant aux flots ainsi que sa mère ; mais le coffre qui les contenait ayant été recueilli sur les côtes de l'île de Sériphe, ils furent sauvés tous deux. Plus tard Persée devint en effet, quoique involontairement, le meurtrier d'Acrisius. V. PERSÉE.

DANAÏDES, nom de 50 sœurs, toutes filles de Danaüs, roi d'Argos. Egyptus, roi d’Égypte, leur oncle, qui avait 60 fils, ayant voulu leur faire épouser ses fils, qui étaient leurs cousins germains, les Danaïdes se refusèrent à ce mariage, qui leur paraissait impie. Egyptus envoya ses fils à Argos à la tête d'une puissante armée, pour les y contraindre. Danaüs, trop faible pour résister, consentit au mariage, mais il convint secrètement avec les Danaïdes qu'elles massacreraient leurs maris la 1re nuit de leurs noces. Cet horrible projet s'exécuta : la seule Hypermnestre épargna son mari, Lyncée. Pour punir ces criminelles épouses, Jupiter les précipita dans le Tartare et les condamna à y remplir éternellement un tonneau sans fond.

DANAPRIS, fleuve de Sarmatie, auj. le Dniepr.

DANASTER, fleuve de Sarmatie, auj. le Dniestr.

DANAÜS, fils de Bélus, originaire de Chemmis, régna d'abord sur la Basse-Égypte, conjointement avec son frère Egyptus; mais, ayant attenté aux jours de ce prince, il fut forcé de fuir et vint à Argos (vers 1572 av. J.-C., ou un siècle plus tard selon d'autres). Là, le roi Gélanor, de la dynastie d'Inachus, l'accueillit avec la plus grande bienveillance ; mais Danaüs ne le récompensa qu'en usurpant sur lui le trône; d'autres disent que Gélanor abdiqua en sa faveur. Quoi qu'il en soit, c'est alors que commence à Argos la dynastie des Bélides. La Fable donne à Danaüs 50 filles (V. DANAÏDES). Il eut pour successeur Lyncée, son gendre. — Depuis le règne de Danaüs, les Argiens et par suite tous les Grecs furent désignés sous le nom de Danai.

DANCHET (Ant.), poëte dramatique, né en 1671 à Riom, mort à Paris en 1748, fut d'abord précepteur, puis se livra au théâtre. Il donna des tragédies qui eurent peu de succès, et des opéras qui réussirent : le meilleur est celui d’Hésione (1700). Danchet fut de l'Académie française et de celle des inscriptions. Ses œuvres, publiées en 1751 (4 vol. in-12), contiennent, outre ses pièces dramatiques, des odes, des cantates, des épîtres. La versification en est faible, mais douce et facile.

DANCOURT (Florent CARTON), auteur et acteur comique, né à Fontainebleau en 1661, d'une famille noble, mort en 1726, fut d'abord avocat; il quitta cette profession à 24 ans pour épouser la fille du comédien La Thorillière et entrer avec elle dans la troupe des comédiens du roi, se fit en même temps auteur et donna dans l'espace de 33 ans une soixantaine de pièces. Celles qui eurent le plus de succès sont : le Notaire obligeant, le Chevalier à la mode, les Bourgeoises à la mode, les Vendanges de Suresnes, les Vacances, le Mari retrouvé, les Trois Cousines, le Galant Jardinier. Dancourt excelle dans la farce et le genre grotesque, mais trop souvent il brave la décence. Il réussit admirablement à mettre en scène les villageois, ce qui l'a fait surnommer le Téniers de la comédie. Ses œuvres ont été souvent réimprimées; la meilleure édition est celle de 1760, 12 vol. petit in-12. Didot adonné ses Œuvres choisies, 1818, 5 vol in-18.

DANDELOT ou D'ANDELOT (François DE COLIGNY, plus connu sous le nom de), frère puîné de l'amiral Coligny, né à Châtillon-sur-Loing en 1521, embrassa de bonne heure la Réforme et s'en montra un des plus zélés défenseurs. Il défendit avec son frère, en 1557, la place de St-Quentin contre les Espagnols. Lorsque la guerre civile eut éclaté, il se distingua à Dreux en 1562 et à Jarnac en 1569. Il mourut à Saintes deux mois après ce dernier combat.

DANDJOUR, collection de livres bouddhistes, composée de 240 vol. in-4, forme, avec le Gandjour, qui en a 108, l'encyclopédie bouddhiste.

DANDOLO, famille patricienne de Venise, fort ancienne, a donné quelques doges à la république. Le plus célèbre de ces doges est Henri (Enrico) Dandolo, qui fut élu à cette haute dignité en 1192, à l'âge de 82 ans, et fut un des principaux chefs de la 4e croisade. Il fit prendre Zara par les Croisés pour le compte de Venise, puis il les poussa sur Constantinople. Après la prise de cette ville par les Croisés, il refusa, dit-on, la couronne qui lui était offerte; mais il se fit élire despote de la Romanie, obtint pour la république de Venise un quartier de Constantinople et les îles de l'Archipel, acheta Candie, qui était échue en partage au duc de Montferrat, et apporta à Venise une foule de chefs-d'œuvre de l'art, enlevés à l'empire grec. Il mourut un an après (1205) à Constantinople même. En 1173, l'empereur grec Manuel lui avait fait brûler les yeux lorsqu'il était venu, au nom de la république de Venise, lui redemander des députés que ce prince retenait injustement; ce supplice affaiblit sa vue, mais ne la lui fit pas perdre tout à fait. — Jean D., élu en 1280, mort en 1289, soutint contre le patriarche d'Aquilée, au sujet des villes de Pirano et d'Isola en Istrie, qui s'étaient données à Venise, une guerre ruineuse, qui dura autant que son règne. — François Dandolo, doge de 1328 à 1339, avait reçu le surnom de Chien pour s'être présenté (en 1323) au pape Clément V avec une chaîne au cou, en le suppliant de retirer une excommunication que le pontife avait lancée contre la république. Sous son règne, Venise enleva à la maison della Scala les villes de Trévise, Ceneda