Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/496

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pereur Paul les lui rendit. Nommé conseiller privé sous Alexandre, il consacra toute son influence à relever le commerce et à faire fleurir les lettres dans la Pologne : il créa le gymnase de Krzémieniec (1803), et organisa un grand nombre d'écoles dans la Volhynie, la Podolie et le gouvt de Kief. On lui doit plusieurs ouvrages d'histoire et d'économie politique ; le plus important est un Essai historique et philosophique sur les lois de la Lithuanie, Varsovie, 1800.

CZAR ou TZAR, titre que porte l'empereur de Russie et que l'on fait dériver de César. Le premier qui le porta fut Ivan IV ; il le prit en 1547, après avoir secoué le joug des Tartares. — Quelques-uns font remonter ce titre au XIIe s. : il aurait été donné dès 1115 par l'empereur Alexis Comnène au grand prince de Russie Vladimir II.

CZARNIECKI (Étienne), le Du Guesclin de la Pologne, né en 1599, mort en 1664, fut nommé général en 1643, et castellan de Kief en 1654, défendit pendant deux mois, en 1655, la ville de Cracovie contre Charles-Gustave, roi de Suède, et reçut en récompense du roi J.-Casimir le comté de Tykoczin avec le titre de libérateur de la Pologne. Il mourut au milieu d'une campagne glorieuse contre les Cosaques.

CZARTORYISKI (les princes), noble famille polonaise, issue des Jagellons, a joué un grand rôle dans l'histoire de la Pologne. Elle tire son nom de Czartorysk, petite ville de la Volhynie, sur le Styr. En 1413, Ladislas Jagellon donna aux Czartoryiski le titre de princes, comme proches parents de la dynastie régnante. En 1569, on les trouve aidant Sigismond-Auguste à réunir la Lithuanie à la Pologne. Au XVIIIe, Constance-Czartoryiska épouse le comte Poniatowski et a pour fils Stanislas-Auguste, qui fut roi de Pologne de 1764 à 1795. — Adam-Casimir, neveu de Constance, né en 1731, mort en 1823, se porta candidat au trône de Pologne en même temps que Stanislas Poniatowsky, à la mort d'Auguste III, entra au service de l'Autriche et devint feld-maréchal. Il prit part aux diverses tentatives que firent les Polonais pour secouer le joug de l'étranger, fut nommé par Napoléon maréchal de la diète de Pologne et organisa la confédération de 1802. Depuis 1815 il vécut retiré dans ses domaines, cultivant et protégeant les lettres. Ses compatriotes l'ont surnommé le Mécène de la Pologne. — Son fils, Adam Cz., né en 1770, jouit de la faveur de l'empereur de Russie Alexandre, qui le prit pour ministre des affaires étrangères et le nomma sénateur palatin de Pologne ; mais il se retira des affaires quand il se fut reconnu impuissant à protéger ses compatriotes. Il accepta en 1830 la présidence du gouvt provisoire de Pologne, combattit pour l'indépendance, et se réfugia en France dès que la cause nationale eut succombé. Il m. en 1861, dans son hôtel Lambert, entouré de la vénération universelle.

CZASLAU, v. de Bohême, ch. l. de cercle, à 69 k. S. E. de Prague ; 4000 hab. Église remarquable par son haut clocher, et par le tombeau de Ziska, chef des Hussites. Raffinerie de salpêtre. Frédéric II y battit en 1742 le prince de Lorraine, Charles, frère de l'empereur. — Le cercle de Czaslau, entre ceux de Kaurzim, Chrudim, Tabor et la Moravie, a 75 k. sur 55 et 250 000 hab.

CZENSTOCHOWA, anc. v. forte de la Pologne russe, dans le gouvernement de Kalich, à 120 kil. S. E. de Kalich; 2000 h. ; est célèbre par son couvent, fondé en 1382, qui est un but de pèlerinage. Casimir Pulawski, chef de la Confédération de Bar, y fut assiégé par les Russes en 1771. Les Français la prirent en 1812 ; les Russes rasèrent ses fortifications en 1813.

CZERNI-GEORGE (c.-à-d. George le Noir, à cause de son teint basané), né près de Belgrade, d'une famille française, à ce qu'on croit, montra dès l'enfance une haine violente contre les Turcs. À la tête d'une bande de Grecs, d'Esclavons et de Croates, il harcela sans cesse les Turcs, établit une discipline sévère parmi ses troupes, remporta plusieurs victoires, s'empara de Belgrade (1800), se fit proclamer généralissime des Serbes, et força la Porte à le reconnaître prince de Servie, 1806. En 1807, il fut vaincu près de Widdin et forcé de céder une partie de ses possessions ; mais peu après, excité par la Russie, il recommença la guerre et la soutint jusqu'en 1813, où il fut obligé d'évacuer la Servie. L'empereur Alexandre l'accueillit, le créa prince et général russe. Quelques années après, s'étant aventuré à rentrer en Turquie, il fut pris et décapité par le pacha de Belgrade, 1817. Czerni-George était tellement absolu et cruel que, pour maintenir son autorité, il n'hésita pas à mettre à mort son propre père et son frère, qu'il soupçonnait d'intelligences avec l'ennemi. — Son fils, Alexandre Pétrovitch, né en 1806, et élevé en Russie, fut élu hospodar de Servie en 1842.

CZERNIGOV, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de même nom, à 373 k. S. E. de Minsk, sur la Desna ; 17 000 hab. Archevêché. — Cette ville eut dès le IXe s des seigneurs particuliers, dont la descendance s'éteignit au XIIIe siècle. En 1239, les Tartares s'en emparèrent et en massacrèrent les habitants. Elle passa ensuite sous la domination des Lithuaniens. En 1509, Wasili la réunit à la Russie. — Le gouvt de Czernigov, entre ceux de Mohilev, de Smolensk, d'Orel, de Koursk, de Pultawa, de Kiev et de Minsk, a 390 kil. sur 140, et compte 1 500 000 hab.

CZERNOVICZ, v. des États autrichiens, capit. de la Bukowine, sur la rive droite du Pruth, à 740 k. E. de Vienne ; 12 000 h. Évêché grec, institut philosophique et théologique. Orfèvrerie, joaillerie.

CZERSKO, v. de la Pologne russe (Mazovie) à 35 k. S. O. de Varsovie; 800 hab. Jadis capit. et. résidence des ducs de Mazovie, elle fut ruinée par les Suédois.

CZIRKNITZ, vge des États autrichiens (Carniole), à 26 k. S. O. de Laybach. Près de là est un lac remarquable par ses intermittences (l'eau disparaît souvent l'été, et le fond du lac est alors cultivé).

CZORTKOW, v. des États autrichiens (Galicie), ch.-l. de cercle, sur le Séretz, à 80 k. E. de Lemberg ; 2000 hab. — Le cercle, entre celui de Tarnopol, la Bukovine et la Podolie, a 80 k. sur 42, et 190 000 h.

D

D, dans les abréviations, est pour Decius, Dominus, Deus, Divus; DR. pour Drusus; D. O. M. pour Deo optimo maximo (au Dieu très-bon, très-grand).

DABO, Dagsburg, bourg du dép. de la Meurthe, sur la limite du Bas-Rhin, à 20 k. S. de Phalsbourg; 1507 hab. Patrie de Brunon, pape sous le nom de Léon IX. Aux environs, ruines d'un château détruit en 1679 par les Français. — Dabo, fondé par Dagobert (dont le nom a formé Dags-burg), a été ch.-l. d'un comté vassal des évêques de Strasbourg, qui passa dans la maison de Linange vers 1250,

DACES, habitants de la Dacie. V. DACIE.

DACH (Simon), poète prussien, né à Memel en. 1605, mort en 1695, fut professeur de poésie à l'université de Kœnigsberg. Il a composé des Chants d’église, encore en usage dans les églises luthériennes, et des odes (la Rose, l’Aigle, le Lion, etc.), dont le recueil parut à Kœnigsberg en 1696. On conserve de lui à Breslau 6 volumes manuscrits d'œuvres poétiques.