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1000 hab. Port sûr; phare. Bains de mer, pêche. Bateaux à vapeur pour l'Angleterre, etc.

CUYABA, v. du Brésil (Mato-Grosso), ch.-l. de Comarque, sur la Cuyaba, à 280 kil. E. de Villabella; 10 000 hab. Anc. évêché. Aux env., mines d'or.

CUYP (Albert), peintre hollandais, né à Dordrecht en 1605, mort en 1683, exerçait le métier de brasseur pour vivre et peignait par goût. Il réussit dans le paysage, dans les vues de routes couvertes de voitures, des fleuves et des mers sillonnées par des navires. Pour les effets de soleil et de lune, il égale Claude Lorrain. Le Louvre possède 6 de ses tableaux.

CUZCO, v. du Pérou, jadis capit. de la monarchie des Incas, auj. ch.-l. du dép. de Cuzco, à 650 k. E. de Lima ; 50 000 hab., dont 15 000 Indiens. Évêché, université, 3 collèges. Cuzco était regardée par les Péruviens comme une ville sacrée. On y admirait un magnifique temple du Soleil, l'un des plus vastes et des plus riches qui aient existé (sur l'emplacement duquel s'est élevé le couvent des Dominicains), le palais des Incas, la citadelle, qui avait 3 murailles, la demeure des Vierges du Soleil. De Cuzco partaient deux célèbres chaussées de plus de 2000 k. de long, qui conduisaient toutes deux à Quito, l'une par les mont., l'autre par le plat pays. Cuzco fut fondée vers 1050 ; Pizarre la prit en 1533, et battit sous ses murs Almagro en 1538. Patrie de Garcilaso de La Vega (l’Inca.) — Le dép., situé à l'E. et au S. de celui d'Ayacucho, et sur les confins du Brésil, a pour villes principales (outre Cuzco) Abancay, Tinta, Urubamba.

CYANÉES ou SYMPLÉGADES (îles), Cyaneæ insulæ, écueils placés à l'entrée du détroit de Constantinople, étaient fameux chez les anciens. Les poëtes disent qu'ils s'écartaient, puis se rapprochaient pour arrêter ou briser les vaisseaux, et qu'ils perdirent cette propriété lorsque le navire Argo les eut franchis.

CYAXARE, roi des Mèdes (655-595 av. J.-C.), fils et successeur de Phraorte, repoussa les Scythes Cimmériens, qui avaient envahi ses États, fit la guerre aux Assyriens, détruisit Ninive (625), battit Alyatte, roi de Lydie, et poussa ses conquêtes au delà du fleuve Halys. Il eut pour successeur Astyage.

CYAXARE II, fils d'Astyage, régna, selon Xénophon, de 560 à 536 ; il confia le commandement de ses armées à Cyrus, son neveu, qui fit pour lui de grandes conquêtes, et lui succéda. Quelques-uns l'appellent Darius le Mède et croient que c'est l'Assuérus de la Bible.

CYBÈLE, déesse de la Terre, était fille du Ciel, et épouse de Saturne, dont elle eut Jupiter, Junon, Neptune et les principaux dieux. On la nomme aussi Ops, Vesta, Rhée, Tellus, la Bonne Déesse. Elle aima passionnément Atys, jeune berger phrygien, qui la dédaigna : pour se venger, elle lui inspira un accès de frénésie dans lequel il se mutila. Elle était surtout adorée en Phrygie (sur le mont Dindyme), en Galatie (où elle avait un temple à Pessinonte), et en Crète ; son culte ne s'introduisit chez les Romains que vers le temps d'Annibal. À cette époque, on apporta sa statue de Pessinonte à Rome. Elle avait pour prêtres les Cabires, les Curètes, les Corybantes, les Dactyles, les Galles ; ils célébraient ses fêtes et ses mystères par mille contorsions et en faisant un grand bruit avec des cymbales et des instruments de toute espèce. On représente cette déesse comme une femme robuste et enceinte, les mamelles pleines de lait, la tête couronnée de tours, vêtue d'habillements verts et bigarrés, et traînée par des lions. On la représentait dans l'origine sous la forme d'une grosse pierre conique ou pyramidale, qui n'était sans doute qu'un aérolithe.

CYBO (Arano), né en 1377, dans l'île de Rhodes, descendait de Lambert Cybo, vaillant Grec qui reprit sur les Sarrasins les îles de Capraia et de Gorgone, et qui établit en 999 le siége de sa famille à Gênes, où elle a joui depuis ce temps des plus grands honneurs. A. Cybo partagea le gouvernement de Gênes avec Thomas Frégoso, fut ensuite fait vice-roi de Naples par René d'Anjou, et défendit avec le plus grand courage la ville de Naples contre Alphonse d'Aragon (1442) ; il fut obligé de se rendre, mais il conserva la vice-royauté à la prière même du vainqueur. En 1444, le pape Calixte III l'appela près de lui et le mit à la tête de ses affaires avec le titre de préfet de Rome. Après la mort du pontife, il revint dans le roy. de Naples. Il mourut à Capoue en 1457. Un de ses fils fut pape sous le nom d'Innocent VIII.

CYBO (Innocent), cardinal, arrière-petit-fils du préc., avait pour mère Madeleine de Médicis, fille de Laurent le Magnifique. Il fut comblé de faveurs par ses oncles Léon X et Clément VII. Lorsque ce dernier fut enfermé au château Saint-Ange par le connétable de Bourbon, alors au service de Charles-Quint, Cybo parvint à maintenir dans l'obéissance les villes des légations pendant la captivité de Clément VII, puis à lui rendre la liberté. Il refusa la souveraineté qu'on lui offrait à Florence après l'assassinat d'Alexandre de Médicis. Il mourut à Rome en 1550, à 59 ans.

CYBO MALASPINA (Albéric I), de la même famille, né à Gênes en 1527, mort en 1623, s'attacha à la maison d'Autriche, devint chambellan de Philippe II, roi d'Espagne, et fut fait par lui prince de l'empire et de Massa, duc d'Aiello et baron de Padula.

CYCLADES, groupe d'îles de l'Archipel, disposées en cercle (cyclos en grec) autour de Délos. Elles sont voisines des côtes E. de la Grèce, et situées à l'O. des Sporades. Les principales étaient : Naxos, Andros, Délos, Paros, Céos, Mélos, Syros, et Astypalée. — Miltiade soumit ces îles aux Athéniens. Après la 4e croisade (1204), elles entrèrent dans le lot de Marc Sanudo, duc de l'Archipel, aux descendants duquel les Turcs l'enlevèrent. Auj. elles appartiennent au roy. de Grèce.

CYCLIQUES (poëtes), du mot grec cyclos, cercle. On a donné ce nom à des poëtes grecs dont les ouvrages embrassent pour ainsi dire dans un cercle l'histoire de tous les faits qui se rapportent à Troie. Ils parurent env. un siècle après Homère, et entreprirent de compléter son épopée en célébrant les événements qui précédèrent ou suivirent ceux que chante l’Iliade. Parmi eux il faut distinguer les poëtes dont les œuvres ont été réunies par les grammairiens d'Alexandrie sous le nom de Cycle épique, comme étant les plus classiques : ce sont, après Homère et Hésiode, Pisandre de Camiros et Panyasis de Samos (tous deux auteurs d'une Héracléide), et Antimaque, auteur d'une Thébaïde. Les autres poëtes cycliques les plus célèbres sont : Stasinus de Cypre, Hégésias de Salamine, Leschès de Lesbos, Stésichore d'Himère et Chœrilus de Samos. Les fragments qui nous sont parvenus de ces poëtes ont été imprimés à la suite d’Homère dans l'édit. de Wolf, Leipsick, 1817, et dans celle la Bibliothèque grecque de Didot.

CYCLOPES, Géants, fils du Ciel et de la Terre, n'avaient qu'un œil au milieu du front. Ils habitaient l'île de Lemnos, et travaillaient sous les ordres de Vulcain, à forger la foudre pour Jupiter. On en nomme 3 principaux : Argès, Brontès, Stéropès. Ils furent percés de flèches par Apollon, qui vengea sur eux la mort d'Esculape, son fils, tué par la foudre. — Dans Homère, les Cyclopes sont un peuple de Sicile, pasteur et anthropophage, qui vivait dans les cavernes : Polyphème (V. ce nom) est le type de cette race. — On regarde les Cyclopes comme les premiers habitants de la Sicile, et on les confond quelquefois avec les Pélasges. On leur attribue des constructions dites cyclopéennes, dont on trouve encore quelques vestiges en Italie et en Grèce : ces constructions consistent dans d'énormes rochers bruts posés irrégulièrement les uns sur les autres, et dont les interstices sont remplis par des pierres moins grosses. — Quelques modernes voient dans le mythe des Cyclopes l'emblème des volcans : les foudres qu'ils fabriquent ne sont autre chose que les éruptions volcaniques ; leur œil unique est le cratère de la montagne.

CYCNUS, fils de Sthénélus, roi de Ligurie, aimait tendrement Phaéthon. Ayant appris la mort de son ami, il abandonna ses États pour aller pleurer sur les bords de l'Éridan. Parvenu à la vieillesse, les