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munes Irlandaise, et devint sous la vice-royauté du duc de Bedford greffier de la chancellerie (master of rolls). Il défendit en toute occasion les droits de ses compatriotes, et se fit remarquer par cette éloquence fougueuse et imagée qui semble propre aux irlandais. On a publié en 1805 un recueil de ses discours. Son fils a écrit sa Vie, Londres, 1819.

CURRIE (Jacq.), médecin écossais, né en 1756, mort en 1805, a constaté par des expériences exactes l’utilité de l’eau froide dans les maladies et consigné ses observations dans un livre intitulé : Résultats des effets médicinaux par l’eau froide, 1797.

CURSOLAIRES (îles), Echinades, îles de la Grèce, dans le golfe de Patras, presque désertes. C’est près de là que se livra la bataille dite de Lépante.

CURTIUS (M.), jeune Romain qui se dévoua aux dieux infernaux pour sa patrie. Un large gouffre s’étant ouvert au milieu du Forum, et l’oracle ayant déclaré qu’il ne se refermerait que lorsque Rome y aurait jeté ce qu’elle avait de plus précieux, Curtius, déjà célèbre par ses exploits, se précipita tout armé dans l’abîme : le gouffre, dit-on, se ferma aussitôt (360 av. J.-C.).

CURZOLA, Corcyra Nigra, île de la mer Adriatique, sur la côte de Dalmatie, à 2 kil. de la presqu’île de Sabioncello : 44 kil. sur 9 ; 6000 hab. Elle a pour ch.-l. une petite v. de même nom, sur la côte E. ; 1500 hab. Évêché. À l’Autriche.

CUSA (NICOLAS de). V. NICOLAS.

CUSCO, v. de l’Amérique mérid. V. CUZCO.

CUSSET, ch.-l. de cant. (Allier), à 18 kil. S. O. de La Palisse ; 4200 hab. Tribunal, collége. Jadis fortifié. Fabriques de vases imitant les Alcarazas.

CUSTINE (Adam Phil., comte de), né à Metz en 1740, se distingua dans la guerre de Sept ans et dans celle d’Amérique, et fut nommé, à son retour en France, maréchal de camp et gouverneur de Toulon. En 1789 il fut député aux États généraux par la noblesse de Lorraine, et figura constamment dans les rangs de l’opposition. En 1792 il fut mis à la tête de l’armée du Rhin, et s’empara de Spire, Worms, Mayence et Francfort ; mais il fut ensuite repoussé par les Prussiens et obligé d’abandonner les deux dernières places. Il fut alors envoyé à l’armée du Nord ; mais il ne fit qu’y paraître. Accusé de n’avoir pas fait ce qu’il aurait dû pour défendre Mayence, il fut appelé à Paris, condamné par la Convention, et conduit au supplice le 28 août 1793. Custine était un bon officier, mais un général médiocre. On lui a aussi reproché son intempérance et une excessive sévérité. — Son petit-fils, Astolphe, marquis de C., 1793-1857, s’est fait connaître comme voyageur. Il visita l’Angleterre, l’Écosse, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, la Russie, et publia ses observations sur ces divers pays dans des Voyages qui sont remarquables par l’exactitude des descriptions et la franchise des jugements, mais qui à cause de cela même ont donné lieu à plus d’une réclamation.

CUSTOZZA, bourg de Vénétie, à 3 kil. de Vérone. Le général autrichien Radetzky y défit le roi de Sardaigne, Charles-Albert, le 25 juillet 1848.

CUSTRIN, v. des États prussiens (Brandebourg), à 36 kil. N. E. de Francfort-sur-l’Oder et la Wartha, au milieu de marais ; 4700 hab. Place très-forte. Jadis ch.-l. de la Nouvelle-Marche de Brandebourg. Détruite par les Russes en 1758, mais rebâtie depuis plus régulièrement. Les Français l’ont occupée de 1806 à 1814.

CUTHBERT (lord). V. COLLINGWOOD.

CUTHÉENS. V. KUTHÉENS.

CUVELIER DE TRYE (J. G. Aug.), auteur dramatique, surnommé le Crébillon du mélodrame, né en 1766 à Boulogne-sur-Mer, mort en 1824, suivit d’abord la carrière militaire, puis se consacra au théâtre et fut le rival de Guilbert de Pixérécourt. Il donna, de 1793 à 1824, un nombre prodigieux de mélodrames, de drames, de pantomimes, etc., dont plusieurs eurent un grand succès : ce nombre ne s’élève pas à moins de 110. On remarque entre autres la Fille sauvage, la Main de Fer, la Fille mendiante, Jean Sbogar, les Machabées, la Mort de Kléber.

CUVIER (George), célèbre naturaliste, qu’on a nommé l’Aristote du XIXe siècle, né en 1769 à Montbéliard, d’une famille protestante, mort à Paris en 1832. Après avoir étudié au collége de Montbéliard, puis à l’Académie Caroline de Stuttgart, où il acquit la connaissance de la langue et de la littérature allemandes, il fut chargé d’une éducation en Normandie. Tout en remplissant les devoirs de sa profession, il se livrait à l’étude de l’histoire naturelle. Ses talents ayant été appréciés par Tessier, savant agronome, qui eut occasion de le voir dans sa retraite, il fut appelé à Paris en 1795, se fit bientôt remarquer, soit par ses cours, soit par ses écrits, et fut nommé successivement professeur d’histoire naturelle aux écoles centrales, suppléant de la chaire d’anatomie comparée au Muséum, professeur au Collége de France, membre de l’Institut (1796), puis secrétaire perpétuel de la section des sciences (1803). Il fut en outre admis peu après à l’Académie française. Plus tard, il devint inspecteur des études, conseiller et chancelier de l’Université (1808), et remplit plusieurs fois les fonctions de grand maître : il profita de cette position pour favoriser l’enseignement de l’histoire et des sciences. Nommé en 1814 conseiller d’État, puis président du comité de l’intérieur, il se signala dans cette nouvelle carrière par une haute capacité, mais il se montra trop complaisant pour le pouvoir, et consentit à se charger de soutenir à la tribune des mesures impopulaires. Il fut élevé à la pairie en 1831. Comme naturaliste, Cuvier a rendu de grands services : il a donné à la zoologie une classification naturelle qui lui manquait ; il a fait faire à l’anatomie comparée un pas immense en reconnaissant qu’il existe entre tous les organes d’un même animal une subordination telle que de la connaissance d’un seul organe on peut déduire celle de tous les autres : c’est ce qu’il appelait la loi de la corrélation des formes. À la faveur de cette loi, il a pu créer pour ainsi dire un monde nouveau : ayant établi par de nombreuses observations qu’il a dû exister à la surface du globe des animaux et des végétaux qui ont disparu aujourd’hui, il est parvenu à reconstruire ces êtres dont il reste à peine quelques débris informes et à les classer méthodiquement. Enfin il a donné à la géologie de nouvelles bases, en fournissant les moyens de déterminer l’ancienneté des couches terrestres par la nature des débris qu’elles renferment. Ses principaux ouvrages sont : Leçons d’anatomie comparée, 5 vol. in-8, 1800-1805, ouvrage capital, qui obtint en 1810 un des prix décennaux ; le Règne animal distribué d’après son organisation, 4 vol. in-8, 1816, plusieurs fois imprimé ; Recherches sur les ossements fossiles, précédées d’un Discours sur les révolutions du globe, 5 v. in-8, 1812 et 1824, plusieurs fois réimprimées ; Histoire naturelle des poissons, 2 vol. in-8, 1.828 (continuée par Valenciennes). On a en outre de lui un Rapport sur les progrès des sciences naturelles depuis 1789 jusqu’en 1808 ; un Recueil d’Éloges historiques, ainsi qu’une foule de mémoires, donnés aux sociétés savantes, aux journaux scientifiques, et d’articles dans le Dictionnaire des sciences naturelles et la Biographie universelle. On doit à M. Flourens une excellente Histoire des travaux de G. Cuvier, 1841 et 1845.

CUVIER (Frédéric), frère du préc., né en 1773, mort à Strasbourg en 1838, était directeur en chef de la Ménagerie du Roi, inspecteur général des études, et membre de l’Académie des sciences. Il a publié, avec Geoffroy St-Hilaire, l’Histoire naturelle des Mammifères (1819-1828), et a fourni d’excellents articles au Dictionnaire des sciences naturelles, aux Annales du Muséum. On cite avec éloge ses recherches sur l’instinct et l’intelligence dès animaux.

CUXHAVEN, vge de la république de Hambourg, à 90 kil. N. O. de Hambourg, à l’emb. de l’Elbe ;