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toire, mathématiques, etc. ; aussi l’appelait-on le sanctuaire des arts libéraux, liberalium artium sacrarium. Ses ouvrages ont été réunis par A. Duchesne, avec une vie de l’auteur, Paris, 1617, in-fol., et réimprimés par l’abbé Migne, dans sa Patrologie, 1851. On remarque son Dialogue sur la rhétorique et son Livre des sept arts : Comme tous ses confrères de l’académie palatine, Alcuin avait pris un nom emprunté à l’antiquité, celui de Flaccus Albinus.

ALCYONE, Fille d’Éole et d’Égialée, et femme de Céyx. Céyx ayant fait naufrage en se rendant à Claros, Alcyone se jeta à la mer de désespoir. Tous deux furent changés en Alcyons, oiseaux qui, selon la Fable, couvent leurs œufs sur la mer même.

ALCYONIUS (Pierre), philologue du XVe siècle, né à Venise vers l’an 1487, mort en 1527, fut d’abord correcteur d’imprimerie chez Alde Manuce, et obtint en 1521, par la faveur du cardinal Jules de Médicis, la chaire de langue grecque à Florence. Il a traduit plusieurs harangues de Démosthène et d’Isocrate, ainsi que plusieurs ouvrages d’Aristote, et a composé un célèbre dialogue intitulé : Medices legatus, sive de Exilio, Venise, 1522, in-4, à Leipsick, 1707, in-12, ouvrage si purement écrit en latin que l’on prétendit qu’ayant entre les mains le seul manuscrit qui existât du traité de Cicéron De Gloria, il en avait tiré ce qui lui convenait, puis l’avait jeté au feu pour qu’il ne restât aucune trace de son plagiat ; mais cette accusation n’est pas prouvée.

ALDE MANUCE. V. manuce.

ALDÉE, nom donné par les Hindous à leurs villages sur la côte de Coromandel et dans plusieurs autres contrées de l’Inde.

ALDEGONDE (Ste), vierge, née en 630 dans le Hainaut, d’une maison issue des rois francs, morte vers 680, prit le voile et fonda sur les bords de la Sambre le chapitres des chanoinesses de Maubeuge. On la fête le 30 janvier. V. ste-aldegonde.

ALDENHOVEN, village des États prussiens (prov. Rhénane), entre Juliers et Aix-la-Chapelle, à 4 kil. S. O. de Juliers ; 1300 hab. Le 1er mars 1793, les Français y furent vaincus par les Autrichiens commandés par l’archiduc Charles, mais dès le 18 du même mois, les Autrichiens y furent battus à leur tour. Jourdan les y battit de nouveau le 2 octobre 1794.

ALDERETE (Diego Gracian de), écrivain espagnol, né à la fin du XVe siècle, mort à 90 ans, avait étudié à Louvain sous Louis Vivès et devint secrétaire particulier de Charles-Quint et de Philippe II. Il a donné des trad. estimées d’un grand nombre d’ouvrages anciens, entre autres de Xénophon, Salamanque, 1552, de Thucydide, 1554, de Plutarque, Isocrate, Dion Chrysostome, etc.

ALDERMAN, c.-à-d. senior, vieillard, nom que donnaient les Anglo-Saxons aux gouverneurs des shires ou comtés, désigne auj. en Angleterre des magistrats municipaux, chefs des corps de métiers. Il y en a 26 à Londres. Le maire, mayor, est élu par eux et choisi parmi eux.

ALDERNEY, nom anglais de l’île d’Aurigny.

ALDOBRANDINI (Sylvestre), savant jurisconsulte, né à Florence en 1500, mort en 1558, fut obligé de s’exiler pour avoir pris parti contre les Médicis et alla enseigner le droit à Pise. Il fut père d’Hippolyte Aldobrandini, depuis pape sous le nom de Clément VIII, et de Thomas Aldobrandini, auquel on doit une trad. estimée de Diogène Laërce, Rome, 1594, in-fol. — A la même famille appartient J. George A., mort au XVIIe s. possesseur d’une villa située à Rome sur le mont Quirinal, où l’on conservait les célèbres fresques antiques connues sous le nom de Noces Aldobrandines.

ALDROVANDE (Ulysse), célèbre naturaliste de Bologne, né en 1527, mort en 1605, voyagea par toute l’Europe pour s’instruire, se lia avec le Français Rondelet, qui fit naître en lui le goût des sciences naturelles, se fit recevoir docteur en médecine à Bologne en 1553, et professa successivement la philosophie et la botanique dans l’Université de cette ville. Il consuma presque toute sa vie et sa fortune à recueillir les matériaux de son Histoire naturelle, ouvrage immense (publié à Bologne en 13 vol. in-fol., de 1599 à 1668), dont il n’a pu donner lui-même que 4 vol. Il y traite successivement des cristaux, des insectes, des poissons, des quadrupèdes, des serpents, des monstres, des métaux et des arbres. Il est à regretter qu’Aldrovande n’ait pas mis autant de discernement que de patience dans ce travail, qui n’est trop souvent qu’une compilation indigeste. Le sénat de Bologne consacra des sommes considérables pour terminer cette publication, dont le soin fut confié aux professeurs qui avaient remplacé Aldrovande dans sa chaire. Le recueil de peintures qui ont servi d’originaux aux gravures de l’ouvrage a été transporté pendant la Révolution au Muséum d’histoire naturelle de Paris.

ALDUDES, montagnes d’Espagne, se détachent des Pyrénées, à 4 kil. S. O. de Saint-Jean-Pied-de-Port. - Village de France (arr. de Mauléon), situé au pied de ces montagnes, sur la frontière. Passage difficile, forcé par les Français en 1794.

ALEA, ville d’Arcadie, au S. O. de Stymphale et à l’E. d’Orchomène. Temples fameux de Minerve, de Bacchus et de la Diane d’Éphèse.

ALÉANDRE (Jérôme), cardinal, né dans la Marche Trévisane, en 1480, enseignait les humanités à 17 ans. Sur le bruit de sa vaste érudition, Louis XII l’appela en France en 1508, pour y enseigner les belles-lettres, et peu après il le fit recteur de l’université de Paris. Léon X le prit pour secrétaire (1513), le nomma bibliothécaire du Vatican et l’envoya, en 1520, comme nonce en Allemagne, où il déploya son éloquence contre Luther. Il devint ensuite archevêque de Brindes, nonce en France, suivit François I en Italie, fut fait prisonnier à Pavie avec ce prince, et ne recouvra sa liberté qu’en payant une somme de 600 ducats. Il mourut à Rome, en 1542. Il a laissé un Lexicon græco-latinum, Paris, 1512, in-fol., et quelques autres écrits. - Jérôme Aléandre, son petit-neveu, né en 1574, mort à Rome en 1629, fut à la fois antiquaire, poëte, littérateur et jurisconsulte. Il a publié entre autres ouvrages, un Commentaire sur les fragments de Caïus, Venise, 1600.

ALECTON, c.-à-d., qui ne laisse aucun repos, une des Furies, était représentée armée de vipères, de torches et de fouets, et la tête ceinte de serpents.

ALEGAMBE (Phil.), jésuite, né à Bruxelles en 1592, mort à Rome en 1651, enseigna la philosophie à Gratz, puis fut nommé préfet de la maison professe des Jésuites à Rome. Il refondit et compléta la Bibliothèque des écrivains jésuites, de Ribadeneira, Anvers, 1643, in-fol., et donna un Catalogue des martyrs de la Société, Rome, 1657-1658.

ALEMAN (Matth.), écrivain espagnol, né à Séville vers le milieu du xvie siècle, mort vers 1620, fut surintendant et contrôleur des finances sous Philippe II, voyagea au Mexique, puis se retira des affaires pour se livrer aux lettres. Il est l’auteur du célèbre roman de Guzman d’Alfarache, qui parut pour la 1re fois à Madrid (1599), et qui obtint un très grand succès. Ce roman a été trad. en français, par G. Chappuis (Paris, 1600) ; par Chapelain (1632) ; par Gabr. Brémond (1696), et imité par Lesage, (1732).

ALLEMANNI, Allemands (d’all, tout ; mann, homme), confédération de nations germaniques qui paraît avoir été formée vers le temps de Marc-Aurèle, se composait des peuples qui habitaient les deux rives du Rhin, principalement depuis sa source jusqu’au Mein. Ils eurent à soutenir plusieurs guerres contre les Romains. Caracalla les combattit sans les vaincre, et n’en prit pas moins le litre d’Alemanicus ; ils furent battus par Claude le Gothique (269), par Probus (276) et par Julien (355 et 360). Ils tentèrent à plusieurs reprises de s’établir dans la Gaule et furent définitivement repoussés par Clovis, qui gagna sur eux, en 496, la bataille de Tolbiac. Après avoir plusieurs fois changé de demeure, les Alemanni unis aux Suevi,