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Turgot, 1786, de Voltaire, 1787; Esquisse des progrès de l'esprit humain, 1795. Ce dernier ouvrage est le plus généralement connu; Condorcet le composa peu avant de mourir, pendant qu'il était caché et sans livres : c'est là surtout qu'il expose ses idées sur la perfectibilité. On a encore de lui : des articles dans l’Encyclopédie; des éditions des Pensées de Pascal, avec des notes de Voltaire, 1776-78, et des Lettres d'Euler à une princesse d'Allemagne. Ses Œuvres ont été réunies en 21 v. in-8, 1804, et en 12 v. in-8, 1847 et ann. suiv. (par O'Connor, son gendre). Ses mss. sont déposés à la bibliothèque de l'Institut. — Sa femme, Sophie de Grouchy, sœur du maréchal, morte en 1822, a traduit la Théorie des sentiments moraux de Smith, 1798, et y a joint des Lettres sur la sympathie, adressées à Cabanis, son beau-frère.

CONDOTTIERI (c.-à-d. mercenaires, de l'italien condotta, contrat de louage), nom dont on se servait en Italie pour désigner les capitaines de ces bandes mercenaires que les différents États de cette contrée prenaient à gage pendant les XIIIe et XIVe siècles. Plusieurs se sont fait un nom dans l'histoire; les plus connus sont : Alberic de Barbiano, John Hawkwood, Fra Moriale, Raymond de Cordoue, Braccio de Montone, Pergola, Carmagnole, Piccinino, enfin Sforza, dont les descendants s'assirent sur le trône ducal de Milan. Les condottieri s'épargnaient mutuellement : tandis qu'ils rançonnaient sans pitié les habitants des pays vaincus et réclamaient des sommes énormes pour prix de leurs services, ils se renvoyaient leurs prisonniers sans rançon.

CONDREN (Charles de), docteur de Sorbonne, né près de Soissons en 1588, mort en 1641, fut le 2e général de l'Oratoire. Il était confesseur de Gaston, duc d'Orléans. Sa modestie lui fit refuser le chapeau de cardinal et les archevêchés de Reims et de Lyon. On a de lui plusieurs ouvrages de piété.

CONDRIEU, v. du dép. du Rhône, sur la r. dr. du Rhône, à 39 kil. S. de Lyon; 3591 hab. Étoffes de soie noire, teinturies, tanneries, raffinerie de sel. Vin blanc renommé. Anc. seigneurie appartenant à la maison de Villars.

CONEGLIANO, v. forte de Vénétie, à 24 kil. N. de Trévise; 5000 hab. Manufactures de draps et de soieries. — Napoléon donna le titre de duc de Conegliano au maréchal Moncey en 1806.

CONFÉDÉRATION DE L'AMÉRIQUE CENTRALE. V. GUATEMALA; — DE L'AMÉRIQUE DU SUD. V. COLOMBIE.

CONFÉDÉRATION DU RHIN et CONFÉDÉRATION GERMANIQUE. V. ALLEMAGNE.

CONFESSION D'AUGSBOURG, profession de foi que les Protestants présentèrent à la diète d'Augsbourg en 1530. Luther, qui l'avait préparée, était alors au ban de l'empire et ne put se trouver à la diète; Mélanchthon y fut le principal représentant de la religion nouvelle. Le prudent disciple inséra dans cette déclaration de foi quelques modifications propres à concilier les esprits; néanmoins Charles-Quint la fit proscrire par la diète, où les députés catholiques se trouvaient en majorité. Il s'ensuivit entre les princes luthériens une ligue offensive et défensive, dite de Smalkald, qui après de longs combats finit par obtenir la liberté de conscience.

CONFESSION D'EMDEN. V. EMDEN.

CONFINS MILITAIRES (Gouvt des), nom donné à presque toute la partie des États autrichiens qui est limitrophe de la Turquie, s'étendant le long de l'Adriatique, à l'extrémité E. de l'empire. Elle compte env. 1 100 000 h. et a pour ch.-l. général Carlstadt. Elle est divisée en 4 régions appelées généralats : le généralat réuni de Carlstadt-Varasdin et du banat de Croatie (ch.-l., Agram); celui de Slavonie (Petervaradin); celui du banat de Hongrie (Temesvar); celui de Transylvanie (Hermannstadt). Ces quatre généralats, qui forment de véritables colonies militaires, fournissent ensemble 18 régiments.

CONFLANS (du mot confluent), bourg du dép. de la Seine, entre Paris et Charenton, au confluent de la Seine et de la Marne. Château des archevêques de Paris, auxquels il fut légué par l'archevêque Franç. de Harlay. Louis XI signa en 1465 à Conflans un traité qui mit fin à la Guerre du Bien public.

CONFLANS, bourg de France (Savoie), au confluent de l'Arly et de l'Isère, a été réuni à l'Hôpital pour former Albertville. V. ce mot.

CONFLANS-EN-JARNIZY, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), à 10 kil. S. de Briey; 394 h.

CONFLANS-STE-HONORINE, vge du dép. de Seine-et-Oise, à 22 k. N. de Versailles; 2000 h. Station du ch. de fer de Paris au Havre. Fonderie de bronze et de laiton, affinerie de cuivre et d'étain. Aux env., grotte où l'on voit de belles congélations.

CONFLUENTES. V. COBLENTZ et CONFOLENS.

CONFOLENS, Confluentes, ch.-l. d'arr. (Charente), sur la Vienne et la Goire, à 57 k. N. E. d'Angoulême; 2766 h. Tribunal de 1re instance, collége; société d'agriculture, bibliothèque. Curieuse église de St-Barthélemy. Commerce de bois, merrain, bœufs gras, etc. Mines de zinc et de plomb.

CONFORMISTES, ceux qui, en Angleterre, suivent la doctrine de l'Église anglicane. Ceux qui ne l'admettent pas, comme les Presbytériens, les Anabaptistes, les Calvinistes, sont dits Non-conformistes.

CONFRÉRIES. V. ce mot au Dict. des Sciences.

CONFUCIUS, dont le vrai nom est Kong-fou-tseu ou Kong-tsée, célèbre philosophe chinois, né vers l'an 551 av. J.-C, dans une ville de la principauté de Lou, dont son père était gouverneur, descendait, dit-on, de Hoang-ti, législateur de la Chine. Il remplit dès sa première jeunesse, et avec le plus grand succès, des fonctions administratives; mais à l'âge de 24 ans, après la mort de sa mère, il renonça à tout emploi pour se livrer à la méditation, et forma le projet de réformer les mœurs de son pays. Il parcourut dans ce but plusieurs provinces et se vit bientôt entouré d'un grand nombre de disciples. Sur sa réputation de sagesse, le roi de Lou l'appela à sa cour et le nomma son premier ministre. Confucius corrigea les mœurs, reforma la justice et fit prospérer l'agriculture et le commerce; mais le roi s'étant bientôt fatigué des sages avis du philosophe, il fut forcé de s'éloigner. Rentré dans la vie privée, il se remit à parcourir les provinces pour prêcher la morale, puis il écrivit les ouvrages qui l'ont immortalisé. Il mourut vers 479 av. J.-C, entouré de ses disciples qui lui rendirent une sorte de culte. Ses descendants subsistent encore à la Chine et y jouissent de plusieurs privilèges. Confucius enseigna une philosophie toute pratique. Il s'occupa surtout de faire revivre les règles de conduite et les usages des anciens. Il révisa dans ce but les Kings, livres sacrés des Chinois, réorganisa le culte et devint ainsi le chef ou le restaurateur de la religion qui domine encore auj. en Chine (V. ce mot). Il composa aussi quelques ouvrages nouveaux : ceux qu'on lui attribue sont le Chou-king, traité de morale et de politique en exemples, où l'auteur parcourt l'histoire des temps anciens pour en extraire les règles de conduite qu'avaient laissées les empereurs, les ministres et les sages de l'antiquité; le Tchun-sieou (le Printemps et l'Automne), histoire du roy. de Lou de 722 à 480 av. J.-C; le Hiao-king (dialogue sur la piété filiale); le Ta-hio (la grande Science), et Tchong-yong (l'Invariable milieu), traités de morale et de politique. Tous ses livres moraux ont été mis en latin et paraphrasés par les PP. Intorcetta, Herdrich, Rougemont et Couplet, sous le titre de Confucius Sinarum philosophus, Paris, 1687, in-fol. Le Chou-king a été trad. en franç. par le P. Gaubil, 1770; le Tchong-yong a été publié en chinois, avec trad. lat. et fr. ; par Ab. Rémusat, 1817, in-4; le Ta-hio, par Pauthier (chin., lat. et fr.), 1837, in-8. On trouve aussi plusieurs des ouvrages de Confucius dans les Sinensis imperii libri classici VI du P. Fr. Noël, Prague, 1711, collection trad. en fr. par l'abbé Pluquet, 1784, 7 vol. in-18. La Vie de Confucius a été écrite par le