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du parti aristocratique que soutenait Cléomène, roi de Sparte; mais rentra bientôt et devint tout-puissant : il modifia la législation de Solon, créa 10 nouvelles tribus et augmenta le sénat de 100 membres. On lui attribue l'institution de l’ostracisme.

CLITOMAQUE, philosophe carthaginois, vint à Athènes, reçut les leçons de Carnéade et dirigea l'Académie après lui, de 140 à 128 av. J.-C. Parvenu à un âge très-avancé, il se donna la mort.

CLITON. V. GUILLAUME CLITON.

CLITUMNUS, riv. d'Ombrie, tombait dans le Tinias, affluent du Tibre. Ce n'est plus qu'un ruisseau.

CLITUS, général macédonien, frère d'Hellanice, nourrice d'Alexandre le Grand, suivit ce prince dans ses expéditions militaires, et lui sauva la vie au passage du Granique. Dans un festin, Alexandre, échauffé par le vin et irrité de ce que Clitus mettait les exploits de son père Philippe au-dessus des siens, le tua de sa propre main (326). Revenu à lui, il le pleura et lui fit faire des funérailles magnifiques.

CLIVE (Robert, lord), pair d'Irlande, gouverneur du Bengale, né en 1725 dans le comté de Shrop. Il éleva au plus haut degré de prospérité la Compagnie des Indes, s'empara d'Arcot en 1750, de Calcutta en 1755, chassa les Français des ports du Gange, remporta sur les indigènes une victoire décisive à Plassey, 1757, et força tous les nababs du Bahar, du Bengale et l'Orissa à reconnaître la domination anglaise. Malgré ses services, il se vit en 1773, à son retour en Angleterre, accusé de concussion : la Chambre des communes le déclara innocent; néanmoins il fut si vivement affecté d'une telle accusation que dans son désespoir il se donna la mort, 1774.

CLODION, dit le Chevelu, passe pour le 2e roi de France. On le fait succéder à Pharamond vers 427. Parti du château de Disparg en Thuringe, il passa le Rhin, prit, dit-on, Tournay et Cambray, fut défait par Aélius, et néanmoins se rendit maître ensuite de l'Artois et d'Amiens. On ajoute qu'après la prise de cette ville, il envoya un de ses fils assiéger Soissons. Ce jeune prince ayant été tué au siége de cette ville, Clodion en mourut de douleur, 448.

CLODION (Claude), sculpteur, né à Nancy vers 1745, mort en 1814, a excellé dans le genre gracieux, et a exécuté en terre cuite des groupes dans le style Louis XV qui sont encore très-recherchés. Il a aussi exécuté des œuvres de grande proportion, notamment l’Hercule en repos, le Fleuve Scamandre, le Déluge, un buste de Tronchet, etc.

CLODIUS (P.), citoyen turbulent, issu de la famille patricienne des Claudius, dénatura son nom de noble et se fit plébéien afin de briguer le tribunat. Promu en 59 à cette dignité, il fit rendre une foule de lois populaires, persécuta les citoyens les plus estimés, fit exiler Cicéron et éloigner Caton. Il fut tué par les esclaves de Milon, l'an 51 av. J.-C., à la suite d'une querelle qu'il eut avec celui-ci sur une grande route, et qu'il avait lui-même provoquée. Aussi libertin et impie que séditieux, il se rendit coupable d'inceste et de sacrilège : accusé d'avoir pénétré déguisé en femme dans le lieu secret où se célébraient les mystères de la Bonne-Déesse, d'où les hommes étaient exclus, il n'échappa à la condamnation qu'en achetant ses juges.

CLODOALD. V. CLOUD (S.).

CLODOMIR, 2e fils de Clovis et de Clotilde, eut en partage le royaume d'Orléans (511), s'unit à ses frères pour combattre Sigismond, roi de Bourgogne, le prit et le fit mourir en 524, mais périt la même année, dans une bat. contre Gondemar, successeur de Sigismond. Il laissa 3 enfants : les deux premiers, Gontaire et Théobald, furent massacrés, en 533, par Childebert et Clotaire, leurs oncles ; le 3e, Clodoald (S. Cloud), parvint à se sauver.

CLOGHER, bourg d'Irlande (Tyrone), à 22 kil. S. E. d'Omagh. Anc. évêché catholique (transféré à Carrickmacross); évêché anglican.

CLONMACNOIS, bourg d'Irlande (King's county), à 8 kil. O. de Forbane; 4000 hab. Anc. Évêché; ruines de la cathédrale, tombeaux de rois irlandais.

CLONMELL, v. d'Irlande, sur le Suir, à 40 kil. N. O. de Waterford, ch-l. du comté de Tipperary; 18 000 h., la plupart catholiques. Patrie de Sterne.

CLONTARF, v. d'Irlande, à 4 kil. N. E. de Dublin, sur la côte. O'Brien y tailla les Danois en pièces, 1014, et par là rendit l'indépendance à l'Irlande.

CLOOTZ (J. B. du VAL-DE-GRÂCE, baron de), connu sous le nom d’Anacharsis Clootz, noble prussien, d'une famille riche, né à Clèves en 1755, étudia à Paris, adopta avec enthousiasme les principes de la Révolution, échangea ses prénoms contre celui du philosophe Anacharsis, se mit en tête de réformer les peuples et les États, et prit le titre d’Orateur du genre humain. Naturalisé Français, il fut député à la Convention par les électeurs de l'Oise, et se signala par son exaltation. Robespierre, se méfiant d'un sans-culotte qui avait 100 000 livres de rente, l'accusa d'être un agent de l'étranger, et le fit monter sur l'échafaud (1794). Il a publié quelques écrits où il attaque toutes les puissances, Dieu lui-même. Les principaux sont : Certitude des preuves du Mahométisme, 1780; la République universelle, 1793.

CLOPINEL. V. MEUNG (Jehan de).

CLOSTERCAMP, CLOSTERSEVEN. V. KL....

CLOS VOUGEOT, célèbre vignoble de Bourgogne (Côte-d'Or), à 22 kil. N. E. de Beaune et à 6 de Nuits. C'est un des grands crus de Bourgogne.

CLOTAIRE I, roi de France, fils de Clovis et de Clotilde, né en 497, ne fut d'abord que roi de Soissons ou de Neustrie, 511, et finit par devenir (en 558) maître de la France entière, par la mort successive de ses frères. Il participa en 532 au meurtre des enfants de son frère Clodomir, héritiers du roy. d'Orléans; fit périr en 558 son propre fils Chramne, qui s'était un instant révolté contre lui, et surpassa tous les princes de son temps par ses débauches. Il ne manqua pourtant pas de courage, et entreprit quelques expéditions heureuses, notamment au delà des Pyrénées, avec Childebert. Il mourut en 561.

CLOTAIRE II, fils de Chilpéric et de Frédégonde, succéda à son père dans le roy. de Soissons en 584, à l'âge de 4 mois. Il fut défendu par Frédégonde, régente du royaume, contre Childebert II, son cousin, roi d'Austrasie. Après la mort de Thierry II, il s'empara de l'Austrasie (613), et fit périr Brunehaut d'un affreux supplice. Maître de toute la France, il attaqua les Saxons et tua de sa main Bertoald, leur duc Après cette victoire il ne s'occupa plus qu'à faire régner dans ses États la justice et l'abondance. Il mourut en 628, laissant deux fils, Dagobert et Aribert. C'est du règne de Clotaire II que date l'inamovibilité des maires du palais (614).

CLOTAIRE III, fils aîné de Clovis II, eut en partage la Neustrie et la Bourgogne, l'an 656, et régna sous la tutelle de sa mère Bathilde et d'Ébroin, maire du palais, qui finit par usurper toute l'autorité. Clotaire mourut, à ce que l'on croit, en 670, à 18 ans.

CLOTAIRE IV, roi d'Austrasie en 717, mort en 719, fut mis sur le trône par Charles-Martel, maire du palais, qui régna en son nom.

CLOTHO, la plus jeune des trois Parques; elle tient la quenouille et file la destinée des hommes.

CLOTILDE (Ste), fille de Chilpéric, roi des Bourguignons, épousa en 493 Clovis, roi des Francs, et contribua beaucoup à la conversion de son époux. Elle eut de lui Clotaire I, Clodomir et Childebert. Après la mort de Clovis, en 511, elle vit avec douleur la guerre s'allumer entre ses enfants; n'ayant pu les accorder, elle se retira à Tours auprès du tombeau de S. Martin, où elle mourut en 545. Clotilde fut canonisée; on la fête le 3 juin. Une église récemment construite à Paris (fbg St-Germain) a été placée sous l'invocation de Ste Clotilde.

CLOTILDE DE SURVILLE. V. SURVILLE.

CLOUD (S.), ou CLODOALD, fils de Clodomir et petit-fils de Clovis. Après la mort de son père, il échappa