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celle contre les Turcs en 1788 et 1789, lorsqu’en 1792 il fut mis à la tête d’un corps de 12 000 Autrichiens pour attaquer la France de concert avec l’armée prussienne. Il entra en Champagne, s’empara de Stenay, et fit une savante retraite après la bat. de Jemmapes. En 1793, il fit lever le siége de Maëstricht, décida le succès de la bat. de Nerwinde et s’empara de Quesnoy, mais en 1794 il fut vaincu par Jourdan à Aldenhoven. En 1795, il força successivement trois armées françaises à se retirer devant lui, et délivra Mayence assiégée par l’une d’elles.

CLERMONT, ch.-l. d’arr. (Oise), sur une hauteur, près de la r. dr. de la Bresche, à 62 k. N. de Paris par la route, 83 par chemin de fer ; 3260 h. Trib., collége. Vieux château qui sert de maison de détention pour les femmes. Fabriques de toiles dites de Hollande et demi-Hollande. Brûlée par les Anglais en 1415 et reprise encore par eux en 1434. — Clermont, dans le Beauvoisis, était la capit. d’un comté qui date de 1054 et qui a eu 4 dynasties de comtes. La 1re s’éteignit en 1191, la 2e en 1218, la 3e en 1250 : celle-ci se composa de Philippe de Hurepel, prince capétien, et de Jeanne sa fille ; la 4e commence avec Robert, 6e fils de S. Louis, et chef de la maison de Bourbon, qui fut investi de ce comté en 1269. La postérité de Robert a joui de ce fief jusqu’au connétable de Bourbon, sur lequel il fut confisqué par François I. Le comté de Clermont fut depuis joint à l’apanage de la branche de Bourbon-Condé.

CLERMONT-EN-ARGONNE, ch.-l. de c. (Meuse), près de l’Aire, à 27 k. S. O. de Verdun ; 1160 h. Commerce de fer, clouterie. Anc. place forte, démantelée après 1648. — Cette ville était avant 1789 ch.-l. du Clermontais, petit pays du Barrois, qui formait jadis un comté relevant de l’empire. Il fut donné à l’église de Verdun par Othon I, puis régi au nom de cette église par des châtelains qui se rendirent indépendants. Thibaut, comte de Bar, et ses descendants, le possédèrent ensuite, d’abord comme fief de l’église de Verdun (1204-1564), puis comme fief immédiat de l’empire (1564-1641). Il fut cédé à la France en 1641.

CLERMONT-EN-DAUPHINÉ, bourg de l’anc. Dauphiné (auj. dans le dép. de l’Isère), domaine de la maison de Clermont-Tonnerre. V. MONESTIER-DE-CLERMONT.

CLERMONT-FERRAND, Nemetum et Augustonemetum des anc., Clarus Mons au moyen âge, ch.-l. du dép. du Puy-de-Dôme, à 382 k. S. de Paris, 447 par ch. de fer ; 37 275 h. Évêché fondé au IIIe s. par S. Austremoine. Tribunal de 1re inst. et de commerce ; académie universitaire, fac. des lett. et des sc., lycée, école secondaire de médecine, école normale primaire, soc. savantes et littéraires, biblioth. Commerce de toiles, filatures de coton et de chanvre, raffineries de salpêtre, tanneries, corroieries ; fromages, confitures sèches, pâtes d’abricot. La ville se compose de deux villes jadis distinctes, Clermont et Mont-Ferrand, qui n’ont été réunies que sous Louis XIII (1633). Belle cathédrale non terminée ; plusieurs belles places, fontaines incrustantes. Patrie de Sidoine Apollinaire, de Pascal, Domat, Thomas, Chamfort, d’Assas, Montlosier, etc. — Clermont fut, après Gergovie, la capit. des Arverni ; elle fut considérablement agrandie par Auguste qui lui donna le nom d’Augustonemetum. Détruite plus tard, ses habitants la rebâtirent et lui donnèrent le nom du château qui la défendait (Clarus Mons) ; elle devint alors la capitale de l’Auvergne. Elle suivit depuis les destinées de ce pays (V. AUVERGNE) et fut réunie à la couronne avec lui par Philippe-Auguste. Il se tint à Clermont un assez grand nombre de conciles (535, 549, 587,1095, 1110, 1124, 1130) ; dans celui de 1095, le pape Urbain II prêcha la 1re croisade. Charles V convoqua à Clermont, en 1374, les États généraux de la langue d’Oc. Louis XIV y tint les Grands jours en 1665.

CLERMONT-LODÈVE, ch.-l. de c. (Hérault), à 14 k. S. E. de Lodève ; 6405 h. Collége. Église St-Paul (du XIIIe s.). Fabriques de draps londrins pour le Levant, vert-de-gris, tanneries ; eaux-de-vie, etc.

CLERMONT (Robert, comte de), 6e fils de S. Louis, né en 1256, mort en 1318, épousa en 1272, Béatrix, héritière de Bourbon, et devint ainsi chef de la maison de Bourbon, qui régna depuis Henri IV.

CLERMONT (Louis de BOURBON-CONDÉ, comte de), fils de Louis III, prince de Condé, né en 1709, mort en 1770. Tonsuré à 9 ans, et doté de plusieurs abbayes, il obtint, en 1733, une dispense qui lui permettait de suivre la carrière des armes sans renoncer à ses bénéfices. Il fut reçu à l’Académie française en 1754 sans aucun titre littéraire : sa nomination donna lieu à une foule d’épigrammes et de plaisanteries. En 1758, ayant remplacé le maréchal de Richelieu à l’armée de Hanovre, il fit les plus grandes fautes, laissa prendre Minden et Dusseldorf, se fit battre à Crevelt, et compromit les succès de la campagne. Il se retira dès lors dans ses domaines, et ne reparut plus à la cour. Il fut un des premiers grands maîtres de la franc-maçonnerie en France.

CLERMONT-TONNERRE (maison de). Les comtes de cette maison remontent à Sibaud, seigneur de Clermont en Dauphiné, qui vivait au commencement du XIIe s. et qui défendit le pape Calixte II contre l’antipape Maurice Bourdin (Grégoire VIII). Ils acquirent le comté de Tonnerre par le mariage de Bernardin de Clermont, vicomte de Tallart, avec Anne de Husson, héritière du comté de Tonnerre, en 1496 ; le comté fut érigé en duché par Charles IX en 1571. Cette maison s’est divisée en plusieurs branches ; celles qui existent encore, outre la branche aînée, sont les Clermont-Tonnerre-Thoury, les Clermont-Montoison et les Clermont-Mont-Saint-Jean. Les principaux personnages qu’elle a produits sont :

CLERMONT-TONNERRE (Gaspard, marquis de), doyen des maréchaux de France, né en 1688, mort en 1781. Il se distingua à l’armée de Bohême en 1741, eut part à la défense de l’Alsace, au siége de Fribourg ; commanda l’aile gauche à la bataille de Fontenoy, et eut sous ses ordres 32 escadrons à celle de Lawfeld. Il fut fait maréchal en 1747 et créé duc et pair à l’avénement de Louis XVI.

CLERMONT-TONNERRE (Stanislas, comte de), petit-fils du préc., né en 1747, fut élu en 1789 député de la noblesse aux États généraux, fonda avec Malouet le club des Amis de la monarchie, rédigea avec Fontanes le Journal des Impartiaux, présida deux fois l’assemblée, et y fit adopter des mesures sages. Il fut massacré par la populace dans la journée du 10 août 1792. Ses Opinions ont été recueillies et imprimées en 1791, 4 vol. in-8.

CLERMONTAIS. V. CLERMONT.

CLERSELLIER (Claude), cartésien, né à Paris en 1614, mort dans cette ville en 1684, a été l’éditeur et le traducteur de plusieurs des ouvrages de Descartes, spécialement de ses Lettres, Paris, 1667, et de ses Principes, 1681. Il eut pour gendre Rohault, dont il publia les Œuvres posthumes, 1682.

CLERVAL, ch.-l. de cant. (Doubs), à 16 kil. E. de Baume-les-Dames ; 1254 hab. Station. Fondée par l’empereur Othon de Souabe en 1195 et réunie au comté de Montbéliard. À la France depuis 1762.

CLÉRY, ch.-l. de cant. (Loiret), à 15 kil. S. O. d’Orléans ; 1025 hab. On y remarque l’église Notre-Dame-de-Cléry, l’une de celles où Louis XI faisait ses dévotions : elle contient le tombeau de ce roi.

CLÉRY, valet de chambre de Louis XVI, montra à son maître au milieu de ses malheurs une inviolable fidélité. Il rejoignit la famille royale en 1794, fut employé par elle dans différentes missions, et mourut à Vienne en 1809. On a de lui un Journal de ce qui s’est passé à la tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI, Londres, 1798.

CLET (S.), pape. V. ANACLET.

CLEVELAND, v. des États-Unis (Ohio), sur le lac Érié, à l’embouch. de la Cuyahoga. Fondée en