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en 1806 membre du sénat de Washington; devint ensuite membre de la Chambre des représentants des États-Unis, puis enfin président de ce corps; fit partie en 1814 de la commission envoyée à Gand pour négocier la paix avec la Grande-Bretagne; fut nommé en 1825, par le président J. Q. Adams, secrétaire d'État aux affaires étrangères; partagea en 1828 les voix pour la présidence avec le général Jackson, se mit de nouveau sur les rangs en 1833, 1836 et 1844 sans plus de succès; se retira quelque temps des affaires après ces échecs successifs, mais y rentra dès 1846 comme député du Kentucky au sénat, et y resta jusqu'en 1851, exerçant la plus grande influence. D'un caractère conciliant, H. Clay réussit deux fois, en 1820 et en 1850, en faisant adopter d'heureux compromis, à prévenir un conflit imminent entre les États à esclaves et les États abolitionistes.

CLAYE, ch.-l. de cant. (Seine-et-Marne), à 15 k. O. de Meaux, sur le canal de l'Ourcq; 1666 hab. Toiles peintes, blanchisseries; fours à chaux.

CLAZOMÈNES, Clazomenæ, auj. Vourla, v. de Lydie (Ionie), dans une presqu'île, entre Smyrne et Téos. Patrie d'Anaxagore et d'Hermotime.

CLÉANTHE, philosophe stoïcien, né à Assos en Éolie vers l'an 300 av. J.-C., était disciple de Zénon, fondateur du Portique, et lui succéda dans l'enseignement (264 av. J.-C.). Il vivait avec la plus grande sobriété, et travaillait, dit-on, la nuit à tirer de l'eau pour avoir le loisir de suivre pendant le jour les leçons de Zénon. Arrivé à une extrême vieillesse (80 ans selon les uns, 99 selon les autres), il se laissa mourir de faim. Il ne reste de lui que quelques fragments, et un Hymne à Jupiter, morceau admirable, qui nous a été conservé par Stobée, et qui a été traduit en vers par L. Racine, en prose par Bougainville. Diogène Laërce a écrit sa Vie.

CLÉARQUE, général lacédémonien. Condamné à mort dans sa patrie pour avoir usé tyranniquement du pouvoir à Byzance, où il avait été envoyé comme allié, il se retira en Perse, auprès du jeune Cyrus, et leva pour lui un corps auxiliaire de Grecs, avec lequel il remporta plusieurs avantages sur Artaxerce, roi de Perse. Après la bataille de Cunaxa, où Cyrus périt, Tissapherne, général d'Artaxerce, l'attira par trahison dans son camp et le tua (401 av. J.-C.). Il fut remplacé dans son commandement par Xénophon. — Un autre Cléarque, tyran d'Héraclée dans le Pont, se souilla de toutes sortes de crimes et fut tué, après 12 années de règne, par Chion, philosophe platonicien, 352 av. J.-C.

CLEFMONT, ch.-l. de cant. V. CLÉMONT.

CLÉGUEREC, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 11 k. N. O. de Pontivy, 426 hab.

CLÉLIE, jeune héroïne romaine. Livrée en otage à Porsenna, roi des Étrusques, qui assiégeait Rome, elle se sauva en traversant le Tibre à la nage au milieu d'une grêle de javelots, et rentra dans la ville (507 av. J.-C.). Les Romains crurent devoir la renvoyer à Porsenna; mais ce roi, admirant son courage, lui rendit la liberté et lui fit présent d'un cheval richement harnaché. Une statue lui fut érigée à Rome.

CLELLES, ch.-l. de cant. (Isère), à 52 kil. S. de Grenoble; 700 hab.

CLÉMENCE ISAURE. V. ISAURE.

CLÉMENCET (dom Charles), savant bénédictin, né en 1703 à Painblanc, près d'Autun, mort à Paris en 1778. On lui doit l’Art de vérifier les dates (Paris, 1750, in-4), ouvrage qui depuis a été étendu et continué par dom Clément, et une Hist. de Port-Royal, 1755, 10 vol. in-12, etc. Il a aussi travaillé à la Collection des décrétales des papes et à l’Histoire littéraire de France (Xe et XIe volumes), et a donné le 1e vol. de S. Grégoire de Nazianze, 1778, in-fol.

CLÉMENGES (Matth. Nicolas de), écrivain du XIVe siècle, ainsi appelé du nom d'un village de Clémenges ou Clamanges en Champagne, où il naquit vers 1360, embrassa l'état ecclésiastique, et fut élevé en 1393 au poste de recteur de l'Université de Paris. Clémenges fut pendant quelque temps secrétaire de l'antipape Benoît XIII; soupçonné d'avoir rédigé la bulle d'excommunication lancée par ce dernier contre Charles VI, roi de France, qui avait refusé de reconnaître ce faux pontife, il fut forcé de s'expatrier et passa plusieurs années en Toscane, au monastère de Vallombreuse. Cependant il put rentrer en France et y recouvra ses bénéfices. Il mourut vers 1435. Ses œuvres, en latin, publiées à Leyde en 1613, renferment, entre autres écrits, des traités Sur l'état de corruption de l'Église, Sur la simonie, Sur les annates; des Lettres adressées à des prélats, à des cardinaux et à Henri V, roi d'Angleterre.

CLÉMENT D'ALEXANDRIE, illustre docteur de l'Église au IIe siècle, était né dans le paganisme, et fut d'abord philosophe platonicien. Il fut converti par S. Pantène et le remplaça dans les fonctions de catéchiste ou instituteur à l'école chrétienne d'Alexandrie. Forcé en 202 par la persécution de Septime-Sévère d'abandonner son école, il alla prêcher la foi en Cappadoce, à Jérusalem et à Antioche, où il combattit les sophistes; il revint quelques années après à Alexandrie pour y reprendre ses fonctions et y mourut en 217. Il unissait la philosophie à la religion, et faisait servir la première d'introduction à la seconde. Il reste de lui une Exhortation aux Gentils, un livre intitulé Stromates (tapisseries), recueil de pensées chrétiennes et philosophiques; le Pédagogue, traité de morale chrétienne. La meilleure édition de ses Œuvres est celle de J. Potter, gr.-lat., Oxford, 1715, 2 vol. in-8. Elles ont été trad. en français par Genoude, 1837-43, 3 vol. in-8. On l'honore le 4 déc. Cependant son orthodoxie et sa sainteté ont été contestées : depuis Benoît XIV, il ne figure plus dans le martyrologe romain; M. l'abbé Hébert Duperron, en 1855, et M. l'abbé Cognat, en 1859, ont écrit sur Clément d'Alexandrie.

CLÉMENT I (S.), pape, succéda, selon les uns à S. Lin en 67, selon les autres à. S. Anaclet, vers 91, et mourut vers 100. Il était disciple de S. Pierre. On croit qu'il subit le martyre. On a de lui une Épître aux Corinthiens (dans les Epistolæ Patrum de Frey, Bâle, 1742), et 20 homélies. On lui a attribué plusieurs ouvrages reconnus apocryphes, entre autres 20 homélies et les Clémentines ou Récognitions, œuvre de controverse (publ. à part par Tischendorf, 1858). On le fête le 23 nov.

CLÉMENT II, Luidger, Saxon, évêque de Bamberg, fut élu au concile de Sutri, convoqué sous Henri le Noir en 1046, tint un concile à Rome, s'efforça de réprimer la simonie et mourut en 1047.

CLÉMENT III, Paulin Scolaro, Romain, évêque de Préneste, élu en 1187, mourut an 1191, après avoir publié une croisade contre les Sarrasins.

CLÉMENT III, antipape. V. GUIBERT.

CLÉMENT IV, Guy de Foulques, né vers 1200 à St-Gilles sur le Rhône, avait été militaire, ensuite jurisconsulte et secrétaire de S. Louis. Après la mort de sa femme, il embrassa l'état ecclésiastique : il devint évêque du Puy, archevêque de Narbonne, cardinal-évêque de Sabine et légat en Angleterre; enfin on l'élut pape à Pérouse (1265). Il mourut à Viterbe en 1268. Français et chef des Guelfes en Italie, il soutint Charles d'Anjou contre Mainfroi et Conradin. C'est sous son règne on dans l'année qui suivit sa mort qu'on place la Pragmatique-Sanction de S. Louis, qui mit un terme aux différends entre Rome et la France.

CLÉMENT V, Bertrand de Goth, né à Villandraud (Gironde), archevêque de Bordeaux en 1300, fut élu pape à Pérouse en 1305, et mourut en 1314. Il transporta la résidence des papes à Avignon (1309), fut très-favorable à Philippe le Bel qui avait puissamment contribué à le faire élire, modifia en faveur de ce prince les bulles lancées contre lui par Boniface VIII, et convoqua à Vienne en 1310 un concile général qui révoqua la bulle Clericis laicos sur les immunités des clercs et prononça la condamnation des Templiers. On a de Clément V des constitutions, dites Clémen-