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220 kil. N. O de Culiacan; env. 10 000 hab. Jadis ch.-l. de la prov. de Cinaloa. — L'État, entre ceux de Sonora au N., de Durando à l'E., de Xalisco au S. et le golfe de Californie à l'O., compte 160 000 hab. et a pour ch.-l. Culiacan.

CINCA, riv. d'Espagne, sort des Pyrénées, baigne Puertolas, Ainsa, Barbastro, Fraga; et se joint à la Sègre à 4 kil. au-dessus du confluent de celle-ci avec l'Èbre; cours, 140 kil.

CINCHON (la comtesse de), dame espagnole, femme d'un vice-roi du Pérou, apporta en Europe en 1632 le quinquina, et fit connaître la vertu fébrifuge de cette écorce, à laquelle elle devait elle-même sa guérison. — On a donné en son honneur le nom de cinchona à la plante et celui de cinchonine a une substance que renferme le quinquina gris.

CINCINNATI, v. des États-Unis (Ohio), sur l'Ohio, à 160 kil. S. O. de Columbus; 180 000 hab. Évêchés catholique et méthodiste. Établissements de bienfaisance et d'instruction publique, plusieurs théâtres. Tissus de laine, coton; verreries, chantiers de construction. Cette ville est l'entrepôt des provinces occid. de l'Union; plusieurs chemins de fer y aboutissent. Fondée en 1789, elle s'est accrue avec une prodigieuse rapidité.

CINCINNATUS (L. QUINCTIUS), Romain célèbre par son désintéressement et sa frugalité, fut consul subrogé l'an 460 av. J.-C., lutta contre les tribuns qui soutenaient la loi Térentillus Arsa et chassa le Sabin Herdonius, qui s'était emparé du Capitole. En 458, l'armée romaine s'étant trouvée enfermée par les Éques et les Volsques, il fut tiré de la charrue pour être nommé dictateur : il leva à la hâte quelques troupes, délivra les soldats cernés, tailla en pièces l'ennemi, et obtint le triomphe; puis, abdiquant au bout de 16 jours, il reprit ses travaux rustiques. A l'âge de 80 ans, il fut encore nommé dictateur pour réprimer Sp. Mælius (438 av. J.-C.) : ayant fait tuer ce conspirateur par C. Serv. Ahala, maître de la cavalerie, il se dépouilla, au bout de 21 jours, de la souveraine puissance et refusa toute récompense.

CINCINNATUS (ordre de), société patriotique formée aux États-Unis en 1783, était composée de tous ceux qui s'étaient distingués pendant la guerre de l'indépendance. Ses membres se proposaient pour modèle le vertueux Cincinnatus : ils portaient une médaille où ce grand citoyen était représenté quittant sa charrue pour servir l'État. Cette société, admettant l'hérédité, fut considérée comme incompatible avec l'esprit républicain et supprimée.

CINÉAS, ministre et favori de Pyrrhus, roi d'Épire, conseillait le repos à ce conquérant. Après la bat. d'Héraclée, il fut envoyé à Rome pour proposer la paix (279 av. J.-C), mais ne put l'obtenir. Cinéas avait une mémoire prodigieuse. On a de lui un abrégé d’Énée le tacticien.

CINGALAIS, habitants de Ceylan.

CINNA (L. Cornélius), consul l'an 87 av. J.-C,, partisan de Marius, voulut faire rappeler d'exil ce général, malgré son collègue Octavius; mais le sénat le dépouilla de son titre et le chassa de la ville. Furieux, il ramassa une armée, marcha sur Rome accompagné de Marius, de Carbon et de Sertorius, s'empara de la ville, assembla le peuple, fit prononcer solennellement le rappel de Marius et fut le complice de ses cruautés. Il fut tué trois ans après, dans une sédition, par ses propres soldats. Il avait été consul 4 ans de suite (87-84).

CINNA, fils d'une petite-fille de Pompée, conspira contre Auguste, quoiqu'il eût été comblé de ses bienfaits, et obtint son pardon (4 de J.-C.). Cet acte de clémence, qui est rapporté par Sénèque, mais dont Tacite et Suétone ne parlent pas, a été mis sur la scène par Corneille dans la tragédie de Cinna.

CINNAMOMIFERA REGIO, contrée de l'Ethiopie mérid., ainsi nommée à cause de l'abondance des cinnamomes (cannelles) qui y croissaient.

CINNAMUS, historien grec, né vers 1143, accompagna comme secrétaire l'empereur Manuel Comnène dans la plupart de ses voyages. On a de lui : Histoire des règnes de Jean et Manuel Comnène, imprimée au Louvre en 1070, en grec-latin, avec des notes de Ducange, Cet ouvrage, écrit d'un style clair et élégant, fait partie de la Byzantine.

CINO-DA-PISTOIA, jurisconsulte et poëte italien, né à Pistoia en 1270, publia un Commentaire sur le Code qui le fit connaître si avantageusement que plusieurs universités lui offrirent à la fois des chaires de droit. Il professa avec succès à Trévise, à Pérouse, où il eut Barthole pour élève, puis à Florence, et mourut en 1337. La meilleure édition du Commentaire de Cino est celle de Francfort, 1578. On a aussi de lui un recueil de poésies publiées sous ce titre : Rime di messer Cino da Pistoïa, Rome, 1559. Il est, de tous les poètes italiens qui précédèrent Pétrarque, celui dont les vers ont le plus d'élégance.

CINQ-ARBRES (Jean), en latin Quinquarboreus, professeur de langues hébraïque et syriaque au Collége de France, né à Aurillac dans le XVIe siècle, mort en 1587, est auteur d'une Grammaire hébraïque, 1546, in-4, ainsi que d'une traduction latine du Targum de Jonathanbel-Uziel, Paris, 1549 et 1556.

CINQ-CENTS (Conseil des). V. CONSEIL.

CINQ-ÉGLISES, Fünfkirchen, le Serbinum des anciens? v. de Hongrie, ch.-l. du comitat da Baranya, à 175 k. S. O. de Bude, par 15° 65' long E., 46° 3' lat. N.; 20 000 h. Évêché, académie, gymnase. Beau palais épiscopal. Riches mines de houille aux env.; vins et tabacs renommés. Commerce important. — Cette v. était, dit-on, connue des Romains. Les Turcs la prirent en 1543, et l'occupèrent jusqu'en 1686; les Autrichiens la prirent en 1665.

CINQ-MARS (H. COIFFIER DE RUZÉ, marquis de), favori du roi Louis XIII, né en 1620, tirait son nom d'un domaine de la Touraine (à 20 k. O. de Tours). Protégé par le cardinal de Richelieu, qui l'introduisit à la cour des l'àge de 19 ans, il se concilia bientôt la faveur du roi; mais, irrité de l'obstacle que le cardinal voulait opposer à son mariage avec Marie de Gonzague (depuis reine de Pologne), il essaya de renverser, et même, dit-on, de faire assassiner son ancien protecteur. En outre, il excita Gaston, frère du roi, à la révolte, et contribua au traité que ce prince fit avec les Espagnols contre la France. Richelieu ayant découvert ces complots, Cinq-Mars fut arrêté à Narbonne avec de Thou, son complice, et mis en jugement. Gaston, pour sauver sa tête, fournit des preuves à l'accusation, et Cinq-Mars fut condamné à mort et exécuté avec de Thou à Lyon (1642). Cinq-Mars était connu à la cour sous le nom de M. le Grand, parce qu'il était grand écuyer de France. A. de Vigny a publié en 1826, sous le titre de Cinq-Mars, un roman historique rempli de détails intéressants.

CINQ-PORTS. On connaît sous ce nom commun plusieurs ports de la côte méridionale de l'Angleterre, qui jouissaient de certains privilèges. Primitivement il n'y en avait effectivement que 5; mais leur nombre fut dans la suite porté à 8. Ce sont : 1° dans le comté de Kent, Douvres, Hythe, Romney, Sandwich; 2° dans celui de Sussex, Hastings, Rye, Seaford, Winchelsea. Ils forment une province militaire et administrative à part. Le titre de lord amiral des Cinq-Parts est une des grandes dignités de l'Angleterre.

CINTEGABELLE, ch.-l. de c (Hte-Garonne), sur l'Ariége, à 23 k. S. E. de Muret; 1999 h.

CINTRA, v. de Portugal (Estramadure), à 20 k. N. O. de Lisbonne, au pied des monts de Cintra; 4500 h. Château royal gothique qui servit de prison à Alphonse VI; couvent de Capucins. Le 22 août 1808, Junot signa à Cintra avec les Anglais une convention pour l'évacuation du Portugal.

CINYPHS, Oued-Quaham, riv. de l'Afrique propre, arrosait une plaine fertile, et tombait dans la Méditerranée au cap Cephalæ (auj. Mesurata).

CINYRAS, roi de Chypre, eut commerce avec