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Campeador, mot qui paraît signifier le héros des camps. Les romanciers ont brodé l'histoire du Cid; ils ont feint que dans sa jeunesse il fut forcé de se battre en duel avec don Gormaz, père de la belle Chimène qu'il aimait; cette aventure a fourni à Diamante, à Guilhem de Castro et à Corneille le sujet d'admirables tragédies. Parmi les poëmes et les romanceros auxquels les exploits du Cid ont donné sujet, nous citerons: Poema del Cid Campeador, composé vers 1128 en vers alexandrins, publié par Sanchez, 177a; Historia del muy noble y valeroso caballero el Cid Ruy Diaz, Lisbonne, 1615. Robert Southey a recueilli dans sa Chronicle of the Cid, from Spanish (Londres, 1808, in-4), tout ce que les romanceros racontent du héros espagnol. M. Dozy a publié dans ses Recherches sur l'hist. de l'Espagne au moyen âge un précieux fragment d'une Vie du Cid, en arabe, écrite en 1109. M. Creuzé de Lesser a traduit en partie le Roman du Cid; M. A. Rénal en 1842, et M. Damas-Hiuard en 1858, l'ont trad. en entier. Asbach a donné : De Cidi historia, Bonn, 1842.

CIDARITES (HUNS). V. HUNS.

CILICIE, Cilicia, auj. pachaliks de Selefkeh et d'Adana, partie de l'Asie-Mineure, au S. E., bornée au S. par la Méditerranée, au N. par la Cappadoce, à l'O., par la Pamphylie et la Pisidie, à l'E. par la Syrie. On y distinguait : 1° la Cilicie de plaines, Cilicia campestris, à l'E., fertile, riante, très-boisée dans sa partie septentr. ; ch.-l., Tarse; autres villes, Soles, Malle, Issus, Anazarbe; 2° la Cilicie âpre ou Trachéotide, Cilicia aspera, Cilicia Trachea, qui elle-même se subdivisait en Lalaside, Cétide, etc.; contrée montueuse, plus froide; pauvre, mais couverte de superbes forêts; villes principales : Sélinonte, Séleucie-Trachée, Célendéris. Plus tard, ces provinces prirent le nom de Cilicie 1re et Cilicie 2e. La Cilicie était en partie peuplée de Syriens (d'où les noms de Leuco-Syriens, Syriens blancs, donné à ses habitants) : sur la côte étaient des villes grecques. Le cilice adopté par les anachorètes chrétiens était un vêtement des Ciliciens Trachéotes. — La Cilicie, après avoir fait partie de l'empire des Perses et de celui d'Alexandre, fut possédée par les rois de Macédoine, puis par les Séleucides, et appartint pendant un temps aux rois Lagides de l’Égypte, qui en gardèrent quelques villes. Vers l'an 100 av. J.-C., les côtes de Cilicie devinrent l'asile de pirates redoutables qui infestaient la Méditerranée; Pompée les extermina (67) et réduisit le pays en prov. romaine (63). Conquise par les Arabes au VIIe siècle, la Cilicie passa depuis sous la domination des Ottomans.

CILLEY ou CILLY, Claudia Celeia, v. des États autrichiens (Styrie), ch.-l. de district, à 53 kil. N. E. de Laybach ; 1800 h. Commerce de blé et vin. On attribue la fondation de cette ville à l'empereur Claude (l'an 41 de J.-C.). Elle a été la capit. du Norique jusqu'à l'an 400. Jadis principauté.

CILLEY (Barbe de). V. SIGISMOND.

CILLEY (ULRIC de). V. ULRIC.

CIMABUÉ (Giovanni GUALTIERE), peintre et architecte de Florence, né en 1240, mort vers 1310, est considéré comme le restaurateur de la peinture en Italie. Il fut instruit dans son art par des peintres grecs que le sénat de Florence avait appelés, mais il ne tarda pas à surpasser ses maîtres; il assouplit les lignes, fondit harmonieusement les couleurs et donna plus d'expression aux figures. Il reste encore de ce peintre quelques morceaux à fresque et en détrempe, où l'on admire son génie : le mieux conservé est La Vierge et Jésus, à Ste-Marie-Nouvelle (Florence). Il eut le mérite de découvrir la vocation du jeune pâtre Giotto pour la peinture.

CIMAROSA (Dominique), compositeur, né à Aversa en 1754, mort à Venise en 1801, travailla pour le théâtre et se fit de bonne heure une telle réputation que plusieurs souverains d'Allemagne et de Russie l'appelèrent à leur cour. Il a composé plus de 120 opéras, les uns sérieux, parmi lesquels on admire le Sacrifice d'Abraham, Pénélope, les Horaces et les Curiaces; les autres bouffons, dont les meilleurs sont : l'Italienne à Londres, le Directeur dans l'embarras (Impresario in angustie), le Mariage secret. Il excellait surtout dans ce dernier genre.

CIMBÉBASIE, région de l'Afrique mérid., s'étend sur la côte occident., au S. de la Guinée mérid., sur une longueur de 1200 kil., par 16°-20° lat. S. Plage sablonneuse et sans végétation, habitée par les Cimbébas, peuple peu connu.

CIMBRES, Cimbri, peuple teutonique qui occupait primitivement le Jutland et la partie mérid. du Danemark, et qui semble appartenir à la même famille que les Kymris de la Gaule et les Cimmériens des Grecs. Chassés de leur pays par un débordement de la Baltique, ils émigrèrent vers l'an 114 av. J.-C., se joignirent aux Ambrons et aux Teutons septentr., entraînèrent avec eux les Tigurins, et entrèrent en Gaule vers 112. Ils battirent plusieurs généraux romains de 112 à 106, se portèrent jusqu'en Espagne l'an 105, mais en furent repoussés; revinrent tous ensemble en 102 vers l'Italie, mais se séparèrent des Teutons et des Ambrons pour y entrer par le nord, tandis que ceux-ci, passant le Rhône, devaient l'envahir par l'ouest. Arrivés à Verceil, ils trouvèrent devant eux Catulus et Marius qui, déjà vainqueurs des Ambrons et des Teutons, les exterminèrent à leur tour, l'an 101 av. J.-C.

CIMBRIQUE (CHERSONÈSE). V. CHERSONÈSE.

CIMMÉRIEN (BOSPHORE). V. BOSPHORE.

CIMMÉRIENS, Cimmerii, anc. peuple barbare de l'Europe orientale. Ils habitèrent pendant un temps les environs du Palus Méotide (mer d'Azof), entre l'Ister et le Tanaïs. Chassés par les Scythes d'Asie, ils refluèrent le long des côtes orientales de la mer Noire et jusque dans la Chersonèse Taurique qui prit d'eux le nom de Crimée, pénétrèrent dans le Pont, la Cappadoce, conquirent même la Lydie et prirent Sardes, vers 680; Alyatte les en chassa vers 610 av. J.-C. Une partie des Cimmériens, se dirigeant à l'O., avait pénétré, à ce qu'on croit, en Germanie et jusqu'en Gaule et en Angleterre. On croit que les Cimmériens sont de la même famille que les Kymris et que les Cimbres sont issus de ce peuple.

En Mythologie, le pays des Cimmériens passait pour être le séjour du Sommeil : on plaçait ce pays en Campanie, autour du lac Averne. Les habitants vivaient dans des cavernes où la lumière ne pénétrait jamais.

CIMMÉRIENS (monts), en Crimée, dans la partie mérid. Le Kriou-Métropon (auj. cap Karadjé-Bouroun) en est la pointe méridionale.

CIMOLOS, île de la mer Egée, auj. l'île Kimolo ou l'Argentière. V. ARGENTIÈRE (L').

CIMON, général athénien, fils de Miltiade. Il se distingua d'abord à la bataille de Salamine (480), et fut en 471 chargé du commandement de toutes les forces navales de la Grèce contre les Perses. Il se rendit dans l'Asie-Mineure et remporta sur les Perses en un même jour deux victoires, l'une sur mer, l'autre sur terre, à l'embouchure de l'Eurymédon en Pamphylie (470 av. J.-C.). Il fut ensuite mis à la tête des affaires de la république, qu'il administra avec une grande intégrité. Il eut pour rival et pour adversaire Périclès, qui en 461 le fit exiler par l'ostracisme. Rappelé en 456, il ménagea la paix entre Athènes et Sparte et fit en 450 une expédition heureuse contre l'île de Chypre. Il mourut dans cette expédition en assiégeant Citium (449). Il venait d'imposer aux Perses une paix ignominieuse qui rendait la liberté aux villes grecques de l'Asie-Mineure et fermait la mer Égée aux flottes du grand roi. Cimon jouissait à Athènes d'une grande popularité : il s'était fait aimer du peuple par ses libéralités et en ouvrant à tous les citoyens ses magnifiques jardins. Plutarque et Cornélius ont écrit sa Vie.

CINALOA, v. de la confédération mexicaine, dans l’État de Cinaloa, auquel elle donne son nom, a