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Vénétie, à 24 kil. S. de Venise, à l'extrémité E. des lagunes; 25 000 hab. Évêché. Port, 2 forts. Belle cathédrale. — Chioggia fut le théâtre de combats nombreux entre Venise et Gênes, notamment de 1378 à 1381 (Guerre de Chioggia) : Venise resta en possession de la ville disputée.

CHION, d'Héraclée (Pont), disciple de Platon, délivra sa patrie du tyran Cléarque (352 av. J.-C.), mais périt lui-même dans cette entreprise. On a sous son nom un Recueil de Lettres, qui ne sont sans doute que l'œuvre d'un néoplatonicien du IVe siècle; il a été publié à Venise en 1499, à Dresde en 1763.

CHIOS ou CHIO, Chius, auj. Scio, île de l'Archipel grec, au S. de Lesbos, à 88 k. O. de Smyrne, près de la côte occidentale de l'Asie-Mineure, dont elle n'est séparée que par un canal étroit. Elle compte auj. 62 000 hab. et a pour capit. Chio, sur la cote E., avec 14 000 h. Archevêché grec. Vins renommés, figues, térébinthe, mastic, qu'on tire du lentisque; c'est de l'île de Chio qu'est venu le céleri. — Cette île fut colonisée primitivement par les Pélasges et les Cariens, puis par des habitants des îles de Crète et d'Eubée. Elle changea plusieurs fois de nom, fut appelée Ophiuse, Pityuse, Æthale, Macris et enfin Chios. Elle se vantait d'avoir donné le jour à Homère; elle est la patrie du poète tragique Ion, de l'historien Théopompe, du philosophe Métrodore, des artistes Bupale, Antherme, etc. Chios eut de bonne heure une marine imposante. Du temps des guerres médiques, elle fut contrainte de fournir des contingents au grand roi; mais après la défaite de Xerxès, elle s'unit à Cimon. Elle resta l'alliée d'Athènes dans la guerre du Péloponnèse; elle subit avec cette cité le joug de Lacédémone, puis des rois de Macédoine. Après la mort d'Alexandre, elle échut aux rois de Pergame; elle devint l'alliée de Rome en se déclarant contre Philippe, roi de Macédoine; mais, ayant plus tard fourni des secours à Mithridate, elle fut réduite en province romaine et perdit dès lors toute son importance. Chios, au temps des croisades, fut prise et reprise par les Génois, par les empereurs grecs et latins, par les Turcs, par les Vénitiens. Les Génois la possédèrent de 1346 à 1566, époque à laquelle les Turcs s'en emparèrent. En 1821, les Chiotes tentèrent, mais en vain, de se rendre indépendants; leurs efforts causèrent la ruine de cette île, qui fut horriblement dévastée en 1822.

CHIOZZA. V. CHIOGGIA.

CHIPPAWAYS, peuplade indigène de l'Amérique sept., de la race des Algonquins, habite entre le lac Michigan et le Mississipi et sur les bords du lac Supérieur, du lac des Bois, de l'Ottawa, du Red-River, et de la riv. de l'Esclave. On porte leur nombre à 30 000. Ils se divisent en plusieurs tribus; les principales sont : les Ottawas, les Crees, les Folle-Avoine, les Sauteurs, etc.

CHIPPENHAM, v. d'Angleterre (Wilts), à 31 kil. E. de Bristol; 6270 hab. Beau pont sur l'Avon, chemin de fer. Jolie église. Draps fins.

CHIQUITOS, peuplade indigène de l'Amérique mérid., dans la partie S. E. de la Bolivie. Ils sont chasseurs et pêcheurs. Les missionnaires ont vainement tenté de les convertir.

CHIRAC (Pierre), médecin, né à Conques en Rouergue (Aveyron), vers 1650, mort en 1732, obtint en 1687 une chaire à Montpellier, fut nommé en 1692 médecin de l'armée de Catalogne, où il guérit une dyssenterie épidémique qui faisait de grands ravages, suivit le duc d'Orléans, depuis régent, en Italie et en Espagne (1707), vint ensuite se fixer à Paris, fut nommé en 1718 surintendant du Jardin des Plantes, et en 1730 1er médecin du roi Louis XV. On a de lui : une Dissertation sur les plaies et des Consultations dans le recueil de Dissertations et Consultations de Chirac et Sylva, 1744.

CHIRAZ, v. de Perse, ch.-l. du Farsistan, à 333 k. S. d'Ispahan, par 50° 17' long. E., 29° 36' lat. N.; 30 000 hab. Murailles en briques, citadelle. Cette v. fut fondée vers 700 par les Musulmans, près des ruines de Persepolis. Elle renfermait jadis de très-beaux mausolées, des médressehs ou colléges, des bazars, des caravanséraïs, des bains; mais elle a été presque entièrement détruite par les tremblements de terre de 1813, 1824 et 1853. Les ouvriers de Chiraz passaient pour habiles armuriers et émailleurs. Patrie des poëtes Saadi et Hâfiz. Les environs de cette ville produisent des vins délicieux.

CHIRON, centaure, né des amours de Saturne métamorphosé en cheval, et de la nymphe Philyre, excella dans la chasse, l'astronomie et la médecine. Il habitait le mont Pélion en Thessalie. Il fut le gouverneur d'Hercule et plus tard d'Achille. Atteint par accident d'une flèche trempée dans le sang de l'Hydre de Lerne, il implora la mort: Jupiter abrégea ses souffrances et le plaça dans le ciel où il forma la constellation du Sagittaire. Selon Pline, il se guérit avec la plante appelée depuis Centaurée.

CHIRVAN, c.-à-d. Marche, gouvt méridional de la Russie, a pour bornes au N. le Daghestan, au S. l'Érivan et le Kour, à l'O. la Géorgie, à l'E. la mes Caspienne; ch.-l. Chamakie, au pied du Caucase; 120 000 hab. On le divise en 4 prov., dont les ch.-l. sont : Vieille-Chamakie, Bakou, Nouchi, Chouchi. Beau climat, sol varié et riche. — Le Chirvan répond à l'anc. Atropatène; réuni au Daghestan, il portait jadis le nom d'Albanie. Il fut longtemps une prov. de la Perse, qui la céda à la Russie, en 1813.

CHISLEHURST, vge d'Angleterre, près de Londres, où Napoléon III s'établit après sa captivité, et où il mourut le 9 janvier 1873.

CHIUSI, Clusium, bourg de Toscane, à 64 k. S. E. de Sienne; 300 h. Air malsain. V. CLUSIUM.

CHIVASSO, en français Chivas, v. jadis forte du Piémont, à 23 kil. N. E. de Turin, sur le Pô ; 8000 h. Haras; grains, bestiaux.

CHIVERNY (Phil. HURAULT, comte de), né en 1528 à Chiverny (Loir-et-Cher), mort en 1599, fut conseiller au parlement de Paris, maître des requêtes (1562), et assista aux bat. de Jarnac et de Moncontour. Henri III le nomma garde des sceaux en 1578, lieutenant général de l'Orléanais et du pays Chartrain en 1582. Après la journée des Barricades, il fut disgracié, à cause de ses liaisons avec les Ligueurs, et s'éloigna de la cour. Henri IV le rappela et lui rendit les sceaux. Il montra une grande habileté pour les affaires. On a de lui des Mémoires de 1567 à 1599.

CHIZÉ, bourg de France (Deux-Sèvres), cant. de Brioux, sur la Boutonne; 640h. Mines de fer. Autrefois place importante, prise par Du Guesclin en 1373.

CHLADNI (Frédéric), physicien, né en 1756 à Wittemberg, mort en 1827 à Breslau, voyagea toute sa vie. Il s'occupa beaucoup d'acoustique, fit plusieurs découvertes intéressantes, inventa un nouvel instrument de musique, l’euphone ou clavicylindre, composé de cylindres en verre, et publia en 1802 un Traité d'acoustique, en allemand, trad. en français, 1809. On lui doit aussi des Dissertations sur les météores et les aérolithes (Vienne, 1819).

CHLOPICKI, général polonais. V. KLOPICKI.

CHLORIS, fille d'Amphion et de Niobé, échappa au massacre de ses frères et de ses sœurs, mis à mort par Diane, et épousa Nélée dont elle eut douze enfants, qui tous, à l'exception de Nestor, furent massacrés par Hercule à la prise de Pylos. Elle s'appelait d'abord Mélibée : le nom de Chloris (pâle) lui fut donné à cause de la pâleur que lui causa la mort tragique de sa famille. — Chloris est aussi le nom de la déesse des fleurs chez les Grecs. V. FLORE.

CHMIELNICKI (Bogdan), hetman des Cosaques, avait d'abord servi avec distinction dans l'armée polonaise, et était devenu le confident du roi Wladislas VII. En 1632 il demanda au nom des Cosaques de l'Ukraine le droit de siéger à la diète d'élection polonaise. Cette demande ayant été rejetée avec mépris, les Cosaques se révoltèrent (1637); mais ils furent battus à Boworwica. Dix ans après, 1647, Chmiel-